vendredi 27 septembre 2024

Thibault et Dimitri Ducroux : pureté et gourmandise au programme !

 

J'ai découvert le domaine des frères Ducroux grâce à Thomas Delpy des Petites Caves qui fut l'un des premiers à repérer la qualité de leurs vins. Comme ils sont à 30 mn de Mâcon, je suis passé les voir un samedi matin.


C'est Dimitri, chargé de la partie commerciale, qui  m'accueille dans un premier temps pour me faire visiter le chai et me raconter l'histoire du jeune domaine. Il est né en 2019 avec l'achat d'une parcelle de 1h25 de Beaujolais (servant à produire aujourd'hui Roue libre). Thibault ayant découvert le vin naturel durant ses études de BTS viticulture-œonologie, a décidé de travailler en bio à la vigne et avec le minimum d'intrants au chai, ce qui n'est pas le cas du domaine familial où les frères ont grandi. En 2020, ils ont récupéré en location 5 ha sur Morgon et Fleurie, convertis de suite en bio. 
Ce cuvier béton sert à l'élevage de presque toutes les cuvées.  


Pour la vinification, cela se passe dans le cuvier inox situé juste à côté. Thibault pratique la macération carbonique qui consiste à placer les grappes entières et à saturer la cuve en gaz carbonique. Démarre alors une fermentation en anaérobie à l'intérieur des baies de raisin. 


Au bout d'une semaine - 10 jours, elles sont transférées dans le pressoir pneumatique. Le moût récupéré finira sa fermentation en cuve. L'élevage se poursuivra dans les cuves béton, sauf pour le Morgon Corcelette qui est entonné en vieux fûts (voir ci-dessous)


C'est également dans cette belle cave voûtée que les visiteurs sont accueillis pour déguster. 


Thibault nous a rejoint pour partager ce moment et m'éclairer un peu plus sur les différentes cuvées. 

Beaujolais En roue libre 2022 : la robe est pourpre sombre. Le nez est très beau, gourmand, sur la cerise, la mûre, les épices La bouche est ronde, fraîche, avec une chair pulpeuse, gourmande, au fruit pur et intense.La finale est un copié/collé de la bouche en plus intense et explosif. D'la bombe !

Nota: le nom de la cuvée vient de la passion de Thibault pour la petite reine. 

Morgon 2022 (provient de Charmes et Corcelette) :  la robe est grenat sombre. Le nez est bien mûr, sur la cerise et le coulis de fruits noirs. La bouche est un hymne à la cerise et à son noyau, avec une matière juteuse / pulpeuse des plus irrésistibles La finale est encore plus fruitée et gourmande, avec une persistance sur le noyau de cerise. Que c'est bon !

Fleurie 2022 (provient de Grille-Midi et Grand Pré) : la robe est grenat sombre. Le nez est fin et profond sur les fruits noirs mûrs et la pêche de vigne. La bouche est fine, tendue, élancée, déployant une matière à la chair dense au fruit élégant, légèrement épicé, avec de la race et de la profondeur. La finale prolonge la bouche sans à-coup en intensifiant les notes de pêche et de noyau. Délicieux !

Je n'ai pas goûté le Morgon Corcelette 2022, issu de vignes de 80 ans, car il n'y en a presque plus. Mais j'ai goûté le 2023 provenant différentes barriques. Il y a des différences incroyables selon celles-ci alors qu'au départ, le vin était identique. Malgré tout, le point commun est une grande finesse et une sacrée profondeur. 

L'effet millésime y est certainement pour quelque chose, car j'ai pu ensuite déguster les autres cuvées 2023 en cours d'élevage : les vins sont moins concentrés que 2022 car il y avait plus de raisins sur les pieds. Alors l'année précédente avait été moins généreuse, avec un climat plus solaire. 

Nous sommes ensuite allés voir quelques vignes


Morgon Charmes (40 ans)


Ce sont les vignes de Beaujolais, également de 40 ans. Leur côté "bien rangé" facilite bien le travail et permet de le vendre à un prix relativement doux pour un vin en bio. 

mercredi 18 septembre 2024

Tout Bouju, ou presque

 

Nous avons reçu il y a peu les nouveaux millésimes des vins de Patrick Bouju. Et comme il a eu la bonne idée de joindre un carton d'échantillons, j'ai dégusté sur deux jours ses blancs et ses rouges. Je ne cache rien : il y a des vins que j'ai nettement préféré à d'autres. Ce qui n'exclut pas que les cuvées que j'ai moins aimées vous plairont. Les goûts et les couleurs...Allez, c'est parti !





Picapol L23 (17.90 €)

Piquepoul de Pinet


La robe est dorée, très légèrement trouble.  

Le nez est fin, expressif, sur les fruits blancs rôtis, la pierre chauffée au soleil, avec une touche d’embruns marins.  

La bouche est ronde, ample, pleine de fraîcheur (renforcée par un léger perlant), avec une matière mûre, plutôt dense, marquée par la minéralité et les épices.  

La finale prolonge la bouche tout en l’intensifiant, avec des épices et une salinité plus marquées, et toujours ce goût savoureux de pomme chaude.  

 

G& M lot 22 (19.90 €)

Grenache blanc, Viognier , Muscat d’Alexandrie,

Chardonnay Ugni Blanc et Grenache Gris de Pinet.

La robe trouble est entre l’or et l’or(ange) 

Le nez est très expressif, sur des notes muscatées  et épicées, vous faisant voyager dans des souks orientaux.  

La bouche allie ampleur et tension, avec une acidité vive et traçante qui vous happe dès l’attaque, et une matière riche, dense, enveloppante, non dénuée d’amertume et d’astringence, vous emmenant presque dans l’univers de la bière.  

Cela se confirme dans une finale puissante et énergique, amère, mêlant l’écorce d’agrume à la fleur d’oranger et au houblon, en passant par la rose fanée et les épices  

 
 

CC lot22 (19.90€)

Chardonnay, Chenin et Sauvignon

La robe est or pâle, trouble.  

Le nez est fin, frais, légèrement réduit, laissant s’échapper des notes de pomelo, de pomme fraîche et de coing.  

La bouche est vive, élancée, offrant une matière fraiche, désaltérante,  finement pulpeuse, à l’aromatique gourmande et fruitée qui donne envie de se resservir (avec modération).  

La finale est encore plus gourmande et tonique à souhait, sur la pomme fraîche, le cassis et le pomelo. Et si CC voulait dire Coup de Coeur ?  

 

Festejar rosé (19.90€)

100 % Gamay

La robe est rubis translucide, avec des bulles bien présentes. 

Le nez sent ... le raisin , un peu de fruits rouges (fraise, framboise) et des épices.  

La bouche est ronde, ample, enrobante, avec une matière douce, veloutée et  des bulles frémissantes à la fois toniques et crémeuses qui apportent une belle fraîcheur.  

La finale est gourmande, savoureuse, pleine de peps et de fruit, avec de nobles amers qui équilibrent le sucre résiduel, plutôt discret, et une persistance sur la fraise confite et les épices.  



Pd’A L23 (17.90€)

100 % Pineau d'Aunis


La robe est grenat trouble.  

Le nez est très discret sur la prunelle, le poivre et la ronce.  

La bouche est ample, vive, acidulée, avec un perlant très marqué qui a tendance à tout écraser sur son passage (carafage conseillé).  

La finale obtient un Triple A+++  grâce à une Acidité stridente sur la griotte, une Astringence sur la pulpe de citron et la craie, et une Amertume sur le noyau.  

 

P L23 (20.90 €)  

80 % Pinot noir, 20 % Gamay


La robe est grenat sombre peu translucide.  

Le nez est fin, profond, sur la cerise mûre, le noyau, la quetsche et les épices.  

