J'ai découvert le domaine des frères Ducroux grâce à Thomas Delpy des Petites Caves qui fut l'un des premiers à repérer la qualité de leurs vins. Comme ils sont à 30 mn de Mâcon, je suis passé les voir un samedi matin.
vendredi 27 septembre 2024
Thibault et Dimitri Ducroux : pureté et gourmandise au programme !
mercredi 18 septembre 2024
Tout Bouju, ou presque
vendredi 13 septembre 2024
Cabrol, le retour !
Nous nous sommes réapprovisionnés pour la rentrée avec les différentes cuvées du domaine de Cabrol, avec un renouvellement des millésimes ... et aussi une nouvelle cuvée. D'une façon générale, on ne peut que constater un boisé nettement plus discret, voire absent (sur Dérive, par ex). Cela permet d'approcher les vins dès leur jeunesse, alors qu'auparavant une garde était nécessaire pour apprécier pleinement les vins (mais que de bonheur ensuite !).
Red notes 2020 (9.90 €)
Vignes centenaires de cépages languedociens complantés (Aramon, Carignan, Cinsault)
+ jeunes vignes de Cabernet-Sauvignon et Syrah
La robe est pourpre bien translucide.
Le nez est fin, profond, complexe, sur la cerise confite, la quetsche, les épices douces, le noyau, le pot-pourri floral...
La bouche est ronde, très ample, aérienne, offrant une matière finement veloutée / pulpeuse au fruit bien mûr et épicé, plus équilibré par une noble amertume (noyau) que par la fraîcheur.
La finale est plus tonique et intense, avec une niaque apportée par cette belle amertume qui se renforce, mêlant le noyau au cacao et à l’écorce d’orange.
La robe est grenat bien sombre.
Le nez est tout aussi sombre, sur les fruits noirs, l’olive noire, le poivre noir .. et l’encre.
La bouche est ronde, ample, harmonieuse, déroulant une matière d’une grande douceur tactile qui finit par s’immiscer dans le moindre recoin du palais, diffusant des notes de prune mûre, de cacao et de fleurs subtilement fanées (violette, pivoine).
La finale gagne en concentration sans se durcir mais en gardant une élégance gourmande, sur la quetsche, le chocolat chaud et les épices douces.
La robe est grenat bien sombre.
Le nez est plutôt discret mais étonnamment luxuriant, sur les fruits bien mûrs, les épices, le cuir, l’écorce d’orange séchée. Avec l’aération, on passe sur le cassis et la violette.
La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en déployant une matière veloutée, profonde, assez classieuse, mêlant les notes fruitées, florales et minérales qui ne sont pas “polluées” par le bois comme ça a pu l’être dans des millésimes plus anciens.
La finale prolonge la bouche sans la moindre rupture : elle se contente d’achever le travail en y ajoutant juste une légère touche boisée, sur le pain grillé et le moka, avant qu’un cassis gourmand ne vienne reprendre la main.
La robe est pourpre très sombre.
Le nez est intense et magnifique, sur le cassis, le lard fumé et l’olive noire.
La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière aussi intense que douce qui vous immerge totalement : vous faites corps avec le vin, ne sachant plus trop si vous buvez ou si vous êtes bu.
La finale est dominée par une fraîcheur mentholée, suivie par un cassis intense qui monte crescendo et persiste longuement.
La robe est grenat sombre translucide.
Le nez est très frais, sur un cassis pur, étincelant, même.
La bouche est longiligne, dotée d’une énergie qui trace loin, avec une fraîcheur incroyable pour un vin du Sud et un fruit (toujours cassis !) d’une grande pureté. La matière veloutée n’est là que comme support.
La finale est une explosion de fruit et de fraîcheur, rendant quasiment anecdotique la bouche qui vous a émerveillé trois secondes plus tôt.
vendredi 12 juillet 2024
Maxime Magnon : que c'est bon !
J'avais déjà eu l'occasion de boire quelques bouteilles signées Maxime Magnon, et ce fut à chaque fois une belle expérience. Arrivés depuis peu "en boutique", ça me paraissait logique de déguster toute la gamme pour vous en parler. Je n'ai pas été déçu : il est rare de boire des vins du Languedoc présentant autant de finesse et de fraîcheur. Et le vigneron réussit à mettre le juste curseur dans la vinification pour n'avoir que le bon côté du nature (la pureté et la digestibilité) et éviter les mauvais.
La robe est jaune pâle parsemée de très fines bulles.
Le nez est fin, frais et gourmand, sur la poire et la galette des rois à la frangipane.
La bouche éclate de fraîcheur dès l’attaque avant de déployer une matière charnue / pulpeuse à l’aromatique sobre – pomme verte, citron – soulignée et tonifiée par un subtil perlant.
La finale gagne en puissance, concentration et profondeur, mêlant une belle astringence crayeuse à des nobles amers – écorce de pomelo, gingembre – avec une persistance sur la pomme fraîche et la pulpe de citron/
La robe est or clair, brillante, mais très légèrement trouble.
Le nez est fin, aérien, sur la pomme chaude, le fenouil, l’amande fraîche et le zeste de citron. Avec l’aération arrive du curry.
La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en tapissant le palais d’une matière à la fois dense et aérienne, profonde et minérale, entre fruits blancs et agrumes, complétés par le caillouteux / salin.
La finale prolonge la bouche avec un surcroît de densité et de niaque, avec une longue persistance sur la pomme mûre, l’ananas frais, le yuzu et des notes salines.
Ce vin demande une bonne aération pour offrir tout son potentiel
La superbe robe translucide est entre la framboise et le rubis.
Le nez est fin, complexe, sur la griotte, la framboise, la pivoine, les épices et de délicates notes grillées de réduction.
La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière intense, vineuse et épicée à la texture moelleuse / sensuelle, avec un léger gaz carbonique qui apporte le peps et la fraîcheur nécessaire.
La finale est encore plus intense, plus fruitée, avec une fraîcheur explosive des plus réjouissantes et un retour sur la framboise et la griotte acidulée. Que c’est bon !!!
La robe est rubis translucide, très bourguignonne dans l’esprit.
Le nez est fin, sur la cerise mûre, la griotte, la réglisse, le laurier, le noyau, l’orange séchée et le pot-pourri floral.
La bouche est ronde, ample, aérienne, offrant une matière fine, mûre, croquante, au fruit pétulant subtilement épicé, avec un léger perlant qui renforce la gourmandise et l’addiction.
La finale pousse encore plus loin les curseurs en sachant s’arrêter à temps, évitant le too much mais pas le revienzy, sur une superbe aromatique à la Reynaud : fruits rouges confits, griotte, écorce d’orange séchée, garrigue...
La robe est grenat sombre translucide.
A l’ouverture, le nez est plutôt discret, sur le fruit rouge confit et une pointe épicée / lactée. Puis arrivent des notes plus fraîches, sur le menthol, l’écorce d’agrume et le poivre cubèbe.
La bouche est ronde, ample, enrobante, déroulant une matière dense et douce, veloutée, au fruit pur et intense à la fraîcheur insolente dopée par l’écorce d’orange et un gaz canaille.
La finale gagne en énergie, intensité et plaisir, avec plus de fruit, de fraîcheur, d'agrumes et d’épices # bonheur total
jeudi 27 juin 2024
Un trio étonnant
vendredi 21 juin 2024
Le duo est de retour !
Comme chaque année, le domaine Borie de Maurel propose deux cuvées éphémères à prix doux : le Vin du sorcier dont le thème change – en 2024, c'est le courage – et Charivari qui rend hommage à la beauté de la femme – cette fois c'est Brigitte Bardot.
Alors que Charivari est un pur Grenache, aboutissant à des vins très différents selon le millésime, le Vin du sorcier lui ajoute pour moitié de la Syrah, lui apportant une sorte de régularité d'année en année (enfin, c'est mon analyse, hein).
La robe est grenat sombre bien translucide.
Le nez est fin, sur la liqueur de cerise, l’écorce d’orange et des notes balsamiques et épicées.
La bouche est ronde, très ample, enveloppante, amenant une grande fraîcheur en attaque, avant de présenter une matière finement veloutée au fruit intense souligné par la fraîcheur et la tension de l’écorce d’agrume.
La finale poursuit sur la dynamique de la bouche, avec un surcroît de peps, mais aussi de sève et de sensualité – faut tout de même être à la hauteur de BB – et persiste sur l’orange confite, le marasquin, la réglisse et le chocolat noir.
La robe est pourpre sombre, peu translucide.
Le nez est frais, complexe, sur la griotte, le guignolet, la pivoine, le cacao et les épices.
La bouche est ronde, ample, veloutée, offrant une matière charnue / pulpeuse au fruit mûr et expressif, complété par des notes d’eucalyptus, de réglisse et d’olive noire.
La finale monte d’un cran dans l’intensité et le plaisir, sur un fruit à la fois plus mûr et plus frais (c’est possible !) et des épices à foison.
jeudi 20 juin 2024
Ponpon rouge et vin orange
La robe est grenat sombre bien translucide.
Le nez est fin et mûr, sur la cerise confite, le noyau et les épices douces.
La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière très fine, caressante, gagnant progressivement en chair, devenant plus pulpeuse, et offrant un fruit très gourmand, séducteur, relevé par les épices.
La finale démarre par une fine accroche canaille avant d’offrir une cerise explosive subtilement chocolatée et épicée, tout en donnant une impression de fraîcheur aromatique.
Le rapport qualité/prix est toujours aussi bon !
La robe est d’un or intense aux reflets cuivrés. Le nez est plutôt sobre, sur l’orange confite et des notes minérales / salines. Dès l’attaque en bouche, une tension vous saisit pour ne plus vous lâcher, avant que le vin gagne en ampleur et en intensité, avec une matière dense mais d’une belle douceur tactile. Mais c’est la fraîcheur et l’équilibre qui frappent le plus, atteignant une perfection assez rare dans les vins oranges. La finale prolonge la tension de la bouche en la soulignant d’une amertume exaltante, et prend surtout une ampleur inattendue, sur l’orange, l’abricot sec et des notes subtilement résineuses. C’est long, très long. Et surtout hyper bon.
