jeudi 19 mars 2015

Soirée 100 % Riesling !



Cela faisait très longtemps que je rêvais de faire une soirée uniquement consacrée au Riesling. A l'instar du Chenin, c'est un cépage cher à mon coeur, donnant naissance à de très grands vins. Ici, j'étais limité budgétairement et matériellement. J'ai donc fait des choix, forcément cruels. L'idée était de montrer la palette la plus large possible, du complètement sec au liquoreux, en passant par quatre pays et cinq régions : l'Allemagne (Mosel), la France (Alsace et Languedoc), l'Australie (Eden Valley) et l'Autriche (Kremstal).
 
 
La difficulté était de réussir à faire un repas cohérent avec ces vins, avec les meilleurs accords possibles. Gilles, le chef cuisinier, a su jouer le jeu alors que l'on est loin de la cuisine limousine traditionnelle. Je l'en remercie.
 
 
Le Riesling Trocken 2013 de Clemens Busch (10,60 €) était servi en "apéro" accompagné de toasts au saumon fumé et combava. L'aromatique de ce petit agrume correspond bien à celles des vins mosellans. Perso, j'adore le côté tranchant et impitoyable  de ce Riesling sur schistes. Cela n'a pas été partagé par une majorité des amateurs présents, peu habitués à ce profil. Heureusement d'autres n'ont pas caché leur enthousiasme, ce qui m'a évité un grand moment de solitude...
 
 
J'ai pu rebondir avec Sur le fil 2013 de Jeff Carrel (12,60 €), un des seuls rieslings produits dans le Languedoc (plus que six bouteilles dispo, si ça vous intéresse). Celui-là, tout le monde l'a apprécié, son tranchant étant émoussé par sa rondeur et une maturité plus poussée.
 
 
Et puis l'accord avec la salade de Saint-Jacques aux mangues, vinaigrette au fruit de la passion était superbe. Ouf, on a remonté la pente avec le sourire :-)

 
Les arômes pétrolés/terpéniques du Riesling Trial Hill 2010 de Maverick (25 €) laissent d'abord dubitatifs certains convives, peu habitués à les sentir dans un vin. La première gorgée déroute aussi...
 
 
Le tajine aux agrumes est alors servi. Et la magie de l'accord opère. Pour beaucoup, dont votre serviteur, c'est vraiment bouleversant. Le vin met en valeur le plat qui met en valeur le vin, etc... dans une sorte de spirale ascensionnelle où l'on ne sait plus trop  si l'on boit le plat où si l'on mange le vin. Ou l'inverse. Un moment rare.

 
Quel Riesling servir avec quel fromage ? Je ne saurais vous dire pourquoi, mais je pensais à revenir à un accord style Sancerre/crottin de chèvre, simple et évident. Je me suis  dit que le Riesling 2013 de Meyer (10 €), par sa pureté et sa fraîcheur conviendrait parfaitement avec un fromage de chèvre. Et ça a ma foi très bien fonctionné, créant un break rafraîchissant avant le dessert.

 
Le Riesling Beerenauslese 2009 de Sepp Moser (25,50 € les 37,5 cl) a mis tout le monde d'accord. Ce vin est une pure merveille, à la fois très riche, et en même temps d'une fraîcheur décoiffante. L'équilibre suprême.
 
 
 L'accord avec la tarte au citron destructurée était tip top. Elle mettait parfaitement le vin en valeur, si tant est qu'il en avait besoin ;-)
 
Bon, je me doutais que cette séance ne serait pas des plus consensuelles, car le Riesling ne s'offre pas telle une fille facile. Mais au final, cela s'est avéré un succès : rarement on ne m'a autant remercié pour une dégustation au moment de se dire au revoir. Les participants avaient conscience d'avoir fait un voyage unique en son genre, en compagnie d' un cépage paraissant grognon au premier abord, mais finalement très attachant. 
 

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