vendredi 22 février 2013

Le vendredi, on rav' à Vins Etonnants



Sauf si vous êtes un vieil habitué de Vins Étonnants, peu d'entre vous ont entendu parler du cépage Rava 6.  Il fait partie de ces hybrides inventés au début du XXème siècle, issus de croisement entre des vignes françaises et américaines. Suite au phylloxera, il avait fallu mettre en place les porte-greffes (américains) pour éviter que ce sale puceron s'attaque aux racines de la vigne (française). Ces hybrides semblaient être une solution plus simple que le greffage, d'autant qu'ils étaient beaucoup plus résistants aux maladies.


Dans les années 30, au moment où l'on commençait à créer les appellations d'origine, ces hybrides tombaient comme des cheveux sur la soupe. Du coup, ils ont été accusés de tous les maux et ont sombré rapidement dans l'oubli, excepté le Baco Blanc, toujours utilisé pour faire le Cognac et l'Armagnac.

Toutefois, on en trouve ici et là qui n'ont jamais été arrachés. C'est le cas de ces vignes de Rava 6 adoptées et choyées par les Mondon-Demeure, certainement parmi les dernières de leur espèce. Lorsque l'on goûte le résultat, on se dit que c'est bien dommage.



Voilà ce que donne ce Rav par 6 lot 11

Le nez subtil et aérien, charmeur, entre rose et abricot,

La bouche est sphérique, charnue, enrobée plus que grasse, soulignée par une fine amertume végétale

Elle se conclut en douceur, sans impression  de sucrosité, sur des notes muscatées, épicées, avec un léger retour sur l'amertume.

L'ensemble est vraiment digeste et équilibré, comme une caresse pour le palais. On a plus l'impression d'avoir rêvé de l'avoir bu que de l'avoir réellement bu ;-)



Pour avoir dégusté fin 2005 le millésime 2004 de cette cuvée, je trouve qu'elle est beaucoup plus aboutie aujourd'hui. Voici ce que j'en disais alors : "la robe d'un beau doré est trouble. Normal le vin n'est ni filtré ni collé. Le nez est très sympathique: abricot, frangipane, fruits confits, miam! La bouche est assez déconcertante: on démarre sur une attaque fraîche, avec un léger perlant, puis on tombe dans une certaine mollesse: ça manque un peu de corps et d'acidité. Les arômes présents en bouche s'avérent également surprenants: raisin très mûr, brioche, litchi, avec en fond des arômes fermentaires (levure). La fin de bouche est plutôt fuyante et confirme le manque de punch de ce vin. Il est malgré tout très agréable à boire, et tout amateur un peu curieux doit tenter cette expérience absolument inédite..."

Lu sept ans plus tard,  ça fait tout drôle : on a l'impression que j'étais destiné à faire ce job ;-)

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