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière dense et douce, tapissante, au fruit mûr et gourmand, finement épicé.  

La finale prolonge la bouche sans la durcir, se contentant de la souligner d’un trait amer sur le noyau de cerise et l’écorce d’orange.  

 

Môl L21 (16.50 €)

Assemblage de cépages du sud de la France


La robe est rubis translucide.  

Le nez est expressif, sur la griotte, la grenadine, les notes florales et lers épices.  

La bouche est ronde, ample, fraîche, pétante de fruit, avec une matière friande, finement acidulée, sur la griotte, la groseille et les agrumes.  

La finale gagne encore en fruit et en fraîcheur, avec plus de niaque et un délicieux mordant.  Irrésistible ! 

 

Lulu L22 (29.90 €)

100 % Gamay


La robe est grenat translucide.  

Le nez est vif, avec une acidité volatile qui vous chatouille les narines. En arrière-plan, de la griotte, de la framboise et des épices douces.  

La bouche est ronde, très ample, aérienne, avec une fine acidité traçante qui tient lieu de colonne vertébrale, et une matière quasi impalpable au fruit très expressif.  

L’acidité poursuit sa route en finale avec un fruit pétaradant mais pas vulgaire, une persistance sur la griotte, le cacao et les épices.  

vendredi 13 septembre 2024

Cabrol, le retour !


Nous nous sommes réapprovisionnés pour la rentrée avec les différentes cuvées du domaine de Cabrol, avec un renouvellement des millésimes ... et aussi une nouvelle cuvée. D'une façon générale, on ne peut que constater un boisé nettement plus discret, voire absent (sur Dérive, par ex). Cela permet d'approcher les vins dès leur jeunesse, alors qu'auparavant une garde était nécessaire pour apprécier pleinement les vins (mais que de bonheur ensuite !). 


Red notes 2020 (9.90 €)

 Vignes centenaires de cépages languedociens complantés (Aramon, Carignan, Cinsault)

+ jeunes vignes de Cabernet-Sauvignon et Syrah

La robe est pourpre bien translucide. 

Le nez est fin, profond, complexe, sur la cerise confite, la quetsche, les épices douces, le noyau, le pot-pourri floral... 

La bouche est ronde, très ample, aérienne, offrant une matière finement veloutée / pulpeuse au fruit bien mûr et épicé, plus équilibré par une noble amertume (noyau) que par la fraîcheur. 

La finale est plus tonique et intense, avec une niaque apportée par cette belle amertume qui se renforce, mêlant le noyau au cacao et à l’écorce d’orange. 

Réquieu 2021 (11.00 €)

syrah, cabernet-sauvignon et grenache (jeunes vignes)


La robe est grenat bien sombre. 

Le nez est tout aussi sombre, sur les fruits noirs, l’olive noire, le poivre noir .. et l’encre. 

La bouche est ronde, ample, harmonieuse, déroulant une matière d’une grande douceur tactile qui finit par s’immiscer dans le moindre recoin du palais, diffusant des notes de prune mûre, de cacao et de fleurs subtilement fanées (violette, pivoine).  

La finale gagne en concentration sans se durcir mais en gardant une élégance gourmande, sur la quetsche, le chocolat chaud et les épices douces.  


Vent d’Ouest 2019 (14.90 €) 

 cabernet-sauvignon 60%, grenache 40%

La robe est grenat bien sombre.

Le nez est plutôt discret mais étonnamment luxuriant, sur les fruits bien mûrs, les épices, le cuir, l’écorce d’orange séchée.  Avec l’aération, on passe sur le cassis et la violette.  

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en déployant une matière veloutée, profonde, assez classieuse, mêlant les notes fruitées, florales et minérales qui ne sont pas “polluées” par le bois comme ça a pu l’être dans des millésimes plus anciens.  

La finale prolonge la bouche sans la moindre rupture : elle se contente d’achever le travail en y ajoutant juste une légère touche boisée, sur le pain grillé et le moka, avant qu’un cassis gourmand ne vienne reprendre la main.  


Vent d'Est 2020 (19.90 €

syrah 60% et cabernet-franc 40%

La robe est pourpre très sombre. 

Le nez est intense et magnifique, sur le cassis, le lard fumé et l’olive noire.

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière aussi intense que douce qui vous immerge totalement : vous faites corps avec le vin, ne sachant plus trop si vous buvez ou si vous êtes bu.  

La finale est dominée par une fraîcheur mentholée, suivie par un cassis intense  qui monte crescendo et persiste longuement. 


La Dérive 2019 (22.00 €)

cabernet-sauvignon 50%, syrah 50%

La robe est grenat sombre translucide.  

Le nez est très frais, sur un cassis pur, étincelant, même.  

La bouche est longiligne, dotée d’une énergie qui trace loin, avec une fraîcheur incroyable pour un vin du Sud et un fruit (toujours cassis !) d’une grande pureté. La matière veloutée n’est là que comme support.  

La finale est une explosion de fruit et de fraîcheur, rendant quasiment anecdotique la bouche qui vous a émerveillé trois secondes plus tôt.  

vendredi 12 juillet 2024

Maxime Magnon : que c'est bon !

J'avais déjà eu l'occasion de boire quelques bouteilles signées Maxime Magnon, et ce fut à chaque fois une belle expérience. Arrivés depuis peu "en boutique", ça me paraissait logique de déguster toute la gamme pour vous en parler. Je n'ai pas été déçu :  il est rare de boire des vins du Languedoc présentant autant de finesse et de fraîcheur. Et le vigneron réussit à mettre le juste curseur dans la vinification pour n'avoir que le bon côté du nature (la pureté et la digestibilité) et éviter les mauvais. 


L’Estrade 2023 (19.90 €)

50 % Grenache blanc, 50 % Macabeu 


La robe est jaune pâle parsemée de très fines bulles.  

Le nez est fin, frais et gourmand, sur la poire et la galette des rois à la frangipane.  

La bouche éclate de fraîcheur dès l’attaque avant de déployer une matière charnue / pulpeuse à l’aromatique sobre – pomme verte, citron – soulignée et tonifiée par un subtil perlant.  

La finale gagne en puissance, concentration et profondeur, mêlant une belle astringence crayeuse à des nobles amers – écorce de pomelo, gingembre – avec une persistance sur la pomme fraîche et la pulpe de citron/ 



50 % de Grenache blanc, 40 % de Grenache gris et 10 % de Carignan gris

La robe est or clair, brillante, mais très légèrement trouble.  

Le nez est fin, aérien, sur la pomme chaude, le fenouil, l’amande fraîche et le zeste de citron. Avec l’aération arrive du curry.  

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en tapissant le palais d’une matière à la fois dense et aérienne, profonde et minérale, entre fruits blancs et agrumes, complétés par le caillouteux / salin. 

La finale prolonge la bouche avec un surcroît de densité et de niaque, avec une longue persistance sur la pomme mûre, l’ananas frais, le yuzu et des notes salines. 

Ce vin demande une bonne aération pour offrir tout son potentiel




40% grenache noir, 40% cinsault,10% carignan et 10% syrah

La superbe robe translucide est entre la framboise et le rubis.  

Le nez est fin, complexe, sur la griotte, la framboise, la pivoine, les épices et de délicates notes grillées de réduction. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière intense, vineuse et épicée à la texture moelleuse / sensuelle, avec un léger gaz carbonique qui apporte le peps et la fraîcheur nécessaire.   

La finale est encore plus intense, plus fruitée, avec une fraîcheur explosive des plus réjouissantes et un retour sur la framboise et la griotte acidulée. Que c’est bon !!! 



St-Jacques 2022 (19.90 €)

80 %Grenache , 10 % Cinsault et 10% Mourvèdre

La robe est rubis translucide, très bourguignonne dans l’esprit.  

