mercredi 2 octobre 2013

Après Adèle, Louise. Who's next ?



Autant Adèle était blonde comme les blés, autant Louise a les joues bien colorées, rougissant comme une pivoine. C'est la p'tite dernière de la famille Nicolaÿ, propriétaire de Chandon de Briailles. Elle est née en 2011, la première année Bio-Demeter du domaine après 3 années de reconversion. À cette occasion, un magicien d'Auze, euh non  d'Aude, s'est penché sur son berceau : Jeff Carrel.

Louise, malgré son jeune âge, est une héritière : ses légataires s'appellent Savigny, Pernand-Vergelesses, Corton-Bressandes. Après l'écoulage, elle a en effet hérité des fonds de cuve dont le volume était insuffisant pour remplir une barrique. Elle est donc un peu la côte de Beaune à elle toute-seule.

Ne vous attendez pour autant à un vin impressionnant. Au contraire, Louise est la finesse incarnée, celle qui  transporte les vrais amateurs de vins.

Louise a une robe rouge cerise si légère que l'on voit à travers.

Elle a un parfum léger évoquant la griotte, les épices, le cacao, la terre qui porta ses ancêtres.

En bouche, elle prend un volume insoupçonné, mais tout en douceur, sans jamais heurter, avec une matière arachnéenne, délicate, qui ne peut laisser toutefois indifférent.

C'est dans sa finale goûtue et persistante que vous comprendrez que Louise est une "fausse légère". On sent toute la haute lignée en arrière-plan.

Louise devrait apprécier la compagnie d'un veau en basse-température, d'une volaille aux champignons, mais pourrait aller aussi très bien apéro avec du jambon cru coupé trèèèèès finement.



J'évoquais plus haut Adèle. Mais s'il y avait une comparaison à faire, ce serait plutôt avec la cuvée Pierre Chaudes, bue l'avant-veille. Elle aussi, 100 % Pinot noir, mais alsacienne. Elle est plus terrienne, plus exubérante, avec moins de retenue et  une chair plus dense.

Maintenant, à vous de décider si vous préférez la paysanne joyeuse ou l'aristo diaphane ;-)

2 commentaires:

  1. Ben ce commentaire a moi il me donne envie!!! Serieusement envie même

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  2. une petite mise au point s'impose, je n'interviens d'aucune manière sur ce domaine, Claude et François de Nicolay n'ont nullement besoins de moi pour faire du vin et les quelques décennies précédentes en est la preuve. Simplement, François, après avoir fait évoluer son domaine avec succès vers la Biodynamie, m'a demandé de lui décrypter les gestes œnologiques qu'ils faisaient par intuition, avec leurs sensibilités.
    Ils ont fait de ces quelques mots ce qui font leurs vignes et leurs vins : Accompagner plus tôt que dominer. Ici pas d’atavisme ni de révolution encore moins d’intégrisme (encore que… ne parlez pas à François de faire un fond de veau avec de la poudre !!!): la volonté de comprendre plus tôt que d’appliquer.
    J’ai beaucoup de respect pour ce qu’ils font, pour ce qu’ils sont et c’est avec eux que j’ai appris plus sur ce que pourrait être un grand vin.
    Je ne parlerais pas ici de leurs vins, moi j’ai la chance d’en boire avec eux c’est tout . Jeff Carrel

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