vendredi 28 juin 2019

Visite chez Julien et François Pinon


Chaque année, je vais avec des amis amateurs aux portes ouvertes du domaine Huet. J'en ai profité comme les fois précédentes pour faire un tour chez Pinon, situé à quelques kilomètres. Nous avons été accueilli par Julien, ce qui était une première pour nous. Et c'était très bien : cela nous a permis de faire plus ample connaissance même si nous nous étions croisés au salon d'Angers. 

Son allure de poète romantique n'est pas feinte : il est un homme de lettres, ayant fait Hypokhâgne et Khâgne avant de s'orienter vers l'urbanisme et l'environnement. Ce n'est qu'en 2017 qu'il revient à Vouvray afin reprendre progressivement les rênes du domaine. L'entente avec son père François étant bonne, cela devrait bien se passer – alors que ce fut relativement difficile lorsque ce dernier démarra trente ans plus tôt. 


La cave a été creusée dans la roche, garantissant une température constante de 13 °C, et une bonne hygrométrie.


Cette galerie est plus récente : elle a été creusée par son père (enfin, façon de parler, hein). 


Elle permet de  bien voir la couche de silex noirs, et un peu plus haut l'argile. 


C'est pas tout, mais fait soif...


Vouvray Brut 2015 (dosage 6 gl/l) : nez sur le coing et la poire. Bouche longiligne, racée, avec des bulles fines et frétillantes. Finale crayeuse, sans dureté.

Vouvray Brut non dosé 2015 : nez plus mûr que le précédent, presque confit. Par contre, bouche plus tendue, avec des bulles plus toniques et moins fines. Finale plus acérée, avec une astringence plus marquée. Pour les amateurs de "brut nature". 

Pétillant nature rosé (Côt et Grolleau, sans soufre) :  robe "pétale de rose". Nez gourmand, sur les petits fruits rouges et les épices. Bouche fruitée, rafraîchissante, bien équilibrée, avec des bulles plutôt fines. Finale vineuse et épicée. 

Vouvray sec 2018 (7 g/l  de Sucres Résiduels) : nez frais sur les fruits blancs. Bouche ample, tout en rondeur, avec une matière douce et aérienne. Finale tendre, toute en finesse.

Vouvray "sec" Déronnières 2018 (8 g/l de SR) : nez bien mûr dominé par la poire. Bouche plus ample, plus intense, vibrante.Finale douce, mûre et harmonieuse.

Vouvray demi-sec Trois argiles (25 g/l de SR) : nez plus confit. Bouche toute en douceur, mais plus tendue que les vins précédents. Sucres finaux très discrets;

Vouvray demi-sec silex noir 2018 (30 g/l de SR) : nez plus frais aromatiquement. Bouche ample, enveloppante, au toucher moelleux. Finale douce et persistante.

Vouvray moelleux 2018 (74 g/l de SR) : nez riche, confit. Bouche liquoreuse, mais ne manquant pas de peps (peut-être la plus tonique du jour), d'une belle pureté aromatique. Finale savoureuse au sucre bien intégré. Ce vin peut supporter sans souci des plats salés (exotiques).

Comme vous pouvez le constater, un millésime encore plus marqué par les sucres que 2017; même s'ils ne sont pas dérangeants à la dégustation. Il est probable que ces profils tendres deviennent la norme dans ces prochaines années dans le secteur. Pour des vins plus vifs et tendus, faudra-t-il aller voir en Angleterre, Belgique ou Scandinavie (dès aujourd'hui, il y a l'Allemagne) ?

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