vendredi 25 novembre 2022

Cabrol, le retour !

 

Les différentes cuvées du domaine de Cabrol sont de retour. Hormis le blanc, ce sont toujours les vins vinifiés et élevés par Claude Carayol décédé en mai 2021. Par contre, il y a du changement dans les bouteilles et les étiquettes. Comme dans beaucoup de régions, la bordelaises est remplacée par la bourguignonne – ce qui n'arrange pas les propriétaires de caves électriques. 

Le blanc, donc, est l'oeuvre de Nicolas Carayol qui en a profité pour le rebaptiser. Il faut dire qu'il est très différent du précédent, l'élevage en barriques ayant été abandonné. 


chenin 34%, gros manseng 33%, grenache blanc 33 %

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est plutôt discret, sur la poire, le brugnon et l'ananas frais. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant d'offrir une matière ronde, pulpeuse, avec une mâche friande assez rare pour un vin blanc, sur un registre aromatique citronné / salin. 

La finale gagne encore en mâche et en fraîcheur, mais aussi en tonicité, avec un joli duo  amertume /astringence et une persistance sur la pulpe de citron. 

Blue Note 2020 (9.90 €)

grenache 80% syrah 20%

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est gourmand sur le Kréma au cassis, le coulis de mûre, la tapenade et le poivre. 

La bouche est ronde, veloutée, avec une matière pulpeuse / juteuse au fruit expressif relevé par les épices. 

La finale est plus concentrée, avec des tannins bien mûrs, sur la cerise noire, le poivre et l'olive noire.


syrah,  cabernet-sauvignon et grenache  (jeunes vignes)

La robe est pourpre très sombre, presque opaque. 

Le nez est  une merveille de complexité et de profondeur, sur le tabac, les fruits noirs, le graphite, la violette, etc... 

La bouche est ronde, ample, veloutée,  avec une matière de belle densité – mais sans le moindre tannin qui accroche – sur un mix de fruits noirs et de notes empyreumatiques et balsamiques. 

La finale gagne en concentration tout en gardant le même registre aromatique et cette douceur tactile, avec un empyreumatique encore plus marqué sans qu'il soit dû à un élevage dans un contenant boisé. Rapport qualité/prix stratosphérique. 


syrah 60% et cabernet-franc 40%

La robe est grenat sombre aux reflets violacés, quasi opaque. 

Le nez est très expressif, complexe, charmeur, sur la liqueur de fruits rouges et noirs, le lard fumé, la violette, le poivre blanc, l'olive noire confite et plein d'autres choses encore. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière douce, quasi-aérienne, alors qu'elle manque ni de densité, ni de puissance. On est dans le soft power, comme on dit maintenant. Mais c'est la fraîcheur aromatique qui impressionne le plus, avec un cassis triomphant complété par le menthol, le cèdre, le poivre de cubèbe... 

Elle se fait encore plus démonstrative dans une finale explosive, entre monstrueux et sublime. Gigantesque pinard !


cabernet-sauvignon 50%, syrah 50%

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque. 

Le nez est fin, classieux, sur la crème de fruits noirs, la violette, le poivre, l'encens, le graphite... 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déployant une matière ample, finement veloutée, à la chair dense, profonde, plus robuste qu'elle n'y paraît au premier abord. L'aromatique poursuit sur le fruit noir mûr, rafraîchi par une touche mentholée. 

La tension se prolonge en finale, soulignée par des tanins puissants mais déjà bien fondus. C'est seulement à ce moment-là que l'élevage pointe son nez, ajoutant à la crème de mûre des notes épicées et grillées. Et une persistance sur le menthol et le poivre.

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