vendredi 5 octobre 2018

Belle soirée autour des vins étrangers


Le "Club Vins étonnants" de Limoges a repris ses activités fin septembre. Au programme, que des vins étrangers, de l'ancien comme du nouveau monde. L'idée était avant tout de montrer que la France n'a pas le monopole des cuvées de grande qualité : on peut y produire des vins qui n'ont rien de caricatural ou d'excessif. 


Pour se mettre en appétit, il y avait des cookies au parmesan, des toasts au foie gras maison et des röstis de pommes de terre aux olives. Et pour une fois, je n'avais pas prévu une bulle. La plupart des membres du groupe ayant déjà dégusté nos bulles italiennes, je n'avais rien d'autres à leur proposer. J'ai donc innové avec un blanc de noir de Patagonie de la bodega Aniello (100 % Pinot noir). Son aromatique est assez proche de celle d'un champagne issu du même cépage. La bouche a volume, de la vinosité, mais aussi de la fraîcheur et de la tension. C'est vraiment très bon : tout le monde tombe sous son charme. L'accord se fait bien avec les différentes mises en bouche : à priori, on pourrait penser que c'est le foie gras qui lui convient le mieux, mais c'est également top avec les röstis (et ma foi très bien avec les cookies au parmesan). 


En entrée, Cédric nous a servi un croquant fondant de crevette sauvage et amande et son mesclun. pour l'accompagner, j'ai chois un Šipon C'est bon 2016 de Stanko Šek. Je l'avais dégusté en juillet dernier lors de son arrivée en France (lire ICI). Eh bien, il a sacrément évolué  depuis : beaucoup plus ouvert, plus rond, mais surtout plus complexe et plus profond. On a là un très joli vin de gastronomie qui ne ressemble à aucun vin français, tout en ne tombant pas dans le bizarre. Et je parierais que dans 2-3 ans, il sera encore meilleur. La difficulté est de ne pas tout boire avant. À 11.80 € la bouteille, ça me parait très bien placé, car il faudra souvent mettre plus cher en France pour avoir un vin de ce niveau. 


Le Cinsault Seriously cool  2016 signé Waterkloof (Afrique du Sud) sert un peu de prélude aux vins rouges qui vont suivre. Il est bu pour lui-même et ça lui va très bien ! Je vous en avais parlé sur le blog en juin dernier. Il avait alors mis plusieurs jours pour s'ouvrir. Cette fois-ci, j'ai tenté  3-4 h de carafe avec un peu d'agitation (4-5 fois durant ce laps de temps) et ... ça a fonctionné impec : il ressemblait au vin que j'avais alors beaucoup apprécié : écorce d'orange séchée, fruits rouges confits, notes florales ; bouche ample et aérienne, ciselée, finement tendue, très bourguignonne dans l'esprit. Le tout fait irrésistiblement penser à un vin d'Emmanuel Reynaud (Domaine des Tours) ou de Xavier Braujou (Pradel), même si pas tout à fait pareil. Il a beaucoup plu à tout le monde !


Nous sommes passé à la aux viandes avec du veau et du porcelet en basse température, une purée de pomme de terre maison (à se damner !) et une (délicieuse) sauce au merlot. Comme le chef m'avait annoncé le menu à l'avance, je me suis dit que rien ne conviendrait mieux qu'un Merlot de la Columbia Valley (état de Washington). Et c'est vrai qu'il convenait parfaitement. Rond, mûr, velouté, avec une belle complexité aromatique (prune, truffe, tabac) et surtout très bien équilibré, loin des clichés sur les vins américains. Il faut dire qu'il est cultivé sur le 45ème parallèle ... soit à la même hauteur que Bordeaux (alors que la Nappa valley correspond au nord du Maroc...). 


Avec les fromages –  tomme de montagne du Sancy, cantal entre-deux – , nous partons jusqu'en Australie avec un assemblage Cabernet-Sauvignon/Syrah  2013 de Matilda Plains. Le cépage bordelais apporte une fraîcheur aromatique et une tension qui équilibrent la fougue exubérante de son ami rhodanien. Le vieillissement de 4 ans en bouteilles lui a donné une patine aromatique très agréable : on retrouve avec plaisir le tertiaire du Cab'Sauv  (cèdre, tabac, cendre) qui se marie bien avec le lardé/fumé de la Syrah. Miam  !


Pour finir, nous revenons en Europe (pas de liquoreux de ces pays "exotiques" pour l'instant, hélas) avec un Riesling Marienburg Kabinett 2016 de Clemens Busch. Avec son acidité cristalline très mosellane, difficile d'imaginer qu'il contient autant de sucre que nombre de liquoreux français. On dirait un vin demi-sec avec 15-20 g de SR (il en a près de 80 !). Par contre, il est très léger en alcool (7.5 %) ce qui est très agréable en fin de repas. Avec une salade de fruits, c'est juste parfait. On en boirait des seaux (mais on reste raisonnable) !

C'est tout pour cette soirée : la prochaine fois, ce sera  Savoie-Bugey-Grésivaudan.


2 commentaires:

  1. Cher Eric,
    il y a une forme de sadisme inconscient (enfin j'espère) (qu'il soit inconscient ...) à nous donner tt cela en représentation ...
    Bon week end

    Serge d

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  2. Oui, totalement inconscient. Je voyais plus ça comme une forme de partage ;-)

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