vendredi 30 avril 2021

Vraiment ravissant !

Bon, je préviens de suite : c'est un one-shot. Tout a été vendu par la sympathique équipe de P-U-R en une semaine. Après celle que j'ai dégustée, il en reste 59, et puis c'est tout. Ce Rat Vissant est donc un Chardonnay provenant d'un domaine en conversion bio du Beaujolais, qui a été élevé 30 mois sur lies en cuve et sans sulfites. Il en résulte une richesse de texture et une légère patine. Le sulfitage s'est juste fait à la mise pour que le vin se conserve sans problème. Cela dit, ce n'est pas la peine de garder ce vin quelques années en cave, c'est maintenant qu'il faut le boire car il ne sera jamais meilleur. 

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est bien mûr, sur la pomme rôtie au beurre, le miel d'acacia, les épices douces. 

La bouche est ronde, fraîche, pulpeuse, avec une matière mûre et charnue, presque moelleuse, mais étonnamment digeste (12.5 % Alc.). On est vraiment sur un vin confortable vous donnant un sentiment de plénitude. 

La finale pleine de peps mêle l'amertume de la bigarade à l'astringence de l'écorce de pomelo, puis la pomme chaude et les épices reviennent et persistent.

Si ce vin valait 14-15 €, je n'en aurais certainement pas parlé car on peut trouver des vins plus excitants à ce prix-là. Mais nous ne le vendons que 9.50 €. Et là, ça me semble une belle affaire pour ceux qui cherchent des vins blancs "nature" qui peuvent être bus par tous sans exploser le budget. 




jeudi 29 avril 2021

Deux Chardons qui vous veulent du bien !

Des nouveautés chez Terre des Chardons, il n'y en a pas tant que ça. Chez eux, il y a deux vedettes sur notre site depuis plus de 15 ans : Bien luné et Marginal. Ils sont toujours aussi bons, mais ils vont avoir fort à faire avec les deux p'tits nouveaux : le Chardon masqué et Bien...Veillant. Le premier ajoute à l'habituel assemblage syrah/grenache pas moins de 40 % de cinsault. Et ça change tout, d'autant que le cinsault a été travaillé sur la finesse. Le second garde l'assemblage habituelle, mais en donnant la vedette au grenache (95 %). Et ça change tout aussi ... car également  travaillé tout en finesse. 

Et puis,  il y a l'effet magic 2020 qui persiste et signe : grande fraîcheur aromatique, du fruit bien mûr mais pas lourdingue. Le vin comme on l'aime !

Chardon masqué (10.95 €)

cinsault 40% / grenache 30% et syrah 30%

La robe claire est entre le rubis et le grenat. 

Le nez, après une courte aération, est fin, profond, sur des notes florales (violette, rose fanée), fruitées (framboise, fraise confite, écorce d'orange), épicées...

La bouche est ronde, très ample, enrobante, déployant une matière fine – entre soie et velours – et une palette aromatique étonnamment complexe, dans un style pot-pourri délicieusement décadent, souligné par la  framboise et l'orange séchée. Et puis surtout, c'est DI-GESTE : 12.5 % d'alcool. (suffisamment rare pour le souligner).  

La finale est savoureuse, très finement accrocheuse, sur la framboise et la griotte, avec une persistance sur l'écorce d'orange et les épices douces (et une petite touche cacaotée).  

Bien...veillant 2020 (15.95 €)

grenache 95 % et syrah 5 %

La robe est grenat translucide. 

Le nez est mûr, concentré, sur les fruits rouges compotés, les épices douces, l'écorce de bigarade...

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une matière douce; sensuelle, charmeuse,  dont la maturité est superbement compensée par la fraîcheur et l'amertume de l'écorce d'orange. L'équilibre est assez spectaculaire et surtout p... bon ! 

La finale poursuit sur cette amertume d'anthologie soulignée par une fine acidité traçante surgit d'on ne sait où, avec en rab du quinquina, des épices orientales, et toujours cette orange séchée qui perdure longuement (mais vraiment longuement : ça a persisté durant les 30 mn qui ont suivi). 

mercredi 28 avril 2021

Retour à la sérénité


Je ne sais pas si c'est provoqué par mon retour au travail après une semaine de vacances, mais j'avais un besoin urgent de Sérénité. Ça tombe bien : le nouveau millésime vient de nous arriver, et comme tout 2020 qui se respecte, il y a une fraîcheur et un équilibre remarquables.  Pour rappel, nous sommes sur un 100 % Vermentino vinifié et élevé en cuve. Donc pas de bois pour parasiter l'expression du cépage et du terroir granitique, et c'est très bien ainsi. 