Le nez est fin, sur la cerise mûre, la griotte, la réglisse, le laurier, le noyau, l’orange séchée et le pot-pourri floral.  

La bouche est ronde, ample, aérienne, offrant une matière fine, mûre, croquante, au fruit pétulant subtilement épicé, avec un léger perlant qui renforce la gourmandise et l’addiction.  

La finale pousse encore plus loin les curseurs en sachant s’arrêter à temps, évitant le too much mais pas le revienzy, sur une superbe aromatique à la Reynaud : fruits rouges confits, griotte, écorce d’orange séchée, garrigue...  



Campagnès 2021 (32.00 €)

 vielles vignes de Carignan centenaires

La robe est grenat sombre translucide.  

A l’ouverture, le nez est plutôt discret, sur le fruit rouge confit et une pointe épicée / lactée. Puis arrivent des notes plus fraîches, sur le menthol, l’écorce d’agrume et le poivre cubèbe.  

La bouche est ronde, ample, enrobante, déroulant une matière dense et douce, veloutée, au fruit pur et intense à la fraîcheur insolente dopée par l’écorce d’orange et un gaz canaille.   

La finale gagne en énergie, intensité et plaisir, avec plus de fruit, de fraîcheur, d'agrumes et d’épices # bonheur total  


jeudi 27 juin 2024

Un trio étonnant

 

Ces trois cuvées n'ont rien à voir les unes avec les autres : leur seul point commun est d'être arrivées récemment sur le catalogue de Vins étonnants et que je souhaitais les découvrir. Cette première rencontre s'est bien passée, d'où ce billet sur le blog. 

Le Vents contraires 2023 d'Arnaud Combier est différent du 2022. Son aîné était issu du cépage résistant Soreli. Celui est un pur Souvignier gris, lui aussi résistant*. S'il a le chardonnay pour parent, ce  n'est pas flagrant à la dégustation.

Juste le blanc 2022 de Charles Hours est un Jurançon 100 % Petit manseng. Sans vouloir spoiler, on va dire qu'il a une aromatique de vin moelleux tout en n'ayant pas de sucres résiduels perceptibles. 

Piccolo 2022 du Clos rouge provient de vieilles vignes de Cinsault. J'aimerais pouvoir dire que ça devrait suffire à donner un super(be)vin. Hélas, c'est loin d'être systématique. Va-t-il être à la hauteur ? Réponse en fin d'article... 





La robe est dorée, brillante. 

Le nez est à la fois mûr et frais, sur la pomme rôtie au beurre, le miel et le zeste d'agrumes. 

La bouche est ronde, éclatante de fraîcheur, déployant une matière charnue/moelleuse et acidulée au fruit expressif souligné par les épices. 

La finale tonique nous fait un joli Triple A alliant fine Acidité traçante , Amertume sur l'écorce de pomelo et Astringence subtilement crayeuse, tout en offrant des notes de poire et de miel. 

Un vin qui sort de l'ordinaire sans tomber dans le dérangeant.



La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, sur l'ananas, le fruit de la passion et une touche de mangue. 

La bouche est ronde, ample, mûre, enrobante, tout en offrant en parallèle une acidité ciselée  – comme sait si bien le faire le Petit Manseng –   avec un équilibre assez bluffant. 

La finale prolonge le côté vif, acidulé, mais aussi les notes mûres et exotiques, évitant les sucres résiduels, avec une persistance sur l'ananas fraîchement découpé. 

Un excellent rapport qualité/prix qui sera parfait pour l'apéro ou des plats thaïs !


Piccolo 2022 (13.50 €)

La robe est grenat sombre bien translucide. 

Le nez est superbe, sur les fruits rouges confits, les épices douces et des notes balsamiques rafraîchissantes. 

La bouche est ronde, ample, caressante, déployant une matière fine, suave, au fruit très séducteur, gagnant progressivement en pulposité. 

