vendredi 28 avril 2017

Coganis, paradoxe liquide


Je vous ai parlé hier du Cour Cheverny de Philippe Tessier. Aujourd'hui, place à un rouge du même producteur qui n'a pas l'appellation Cheverny, car il contient du Pineau d'Aunis et ne contient pas de Pinot noir. Or,  Coganis est un assemblage de CÔt, de GAmay et de Pineau d'AuNIS. Cela donne un vin assez unique en son genre, plus puissant qu'un Cheverny habituel, plus élégant que la plupart des cuvées à base de Pineau d'Aunis (côteaux du Vendômois, par ex). 

La robe est grenat sombre aux reflets pourpres.

Le nez est incisif, mêlant les fruits noirs sauvages (prunelle, sureau), le poivre et une touche de cuir, le tout tonifié par une fine volatile

La bouche est ronde, ample, soyeuse, tendue par une fine acidité, avec l'impression de faire face à un paradoxe liquide : le vin semble très dense tout en restant très aérien. En fin de bouche, l'explication arrive : la matière est nettement plus imposante qu'elle semblait l'être au départ, tout en restant dans la même dynamique.

La finale mâchue aux tanins bien mûrs, savoureux,  fait  irrépressiblement penser à une belle cuvée de Cahors. Du coup, on rêve de déguster ce vin sur un plat du Sud-Ouest qui lui fera honneur.Toutefois, cette tannicité est vivifiée par une acidité ligérienne qui la vivifie et l'allège. La dernière impression que l'on a de ce vin est la fraîcheur.

Un vin assurément intrigant qui baladera beaucoup les dégustateurs qui le boiront à l'aveugle.

PS : au bout de plusieurs jours d'ouverture, il gagne en fruit et en harmonie, sans la moindre trace d'oxydation. La finale se fait plus souple, aussi. Ne pas hésiter à bien l'aérer, donc.


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