jeudi 11 octobre 2018

Equilibre... superlatif !


En 2015, je n'avais pas trouvé mon com(p)te (Abbatucci) avec la cuvée Equilibre de Pero Longo. Le millésime lui avait apporté trop de maturité et de densité. Elle avait donc perdu ce style "bourguignon" que j'apprécie tant (et que l'on retrouve un peu dans Faustine). En février dernier, j'avais pu déguster le 2016 en avant-première et retrouvé le style aérien que j'apprécie dans cette cuvée.

La robe est grenat translucide avec une nuance légèrement tuilée.  On ne peut pas dire que le vin soit oxydé, mais – on le verra juste après – il est vrai qu'il ne ressemble pas à un vin de deux ans d'âge. On peut supposer que le vigneron n'a pas maintenu le vin en réduction durant son élevage. 

Le nez est d'une rare finesse, avec déjà ce que l'on appelle un bouquet : encens, fleurs séchées (rose, pivoine), confiture de vieux garçon (dans un style Guignolet/noyau), cuir de Russie.... 

La bouche est ronde, très ample et plus encore aérienne, déployant une matière quasi impalpable mais fraîche et fruitée. Pas un fruit ordinaire, mais "décadent" comme dirait François Mitjavile de Tertre Roteboeuf. Il ne faut pas prendre ce terme négativement. Comme l'explique mon ami vigneron, "c'est la splendeur ultime de Rome avant sa dégringolade". Le vin finit par gagner en densité tout en préservant sa fraîche verticalité. 

La finale joue les prolongations sans arrêt de jeu, avec un renforcement des Amers – très noyau, mais agrume, aussi – de l'Astringence – crayeux à souhait –  et de l'Acidité  – une de celle qui transperce le cœur et l'âme du dégustateur.  Eh oui, le fameux Triple A que je trouve plutôt d'ordinaire sur mes Chenins adorés ! Une combinaison gagnante qui me rendrait vite addict si je n'avais pas mon self control légendaire. Bien tenté, Satan, mais je suis incorruptible. Le serez-vous aussi ? 

À noter que cet Equilibre ne coûte "que" 12.90 €. Un exploit lorsque que l'on voit le prix de la plupart des cuvées insulaires. "Pourvu que ça doure..." disait une célèbre mama corse*.

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* On sait, hélas, que ça a mal fini.



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