La robe est jaune pâle, brillante. 
Le nez est frais, expressif, sur le zeste d'agrumes, la craie humide, la sauge froissée et une légère pointe d'embruns marins. 

La bouche est éclatante de fraîcheur dès l'attaque : une matière juteuse, citronnée et saline vous éclabousse tout le palais,  faisant frétiller les papilles. Cela ferait presque oublier un arrière-plan plus minéral, façon lame d'acier qui avance inexorablement. 

La finale tonique  nous fait un joli Triple A : Acidité du jus de citron (pas agressive pour un sou), Amertume de l'écorce de pomelo, Astringence de la craie. C'est cette dernière qui finit par prendre le dessus, souligné par des notes salines. 

lundi 26 avril 2021

L'obscurité n'a jamais été si belle...

L'année dernière, la barre avait été placée tellement avec le Côté obscur 2018 que j'appréhendais un peu l'ouverture de  ce 2019. Et pourtant, il fallait bien que je le déguste, car je devais savoir si je devais maintenir mon commentaire laudateur ... ou pas. À peine avais-je le nez au-dessus du verre que je fus  rassuré : c'était  des plus prometteurs ! Et la bouche ? Eh bien, pour le coup, elle est très différente en terme de texture, plus soie délicate que velours profond. Par contre, il y a beaucoup de similitudes dans l'aromatique, avec ce duo explosif carignan / cabernet-sauvignon

Pour résumer, ce 2019 ne dépasse pas le 2018, mais on ne peut pas dire qu'il lui soit inférieur. Il est simplement différent. Et c'est finalement pas plus mal, car si l'on dégustait le même vin chaque année, on finirait pas s'ennuyer. 

La robe est pourpre sombre, mais tout de même translucide. 

Le nez est fin, frais, aérien, faussement léger. Il est même d'une profondeur abyssale dans laquelle le dégustateur a envie de plonger. Ce qui l'attire : un cassis fin et subtil doublé d'une sublime volatile "barralienne". Un tout petit peu de ronce, aussi. Et d'âtre froid de cheminée. 

La bouche est élancée, tonique, étirée par cette même sublime volatile – qui devient ici arachnéenne, impalpable –  tout en déroulant avec grâce une matière soyeuse, caressante, d'une intense fraîcheur aromatique, sur une quintessence  de cassis. Mais un cassis comme vous ne pouvez pas imaginer. Même dans vos rêves les plus fous, il est moins bon. 

La finale réussit à ne pas rompre le charme, se contentant de concentrer les saveurs et les sensations, et d'ajouter une subtile mâche crayeuse qui vous emmène dans le causse calcaire du Minervois. Et puis, forcément, une explosion de cassis pour finir, soulignée par le menthol, une pointe de cacao, et un retour sur la craie. 

Peut-être que la plus grosse différence avec le 2018, c'est que ce 2019 est déjà top aujourd'hui. On se demande s'il sera meilleur un jour. Donc autant en profiter maintenant, au risque d'être déçu demain.  

jeudi 15 avril 2021

Côtes du Rhône Ouréa : toute la beauté du sud dans une bouteille !

Nous sommes passés il y a peu sur le 2019 du Côtes du Rhône du domaine d'Ouréa, et je voulais savoir s'il était proche du 2018. Je viens de relire mes notes non publiées  – pour cause de vacances prises juste après, et puis, pfff,  on oublie car il y a plein de boulot en rentrant –  et je m'aperçois que c'est très très proche. On retrouve les mêmes marqueurs aromatiques dans le désordre, la même finesse de texture, la même tension, une finale quasi identique. Les veinards qui avaient apprécié le 2018 peuvent passer au 2019 sans choc brutal. Les autres doivent s'y mettre, car c'est un incontournable en Rhône sud dans le style fin et digeste.

À noter que le domaine a adopté les bouchons Ardeaseal que certains ont pu découvrir chez David Reynaud. Au début, ça surprend, mais les vins s'en portent apparemment bien !

La robe est grenat très sombre à peine translucide. 

Le nez est fin, profond, kaléidoscopique,  sur la violette, le laurier, le poivre, l'écorce d'orange séchée, l'olive verte, le lard fumé...

