mardi 6 janvier 2015

Vivez l'expérience Goldfisch !


Si cette cuvée Goldfisch peut paraître une nouveauté pour beaucoup d'entre vous, elle a déjà existé auparavant sur le millésime 2008. Ce n'est pas si ancien, et pourtant les contraintes légales étaient fort différentes. Pour bien comprendre, voici le texte de présentation de l'époque :

Depuis longtemps, j'avais envie de faire un chenin, pas dans le style Loire ni dans le style australien. En fait j'avais surtout envie de me faire un riesling à l'allemande, comme je les aime vif et minéral avec un fruit frais qui exulte mais pas trop entêtant.
 
Mais bon en Languedoc il y a des dizaines de cépages mais pas celui-là (plus pour longtemps avec la nouvelle législation). Alors faute de grives... Donc voilà, c'est fait, voilà mon ersatz, en bouteille Alsace (bonjour le rangement dans les casiers!), blanche en plus, avec un poisson dessus, pourquoi... parce qu'il a une bonne tête, qu'il est content et moi aussi. Goldfisch, parce que cela sonne allemand et que cela veux dire poisson doré, cela m'amuse, ne me demandez pas pourquoi.

Enfin voilà, tout ce qu'il ne faut pas faire, un vin dont personne n'a idée, avec un habillage improbable, dans une bouteille à la c...sans aucune destination commerciale, pour le fun. J'allais oublier, c'est un assemblage 85% Chenin 10% Sauvignon et 5% Viognier, mais franchement peu importe, c'est un jeffling ou un riesrel. (c'est un peu une histoire morillonnesque non?...).

Depuis, donc, les choses ont évolué. Le Riesling est maintenant autorisé en IGP Hérault. Et Jeff a pu faire la cuvée imaginée au départ. C'est pas beau, la vie ?

La robe est d'un joli doré, mis en valeur par la bouteille en verre "blanc".

Le nez est expressif, intense, entre pêche au sirop, abricot et ananas, avec une petite pointe végétale rafraîchissante.

La bouche peut surprendre car on pourrait d'attendre à un vin demi-sec, voire moelleux. On a bien affaire à un Riesling à l'acidité mosellane, proche du strident. C'est droit de chez droit, tendu comme un arc de compet', enrobé toutefois par une matière ronde au fruité bien mûr (le contraste est assez saisissant...).

Sans aucune concession, cette acidité se prolonge en finale, renforcée encore par des notes amères (style gentiane) et végétales (rafle). Ca déménage ! Cet exercice de style est clairement sur le fil du  rasoir, ne brossant pas le dégustateur dans  le sens du poil.  Ca passe (et il jubile !) ou ça casse (il hurle à la mort). A vous de tenter l'expérience Goldfisch et de vous faire votre propre idée ;-)

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