vendredi 21 décembre 2018

Pinot Ballorin : je vois triple !!!


Il est important pour un caviste de se poser les questions qui viendraient à la tête d'un client. Par exemple, lorsqu'il voit apparaître sur notre site trois Pinot noir "génériques", lequel est-il censé choisir, d'autant que les infos sur chaque cuvée sont très limitées (euphémisme). Donc, voilà, le plus simple, c'est d'ouvrir une bouteille de chaque cuvée et des les comparer. Ne me remerciez pas : on me paie pour le faire ;-)

Toutes les vinifications et l'élevage sont assurés par Gilles Ballorin : pas d'intrant ni de sulfites durant tout le process, si ce n'est une faible dose de SO2 avant la mise en bouteille, histoire d'apporter un minimum de protection.  La première et la troisième cuvées proviennent d'achats de raisins bio. La seconde des vignes de Gilles Ballorin (label Demeter).


Pinot noir 2017 (18.95 €)


La robe est grenat translucide aux reflets pourpres.

Le nez est fin, mûr, aérien, sur la cerise noire et la framboise, avec une pincée de poivre blanc et une petite touche de terre humide pinot style.

La bouche est ronde, ample, avec une matière douce et veloutée, fraîche, qui vous tapisse le palais. L'ensemble est harmonieux, avec un fruit naturel – dans le bon sens du terme – mis en avant.

La finale prolonge tout cela sans à-coup, si ce n'est une légère densification des tanins et une fine acidité qui ressort, amenant du peps et de la tension. La persistance se fait sur la cerise, la terre et les épices.



La robe est pourpre translucide.

Le nez est un peu moins causant, sur des notes de Burlat, de noyau et de cacao (et toujours une touche de terre).

La bouche est élancée, étirée par une acidité tellement bien intégrée qu'elle est quasi imperceptible, avec une matière pulpeuse, charnue, terrienne. Le style est moins poli, un peu plus accrocheur, mais ça lui apporte un côté canaille très sympathique.

Cela se renforce encore en finale avec une mâche délicieusement rustique, pétante de fruit (cerise !) avec une belle évocation de la craie du sol-sol et de la terre qui repose dessus.



La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés.

Le nez est plus vif, plus fin, plus profond, aussi, sur la cerise et les fruits noirs, une pincée d'épices grillées. Mais aussi un peu de floral (pivoine) et de minéral (craie humide).

La bouche gagne en tension et en énergie, avec une matière plus fine, soyeuse, mais aussi plus impactante : ça envoie du pâté jambon persillé, tout en gagnant en élégance. L'ensemble est très frais, dégageant une impression de pureté (le franc de pied ?).

La finale est tonique, finement mâchue, avec un fruit très expressif, vivant, et un minéral généreux, vibrant, se prolongeant longuement sur le salin et le crayeux.

PS : au bout de quelques heures d'aération , il y a une légère montée de volatile dans les 3 cuvées qui ravira certains, déplaira à d'autres. C'est ça, les vivants !

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