mardi 9 juillet 2019

Borie de Maurel : évasion garantie


Je ne savais pas trop par quel angle aborder ces deux nouveautés de Borie de Maurel – nouveau pour nous, je précise. Et puis finalement, en repensant à ce que j'avais ressenti en les dégustant hier, m'est venu ce mot : évasion. Non pas que l'on tombe dans le bizarre ou l'étonnant, mais ces deux vous offre de l'inattendu. Le Gypse vous fait découvrir une nouvelle facette du Chardonnay, ce cépage multiplié à l'envi sur les 5 continents et qui finit par vous sortir par les yeux tellement vous en avez bu. Le Rosé, lui, réussit à vous faire lâcher un "Vindiou" dans les secondes qui suivent la première gorgée, ce qui est rare dans sa catégorie. Il faut dire qu'il est composé de 61 cépages (dont 60 plantés il y a plus de 130 ans). Tout sauf banal. 

Hier, donc, l'évasion fut totale,  tout en ne bougeant pas de mon Limousin d'adoption. Un tire-bouchon, deux verres. Et hopla, comme on dit en Alsace*.


Gypse 2017 (15.00 €)

100 % Chardonnay - Sols de gypse - 300 m Alt. 

La robe est jaune paille intense, brillante.

Le nez est expressif et gourmand, sur le beurre noisette, le pain grillé, la crème au citron, et une touche de craie humide qui apporte de la fraîcheur.

La bouche est élancée, alliant  une tension toute en souplesse – même si sur le papier ce vin a une acidité de Chablis, elle n'est pas du tout perceptible – à une matière mûre, riche, enveloppante. L'ensemble réussit à être parfaitement équilibré, sans la moindre lourdeur, probablement grâce une teneur importante en sels minéraux.

La finale tonique allie l'amertume du citron confit à l'astringence du pomelo, avec comme un léger voile beurré/toasté/noiseté déposé dessus, rendant cet instant plus hédoniste. Ce sont finalement les (beaux !) amers qui finissent par prendre le dessus, soutenus par une acidité qui finit par poindre.



Le Rosé 2018 (9.50 €)

50 % Syrah, 50 % de 60 vieux cépages plantés il y  130 ans
Sols marno-calcaires

La robe est entre le rose saumon et l'orange.

Le nez, foisonnant, mêle les notes amyliques aux fruits rouges confits, aux agrumes et aux épices.

La bouche est longiligne, étirée par une acidité traçante arachnéenne, et déploie une matière ronde, soyeuse, opulente, vineuse, très épicée... faisant de ce rosé l'un des plus beaux qu'il m'ait été donné de boire.

La finale ne fait que prolonger la bouche sans le moindre à-coup, tout en intensifiant les épices, mais aussi les nobles amers (écorce d'orange, subtile touche de quinquina, gingembre), avec une persistance sur le piment d'Espelette et le zeste d'agrume.

______________________

en buvant avec modération, ou en recrachant comme je l'ai fait hier. 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire