lundi 25 mai 2020

Ça sulfit (1st part) : un bergerac très ligérien !


La cuvée Ça sulfit existe en rouge depuis deux ans. Elle est rejointe en 2019 par trois sœurettes qui ont toute en commun de n'avoir aucun sulfite ajouté (en fait, il y en  a même quatre, car il y a également un pétillant naturel que nous n'avons pas pris pour l'instant).  Il faut croire que Christian Roche se sent maintenant suffisamment à l'aise avec l'approche "nature" pour se diversifier ainsi. Il ne serait pas étonnant qu'à l'instar du Cèdre, il l'applique également à ses meilleures cuvées dans les années qui viennent.

Ce Ça sulfit blanc est issu à 80 % de sauvignon blanc et de 20 % de ... chenin. Cela devient en effet assez courant chez pas mal de producteurs (Barouillet, Tirecul la Gravière...), le chenin apportant plus de fraîcheur et de personnalité que le sémillon. Cela modifie profondément le profil du vin qui prend des allures ligériennes, alors qu'auparavant on était plus proche du Bordelais.  Pour une première, c'est une grande réussite, et ce ne sera pas la seule... 

La robe est d'un bel or brillant.

Le nez est très expressif sur la pomme et la poire tapées, le coing et la fleur de tilleul (très chenin, quoi).

La bouche est énergique, tendue et tonifiée par une fine acidité traçante, tout en déployant une matière ronde et mûre, assez dense, à l'aromatique confite où pointe déjà une certaine amertume (bigarade, quinquina).

Cette dernière se renforce en finale, complétée par la gelée de coing, et soulignée par une fine astringence crayeuse, apportant de la fraîcheur et du salivant, avec une persistance sur l'écorce d'agrumes (orange, citron).

On est donc loin d'un simple vin d'apéro à boire distraitement. Cette cuvée est plus destinés à des mets élaborés contenant si possible de l'agrume réduit/confit, dans un esprit sucré/salé (comme ces asperges, par exemple). 


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