Les dimanches se ressemblent un peu : lever à 5h, départ à 6h pour arriver à l'ouverture d'un salon de vins. Si ce n'est que cette fois-ci, ça ne se passe pas à Montpellier mais à Angers.
La première étape est
Renaissance des appellations qui se tenait jusqu'à maintenant aux
Greniers Saint-Jean. Le nombre d'exposants augmentant, le salon a créé une annexe en contrebas :
L'hôpital Saint-Jean (qui expose depuis 50 ans le
Chant du Monde de
Lurçat). Celle-ci regroupait tous les vignerons de Loire et de Corse.
En
Corse, je n'ai bu que les vins des domaines avec qui nous travaillons déjà :
Abbatucci (rhhhaaa Faustine rouge 2014 !!!) et
Pero Longo (beaux blanc et rosé 16, très jolis rouges 15 dont une nouvelle cuvée 100 % Sciaccarellu). Pour l'instant, nous n'en cherchons pas d'autres.
Puis, je suis monté jusqu'aux
Greniers pour la suite du programme. D'abord des
vins étrangers. Là aussi, priorité est donnée à "nos" vignerons :
Meinklang (belle et étonnante découverte que ce
Foam Rot !),
Clemens Busch (je ne suis pas objectif : je suis fan de tout !),
Bera (découverte du très beau blanc
Arcese) et puis quelques nouveaux pour mon palais comme
Montesecondo .
Et des (re)découvertes comme Julien Guillot (un jour, on le fera...), Benoît Marguet (tout est TOP !) ou Philippe Gimel (toute la gamme est extra, alliant finesse et fraîcheur).
La journée n'était pas fini : je l'ai continuée au salon des Pénitentes : aussi bio que Renaissance, mais dans un style souvent plus nature/alternatif.
On commence avec la
Géorgie avec les vins de
Iago, toujours aussi bons, particulièrement le
Mtsvane Mandili produit par son épouse. Puis ceux de
Pheasant's tears. Je suis vraiment fan de ses Whites wines (non macéré), un peu moins de ses amber wines (macéré), et les rouges, c'est vraiment trop tannique pour mon palais de fillette...
Puis on file en Espagne avec
Mendall et
Escoda. Le premier nous a concocté un délicieux
Bordo rosé (sic! mais pas en vente pour l'heure) et un très réussi
Abeurador. Escoda, aussi en blanc, a fait un très bon
Bassots 2016 (mais le 2015 est très bien aussi).
Un petit tour en Italie avec
Fonterenza : les rouges (et le blanc) de 2015 sont de belles réussites ! Par pur gourmandise, j'ai aussi regoûté les
Vermouth et autres
Americano et
Chinato de
Mauro Vergano : c'est juste à se taper le cul par terre. Il y en avait un que l'on ne peut avoir pour l'instant – le
Luli à base de Moscato – qui confinait au sublime.
Bon, allez, buvons Français, tout de même. Avec les 2015 de
Patrick Meyer, par exemple. Son
Gewurz Pucelles ressemble à ce que j'avais beaucoup aimé en 2012-2013 (et nettement moins en 2014). LeNature est gourmand. Son crémant de 2010 est juste EXTRA !
On descend en Bourgogne chez
Nicolas Vauthier : j'ai quasi tout aimé dans ses 2015. Tout est fin, tendu, précis. Vivement qu'on les reçoive...
Dans la même région, j'a dégusté les vins de Fred Cossard (Chassorney). C'est vraiment bien, ce qu'il fait : il mérite sa bonne réputation.
Passage obligatoire chez
Emile Hérédia et
Nathalie Gaubicher, inséparables sur
scène salon et dans la vie. Chez elle, sa nouvelle version de Bubbly est très gourmande, tout comme le Patapon 2015. Le Kharakter 2015 est des plus prometteurs. Chez lui, tout se goûtait bien, avec un coup de coeur pour le
Verre des Poètes 2014 (pas encore dispo) qui réussissait à allier intensité et finesse.
J'ai terminé chez les Puzelat qui sont à l'origine de ce salon : leurs 2016 sont frais et gourmands, en blanc (Brin de Chèvre) comme en rouge (Butte).
J'avoue avoir un peu de mal à comprendre comment certains cavistes et vignerons réussissent à faire la fête le soir après des journées pareilles. Personnellement, je suis totalement épuisé. Une seule envie : dormir.
Lundi matin, départ tôt d'Angers pour partir aux Caves Ackerman à Saumur pour la fameuse Dive. Comme je n'ai pas la teuf, je suis d'attaque pour cette longue journée.
Fidèle à une vieille habitude, je démarre tout au fond des caves avec les vignerons champenois : ça permet de s'immerger en douceur. Premier de ma liste : Bourgeois-Diaz qui, d'année en année, fait des bouteilles de plus en plus précises, avec des bulles subtiles, un toucher crémeux, une fraîcheur cristalline... Et découverte de sa toute nouvelle cuvée Collection qui me fait songer à Grand Siècle de Laurent-Perrier par ce mélange de délicatesse et d'intensité. Du grand vin !
Puis je goûte la production de Vincent Laval : très très (très) chouette ! (euphémisme)
Pas très loin, il y a Jean-Pierre Rietsch : à retenir particulièrement en 2016 sa Demoiselle , superbe, et son Pinot noir, juste irrésistible. Une nouveauté, Pas à pas (assemblage de 3 millésimes de Klevener de Heiligenstein) dans un style totalement extra-terrestre.
J'ai regoûté les vins de Hausherr : c'est vraiment trèèès intéressant ... et étonnant. Tout pour nous plaire :-)
Chez Bornard, mon coup de coeur va sur les Gaudrettes 2015 qui me rappelle les Graviers de Tissot de la veille : tension, finesse, intensité.
J'ai pas mal dégusté de Bourgogne, car nous n'en avons jamais assez. Les
Rouges queues avec qui nous travaillons déjà ont très bien réussi leurs 2016 – hélas en quantités très réduites car ravagés par la grêle et le gel). Et puis
Fanny Sabre,
Sextant,
AMI,
Clair Obscur. Beaucoup de chouettes choses. Après, faudra voir les prix et les disponibilités des uns et des autres.
En Beaujolais, p'tit tour chez
Chamonard. Très jolis 2015 comme je le pressentais. Et 2016 est très prometteur lui aussi (dans un style plus fin).
Dans la même région, j'ai découvert Léonis : tout est au minimum très bon, voire excellent. À suivre...
Chez
Simon Busser, ma découverte du jour était un
Merlot 2015 gourmand à souhait. Son
Pur Côt 2015 est des plus prometteurs (et son Printemps 2016 aussi).
En restant dans le Sud-Ouest, une très belle rencontre que celle avec
Marine Leys, Vigneureuse. Tu as l'impression de re-découvrir
Gaillac que je croyais pourtant pas trop mal connaître. Ses vins ont une finesse et un charme des plus irrésistibles (ce que confirme
Abistodenas ICI).
En
Rhône, j'ai bien aimé
François Dumas (au stand duquel j'ai rencontré un client
étonnant qui jouait de la guitare). Et puis j'ai revu
Eric Texier et
Hervé Souhaut avec qui nous travaillons déjà. Ce qui m'a le plus marqué chez le premier sont ses
Saint-Julien Saint-Alban (14 en "normal", 13 en Vieille Serine). Chez le second, j'ai apprécié la fraîcheur du blanc 16 et la classe du Sainte-Epine du même millésime.
En Loire, j'ai revu avec plaisir
Fred Sigonneau (
domaine de l'R) : son
Canal des Grands Pièces 2016 n'a pas grand chose à envier à 2015 et 2015.
5 Eléments 2015 est tout en finesse et tension, tout en n'oubliant pas le fruit. Belle découverte aussi de la
Familia :
miam, ai-je noté.
