mercredi 15 mai 2019

Bergecrac rouge : méchamment addictif


Depuis le millésime 2017, Vincent Alexis a osé aller à l'encontre de l'avis de son œnologue et décuver son Bergecrac rouge avant la fin de la fermentation, lorsqu'il estime à la dégustation que l'extraction est suffisante*. Ce qui donne ENFIN des bergeracs souples, faciles à boire. Glouglous, diraient nos amis naturistes. Si ce n'est qu'à mes yeux, c'est plus que cela : derrière la facilité apparente, il y a du fond, avec cet assemblage à parts égales des Fab 4 bordelais, pas si courant que ça (peut-être même inédit ?) :  Cabernet-Sauvignon, Cabernet-Franc, Malbec et Merlot. Chaque cépage apporte sa contribution sans dominer ses collègues. Un bel exemple de parité. 

À noter qu'il y a 17 mg/l de soufre total, avec une marge d'erreur de +/- 14 mg/l. Les optimistes interpréteront  qu'il n'y en a que 3 mg/l tandis que ceux qui voient le mal partout seront horrifiés des 31 mg/l potentiels #on_vous_empoisonne

La robe est grenat sombre translucide, au disque tirant vers le pourpre. 
Le nez est fin, mûr et frais, mariant la crème de fruits noirs au menthol et aux épices. Une touche de cassis végétal, aussi. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière finement charnue et veloutée, au fruit frais et expressif. L'équilibre est tip-top malgré les 14.5 % annoncés sur l'étiquette et qui pourraient faire peur. Faut pas... 

La finale dévoile une mâche finement crayeuse, sur la mûre, la cerise noire et le cacao en poudre, suivi d'une rétro canaille délicieusement astringente qui vous rend définitivement accro. Vous êtes prévenus.

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* ce qui est marrant, c'est qu'il y a plus de 20 ans, le jeune padawan viti-oeno que j'étais avait conseillé à son maître de stage bergeracois de faire ainsi. Et il ne m'avait pas écouté... 




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