mercredi 2 janvier 2013

Est-il anticonstitutionnel de se faire plaisir ?


Il est des circonstances pour le moins troublantes. À peine Alban et Hélène Michel avaient créé la cuvée Anticonstitutionnellement qu'apparut une nouvelle procédure juridique : la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC pour les intimes). Y-a-t-il un lien entre les deux évènements ? Ce sera aux historiens spécialistes de la chose juridique d'enquêter et de trancher. 

Désormais, à chaque début de procès, les juges se demandent lequel des avocats va faire appel à la QPC pour bloquer la machine judiciaire. Dans ma cuisine, le tire-bouchon à la main, j'ai toujours un petit moment de doute lorsque je me prépare à ouvrir cette cuvée. Le GIGN ne va-t-il pas passer par la fenêtre ou défoncer ma porte pour confisquer ma bouteille le temps que justice soit faite ?

Comment ? Moi, paranoïaque ? Pensez-vous...

À l'instar de la constitution, Anticonstitutionnellement évolue. Au départ issu à 100 % de vieilles vignes de Grenache Blanc, cette cuvée accueille dans ce nouveau millésime (2011) 50 % de Macabeu. Celui-ci apporte une fraîcheur que l'on ressent bien en finale.

Vous le voyez sur la photo témoin : la robe est jaune paille.

Le nez généreux évoque la pâte d'amande, la pêche blanche, avec une fine oxydation (fruits secs grillés, épices).

La bouche est ample, caressante, avec une chair veloutée... comme la pêche, tiens. Si l'acidité n'est pas saillante, l'on sent une une fraîcheur sous-jacente, apportant un bel équilibre. L'ensemble est d'une grande digestibilité, glissant tout seul dans le gosier. Est-ce l'élevage en barrique ? le terroir ? Toujours est-il que l'on ressent des notes légèrement fumées

La finale épicée est savoureuse, goûtue, avec une jolie amertume porteuse de peps. L'on perçoit aussi des arômes mentholés, bien rafraîchissants.

Comme la plupart des vins blancs, il gagne à ne pas être bus trop frais. Il perd alors en volume et en complexité aromatique.

Si vous le conservez quelques jours, l'aspect oxydé va se renforcer sans que cela nuise au vin. Au contraire : il va prendre des airs de fino, avec une oxydation moins marquée, et surtout moins d'alcool (le fino est muté).

Boire ce vin, c'est revivre des vacances dans le Roussillon ou en Espagne, avec l'assiette de tapas, les encornets et le poissons grillé, et le Manchego ou la tome de brebis pour finir la bouteille. Bref, vous êtes en vacances au soleil, même en plein hiver ! Est-ce vraiment constitutionnel ?

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