mercredi 24 juillet 2019

En Cheignot 2017 : le charmeur change de stratégie


Il y a six  mois, j'avais publié un billet sur le  Hautes Côtes de  Beaune "En Cheignot" 2016 de Bonnardot qui a fait un tabac. Pendant trois mois, nous n'en avions jamais assez. Tous les clients voulaient le goûter – j'espère qu'il vous a plu, au moins ? Lors de notre dernière commande, il a été remplacé par le 2017. J'ai attendu qu'il se repose un peu pour en causer. Dix jours après la fêt'nat', le jour de boire est arrivé. À quoi ressemble-t-il ? 

La robe – ou peut-être moi ? – hésite entre paille et or.

Le nez expressif fait très chardo : beurre noisette, notes grillées (sésame ?), fruits blancs rôtis...

La bouche est élancée, avec une tension toute en suggestion – on sent qu'elle est bien là, mais on ne perçoit pas sa "colonne vertébrale" – et une matière aérienne, diffuse, caressant le palais sans donner l'impression de l'humidifier. Un vin plus minéral/gazeux que liquide, marqué par le salin, le pierreux et le grillé. On est dans l'épure, plus intello que glouglou, pour tout dire, et c'est très bien ainsi :  le glouglou, ça va cinq minutes, mais on finit par se lasser.

La finale prolonge toutes ces sensations sans le moindre à-coup, si ce n'est une intensification du minéral qui part sur le crayeux – sans que ce soit astringent/asséchant –  mais aussi du salin renforcé par une fine touche citronnée. Et en arrière-plan, un retour du beurre noisette et de notes grillées. 

Au final, un vin moins immédiat et charmeur que le 2016, mais c'est ce qui le rend plus séduisant à mes yeux : il ne cherche pas à plaire, assuré que sa beauté naturelle fera le job – et il a raison le bougre ! Cela le rendra facile à accorder car il n'écrasera pas les plats qu'il aura la charge d'accompagner : risotto, volailles, poissons à chair ferme, pâtes fleuries... 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire