mardi 14 novembre 2017

Beaujolais 2017 : lequel choisir ?


Les amateurs de vins ont tendance à mépriser l'arrivée du Beaujolais nouveau chaque troisième jeudi de novembre. Il faut dire que ce n'est pas vraiment le fleuron de la production viticole nationale qui est mis en avant (c'est pourtant hélas le seul moment où l'on parle un peu de vin dans les médias). Cet évènement peut être néanmoins l'occasion de re-découvrir à quoi ressemblait le vin avant l'usage du soufre au XVIIème siècle. C'est en effet ce dernier qui a permis de prolonger l'élevage des vins et de s'aventurer à produire des vins de garde Avant, c'était la norme de commercialiser le vin de l'année au moment de la Saint-Martin (début novembre).  À cette époque, c'était certainement la période où il se goûtait le mieux, car il devait ensuite partir assez rapidement en vrille...

Les 4 vins que nous vous proposons sont "faits à  l'ancienne", sans le moindre intrant. Vous pouvez ainsi remonter le temps tout en restant tranquillement chez vous. C'est l'occasion  de constater ce qu'a pu apporter aux vins l'œnologie depuis quelques siècles. Peut-être a-t-on un peu perdu  en "naturel", mais nous avons beaucoup gagné en complexité et expression du terroir. C'est pour cela que j'ai parfois un peu de mal avec certains ayatollahs du vin naturel qui vous expliquent que c'était mieux avant. Franchement, si tous les vins ressemblaient à du Beaujolais nouveau, je crois que je changerais de métier, car je n'aurais pas matière à m'enthousiasmer au quotidien....



La robe est rubis translucide tirant vers le violacé. 

Le nez est plutôt discret sur des notes de petits fruits rouges et de rafle, avec une pincée d'épices. 

La bouche est élancée, avec une matière fine, souple, fraîche où l'on retrouve le fruit et les épices, avec une touche lactée. 

La finale a une mâche gourmande, avec juste ce qu'il faut de poivre et de floral, se terminant sur des notes minérales/salines. 

Pour l'instant, c'est bon. Dans six mois, ça devrait être très bon. 



La robe est pourpre bien sombre, à peine translucide.

Le nez est dominé par la violette et la terre fraîchement retournée. Un peu de poivre et de rafle, aussi.

La bouche est toute aussi élancée, mais avec une matière plus dense, plus séveuse, avec un fruit un peu moins présent au profit de la "minéralité".

La finale a une mâche plus puissante, plus épicée, aussi. C'est encore un peu serré, mais très prometteur. Là aussi, aucun doute que ce sera meilleur au printemps prochain.



La robe est grenat sombre translucide.

Le nez est plus expressif, avec les notes lactées qui dominent, soulignées par le poivre. 

La bouche est plus ronde qu'élancée, avec une matière veloutée enveloppante, entre notes lactées, poivrées et minérales.

La finale gagne en intensité et en tonicité  : c'est pêchu, ça trace, avec un côté juteux des plus sympas. On monte sérieusement d'un cran (et là aussi, ça devrait être nettement meilleur dans quelques mois). 



La robe est rubis sombre translucide.

Le nez est fin, frais, épicé, entre fruits rouges bien mûrs et notes sanguines/ferreuses. 

La bouche est la plus élancée de la bande, avec une matière ample, élégante, aérienne, pleine d'énergie. Et c'est en place, prêt à être bu. 

La finale combine malicieusement amertume et astringence : il y a de la niaque, des épices, du sanguin/ferreux. C'est déjà p... bon. Il faut en profiter, car on ne sait pas de quoi sera fait demain... 

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