mardi 3 mars 2015

L'impertinente pureté du schiste

 
Si on accepte de faire quelques exceptions - comme le terroir volcanique du Rangen de Thann ou le granitique dans le Rhône - il y a principalement deux types de sols qui donnent naissance à de grands vins. Les argilo-calcaires, que l'on retrouve aussi bien en Loire, en Bourgogne, à Saint-Emilion ou dans certaines zones réputées du Languedoc, et les schistes : Moselle, Loire, Maury, Banyuls, Faugères... Alors que l'argilo-calcaire donne souvent des vins puissants, structurés, avec des finales tanniques,  les schistes donnent au contraire des vins purs, longilignes, d'un éclat sans pareil, avec souvent cette impression d'avoir une lame d'acier en bouche. 
 
Cet Impertinent blanc vient incontestablement d'un terroir de schistes. C'est d'autant plus évident que la vinification et  l'élevage se montrent des plus discrets afin de mettre en avant la pureté cristalline de ce vin (alors qu'à l'époque de son ancien propriétaire, il fallait attendre 5-7 ans avant que le vin se défasse de sa gangue boisée).
 
La robe est jaune clair.

Le nez fin et tonique évoque le zeste de citron et le fruit de la passion, avec une pointe de fumé/grillé.

La bouche est d'une pureté éclatante qui ne peut que rappeler les rieslings mosellans également établis sur des schistes, avec peut-être plus d'ampleur et de maturité. La vin conjugue une ampleur généreuse avec une tension  diabolique. Le tout est d'un  équilibre superlatif qui ne emmènerait pas vraiment au sud ouest de l'Hérault.

La finale savoureuse repose sur une noble amertume pleine de peps, rappelant l'écorce d'agrume perçue au nez.
 
Que dire de plus ? J'a-dore  !
 
10,20 € la bouteille. Insensé, non ?
 
 

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