jeudi 23 janvier 2020

Négoce Ganevat (1ère partie) : les chardonnays ouillés


Maintenant que la "Folie Ganevat" est passée, nous pouvons nous intéresser aux cuvées qui intéressent moins les amateurs, mais qui portent incontestablement la signature du maître de Rotalier. Quel autre vigneron est capable d'élever durant trois ans des chardonnays sans le moindre ajout de sulfites, et obtient des vins sans une once d'oxydation (et qui ne s'écroulent pas dans les heures qui suivent l'ouverture) ? 


Le dernier est un 2017, et provient du Mâconnais. Si l'étiquette n'est pas forcément très engageante, il se cache derrière une pépite qu'il serait impardonnable de zapper.




Marnes grises du Lias et Marnes irisées - Vignes plantées en 1949

La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est fin, mûr, profond, sur la pomme tapée, le beurre noisette, le citron confit, avec une légère note fumée. Avec l'aération, on part sur la tarte aux pommes que l'on aurait nappée d'une gelée de coing.

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité traçante qu'enrobe une matière ronde et douce, aérienne, avec une sensation de fraîcheur omniprésente.

L'acidité poursuit son élan en finale sans interruption, ajoutant juste une fine touche crayeuse et des amers évoquant l'écorce de pamplemousse, avec une persistance sur des notes épicées/fumées et la pomme confite.



Secteur de Voiteur - Vignes de 80 ans sur sol  marno-calcaire

La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est très expressif, sur la pomme rôtie au beurre et le sésame grillé, avec une touche de cacahuète et de pétard murisaltien. Avec l'aération, ces nobles notes de réduction s'atténuent.

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière charnue et fraîche, finement perlante, qui se répand dans tout le palais comme une pluie bienfaisante. L'équilibre est impeccable, conciliant générosité et digestibilité.

La finale se fait d'abord intense et très concentrée, avant d'exploser et de prendre une ampleur exultante, sur la noisette, la pomme et le sésame grillé.




Vieilles vignes plantées sur des marnes du Lias

La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est percutant, frais, pur, évoquant le cidre de glace. Avec l'aération, on a de la noisette,du miel, de la pomme rôtie.

La bouche est raccord : fine, tendue, aérienne, encore plus enveloppante que les Cèdres, dégageant une sensation de grande pureté tout en exprimant un fruit bien mûr, presque confit.

La finale prolonge cette esprit de finesse tout en intensifiant les sensations, avec un beau mix acidité / amertume / astringence, entre orange confite, pomme au four et noisette grillée.




Vieilles vignes plantées à Fuissé (71)  sur des terrains pentus principalement
calcaires et marno-calcaires, dont les sols bruns sont superficiels. 


La robe est dorée, brillante.

Le nez est mûr, frais, expressif, sur la pomme chaude, la poire confite et le pralin de sésame, avec un léger voile de réduction qui demande une aération supplémentaire.

La bouche possède une attaque énergique, traçante qui vous balance un uppercut direct, avant de dévoiler une matière pure, fraîche et élégante, limite cristalline, qui gagne progressivement en rondeur et gourmandise.

La finale savoureuse, très finement mordante, réussit non seulement à ne pas rompre le charme, mais à vous emballer encore plus,  mêlant les notes délicatement citronnées à la pomme fraîche et aux épices douces. Puis le salin en ultime sensation. Un pur délice.

Lors du repas dont je parlais hier, j'ai servi en "bonus" ce qu'il restait des 4 bouteilles aux différentes tables. Les participants ont été unanimes sur la qualité de ces vins (avec une mention +++ pour Fortbeau). 

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