vendredi 6 mars 2015

Baux et bon à la fois (et sans soufre)

Je crois déjà avoir fait le jeu de mots il y a plus de deux ans, mais bon, à l'époque, le blog était beaucoup moins lu. Il est donc nouveau pour la plupart d'entre vous ;-) Il est tellement tentant, ce Baux/beau... La bio dans les Baux, c'est une vieille histoire qui remonte à quatre décennies, à une époque où ce n'était encore qu'un épiphénomène. Faut dire que le climat ensoleillé et venteux permet de ne quasiment jamais traiter. Et si on le fait, avec des produits peu agressifs  pour l'environnement. Autant l'officialiser et le valoriser. De fait, l'appellation Baux de Provence doit être l'une des AOP où la proportion de vignerons bio est la plus forte*.
Ce qui  est moins courant, c'est le Baux sans soufre. Henri Milan en produit depuis quelques années, mais il faut aimer jouer à la loterie. Des fois c'est génial. D'autres, c'est direct dans l'évier. Ce que je vous propose ici, c'est une cuvée sans soufre sans les défauts souvent rencontrés : pas de volatile élevée, d'odeur suspect, de CO2  perlant... Du fruit et rien que du fruit.  Bref, de quoi vous réconcilier avec les vins nature.
La robe est pourpre sombre, aux reflets violacés.

Le nez est très expressif dès l'ouverture sur des notes de liqueur de fruits des bois, de violette et de benjoin (= papier d'Arménie).

La bouche est toute en rondeur, avec une  chair gourmande, et un fruit omniprésent d'une fraîcheur impressionnante, sans que jamais l'on tombe dans le too much. Au contraire, on est pile dans le concept de "naturalité", pour reprendre une expression ducassienne (le cuisinier, pas l'écrivain**).

La finale est plus ferme, avec des tannins présents mais bien mûrs, et toujours un sacré fruit. Cela a tendance à exclure le vin pour l'apéro. Par contre, avec une belle pièce de bœuf grillée, ça doit pouvoir le faire.
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* je ne parle pas des AOP Savennières Coulée de Serrant ou Romanée Conti qui sont des monopoles, et qui sont donc 100 % en bio-dynamie.
** Isidore Ducasse, comte de Lautréamont

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