mercredi 20 février 2019

Aligoté Balorin : or norme


Je n'avais pas encore eu l'occasion de déguster l'Aligoté 2017 de Gilles Ballorin. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'avais raté ma vie jusqu'à cet instant – faut pas exagérer – mais c'est clairement une expérience à faire au moins une fois dans son existence, car il ne ressemble à aucun aligoté connu. En effet, il associe à une belle maturité à l'acidité qui a fait la célébrité de ce cépage (et donné au Chanoine Kir d'y ajouter de la crème de cassis). 

La robe est or pâle, légèrement trouble.

Le nez est très expressif, sur le coing confit,  les fleurs de camomille et  tilleul, le miel et le silex frappé. Avec l'aération, arrive la pomme chaude beurrée, qui fait plus "chardo". En tout cas, on s'attendrait plutôt à un vin puissant et opulent.

La bouche est vive, énergique, tendue par une acidité proche du strident qui s'étire au delà-même de la finale. La matière est pure, limpide, évoquant l'eau d'un ru de montagne, avec une minéralité marquée, égayée tout de même par des notes de pomme chaude beurrée. Avec l'aération, la matière prend en densité et en gras, enrobant ainsi un peu plus l'acidité qui se fond mieux dans le décor (donc conseil : carafez votre vin !). 

En finale, l'acidité poursuit sa course, soulignée par le duo amertume/astringence, avec l'impression de mordre dans l'écorce d'un citron, suivi immédiatement d'une expansion explosive qui vous met les papilles en effervescence. C'est pour le moins stimulant, voire dérangeant. Mais d'un autre côté, c'est totalement jouissif, comme peut l'être un mordillement bien ciblé lors d'un moment intime…


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