Evidemment, je ne pouvais ne pas aller voir
Marc Pesnot (
la Sénéchalière). Sa
Folle blanche 2016 est extra, tout comme sa
Bohème. Avec
Nuitage on monte encore en intensité tout en conservant le reste. Encore un millésime réussi chez ce producteur :-)
Franck Pascal (Jonc Blanc) dont j'avais dégusté les très réussis 2015 à Millésime Bio.
Vincent Alexis (Barouillet), dont j'avais tout rebu (en bien) à Biotop à la Criée.
J'ai fini ma journée en buvant des vins étrangers :
Evidemment la belle
Ariana Occhipinti, belle même quand la photo est ratée. Ses
SP68 2015 sont superbes, en rouge comme en blanc. Par contre, je n'ai pas trop compris ses autres cuvées en 2014. Je serais curieux d'entendre d'autres avis à ce sujet.
Princic est clairement un génie de la vinification. Si tous les producteurs de vins oranges pouvaient
vraiment s'en inspirer, ce serait chouette ! Par contre,
Radikon est en train de prendre un curieux chemin : tout m'a paru très acide.
Belle découverte italienne du jour :
Pacina (Toscane). Tout est vraiment très bon, voire plus. A ce sujet,
lire l'article de
Patrick Böttcher.
En Espagne, j'ai bien aimé ce que fait le Commando G (comme Grenache).
J'ai aussi goûté d'autres choses, mais moins intéressantes. Et de nouveau, un repos bien mérité sans fiesta le soir...
Le lendemain, retour à Angers pour le Salon des vins de Loire, et particulièrement la Levée des vins de Loire qui regroupe les producteurs bio de la Région, mais aussi des producteurs en Biodynamie de toute la France (Demeter).
J'y ai vu
François Pinon et son fils (photo ci-dessus). Avec les gelées meurtrières de mai dernier, 2016 se réduit à une seule cuvée au lieu de 4 (excellente au demeurant). Comme un goût de trop peu... :-(
Dans la même région, j'ai (re)bu les vins du Sot de l'Ange et de Mathieu Coste. Des choses qui m'ont bien plu. D'autres un peu moins.
Par contre, j'ai adoré les 2016 de
Verdier-Logel : sa cuvée
Gourmets retrouve sa finesse et sa gourmandise un peu perdue en 2015 (c'était très bon, mais puissant). Les autres cuvées sont très belles, bien mûres tout en n'étant pas trop concentrées.
Alors que j'ai vu bu les 2015 et les 2016 de Sérol peu avant. C'était un peu l'inverse : les 2015 étaient sur la finesse, alors que les 2016 étaient très concentrés. Comme quoi, à quelques dizaines de kilomètres de distance, l'impact du millésime est très différent.
Juste à côté, il y avait
Eric Morgat : heureux hommes qui ont acheté
Litus et
Fidès 2014 : ils sont juste magnifiques (bonne nouvelle : il nous reste encore du
Litus 2014). Les 2015 sont du même tonneau. Précipitez-vous dès qu'ils seront là.
Pour moi, les plus beaux vins de mes trois jours en Loire.
J'ai aussi (re)bu les vins de Nicolas Grosbois avec qui je travaillais lorsque j'étais à Fécamp. Tout est vraiment très bien, blancs inclus. Et puis aussi les vins du château de Passavant : une belle gamme homogène.
Joli découverte des vins du Château du Geai (Bordeaux), le seul à proposer de la Carmenère en monocépage. Toute la gamme m'a paru intéressante (à suivre...)
J'ai eu aussi l'occasion de goûter les 2015 de
Ballorin que nous devrions bientôt recevoir. Ce que c'est bon !...
Sur le chemin du retour, je me suis arrêté chez Sylvain Dittière pour récupérer les
Cormiers 2014. J'ai dégusté pas mal de choses là-bas, dont
Perlée 2013 que nous avons encore. Ca se goûte vraiment bien aujourd'hui.