Une magnifique initiation au vin orange !
jeudi 13 juin 2024
Le plein de nouveauté (3) : Andréa Calek
Je n'avais pas des souvenirs fantastiques des vins d'Andrea Kalek dégustés il y a 10-15 ans dans des salons nature. Ils étaient assez "typés", on va dire. Thomas m'a convaincu de revoir mon jugement : il avait bien raison ! Ces deux cuvées sont irréprochables, offrant deux styles très différents. Autant Babiole fait plutôt "nature glouglou" (sans défaut), autant A toi nous est plus complexe et dense, avec vraiment quelque chose à ragouter. Et difficile de soupçonner que ce vin est sans soufre ajouté !
La robe est rouge cerise translucide.
Le nez est vif et fruité, avec une pointe fraîche de volatile et une touche d'épices. Celle-ci s'atténue encore avec l'aération, s'ouvrant sur la framboise et la griotte.
La bouche est toute aussi vive et fruitée, offrant une matière souple, gourmande, tonifiée par un très léger perlant qui me semble ici des plus positifs. Mais il est aussi possible de l'éliminer avec une aération dynamique*
La finale s'ouvre sur une accroche canaille avant d'entonner un hymne à la griotte acidulée, et se prolonge sur le poivre blanc et la framboise confite. Une friandise !
* mettre en carafe et secouer cette dernière à intervalle régulier
La robe est grenat sombre, très belle.
Le nez est profond, complexe, sur la prune et son noyau, la mûre, les épices douces et une légère touche lactée.
La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière pulpeuse / charnue et offrant une grande fraîcheur aromatique, tout en manquant pas d'une générosité sudiste.
La finale est intense, mûre, et toujours d'un bel équilibre. Un super rapport qualité / prix pour un vin sans SO2 et bio.
Le plein de nouveautés (2) : domaine Richaud
Nous continuons les nouveautés avec les vins du domaine Richaud. Bien connu des amateurs, il est l'un des porte-étendard de l'appellation Cairanne. J'en avais bu un certain nombre de bouteilles il y a 10-15, et j'avais le souvenir de vins un peu trop riches pour mon palais sensible. Je ne sais pas si je me suis endurci au fil des ans, ou s'il y a eu quelques réglages au domaine, mais j'ai beaucoup aimé ces trois cuvées, avec un vrai coup de coeur pour l'Ebrescade. Ce que c'est bon !
La robe est grenat sombre translucide.
Le nez est fin, mûr, sur les fruits noirs confits, les épices douces, avec une touche balsamique de garrigue.
La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière douce, finement pulpeuse, mêlant un fruit intense à des notes séveuse, épicées et balsamiques.
La finale prolonge la bouche sans le moindre à-coup, se contentant d’ajouter une fine mâche crayeuse, et une persistance sur la mûre confite, le cacao, la réglisse et le laurier. Super rapport qualité / prix !
La robe est encore plus sombre, quasi opaque.
Le nez est aussi fin qu’intense, sur le coulis de mûre, la baie de genièvre, le poivre cubèbe, le ciste, le menthol...
La bouche est très ample, enveloppante, déployant une matière veloutée à la chair dense, tout en étant tendue et étirée par une grande fraîcheur aromatique /balsamique. En s'approchant de la finale, la matière devient séveuse et sensuelle.
Cette dernière gagne en puissance et concentration sans toutefois se durcir, avec ce mix réjouissant de notes balsamiques / confites et fraîches / mentholées, et une persistance sur l’amarena, le cacao et le poivre cubèbe.
La robe est pourpre sombre, opaque.
Le nez est à la fois sobre et superbe, dans un style ténébreux, sur l’olive noire, le graphite, la quetsche confite, la réglisse, le romarin, l’eucalyptus...
La bouche est à la fois ample et élancée, alliant une matière enrobante, voluptueuse, d’une fraîcheur inouïe, qui s’immisce dans le moindre recoin de votre palais, et une tension qui vous saisit dès l’attaque pour ne plus vous lâcher. Le tout formant un équilibre magique dont le dégustateur ne sort pas totalement indemne.
La finale somptueuse réussit non seulement à ne pas rompre le charme, mais à vous rendre définitivement accro : aucune dureté, de la sensualité à revendre, de la garrigue à foison, une fraîcheur dinguissime. Grand vin ! 💓
mercredi 12 juin 2024
Le plein de nouveautés (1) : Dirringer
Depuis un mois, pas mal de nouveautés arrivent sur Vins étonnants. C'est Thomas des Petites caves avec qui je travaille désormais qui me les a conseillés. Et franchement, comme vous le verrez, le garçon a bon goût :-)
Léo Dirringer fait partie de cette jeune génération de vignerons alsaciens qui ont été biberonnés aux vins de Meyer, Binner et autre Schueller. Et qui se lancent dans l'aventure à leur tour. Si les vins sont sans sulfites ajoutés, ils sont aussi sans défaut. Ce qui ne veut pas dire sans personnalité. Au contraire, chaque cuvée n'en manque pas, comme nous allons maintenant le voir.