lundi 16 septembre 2019

Pignier 2018 : Poulsard ou Trousseau ?


Si nous avions déjà reçu le Poulsard 2018 de Pignier il y a quelques mois, le Trousseau est une nouveauté. Comme le domaine a eu la gentillesse de nous mettre une bouteille de chaque en échantillon, j'ai eu l'idée de les boire côte à côte, histoire de voir la différence. Sur d'autres millésimes, cela tenait surtout à une aromatique légèrement différente, mais sur 2018, c'est carrément deux mondes. Il suffit de regarder les robes sur la photo ci-dessus pour s'en rendre compte. La contre-étiquette, aussi : l'un titre 12.5 % d'alcool, l'autre 14 %. Je vous laisse deviner... 

Je précise que j'ai carafé/secoué les deux bouteilles, car elles contenaient du gaz carbonique. Mes notes ont été prises après cette aération énergique. 



Trousseau 2018 (24.90 €)

La robe est grenat sombre translucide.

Le nez  gourmand évoque la framboise et la mûre – version coulis – et les épices douces.

La bouche est ronde, ample, avec une matière dense au toucher soyeux qui vous tapisse le palais. Le fruit est bien présent, sous une forme bien mûre – sans tomber dans le surmûr – rafraîchie par un trait vert (rafle ?).

La finale est finement mâchue, avec un retour de la framboise et des épices. On enchaîne direct sur l'orange sanguine, qui apporte du peps et une belle amertume, avant de se prolonger sur sur des notes florales.


Poulsard 2018 (20.50 €)

La robe est claire, entre le grenat et le vermillon.

Le nez est un peu réduit/fermentaire, mais on sent derrière de la griotte, de l'agrume, de la framboise et du poivre. Puis arrivent des notes élégantes sur la fumée et le floral.

La bouche est sphérique, déployant avec grâce  une matière soyeuse et aérienne, caressante, exprimant un fruit pur et frais. Puis elle gagne un peu en densité et en allonge, vous filant un uppercut au fond de la gorge.

La finale est tonique et savoureuse, finement astringente, avec un fruit pétulant, vibrant, puis un chouette  mix rose fanée /orange sanguine qui vous fait penser à un vin d'E. Reynaud, prolongé par des notes poivrées

Personnellement, j'ai une grosse préférence pour le Poulsard, plus fin et aérien. Le Trousseau plaira à ceux qui trouvent que les rouges jurassiens manquent souvent de matière et de richesse : ils devraient être aux anges !

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