vendredi 12 avril 2019

Ça sulfit, Môssieur Roche !


Christian Roche fait partie depuis une vingtaine d'années des meilleurs producteurs du Bergeracois. Je préfère plutôt ses blancs et ses liquoreux, car comme nombre de ses confrères, il a tendance à pousser un peu trop l'extraction de ses rouges [eh oui, un Bergerac se doit d'être charpenté pour supporter le gras du confit ]. Je suis donc agréablement surpris par ce premier essai de vin sans sulfites appelé Ça sulfit ! Il y a de quoi mettre la honte à pas mal de vignerons qui s'y essaient depuis des années avec des résultats parfois mitigés. Et surtout, c'est typiquement le genre de vin apte à convertir nombre de consommateurs qui hésitent à acheter des vins nature, car pas trop fans de volatile, d'écurie et/ou de basse-cour... Et pas besoin de secouer la bouteille pour éliminer le gaz ou la réduction : y en a pas !  Tu débouches, tu bois. 

En fait, le titre dit exactement le contraire de ce que je pense – mais j'étais content de ma trouvaille, alors je l'ai laissé tel quel. En fait, j'ai envie de crier : "continuez,  Môssieur Roche ! La bio a besoin de vignerons comme vous !"

La robe est grenat très sombre, à la limite de l'opaque ... mais pas vraiment.

Le nez est très expressif, sur la crème de cerise noire cacaotée et épicée.

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une fine matière veloutée évoquant la cerise et le chocolat (bien) noir. C'est frais, équilibré, avec juste ce qu'il faut de fruit pour que le vin n'écrase pas le met qu'il accompagnera.

Si le nez ou la bouche nous amèneraient plutôt plus au sud, la finale à la mâche savoureuse nous ramène bien dans le Sud-Ouest. Le cacao est toujours là. La cerise, aussi, sous une forme plus acidulée qui apporte du peps. Et... on a beau chercher, zéro défaut,  à part peut-être la bouteille qui ne fait que 75 cl. Car même le prix est irréprochable : 10.50 €. 


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