lundi 23 novembre 2020

Meyer à son meilleur

La dégustation des nouveautés de Patrick Meyer s'est très bien passée : je retrouve la touche inimitable de ce vigneron sans les défauts qui ont pu arriver parfois. Certains vins, comme Nature, et même le Pinot blanc, peuvent être bus par tous, sans besoin d'une initiation aux vins naturels.  J'ai fait le test tout à l'heure avec un nouvel employé qui n'a connu que des vins "classiques" : il a beaucoup aimé le Pinot blanc.  Le plus typé est le Sylvaner, pas forcément accessible à tous, mais loin d'être "destroy". Quant au Muenchberg, c'est l'une des plus belles réussites de ces dernières années. 

 Les "rouges" gagnent à être bus dès l'ouverture pour avoir toute la pureté de fruit. Le lendemain, c'est moins net, même si loin d'être désagréable. 

Nature 2019 (11.50 €)

Sylvaner et Pinot blanc

La robe est jaune pâle, brillante. 

Le nez est plutôt discret, sur le zeste de citron, la pierre humide, avec une touche de fumée et légèrement fermentaire. 

La bouche est à la fois ronde et élancée, avec une matière fraîche et limpide qui vous éclabousse joyeusement le palais. L'ensemble est d'une grande digestibilité (12 %), très facile à boire et pas marqué "nature". 

La finale tonique délivre une fine mâche crayeuse relevée de citron frais, ce dernier persistant agréablement. 



Vin de macération

La robe est d'un or intense aux reflets cuivrés. 

Le nez est puissant, sur l'écorce d'orange, la bière rousse, l'encaustique...

La bouche est longiligne, tendue par une acidité arachnéenne, et déploie une matière séveuse d'une densité impressionnante, donnant à la fois l'impression d'une grande fraîcheur et d'une grande maturité (le mélange des deux millésimes ?). Aromatiquement,  on est sur l'orange amère, le foin fumé, la bière au malt bien grillé. 

La finale poursuit d'abord sur la même dynamique, tout en accroissant l'Acidité, l'Amertume et l'Astringence. Triple A, donc ! Puis ça explose dans tous les sens, vous éparpillant les papilles façon puzzle, sur des notes de  gingembre, le quinquina et de miel de châtaignier, et une persistance sur la bigarade séchée .

Pinot blanc Pierres chaudes 2019 (16.50 €)

La robe est dorée, brillante.

Le nez est expressif, sur les fruits blancs rôtis au beurre, la pâte d'amande et les épices. 

La bouche est assez fascinante, autant par sa dynamique que sa texture : ça file (très) droit, sans avoir recours à l'acidité. Le fameux "fil invisible" est à l'oeuvre. Et en même temps, on fait connaissance avec une matière toute douce, au toucher moelleux, dans un esprit aérien très Meyer style. Le tout est d'une fraîcheur éclatante, bouleversifiante, même. 

La finale est toute aussi fraîche, finement mâchue, avec le retour des fruits blancs rôtis au beurre, agrémentés d'épices qui persistent longuement. 

Riesling Grand Cru Muenchberg 2018 (27.90 €)

La robe est dorée, légèrement trouble. 

Le nez est fin, profond, sur la pêche de vigne, l'ananas frais, le terpène d'agrume. 

La bouche est droite, tendue, étirée par une très fine acidité, tout en offrant une matière ample, aérienne, limite gazeuse, au moelleux sensuel, enrobant, vous faisant la danse des 7 voiles. Magique !

La finale à la fraîcheur cristalline réussit à ne pas rompre le charme : c'est pur, intense, sur la pêche, les fruits exotiques, les épices douces, le gingembre confit... 

Pinot gris macération 2019 (14.50 €)

La robe translucide est entre le vermillon et le tuilé. 

Le nez est expressif, sur la prune rouge, la griotte, les épices. 

La bouche est ronde, ample, fraîche, déployant une matière fine et enveloppante, caressante, tout en exprimant un étonnant fruit rouge pur, avec en arrière-plan de la rose fanée et une pincée d'épices. Difficile de ne pas penser à un beau pinot noir bourguignon dans ce qu'il peut avoir de plus délicat 

La finale est fraîche, toujours aussi pure, avec juste ce qu'il faut de mâche crayeuse, sur une griotte étincelante et ce petrichor si bourguignon.

Loulou 2019 (16.90 €)

Pinot gris en macération et Pinot noir

La robe est grenat trouble. 

Le nez  est fin, sur la cerise et les épices. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière plus dense que le Pinot gris, tout en restant dans un style caressant. La fraîcheur est éclatante, enthousiasmante même, avec un fruit encore plus pur. 

La finale est d'une fraîcheur enthousiasmante, extravertie, sur la cerise dans ce qu'elle a de plus pur, et ce petrichor en version cinérama , des épices à foison, et une énorme persistance sur la griotte. 

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