vendredi 25 janvier 2019

Fouassier : une horizontale, ou presque


Cela fait de nombreuses années que nous vendons les différentes cuvées de Gérard Boulay. Beaucoup d'entre vous savent maintenant s'ils préfèrent Monts damnés à Clos de Beaujeu – ou l'inverse. Nous n'avons fait rentrer les vins de Fouassier depuis seulement trois mois  : je peux comprendre combien il est difficile de s'y retrouver – et encore, nous ne vendons pour l'instant que la moitié de leur gamme !

Les notes de dégustations qui apparaissent actuellement sur notre site sont un copier/coller de celles du  du producteur qui sont elles-mêmes un copier/coller de mon blog perso publié en août 2011. Certes, ça fait plaisir de voir qu'un producteur se servent de mes commentaires pour ses fiches techniques, mais je trouve qu'elles datent un peu. Voici donc une réactualisation au 24/01/2019. Ne me remerciez pas, j'y ai pris beaucoup de plaisir !


Les Groux 2016 (16.90 €)

Calcaires crayeux de Bourges sur Oxfordien supérieur.

Vignes de 45 ans

La robe est or pâle, brillante.

Le nez est fin, frais, sur la bergamote, la sauge et une très petite pointe de cassis végétal. La bouche longiligne  évoque une lame d'acier brillante qui file droit dans le palais, sans que rien ne dépasse. L'aromatique a elle-même quelque chose de froid, minéral, juste "égayée" par le zeste de citron. 

La tension se prolonge dans une finale au toucher crayeux, pour se prolonger ensuite sur des notes salines. 

Un vin qui correspond à ce que  beaucoup attendent d'un Sancerre. Un vin tendu qui "claque". Tout en n'en ayant pas les défauts (buis, pipi de chat...)



Majorité de formation argileuse à silex. Marnes de Saint Doulchard en bas de parcelle

Vignes de 30 ans


La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est expressif, sur le zeste de pomelo, la menthe froissée et la craie humide. 

La bouche est élancée, énergique, avec une acidité traçante qui étire le vin au-delà même de la finale. Elle est finement enrobée d'une matière dense et mûre dominée aromatiquement par l'agrume confit et des notes de pierre fumée (silex ). 

On retrouve cette maturité dans la finale légèrement mâchue, avec une rondeur qui apporte un contrepoint à l'acidité  et aux amers qui émergent (pomelo). 

Une classe au-dessus, avec ces notes fumées de silex, et une race évidente. 


Les Romains 2016 (18.90 €)

Formation argileuse à silex sur crétacé supérieur 

Vignes de 25-30 ans



La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est vif et intense, sur le fruit de la passion, l'écorce d'orange, une touche de coing et la pierre chauffée au soleil. 

La bouche est longiligne, avec une acidité quasi-imperceptible tant elle est enrobée par une matière ronde, fraîche, croquante, vivifiée par un léger filet de gaz carbonique. L'aromatique évoque la  citronnade, complétée par des  notes caillouteuses ("eau de roche"). 

La finale associe une mâche crayeuse  à une astringence doublée d'amertume – évoquant l'écorce de pomelo. On retrouve le fruit de la passion, mais aussi une petite touche végétale (sauge, menthe poivrée, feuille de cassis). C'est toutefois le crayeux qui finit par l'emporter et persister. 

Ce secteur des Romains exploité par d'autres grands producteurs sancerrois  amène à penser qu'il est en tout début de vie. On peut se laisser séduire par son côté "croquant", mais il a plein d'autres choses à offrir qui ne sont pas encore révélées. 




Majorité de calcaires de Buzançais sur Kimméridgien Inférieur (60%)
et calcaires lités supérieurs sur Oxfordien Supérieur (40%)

Vignes de 25 à 45  ans

La robe est jaune pâle aux reflets argentés.

Le nez est à la fois mûr et aérien, sur la gelée de pomme/coing, la mangue et une pointe de cassis frais. 

La bouche allie ampleur et tension avec une matière aérienne, caressante, faussement légère qui vous emplit le palais. Il s'en dégage une grande fraîcheur très naturelle qui n'a pas besoin de recourir à l'acidité. L'aromatique mêle le coing au cassis végétal – qui apporte de la niaque. 

La finale est tonique, avec le triple A que j'aime tant  : une Acidité pure et cristalline, un Amer évoquant les grands chenins de Touraine (coing + agrume confit) et une subtile Astringence, pas agressive pour un sou (légère craie + ziste de citron). Le tout dans une grande harmonie, avec une persistance sur les notes calcaires et salines. 

Un vin qui fait oublier le sauvignon : on ne sait plus si l'on boit un Sancerre, un grand chenin de Loire ou un Chablis. Le vin qui séduira les amateurs. 



Mélodie 2014 (28.50 €)

80% Formation argileuse à silex supérieur 
20% Calcaires de Buzançais sur Kimméridgien inférieur

Vignes de  plus de 40  ans


La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est intense, corsé même, sur les agrumes confits, le cassis et des notes grillées/fumées. 

La bouche est beaucoup plus large, puissante, évoquant un fleuve impétueux. La matière est dense, veloutée, avec une grande fraîcheur sous-jacente et une aromatique dominée par le cassis, complété par les notes d'élevage (barrique). 

La finale poursuit dans la puissance et le corsé,  mêlant la pulpe de pomelo au cassis, l'orange amère aussi, avec une persistance sur l'agrume confit et des notes grillées/épicées. 

Pour l'instant, même s'il est le plus vieux, c'est le plus "jeune" de toute la bande et demande encore à être attendu pour bénéficier de tout son potentiel. Pour l'instant, on est un peu dans une période "entre-deux". Le 2007 que j'avais dégusté en 2011 était plus "sexy", même si déjà à l'époque je trouvais le boisé un peu trop présent . 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire