mercredi 30 septembre 2015

Les Darons ... c'est bon !


J'avoue que j'étais intrigué de déguster les Darons 2014 qui a enthousiasmé Jeb Dunnuck, le correspondant de Robert Parker dans le Languedoc. Il l'a noté 91-94/100, note qui satisferait des propriétaires vendant des vins beaucoup plus onéreux. J'ai écrit intrigué, car j'ai tendance à être plutôt méfiant vis à vis du "goût américain" privilégiant le côté démonstratif et flatteur au dépens de l'équilibre et de la profondeur. Ceci dit, les propos de Dunnuck étaient plutôt encourageants : "A wine that blew me away was the 2014 Languedoc Les Darons by Jeff Carrel. Still in barrel, it offers thrilling notes of black and blue fruits, violets, and peppery spice to go with a medium to full-bodied, elegant, seamless profile on the palate. A blend of 70% Grenache, 20% Carignan and 10% Syrah that was fermented and aged all in concrete tank, it has striking purity, integrated acidity and a great finish. It should drink nicely on release and have 7-8 years of overall longevity." *

À l'ouverture, j'ai bon espoir rien qu'en mettant le nez au-dessus du flacon : ça sent bon !

Je verse. Le vin est clairement plus sombre que le 2013 tout en n'étant pas noir d'encre. On est sur un pourpre/violacé sombre.

Au départ, le nez est plus sur des notes de "yaourt au fruit", mais avec l'aération, le côté fermentaire se dissipe, laissant place aux fruits (myrtille, prune, mûre) et aux épices (cannelle, poivre blanc). Pas trop au floral évoqué par Dunnuck.

La bouche conjugue ampleur et tension, avec une matière dense et soyeuse qui surfe joyeusement dans le palais. En milieu de bouche, cela s'affermit un peu avec des tanins (mûrs) qui pointent leur nez. Mais le fruit et la fraîcheur sont tels que ça passe tout seul.

La finale est puissante, corsée, très savoureuse, avec des épices à revendre, tonifiée par des notes mentholées/résineuses presque "italiennes". 

On est clairement sur un style plus "viril" que 2013, mais sur un viril raffiné. C'est le cow-boy de Marlboro qui s'habille chez Dolce & Gabbana ;-) La bonne nouvelle, c'est que c'est moins cher que le plus cheap des accessoires de D&G, puisqu'on est à moins de 7 € la bouteille. Nous ne serons jamais reconnus comme des bienfaiteurs de l'humanité – nous passons plutôt pour des empoisonneurs aux yeux des pouvoirs publics – et pourtant, parfois, nous le mériterions bien...


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* Un vin qui m'a coupé le souffle est le Languedoc Darons 2014 de Jeff Carrel. Toujours en barrique, il offre des notes palpitantes de fruits noirs/violets, de violette et d'épices, avec une matière dense, élégante, au toucher soyeux. Cet assemblage 70% Grenache, 20% Carignan et 10% Syrah qui a fermenté et été élevé en cuve béton, frappe par sa pureté, son acidité intégrée et une superbe finale. Il devrait pouvoir s'apprécier dès sa commercialisation et durant les 7-8 années qui suivent.

mardi 29 septembre 2015

Un week-end entre la cagette et l'assiette


Quand le magazine Saveurs nous appelé l'été dernier pour savoir si nous étions intéressés pour participer à un salon d'un nouveau genre  sur Paris, nous n'avons pas hésité trop longtemps. On a l'esprit pionnier ou on ne l'a pas ;-)

Cela nous permettait, pour une fois, de rencontrer les gens en live, alors que la plupart du temps, nos échanges se font "virtuellement". Faire connaissance avec nos clients, bien sûr, mais aussi faire découvrir nos vins et notre site à des personnes qui ne nous connaissent pas. Et il y en a beaucoup plus qu'on ne le pense : j'en ait fait le grave constat durant ces deux jours (mais comment pouvaient-ils vivre avant ? ).

Cela se passait sur l'un des lieux des plus hype du moment : le Ground countrol. (ah oui, vouzaussi, ça vous fait penser à Bowie ?). Mis à disposition du public depuis mai dernier, cet ancien dépôt de la SNCF destiné à être rasé est devenu provisoirement un lieu de teuf, rencontres et expositions très éphémères. On y trouve des poules, un baby-foot, une trattoria, quelques plantations bizarres (j'ai pas dit illégales), un barbier, une table de ping-pong et des transats un peu partout.

