mercredi 22 novembre 2017

Quand Napoléon flirte avec l'ennemi...


Je vous ai parlé déjà il y a deux jours d'un vin de Benjamin Darnault (la Repasse). En voici deux de plus, produits en collaboration avec Trevor Gulliver, propriétaire du restaurant Saint-John à Londres. Il se trouve qu'il a une résidence secondaire dans le Minervois. Il a pu découvrir le potentiel des vieilles vignes du secteur, souvent peu mises en valeur. Leur chai commun se situe au 2 bis d'une rue anciennement baptisée Boulevard Napoléon. D'où le malicieux nom de cette alliance anglo-française pour la bonne cause. 



Les deux cuvées proviennent de vignes âgées de 70 ans cultivées sur des sols très calcaires. Elle  ne risquent pas l'embonpoint, mais le calcaire leur permet tout de même d'avoir toujours un minimum d'eau (contrairement au sable qui ne stocke rien). On peut obtenir ainsi la quintessence d'un terroir sans trop forcer dans les vinifications. Il vient ce que le raisin veut bien donner... 



(100 % Grenache gris)

La robe est or pâle, brillante. Le nez est superbe, assez "Cochien" (beurre noisette, sésame, lemon curd) avec peut-être plus d'expansivité  - mais pas lourd toutefois. 

La bouche est ample, sphérique, avec une matière opulente, généreuse, tout en gardant de la rectitude et de la fraîcheur. L'équilibre est juste parfait ! 

La finale dévoile une belle mâche crayeuse, où se mêlent agrumes, notes beurrées et grillées. Elle se prolonge avec subtilité sur le trio 3 A (Amertume, Astringence, Acidité) avec du grillé et du salin en arrière-plan. Très (très) beau vin !



Boulevard Napoléon "le Pujol" 2012 (16.00 €)

(100 % Grenache noir)

La robe est rubis sombre bien translucide, avec des reflets d'évolution. 

Le nez, après une bonne aération, exprime avec finesse des notes de fruits rouges confits, d'épices et de pain grillé. 

La bouche est ronde, ample, avec une matière aérienne d'une grande finesse qui vous caresse le palais. Il se dégage une profondeur et une fraîcheur certainement redevables aux vieilles vignes. 

La finale est intense tout en restant subtile, avec une fine mâche épicée, une touche de moka et des saveur plus minérales (craie humide, sel). Un grenache sobre, mais classe. 




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