mercredi 17 avril 2019

Equinoxe ou révolution ?


C'est la révolution à l'Arjolle. Les z'abitués du site auront remarqué que l'étiquette – et la bouteille ! – d'Équinoxe ont totalement changé. Mais le contenu aussi : comme vous pouvez le voir ci-dessus, il n'est plus fait mention du muscat. Juste du viognier et du sauvignon. Après renseignement au domaine, le muscat n'a pas tout à fait disparu : mais comme il n'y en a plus que 10 % – au lieu de 20 auparavant – il n'y a plus d'obligation légale de l'indiquer*. Je ne sais pas si le producteur a modifié son parc de barriques (chauffe plus légère ? Fûts plus anciens ?) mais je trouve que le vin a perdu en intensité colorante, mais également en aromatique boisée, à peine perceptible. Alors que sur la fiche technique, la proportion de vin élevé en barriques a augmenté (70 % au lieu de 50 %). Va comprendre ?

En tout cas, le résultat me paraît moins clivant qu'auparavant – d'aucuns pouvaient vraiment le trouver too much – tout en restant spectaculaire par rapport à 95 % des vins blancs existants. Je le recommande donc sans réserve, d'autant que le prix reste très sage (12.95 €). 

La robe est jaune paille, brillante.  

Le nez est très expressif, sur les agrumes confits (bergamote, citron, kumquat),  les fruits jaunes (abricot, pêche blanche), les fleurs (chèvrefeuille et verveine citronnelle), le pain grillé et une petite pointe de beurre vanillé (et de noix de coco caramélisée?).

La bouche est élancée, avec une (ultra) fine acidité enrobée par une matière ronde, fraîche et aérienne (tout en affichant une belle maturité). On est sur un style plus digeste et élégant qu'auparavant. Les fans de l'ancienne version pourront lui reprocher un manque de densité et de puissance. 

La finale est intense, très marquée par l'agrume confit et la verveine, passant d'abord par une phase ultra-concentrée avant d'exploser  et de "repeindre" tout le palais de la vaste palette aromatique perçue au nez; renforcée par de nobles amers. Effet waoh garanti !

PS : après quelques heures d'aération, le boisé a tendance à faire son retour. Donc, si ce  n'est pas votre trip, vous ouvrez,  vous buvez !

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* c'est la fameuse règle des 85/15 applicable aussi bien pour les cépages que les millésimes. Quand on l'applique à un 85 % cabernet-sauvignon 15 % merlot, ça ne me choque pas plus que ça, car le pauvre merlot sera imperceptible. Mais occulter 10 % de muscat, c'est faire comme si on ne voyait pas une tache de vin rouge sur une nappe blanche. 


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