Photo la vie du rail - Crédit Ned

Cela oblige à une organisation un peu particulière. Le premier soir à 18 h, nous avons dû tout remballer vite fait car le lieu accueillait un concert dans la soirée... Et itou le deuxième, mais c'était moins embêtant. Le salon était fini.


J'avais amené douze vins qui sortaient de l'ordinaire sans être totalement extra-terrestre, dans une gamme de prix raisonnable : de 5.70 € à 13,50 €.

Deux bulles : le Brut de Syrah (original et facile d'accès) et le Crémant de Loire (assemblage hors du commun, élevage de 36 mois et rapport qualité/prix top).

Quatre blancs : Bistrologie (pas cher, compréhensible par tous mais en fait déjà très répandu à Paris et donc pas si étonnant que ça...); Sepp Grüner Veltliner (pour le coup, vraiment étonnant, mais plus typé, laissant perplexe certains dégustateurs), le Blanc qui tente (parce que je me suis dit "à Paris, ils aiment le vin nature"  - en fait, pas tous... ) et Mer et Coquillage (voir l'explication du Blanc qui tente).

[Après coup, j'aurais pris un blanc nature en moins et un blanc un peu plus ambitieux, comme Ordovicien ou François 1er]

Cinq rouges : et pour quelques raisins de plus (pas cher, original : 100 % Nielluccio produit en Languedoc), Volcanique (bio abordable sur la gourmandise et la fraîcheur), les sens du fruit (bio, très peu sulfité, fruit superbe, vrai vin de repas... et pas trop cher), Alliance rouge (biodynamique, raffiné, complexe, super rapport qualité/prix) et Ikebana (biodynamique aussi, avec plus de fruit et de finesse, dans une appellation plus "branchée" : Pic Saint Loup).

Un moelleux : Maëlle (bio, un assemblage de ouf, pas cher ... et bon !)

Celui qui a le plus plu est l'Alliance rouge, de très loin. Ils mettaient souvent les couples d'accord : les messieurs aimaient sa puissance, les femmes son raffinement. Suivi de Et pour quelques raisins, d'une gourmandise assez irrésistible. Dans les blancs, Bistrologie a le plus plu, mais pas mal de personnes le connaissaient déjà...  Dans les bulles, le Crémant avait la préférence des amateurs, tandis que les novices préféraient le Brut de Syrah.

En tout cas, c'était vraiment intéressant d'avoir les retours immédiats des visiteurs. Nous ne l'avons pas souvent dans notre métier de caviste en ligne... D'autant qu'il faut signaler que je n'ai croisé que des gens vraiment intéressés par ce que nous proposions. Le thème et le lieu du salon nous avait évité les soiffards opportunistes qui viennent picoler à moindre frais...

Même si la plupart des gens qui sont passés à notre stand ont craqué pour l'une de nos cuvées,  ils ne pouvaient ramener chez eux qu'une ou deux bouteilles, étant venu à pied, en vélo ou en métro. On est loin de l'ambiance "vignerons indépendants" avec les clients qui chargent leur diable avec cinq ou six cartons... Si nous recommençons l'expérience, il faudra offrir la possibilité de visiter le site sur le stand, et de faire les commandes en ligne (avec livraison offerte).

Photo la vie du rail - Crédit Ned

Sinon, on ne peut que louer l'organisation de la jeune équipe de Saveurs : elle était gentille, serviable et efficace. Ce n'est pas toujours comme ça sur les salons... Elle a réussi à faire venir 5000 personnes en deux jours. Pour une "première", c'est une belle réussite !







lundi 28 septembre 2015

Du rat des pâquerettes : un hymne jubilatoire au Sud-Ouest !


On se dit que le niveau d'exigence de Patrice Lescarret est élevé lorsqu'on voit qu'il renonce à faire en 2014 une cuvée Rasdu pour la remplacer par Du rat des pâquerettes, un nom qui semble minimiser la qualité de ce vin. Eh bien, après dégustation, on peut dire qu'on est tout sauf sur un p'tit vin de soif. La matière est sacrément belle, et mûre. Et y a du monde dans la bouteille. Finalement, la différence – positive – avec Rasdu, c'est que ce vin 100 % Duras est bon dès aujourd'hui alors qu'il fallait s'armer d'un peu plus de patience avec la cuvée normale.  Et comme notre époque vit plutôt dans le tout immédiat, c'est pas si mal...

