Le vignoble jurassien est en pleine effervescence. À moins d'être du cru, il est difficile de pouvoir repérer toutes les jeunes pousses qui apparaissent ici et là. Pour La Grapp'A, c'est Jean-François Ganevat himself qui nous a conseillé d'aller les voir. Il faut dire que c'est lui qui les a aidés à se lancer en leur trouvant les vignes et en leur donnant ses conseils. Cela explique certainement que pour des débutants, Aurélie Parla et Julien Maublanc se débrouillent sacrément bien !
Pour l'instant, ils cultivent 5 ha près d'Arbois. Ils cherchent encore quelques vignes supplémentaires, mais ne souhaitent pas aller au-delà des 10 ha.
Nous sommes clairement sur un style nature, mais du propre, au nez comme en bouche. Il y a pas mal de gaz dans toutes les cuvées, mais je ne le trouve dérangeant, car les rouges ne sont pas du tout tanniques. Il n'y a donc pas ce durcissement gênant. Je dirais qu'au contraire, le gaz carbonique apporte un supplément de fraîcheur et de tension, mais aussi du relief, comme il le fait avec vin effervescent. C'est pour cela que dans mes commentaires, j'ai tenu compte de ce perlant présent à l'ouverture. Mais vous êtes libres de l'enlever avec un carafage énergique (secouer la bouteille ne va pas suffire). Vous découvrirez alors des vins très différents.
Je le fais rarement, mais un préambule me paraît nécessaire. Comme vous le savez sûrement, 2021 a été une année catastrophique dans le Jura. Fin avril, une majeure partie des vignes a été touchée par le gel. Les raisins de ce vin proviennent donc d'Ardèche et ont été vinifiés / élevés dans le Jura. C'est dans ce genre de cas que l'on se rend compte que le chai et le matériel vinaire ont une importance primordiale. Car difficile de croire que ce vin n'est pas jurassien !
La robe est or clair, légèrement trouble.
Le nez est étonnamment jurassien, sur le sésame grillé, le pétard et la tourbe.
La bouche est élancée, tendue par une fine acidité renforcée par une léger perlant, tout en offrant une matière fraîche, moelleuse, enrobante, au fruit gourmand subtilement fumé / grillé. L'équilibre est superbe.
La très belle finale ne gâte rien, avec encore plus de fraîcheur et de tension et une grande persistance sur le sésame grillé, le pralin et la tourbe fumée.
La robe légèrement trouble évoque le pétale de rose.
Le nez est discret, légèrement réduit, laissant s'échapper un peu de griotte et des notes grillées / fumées.
La bouche est ronde, ample, pétante de fraîcheur grâce à des micro-bulles crépitantes, avec une matière diaphane à la pureté cristalline, et un fruit subliminal hybridé avec une rose.
La finale est franche, nette, délicieusement mordante, sur le yaourt à la cerise et la rosé fanée, avec une touche subtilement fumée.
La robe est entre le tuilé et vermillon.
Le nez est fin, léger, sur la cerise, la rafle, la pivoine et le poivre fumé.
La bouche est sphérique, très ample, aérienne, déployant une matière quasi impalpable, au fruit frais d'une grande pureté / précision. C'est laser, comme ils diraient à Top Chef, avec une subtile touche de rose fanée. Le tout est souligné par un léger perlant, pas désagréable du tout.
La finale est traçante, d'une grande fraîcheur, avec une touche d'écorce d'orange classieuse qui s'ajoute à la cerise et au poivre fumé.
La robe est entre l'orange et la peau de pêche.
Le nez est fin, sur des notes fermentaires, épicées et fumées.
La bouche allie ampleur et tension, avec une fine acidité qui happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher, et une matière aérienne, enveloppante, parsemée de milliers de bulles titillant la langue et le palais. Le tout est superbement équilibré, avec une aromatique sobre évoquant la bière blanche aux agrumes complétée par des des notes fumées et florales.
La finale est intense, explosive, avec une fraicheur accrue et des bulles plus invasives – mais on en redemande – sur l'écorce d'orange, le thé earl grey et des notes fumées / épicées.
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