La bouche conjugue allonge et ampleur, déroulant une matière à la chair fraîche et veloutée, mariant les fruits noirs à la garrigue et aux écorces d'agrumes. L'ensemble est harmonieux, à la fois très facile et étonnamment complexe. 

La finale possède une fine mâche crayeuse, avec un retour de la violette, du laurier et du poivre, puis redémarre toniquement au quart de tour sur l'écorce d'orange (finement acidulée), le chocolat noir à 99 % et une belle persistance sur la garrigue – on entend les cigales...  

PS : je suis en vacances la semaine prochaine. Ce blog risque d'être très calme... 



mercredi 14 avril 2021

La Madone : le miracle continue !


Il y a un peu plus d'un mois, je vous avais parlé de 4 vins du domaine de la Madone. Voici les 4 autres cuvées de la gamme qui confirment la grande qualité de ce millésime. On monte un peu en gamme et en prix, mais ça le vaut bien, comme on dit maintenant. Particulièrement la bulle qui me semble unique en son genre : on n'imagine pas s'éclater autant avec un rouges effervescent. Et puis la Mémoire de Madone est du grand Gamay qui devrait vieillir admirablement même si c'est déjà irrésistible aujourd'hui . 

Roussanne de Madone (19.50 €)

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin, frais, sur le "pétard bourguignon", les fruits blancs, le zeste de citron (plus chardonnay que Roussanne, pour résumer). 

La bouche est tendue par une fine acidité, tout en déployant une matière ronde, mûre, finement pulpeuse, et préservant une grande fraîcheur, limite désaltérante L'ensemble est d'un bel équilibre, particulièrement pour une Roussanne, pas championne du genre (13 % Alc. Vol.)

La finale est finement mâchue, citronnée, avec ce qu'il faut de crayeux et de salin., à 10.000 lieues de ce cépage réputé lourdingue. C'est vraiment très bon !

Bulles rouges de Madone (14.50 €)

La robe est entre le rubis et le grenat translucide, avec un fin col de mousse. 

Le nez rafraîchissant est plus fruits rouges que fruits noirs, avec une petite touche de menthol. 

La bouche est éclatante de fraîcheur – et de fruit –  et vous envoie dans un monde de sensations inédites, mêlant la cerise noire à des bulles finement crémeuses, titillantes, aboutissant à un totum irrésistiblement orgasmique. On est dans l'indescriptible et l'irracontable (on a ses pudeurs). 

La finale est encore plus jouissive que la bouche, ajoutant un supplément de vinosité et de salinité, et encore plus de plaisir (si, si, c'est possible). Incontournable. 



Migmatite 2020 (14.50 €)

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque.

Le nez est plutôt discret, mais frais et élégant, mêlant les notes fruitées, florales et fumées. . 

La bouche possède une grande tension qui vous saisit illico pour ne plus vous lâcher, avant de gagner rapidement gagner en ampleur et de vous immerger dans une matière dense et veloutée, charnue, profonde, évoquant la cerise noire bien juteuse et la crème de mûre, le sucre en moins. Cela ferait presque oublier l'arrière-plan plus caillouteux/minéral qui se dévoilera certainement plus dans quelques années. 

La finale prolonge la tension tout en gagnant en concentration et en mâche, avec un fruit plus frais et tonique et une persistance sur des notes crayeuses et poivrées/cacaotées. 


Mémoire de Madone 2020 (15.90 €)

La robe est très légèrement moins sombre que Migmatite, mais toujours pourpre bien sombre. 

Le nez est fin et complexe, dominé par la violette, puis arrivent la framboise mûre, l'encens, le poivre blanc. 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déroulant une matière fine, soyeuse; enveloppante, gagnant progressivement en densité, devenant plus pulpeuse. Le fruit est pur et éclatant, partant de quasi rien jusqu'à devenir omniprésent. 

La finale a pour premier mérite de ne pas rompre le charme. Mais mieux, elle en rajoute une couche en lui ajoutant encore du peps, de la fraîcheur, et une longue persistance sur le coulis de mûre épicé à souhait, relevé d'un trait de menthol. 

mardi 13 avril 2021

La part aux Groles : un magnifique vin orange !

 

L'ugni blanc n'est pas un cépage particulièrement expressif. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est apprécié des producteurs d'eau de vie car il permet d'obtenir des vins d'une grande pureté aromatique au degré faible Ses grappes immenses qui peuvent dépasser le kilo  y sont certainement pour quelque chose. Aussi, lorsque Julien Desrante, le vigneron de la Part aux groles a la bonne idée de pousser sa maturité et de laisser le botrytis agir, les baies virent au violacé et gagnent en complexité aromatique. Tout en restant raisonnable en sucres (et donc en degré potentiel). 


Nous avons donc une "vendange tardive" qui ne titre que 13.5 % d'alcool. À cela s'ajoute une vinification atypique, avec un mois de macération des  peaux. Et vous obtenez une cuvée d'un équilibre magnifique, d'une complexité aromatique incroyable, et qui est probablement le vin orange qui m'a le plus impressionné jusqu'à maintenant. Avec en plus cette qualité rare : il peut être bu par tout le monde, car il ne présente pas la moindre dureté, ni le début d'une aromatique dérangeante. Que du bonheur !

La robe légèrement trouble  est d'un or intense aux reflets cuivrés. 

Le nez est expressif  – et superbe –  sur la tarte à la mirabelle, l'ananas rôti, la rose fanée, les épices orientales... 

La bouche est ronde, opulente, déployant une matière à la fois dense et douce, sensuelle, avec une aromatique très mûre, confite ... et en même temps, d'une grande fraîcheur et d'une incroyable digestibilité. 

La finale est nette, savoureuse, finement mâchue et superbement amère, sur l'ananas et la reine-claude bien mûre. J'a-dore !!! 

Nous ne pensions en avoir que 24 bouteilles. C'est pour cela que j'avais été discret sur ce vin jusqu'à présent (même si certains  l'ont déjà repéré). Nous avons pu en avoir 24 de plus. Il en reste à présent 39. Il faudra ensuite patienter jusqu'à l'année prochaine si le vigneron a eu la bonne idée d'en refaire... 

lundi 12 avril 2021

N°25 : toujours d'la bombe !


L'arrivée du N° 25 du domaine du Cros fait partie désormais des rituels incontournables du printemps.  Et autant nombre de rituels me gonflent, autant je serais prêt à ce que celui-ci ait lieu deux fois par an. Voire trois. Mais bon, arrêtons de délirer : pour le 2020, c'est maintenant, et ça s'arrêtera là (soupirs). Que dire, si ce n'est que ce vin est toujours aussi bon, et peut-être même meilleur que les éditions précédentes. S'il devait exister un archétype du vin addictif,  ce N°25 pourrait revendiquer le titre haut la main. 

La robe est pourpre très sombre, faisant penser à de l'encre. 

Le nez est fin, et fait aussi penser à de l'encre – je me revois à mon pupitre d'écolier  (oui, j'ai appris à écrire à la plume Sergent Major). – avant de s'ouvrir sur le coulis de mûre, la violette, le poivre, et une légère touche de poivron rouge grillé. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière pulpeuse au toucher velouté, sur une aromatique mêlant les fruits noirs sauvages au poivron rouge grillé sus-nommé, et ce côté ferreux/sanguin typique du mansois de Marcillac. Le tout est rafraîchi par un fin filet de gaz carbonique –  qui pour le coup est le bienvenu. Ses légers picotis apportent du relief et du peps à cette masse veloutée qui vous submerge. 

La finale mâchue est d'une gourmandise indécente – il faut le boire pour le croire : on retrouve la mûre à laquelle se joignent la cerise noire et la cacao, avec une persistance sur le cassis, le menthol et le poivre. Et du salin/ferreux qui dure encore et encore. C'est boooonnn.. 






vendredi 9 avril 2021

Irouléguy 2019 : ça envoie du lourd (mais frais) !


D'habitude, il était difficile de pouvoir proposer cet  Irouléguy blanc de Bordaxuria plus de deux mois dans l'année. Pour assurer le coup, nous en avons pris une quantité généreuse. Et là, pas de bol, son arrivée a été suivie d'une grande indifférence. C'est vrai que je n'en avais pas parlé, car je pensais qu'on était arrivé à un stade où il se "vendait tout seul". Faut croire que non. Donc, maintenant, après l'avoir goûté, je peux vous le dire : c'est peut-être le meilleur millésime qu'ait jamais produit le domaine. Tout est parfaitement maîtrisé du début à la fin, tout en étant d'une délicieuse sauvagerie. 

La robe est jaune d'or, intense. 

Le nez est très expressif, sur l'ananas rôti au beurre, la mangue fraîche, le gingembre confit, le zeste de mandarine...