La robe est grenat (très) sombre aux nuances violacées.

Le nez est très expressif tout en restant frais et aérien, sur les fruits noirs bien mûrs (myrtille, mûre), les épices de Noël, avec une petite touche lactique (yaourt). Avec l'aération apparaissent des notes ferreuses rappelant le Braucol.

La bouche est ronde, fraîche, avec un fruit d'une rare intensité et une matière dense et mûre, finement veloutée, tonifiée par des notes de menthe poivrée. L'équilibre est juste parfait.

La finale légèrement plus ferme est totalement raccord, avec un fruit et une fraîcheur qui s'intensifient encore plus, lui donnant encore plus de gourmandise.

Ce vin incarne pour moi ce que j'aime le plus dans les vins du Sud-Ouest : un fruit pur, franc, une authenticité sans chichi, une joyeuseté spontanée qui colle tellement bien avec la cuisine locale. Que du bonheur à un prix relativement raisonnable (11.90 €).

PS : Eric R. lui a trouvé une acidité un peu haute. Perso, avec tous les 2014 que je bois depuis plusieurs mois, je finis pas la trouver "normale" ;-)


vendredi 25 septembre 2015

2015, année exceptionnelle ?



Le printemps et l'été (très) ensoleillés ont facilité un mûrissement précoce des raisins. Les rares pluies des dernières semaines ont permis d'éviter le stress hydrique sans pour autant développer de pourriture ou une diminution de la qualité de la vendange. Il est donc permis d'espérer un millésime d'exception pour ceux qui ont déjà tout ramassé (Champagne, Bourgogne, Alsace, Rhône, Languedoc, Roussillon...). Car il reste encore sur pieds les cépages plus tardifs (Cabernet Sauvignon en Bordelais, Cabernet Franc sur les secteurs argilo/calcaires) ou des blancs destinés à faire des moelleux/liquoreux (Chenin en Loire, par ex). Pour eux, il faut espérer que le beau temps va revenir et que l'humidité de la semaine passée ne favorisera pas trop le mauvais botrytis. 

En tout cas, après une série de millésimes pas faciles, nous ne pouvons qu'être ravis pour tous les vignerons qui auront eu cette année la qualité ET la quantité. Prions juste que les prix n'explosent pas... 

Nous vous proposons des photos prises par les vignerons diffusées sur les réseaux sociaux.

Vous pouvez aussi lire l'article de Philippe Rapiteau sur le sujet.

CHAMPAGNE

Françoise Bedel


Vieilles vignes de Meunier


Entre ciel et terre...


Francis Boulard

Les Rachais


Raisins des Rachais


Pinot noir de la Marne


Saignée de Pinot noir (certifiée BIO !)

Laherte


Chardonnay des Crayères



Tarlant 


Vignes de meunier au lever du soleil


Pinot Meunier


Pinot noir des Crayons

Rosé de saignée (14 h)


ALSACE

Zusslin Valentin 


Futur Gewurz en VT...


dans le Bollenberg


Pinot noir du Bollenberg

BOURGOGNE

Naudin Ferrand


Vendangeuses heureuses de ramasser des beaux raisins

Ballorin


Ebony and ivory in perfect harmony, le remake

BEAUJOLAIS

P-U-R


Cyril en pleine action !


Morgon, 15.1 ° potentiel...


Chardonnay

Domaine de Thulon


Prêt à être cueilli !

AUVERGNE

Patrick Bouju


La cuvée Violette : ça démarre ici !...


Vendange Pinot noir (Caillou)


RHÔNE 

Texier


Vieilles vignes de Roussanne prêtes à être vendangées

PROVENCE 

Dupéré Barrera


Vignes de Grenache de la Procure
 

Les deux plus belles grappes du millésime
 
(Ugni blanc de la Procure)


L'orage pointe son nez...


Décuvage vu d'en haut

LANGUEDOC

Sabots d'Hélène


Vendange du Muscat dans la brume matinale


Repéré !...


Champ des soeurs


Carignan mûr à point

Lédogar


Carignans blancs et noirs


Aramon (et Xavier)

Monts et merveilles


Francesco, le porteur


Vignes de Syrah


Syrah

BORDEAUX

Château Cornélie


Beau soleil !


La joyeuse équipe !



SUD-OUEST

Causses Marine


Scène de vendange


ESPAGNE

Escoda


vu par un japonais...


... et par une sommelière espagnole


SICILE

C.O.S.


Terrible exploitation des enfants ;-)