vendredi 5 juillet 2019

Verdier-Logel : les 2018 !


Avant de vous parler des 2018 de la Cave Verdier-Logel, j'attendais que toutes les cuvées soient disponibles ET remises de leur embouteillage – l'année dernière, je m'étais un peu trop empressé… Ce que je ne savais pas, c'est que la Cuvée des Gourmets ne serait déjà plus disponible au domaine (il nous en reste une quinzaine de bouteilles si ça vous intéresse). Je l'ai donc exclue de cette présentation, car je ne vois pas l'intérêt de parler d'un vin que vous ne pourrez pas vous procurer – et chaque bouteille qui reste est précieuse !

Je vous ai déjà parlé des 2018 de Pinon et de la Pépière qui étaient plus mûrs que d'ordinaire – si l'on considère que l'ordinaire, c'était avant. Les Côtes du Forez ne sont pas situées dans un monde parallèle : les raisins étaient très sucrés, ce qui donne de vins de 13 à 15.5 % d'alcool. La cuvée la plus light est Feux de Forez car ses raisins ont été cueillis avant les autres pour que leur fraîcheur contrebalance la rondeur apportée par l'élevage en bois. Bien vu !

Cela dit, si l'on ne regardait pas la contre-étiquette, jamais l'on n'imaginerait de tels degrés tant il y a de beaux équilibres. Donc allez-y sans crainte : vous dégusterez des gamays d'un niveau rarement atteint (en qualité, pas en degré) dont vous vous souviendrez longtemps. 

Est-ce que ça vaut le coup de les garder ? Pas si sûr. J'avais adoré les Beaujolais 2009 lorsqu'ils étaient sortis en 2010, avec un profil proche de ces 2018. Neuf ans plus tard, le fruit de jeunesse étant parti, je les trouve un peu pénibles... 


La volcanique 2018 (9.50 €)

Sols volcaniques - Vignes issus de sélection clonale - Elevage cuve

La robe est pourpre sombre translucide, avec des larmes  bien visibles sur les parois du verre.

Le nez est fin, sur la crème de fruits noirs, la pivoine et la pierre chaude. Puis des notes sanguines/ferreuses.

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une chair dense  et fruitée qui vous tapisse généreusement le palais. Cette Volcanique est d'une puissance et d'une richesse qu'a plutôt Poycelan dans les millésimes précédents (14.5 % d'alcool) tout en restant bien équilibrée.

La finale dévoile une mâche puissante, pleine de fruit , avec des tanins croquants, bien mûrs, sur la cerise noire cacaotée et un retour des notes sanguines/ferreuses.



Rézinet 2018 (8.95 €)

Arènes granitiques - Vignes issus de sélection clonale - Elevage cuve

La robe est pourpre sombre translucide, avec des larmes  bien visibles sur les parois du verre.

Le nez est frais, sur les fruits noirs sauvages (prunelle, sureau), le cassis, le poivre, avec une petite touche lactée.

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible et déployant une matière fine, entre soie et velours, au fruit très gourmand et à la grande fraîcheur aromatique. Impossible d'imaginer que le vin pèse 15 % d'alcool.

La finale prolonge la bouche sans la moindre interruption si ce  n'est une plus grande concentration et vraie sensation de minéralité : en plus de savourer des fruits bien mûrs, on lèche du caillou (et de la pierre de sel).



Feux de Forez 2018 (10.50 €)

Sols granitiques - Vignes en lyre - Elevage en barriques

La robe est grenat translucide.

Le nez est aérien, sur les petits fruits noirs, la violette et les épices.

La bouche est longiligne, élégante, avec une matière d'abord très fine, limite impalpable qui gagne progressivement en chair. L'ensemble est frais et digeste, avec un fruit moins présent mais plus aristocratique.

Ce n'est pas souvent que l'on a une finale 3A dans un rouge : il y a une fine Acidité qui évoque la griotte, une Astringence sur la craie et l'écorce d'agrume, et une noble Amertume (bigarade et café). Ce trio amène une niaque gourmande et salivante, avec une persistance sur la cerise noire, la framboise et de belles notes d'élevage (pain grillé, noisette, caramel au beurre salé)


Poycelan 2018 (11.90 €)

Sols volcaniques - Vignes issus de sélection massale - Elevage cuve

La robe est pourpre sombre translucide, avec des larmes  bien visibles sur les parois du verre.

Le nez évoque la confiture de fruits noirs, juste rafraîchie par un trait de menthol.

La bouche est sphérique, très ample, avec une matière riche et veloutée qui vous emplit généreusement le moindre mm² du palais. C'est un peu le châteauneuf du Forez (15.5 %). Ceci dit, l'ensemble reste harmonieux, sans lourdeur ni sensation alcooleuse. Si le fruit est bien mûr, il n'est pas cuit (et encore moins surcuit).

La finale est mâchue, gourmande, toute aussi généreuse, avec du fruit noir à volonté et des notes sanguines et poivrées qui persistent longuement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire