vendredi 20 mai 2016

Du soleil plein les verres !


Ça ne rigole pas, au "Club Vins étonnants" de Limoges : lorsque nous explorons une région, nous ne nous contentons pas de 2-3 bouteilles. Afin d'en finir avec le temps pourri, nous avons tenté un sacrifice propitiatoire. Je ne suis pas vraiment sûr que le dieu qui gouverne le temps nous ait entendu, mais nous avons passé une très bonne soirée, et c'est bien là le principal.

Le thème, donc, était la Provence élargie aux Côtes du Rhône Sud. Vu que nous en avons reçu pas mal de cuvées dernièrement, il était intéressant de les découvrir, mais aussi de les confronter à des "classiques" du site.

Si ça sent pas le soleil, ça...
Avec les mises en bouche où se cotoyaient tomates, poivrons et olives noires, rien de mieux que des rosés. À ma gauche le Lubéron rosé les Restanques 2015 dont j'ai parlé il y a peu : ample, vif, avec une belle tension et une matière douce et aérienne, de la niaque et des épices. Ce vin a séduit tout le monde alors que ce n'était pas franchement des buveurs de rosé. À ma droite le Côtes du Rhône rosé 2014 des Vignerons d'Estezargues. Sa  couleur intense pouvait laisser penser qu'il ne ferait qu'une bouchée du pâlichon Lubéron. Que nenni. Même si l'on sent une matière riche et aromatique, la tension, l'énergie, lui font défaut. Du coup, il semblait un peu "mou du bide" à côté des Restanques (alors que dégusté seul à l'ouverture, il était très sympa). Victoire par KO du Lubéron. 


Avec le risotto au fenouil et parmesan ...deux blancs secs. À ma gauche, le Lubéron blanc les Restanques 2015 dont j'ai parlé il y a peu : une copie du rosé en terme de structure et de dynamique, mais avec une aromatique différente : amande, fenouil, fleurs blanches. À ma droite le Nowat blanc 2012 de Dupéré Barrera dont j'avais dit beaucoup de bien en octobre dernier. Ici, le match est beaucoup plus équilibré, même si les profils sont différents. Le Lubéron est tout en longueur et tension, alors que le Côtes de Provence est plus en largeur, avec une matière plus dense et minérale. Honnêtement, il est difficile de les départager tant les deux sont attachants. Égalité.


Avec le tajine de veau aux olives, une première série de vins rouges : à ma gauche, le Baux de Provence 2012 du Mas de Gourgonnier dont j'avais fait l'éloge en mars dernier. À ma droite, le Lubéron 2014 du Château Fontvert (le même domaine que les Restanques). Bus seul, y a pas photo : le Baux de Provence explose tout par son fruit croquant et sa finesse. Le Lubéron fait plus artificiel /sérieux avec ses arômes d'élevage et ses tannins plus denses. Mais lorsque l'on commence à manger, la donne change : le Gourgonnier est un peu écrasé par la tomates et les olives – un simple poulet rôti lui conviendrait mieux – alors que Lubéron est tout à son aise avec cette aromatique provençale. Le boisé disparaît, le fruit ressort, les tannins s'assouplissent. Le come-back miraculeux de la soirée. Au final, on pourrait dire Égalité, même si le cœur de tout le monde penche plutôt pour le Gourgonnier (dont on ne dira jamais assez le rapport qualité/prix exceptionnel : 9.50 €)


Avec le fromage, une nouvelle série de deux vins rouges, cette fois-ci du même domaine. Un p'tit nouveau à Vins étonnants :  La  Cabotte. À ma gauche, l'entrée de gamme, la Colline 2015. À ma droite, Garance 2014. Il y a 2,30 € de différence entre les deux vins, mais cela suffit pour passer de la simple gourmandise à quelque chose de plus ambitieux. La Colline est pleine de fruit, d'épices, avec des tannins veloutés et de la fraîcheur, et le consommateur n'est pas volé pour 8,90 €. Mais Garance a une tension, une sève, une race ... que la Colline n'a pas. De l'agneau aurait bien convenu pour ces deux vins.  Ils se sont contentés de tomme de brebis, et ma foi, ça se mariait pas mal.



Nous avons terminé ce repas avec de la brioche perdu à la poire et glace caramel ... et deux Vins Doux Naturels de Rasteau : le Blanc 2014 et l'Ambré 2009. Le premier s'accorde bien avec la poire tandis que le second a une affinité certaine avec le caramel. Les deux ont leur charme, et il est bien difficile de les départager. Dans les deux cas, ils ne paraissent ni trop sucrés, ni trop alcooleux, ce qui est fort appréciable. Une belle fin de repas.

Merci à la sympathique équipe du Déjeuner sur l'herbe.  Nous reviendrons !  

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