La finale est jouissive, avec une explosion sur la cerise confite, l'écorce d'orange et les épices ... qui semble ne jamais vouloir s'arrêter.

Coup de coeur 💖





_______________________

*  aux maladies cryptogamiques sans avoir besoin d'utiliser des produits phytosanitaires








vendredi 21 juin 2024

Le duo est de retour !

Comme chaque année, le domaine Borie de Maurel propose deux cuvées éphémères à prix doux : le Vin du sorcier dont le thème change – en 2024, c'est le courage – et Charivari qui rend hommage à la beauté de la femme  – cette fois  c'est Brigitte Bardot.  

Alors que Charivari est un pur Grenache,  aboutissant à des vins très différents selon le millésime,  le Vin du sorcier lui ajoute pour moitié de la Syrah, lui apportant une sorte de régularité d'année en année (enfin, c'est mon analyse, hein). 


Charivari 2023 (8.50 €)


La robe est grenat sombre bien translucide. 

Le nez est fin, sur la liqueur de cerise, l’écorce d’orange et des notes balsamiques et épicées.  

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, amenant une grande fraîcheur en attaque, avant de présenter une matière finement veloutée au fruit intense souligné par la fraîcheur et la tension de l’écorce d’agrume.  

La finale poursuit sur la dynamique de la bouche, avec un surcroît de peps, mais aussi de sève et de sensualité – faut tout de même être à la hauteur de BB – et persiste sur l’orange confite, le marasquin, la réglisse et le chocolat noir.  


Sorcier  2023 (7.80 €)

La robe est pourpre sombre, peu translucide.  

Le nez est frais, complexe, sur la griotte, le guignolet, la pivoine, le cacao et les épices.  

La bouche est ronde, ample, veloutée, offrant une matière charnue / pulpeuse au fruit mûr et expressif, complété par des notes d’eucalyptus, de réglisse et d’olive noire.  

La finale monte d’un cran dans l’intensité et le plaisir, sur un fruit à la fois plus mûr et plus frais (c’est possible !) et des épices à foison.  

jeudi 20 juin 2024

Ponpon rouge et vin orange

 

Je n'avais pas eu encore l'occasion de goûter les deux nouveautés des Terrasses de Gabrielle : une fausse qui est le millésime 2023 de Ponpon le cheval (100 % Counoise et 200 % plaisir) ; et une vraie qui est est vin orange à base d'Assyrtiko, ce qui doit être une première en France. Car en Crête, j'imagine que certains ont dû essayer. Quand j'ai lu au départ le nom de cette cuvée, je me suis juste dit qu'Olivier Pascal voulait inciter les amateurs à se lancer dans les vins de macération. C'est lorsque j'ai dit à un collègue que j'allais déguster "Passez à l'orange" que j'ai compris l'infraction routière ;-)


Ponpon 2023 (7.90 €)

La robe est grenat sombre bien translucide.  

Le nez est fin et mûr, sur la cerise confite, le noyau et les épices douces.  

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière très fine, caressante, gagnant progressivement en chair, devenant plus pulpeuse, et offrant un fruit très gourmand, séducteur, relevé par les épices.  

La finale démarre par une fine accroche canaille avant d’offrir une cerise explosive subtilement chocolatée et épicée, tout en donnant une impression de fraîcheur aromatique.  

Le rapport qualité/prix est toujours aussi bon !



La robe est d’un or intense aux reflets cuivrés. Le nez est plutôt sobre, sur l’orange confite et des notes minérales / salines. Dès l’attaque en bouche, une tension vous saisit pour ne plus vous lâcher, avant que le vin gagne en ampleur et en intensité, avec une matière dense mais d’une belle douceur tactile. Mais c’est la fraîcheur et l’équilibre qui frappent le plus, atteignant une perfection assez rare dans les vins oranges. La finale prolonge la tension de la bouche en la soulignant d’une amertume exaltante, et prend surtout une ampleur inattendue, sur l’orange, l’abricot sec et des notes subtilement résineuses. C’est long, très long. Et surtout hyper bon.

