jeudi 18 septembre 2014

Un vrai coup de coeur !


Nous aurions pu passer à côté de ce Coup de coeur 2012. C'est grâce à un billet de l'amie Sandrine que nous l'avons repéré dans la production prolifique de la famille Rietsch. Ce vin est ce que l'on appelle en Alsace un Gentil, à savoir un assemblage avec au minimum 50 % de cépages nobles*, alors qu'un Edelzwicker, même s'il signifie "assemblage noble" peut n'être composé que de cépages "non nobles" comme le Sylvaner, l'Auxerrois et le Chasselas. Alors que les Gentils étaient considérés comme le Top de la production alsacienne au début du XXème siècle, ils ont été déconsidérés ensuite au profit des vins monocépages (un peu à l'instar de l'adjectif gentil, qui était le summum du compliment au XVIIIème siècle – cf gentilhomme – et qui est maintenant devenu limite une insulte...)

Présentement, c'est un assemblage "100 % noble" puis qu'il comprend 50 % de Riesling et 50 % de Gewurztraminer, élevés ensemble en foudre durant 19 mois, avec la malo effectuée pour apporter de la rondeur et du gras. Ce vin réussit à conjuguer les qualités des deux cépages tout en excluant leurs "défauts". 

Le nez évoque la rose (= Gewurz), la mangue et le fruit de la passion (= Riesling), mais sans ostentation, tout en délicatesse. Avec l'aération, une pointe d'ananas apparaît.

La bouche a la rondeur et la gourmandise du Gewurz tout en ayant la tension du Riesling, sans néanmoins tomber dans la la raideur. Et on a le charnu et la douceur de la mangue perçue au nez. Tout cela se prolonge agréablement en finale, sans à coup, sur des notes de fruits exotiques, souligné par de nobles amers. Que du bonheur !

Comme l'écrivait Sandrine, "on en ferait son quatre heures, son dix heures, et son minuit aussi" . Plus concrètement, il peut convenir tout aussi bien à l'apéro qu'à des plats exotiques épicés (crevettes au currry) ou accompagner un dessert aux fruits.

Les 7 g de sucres que l'on ressent à peine expliquent une dose plus élevée de SO2 que dans la plupart des cuvées du domaine : 110 mg/l (afin de limiter les risques de refermentation, beaucoup plus importants sur ces vins demi-secs que sur des cuvées plus riches en sucres). Nous sommes tout de même loin des maxima autorisés (200 mg/l pour un vin blanc "classique", 150 mg/l pour un vin blanc bio).

PS : retour à la bouteille 5 jours plus tard. Le nez est plus zeste d'agrume/fruit de la passion, avec tout de même de la rose en arrière-plan. La bouche est plus tendue, "caillouteuse".  La finale est plus sèche, avec une amertume rappelant le Chenin, et une astringence délicieusement décapante pour les gencives. Ca dépote, mais ça me plaît bien :-)
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* cépages nobles : Gewurztraminer, Riesling, Pinot gris et Muscat. Seuls eux peuvent avoir les mentions Grand Cru (excepté le Sylvaner sur le Zotzenberg), Vendanges tardives et Grains nobles.





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