vendredi 15 septembre 2017

Ulma ou Andréa ?


Il y a une semaine, je vous parlais des nouveaux rouges de Tirecul la Gravière. Aujourd'hui, ce sont les blancs secs qui se retrouvent sur le banc d'essai. Ils sont du même millésime (2016) et ont une exposition relativement proches (nord/nord est). Mais ils ont pas mal de différences :

- Andréa provient des plus vieilles vignes de Muscadelle et de Sémillon du domaine situées dans une parcelle au calcaire très affleurant. La vendange semble avoir été un peu plus tardive qu'Ulma. La vinification et l'élevage ont été faits en barrique.

- Ulma provient de vignes plus jeunes plantées sur des sols plus argileux (toujours sur un socle calcaire). En plus du Sémillon et de la Muscadelle, elle intègre aussi du Chenin, récemment planté, et maintenant autorisé en appellation Bergerac. La vinification et l'élevage ont été faits en cuve. 



Ulma 2016 (9.50 €)

La robe est jaune paille claire.

Le nez est fin et frais, sur l'ananas, la poire mûre et le coing, avec une petite touche de verveine.

La bouche est élancée, avec une tension élégante et une matière ronde, fraîche, presque cristalline, plus minérale que fruitée (ce côté eau de torrent "caillouteuse" que j'aime beaucoup).

La finale finement crayeuse, dominée par les fruits blancs (pomme/poire/coing) et l'écorce d'agrume, se prolonge sur des notes salines du plus bel effet. 


Andréa 2016 (12.95 €)

La robe est jaune paille plus intense. 

Le nez est beaucoup plus riche, sur des notes de pommes/poires rôties au beurre et un (bel) élevage en barrique encore présent : pain grillé, beurre noisette... 

La bouche est plus en largeur qu'en longueur [ 'tain, ça vous marque longtemps, Mondovino ] avec une matière très ronde, déposant sur votre palais un voile de douceur. C'est étonnamment aérien, subtil, ne ressemblant à aucun autre vin connu [ ça peut expliquer le choix de le classer en IGP Périgord alors que Ulma est en Bergerac). 

La finale est intense et concentrée, encore dominée par les notes d'élevage (beurré/grillé/fumé), avec là aussi un salin très présent qui persiste longuement. 

Conclusion : eh bien, ils ne se ressemblent PAS DU TOUT ! Si on les buvait à l'aveugle, on pourrait croire qu'ils viennent d'une région différente (et certainement pas du même producteur). Pour l'heure, Ulma me semble nettement plus prête à boire, même si je ne doute pas qu'elle a en encore une belle marge de progression. Andréa demandera 3-5 ans d'attente pour gagner en complexité.  Dans les deux cas, le rapport qualité/prix me semble vraiment très bon. Faites-en cadeau à votre cave : elle vous remerciera !

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