Une magnifique initiation au vin orange !





jeudi 13 juin 2024

Le plein de nouveauté (3) : Andréa Calek

Je n'avais pas des souvenirs fantastiques des vins d'Andrea Kalek dégustés il y a 10-15  ans dans des salons nature. Ils étaient assez "typés", on va dire. Thomas m'a convaincu de revoir mon jugement : il avait bien raison ! Ces deux cuvées sont irréprochables, offrant deux styles très différents. Autant Babiole fait plutôt  "nature glouglou" (sans défaut), autant A toi nous est plus complexe et dense, avec vraiment quelque chose à ragouter. Et difficile de soupçonner que ce vin est sans soufre ajouté !


Babiole 2022 (12.50 €)

40 % Syrah et  60 % Grenache en macération carbonique

La robe est rouge cerise translucide. 

Le nez est vif et fruité, avec une pointe fraîche de volatile et une touche d'épices. Celle-ci s'atténue encore avec l'aération, s'ouvrant sur la framboise et la griotte. 

La bouche est toute aussi vive et fruitée, offrant une matière souple, gourmande, tonifiée par un très léger perlant qui me semble ici des plus positifs. Mais il est aussi possible de l'éliminer avec une aération dynamique*

La finale s'ouvre sur une accroche canaille avant d'entonner un hymne à la griotte acidulée, et se prolonge sur le poivre blanc et la framboise confite.  Une friandise !

* mettre en carafe et secouer cette dernière à intervalle régulier


A toi nous 2023 (11.10 €)

50 % Syrah - 50 % Grenache

La robe est grenat sombre, très belle.  

Le nez est profond, complexe, sur la prune et son noyau, la mûre, les épices douces et une légère touche lactée. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière pulpeuse / charnue et offrant une grande fraîcheur aromatique, tout en manquant pas d'une générosité sudiste. 

La finale est intense, mûre, et toujours d'un bel équilibre. Un super rapport qualité / prix pour un vin sans SO2 et bio.

Le plein de nouveautés (2) : domaine Richaud


Nous continuons les  nouveautés avec les vins du domaine Richaud. Bien connu des amateurs, il est l'un des porte-étendard de l'appellation Cairanne. J'en avais bu un certain nombre de bouteilles il y a 10-15, et j'avais le souvenir de vins un peu trop riches pour mon palais sensible. Je ne sais pas si je me suis endurci au fil des ans, ou s'il y a eu quelques réglages au domaine, mais j'ai beaucoup aimé ces trois cuvées, avec un vrai coup de coeur pour l'Ebrescade. Ce que c'est bon !



 65% de Grenache, 15% de Syrah, 10% de Carignan et 10% de Counoise.

La robe est grenat sombre translucide.  

Le nez est fin, mûr, sur les fruits noirs confits, les épices douces, avec une touche balsamique de garrigue.  

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière douce, finement pulpeuse, mêlant un fruit intense à des notes séveuse, épicées et balsamiques.  

La finale prolonge la bouche sans le moindre à-coup, se contentant d’ajouter une fine mâche crayeuse, et une persistance sur la mûre confite, le cacao, la réglisse et le laurier.  Super rapport qualité / prix !



40% de Mourvèdre, 20% de Grenache, 20% de Syrah et 20 % de Carignan

La robe est encore plus sombre, quasi opaque.  

Le nez est aussi fin qu’intense, sur le coulis de mûre, la baie de genièvre, le poivre cubèbe, le ciste, le menthol... 

La bouche est très ample, enveloppante, déployant une matière veloutée à la chair dense, tout en étant tendue et étirée par une grande fraîcheur aromatique /balsamique. En s'approchant de la finale, la matière devient séveuse et sensuelle.  

