jeudi 17 décembre 2015

C'est déjà Noël (partie 2) !


Après avoir fêté Noël avec le club de Saint-Yrieix la semaine dernière, nous le fêtons cette fois-ci avec les clients de Vins étonnants à Limoges. J'ai demandé à ceux-ci une contribution un peu plus élevée que d'habitude, histoire d'avoir des vins qui sortent de l'ordinaire. 


Nous commençons par Comme autrefois 2000, un champagne signé Françoise Bedel, avec les trois cépages traditionnels à égalité et un élevage sur lattes ... de 13 ans ! Cela se sent au nez évolué, épicé, grillé, mais pas fatigué. La bouche l'est encore moins, tendue et tonifiée par une fine acidité qui se prolonge longuement en finale. La matière est dense, vineuse, séductrice, avec des bulles très discrètes qui ne font qu'ajouter au charme. L'accord avec le jambon cru et les noisettes grillées fonctionne toujours très bien.


Nous poursuivons par un Riesling 1er cru Falkenlay 2009 de Clemens Busch. En France, on serait quasiment sur une vendange tardive, car il a 13 ° d'alcool et 19 g/l de sucres résiduels. Le nez est marqué par les terpènes d'agrumes et une pointe de résine. La bouche affiche une tension superlative typique des terroirs schisteux, et en même temps une belle richesse, du gras, et une maturité que l'on sent poussée. Le vin tranche avec délice la chair délicate du cabillaud et fait un superbe pont aromatique avec la sauce à la mandarine et à la coriandre. Accord superbe.


Puis vient le Nuits Saint Georges 1er cru les Damodes 2012 de Claire Naudin. La robe est un peu plus sombre et dense que les autres vins du domaine, mais elle reste tout de même translucide. Le nez est encore marqué par l'élevage en barrique (pain  grillé, léger moka, noisette) mais on sent derrière un fruit mûr et pimpant (cerise, framboise) et des épices. La bouche est ronde, douce, très enrobante, avec un toucher soyeux, et une densité plus aromatique que structurelle. Il y a beaucoup de fraîcheur. Celle-ci s'intensifie encore plus en finale, complétée par des notes épicées/grillées. L'accord avec le filet mignon en basse temp ' et une sauce aux fruits rouges est vraiment top !


Deuxième rouge : l'Arbois Saint-Paul 1985  de Camille Loye. Cela faisait longtemps que je voulais le déguster. C'était une bonne occasion. Lorsque je l'ai ouvert le matin, il paraissait déjà "à point" (nez sur des notes tertiaires). Aussi ai-je remis le bouchon jusqu'au moment du service. Le nez s'est alors révélé moins ouvert que le matin, avec des notes de réduction (sans que ce soit repoussant). En bouche, il n'y a par contre que du plaisir : c'est d'une fraîcheur et d'une vivacité incroyable pour un vin de 30 ans, avec toujours un fruit bien expressif (cerise) et une matière très fine, sans aucune sensation tannique. Si l'on ne voyait pas la couleur (corail) on pourrait imaginer boire un  vin blanc. Même si l'accord avec la tomme de Savoie n'avait rien de magique, il avait le mérite de ne pas du tout nuire au vin (ni au fromage).


Pour finir, le Coteaux de l'Aubance Grains Nobles 1989 de Bablut. Déjà la couleur de la robe dorée/cuivrée et visqueuse est impressionnante. Au nez, c'est à la fois puissant et très fin, sur des notes de fruits confits, de cire d'antiquaire, et une pointe mentholée. La bouche est grasse, onctueuse, mais parfaitement équilibrée par une acidité tranchante. On sent à peine les 160 g/l de sucres résiduels.  L'accord avec la tarte à l'ananas et à la mangue, glace au fruit de la passion est juste impeccable.

Une très très belle soirée, autant pour les vins que les plats, et les accords entre ceux-ci. Et peut-être plus encore par la grande qualité des convives, curieux et enthousiastes ! 


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