Cette dernière  gagne en puissance et concentration sans toutefois se durcir, avec ce mix réjouissant de notes balsamiques / confites et fraîches / mentholées, et une persistance sur l’amarena, le cacao et le poivre cubèbe.  


 



50% de Mourvèdre, 30% de Syrah et 20% de grenache

La robe est pourpre sombre, opaque.  

Le nez est à la fois sobre et superbe, dans un style ténébreux, sur l’olive noire, le graphite, la quetsche confite, la réglisse, le romarin, l’eucalyptus...  

La bouche est à la fois ample et élancée, alliant une matière  enrobante, voluptueuse, d’une fraîcheur inouïe, qui s’immisce dans le moindre recoin de votre palais, et une tension qui vous saisit dès l’attaque pour ne plus vous lâcher. Le tout formant un équilibre magique dont le dégustateur ne sort pas totalement indemne.  

La finale somptueuse réussit non seulement à ne pas rompre le charme, mais à vous rendre définitivement accro : aucune dureté, de la sensualité à revendre, de la garrigue à foison, une fraîcheur dinguissime. Grand vin ! 💓 

mercredi 12 juin 2024

Le plein de nouveautés (1) : Dirringer

 

Depuis un mois, pas mal de nouveautés arrivent sur Vins étonnants. C'est Thomas des Petites caves avec qui je travaille désormais qui me les a conseillés. Et franchement, comme vous le verrez, le garçon a bon goût :-)

Léo Dirringer fait partie de cette jeune génération de vignerons alsaciens qui ont été biberonnés aux vins de Meyer, Binner et autre Schueller. Et qui se lancent dans l'aventure à leur tour. Si les vins sont sans sulfites ajoutés, ils sont aussi sans défaut. Ce qui ne veut pas dire sans personnalité. Au contraire, chaque cuvée n'en manque pas, comme nous allons maintenant le voir. 



Soléra de 2021, 2022 et 2023 sur des Vieilles vignes d’Auxerrois et Pinot Blanc 
provenant du coteau du Kalkstahl, un granit riche en manganèse

La robe est jaune paille brillante, avec des reflets d’or rose  

Le nez fait nature “light”, sur la pomme chaude, la frangipane, et des fines notes fumées de réduction.  

La bouche est ronde, ample, enveloppante, nappant tout le palais d’une matière douce, caressante, tout en étant étirée et tonifiée par une fine acidité – soutenue par un subtil perlant qui titille la langue.   

La finale est tonique, concentrée, avec de nobles amers qui apportent de la niaque, et une acidité qui prolonge longuement le vin sur les fruits blancs rôtis et les épices.  



Vignes de 45 ans sur arènes granitiques et sablonneux de Dambach


La robe est dorée, brillante.  

Le nez est fin, profond, complexe, sur le yuzu, la poire, l’angélique confite et des notes fumées et terpéniques.  

La bouche est élancée, étirée par une acidité arachnéenne, déployant une matière à la fois dense et aérienne, racée, montant crescendo en intensité, aboutissant à une finale explosive et jubilatoire mêlant les agrumes et les notes pétrolées / fumées, complétées par la rose fanée et le jasmin.  


Alsace Virose 2023 (15.50 €) 

Vin orange de Gewurztraminer


La robe est orangée /cuivrée, légèrement trouble.  

Le nez est expressif, sur l’écorce d’orange séchée, le pétale de rose, l’abricot sec, la fleur d’oranger et les épices orientales.  

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière aérienne, d’une irréelle douceur, à l’aromatique flamboyante qui vous immerge dans un souk de Marrakech. La fraîcheur est assurée par un léger filet de gaz carbonique.  

La finale prolonge la bouche sans le moindre à-coup tout en intensifiant les sensations, sur la rose, le chèvrefeuille, l’écorce d’agrumes, la pêche, l’abricot et les épices douces.  

Ce vin remplacera avec bonheur le Taureau de Neumeyer que le vigneron a cessé de produire, avec 3 degrés d'alcool en moins.