La bouche est tendue comme un arc de compét' par une acidité quasi imperceptible, cette dernière étant enrobée d'une matière  moelleuse  d'une impressionnante densité, donnant la sensation d'avoir un cylindre qui s'enfonce profondément dans le palais. L'ananas est encore bien présent, mais c'est l'écorce d'agrume qui prend le dessus, avec les amers qui vont avec; donnant un côté intransigeant au vin – qui réjouira certains, effraiera d'autres. 

La finale poursuit la même dynamique, autant dans la tension que les amers, tout en concentrant encore plus les arômes et les sensations. En même temps, le cylindre s'élargit pour devenir une explosion de saveurs, autant exotiques qu'agrumesques. Ça envoie vraiment du lourd, mais c'est tellement frais et évident que l'on accepte tout sans broncher. Au contraire, on en redemande !



mercredi 7 avril 2021

TanNat : dieu existe, je l'ai bu :-)

Je découvre ce TanNat 2019 du domaine Capmartin sur le tard. Je n'étais pas trop fan du millésime précédent, et j'étais resté sur cette mauvaise impression. Et puis là, la baffe. Comme je l'écris plus bas dans mon commentaire, ce vin me fait ENFIN comprendre pourquoi Dieu a inventé le Tannat. C'est tellement bon que tu te ne peux croire qu'en lui après l'avoir dégusté. Et c'est tout de même pas rien... 

Les quantités sont limitées : il nous en reste 22. Après, nous passerons au 2020 qui sera j'espère au même niveau. 

La robe est pourpre très sombre, atramentaire. 

Le nez est un peu réduit à l'ouverture, sans être désagréable, puis s'ouvre avec l'aération sur les fruits noirs sauvages, le poivre, la fumée, et une légère touche lactée. 

La bouche est ronde, très ample, déployant une matière juteuse / pulpeuse d'une grande densité,  dotée de tanins (enfin) domptés, et d'un fruit pur et intense, et. On pourrait même dire exaltant, triomphant. Rarement le Tannat n'a été mis autant en valeur. Je crois que je commence à comprendre – et aimer – ce cépage ;-)

La finale gourmande et jubilatoire possède une mâche très sud-ouest, avec un fruit encore plus réjouissant et une persistance sur la cerise noire et la cacao. Enthousiasmant !

mardi 6 avril 2021

Sous la montagne, une pépite dorée !

Au départ, j'ai ouvert cette bouteille de Carignan blanc Sous la montagne pour savoir comment était ce 2017 par rapport au 2016, car je prévoyais d'en mettre dans des box(es). Dès que j'ai eu le nez au-dessus du verre, j'ai pressenti une (inattendue) pépite : c'était foisonnant, légèrement décadent, le temps ayant commencé à  faire son oeuvre. La bouche m'a confirmé mes impressions : y a du vin, comme on dit. Par contre, c'est maintenant qu'il faut le boire, car je ne pense pas qu'il sera meilleur qu'aujourd'hui. Il est juste à point. 

Je vous laisse découvrir son prix sur le site. On peut dire que c'est cadeau au vu de ce qu'il y a dans le verre. 

La robe est or pâle, brillante, très légèrement frizzante

Le nez est profond, complexe, sur le citron confit, l'ananas, la truffe, le silex frappé... 

La bouche est élancée, tonique, étirée par une fine acidité traçant, tout en déployant une matière ronde, mûre, étonnamment aérienne, au toucher doux, caressant, hérissée de micro-bulles finement crépitantes qui apportent de la fraîcheur. 

La finale poursuit la dynamique, mais affiche une plus grande concentration – une sévosité oserai-je dire – et une amertume plus marquée – on croque dans l'écorce de citron –  avec une persistance sur des notes salines, marines et épicées (poivre timut). 

vendredi 2 avril 2021

Modeste est génial !

Bon, je le dis de suite : génial est un adjectif un brin superlatif pour qualifier cette cuvée signée Hervé Bizeul. Mais pour une fois que j'avais l'occasion de rendre hommage à l'œuvre de Daniel Mermet, je n'ai pas résisté. Modeste, donc, est né des surplus de jus des cuves trop pleines :  lorsque le niveau augmente avec la fermentation, il y a un risque de débordement. Les peaux ayant à peine eu le temps de macérer, les jus sont très clairs. Bon, ça, c'était le concept de départ décrit ICI par le vigneron. M'est avis qu'étant donné le succès de cette modeste cuvée, les surplus de cuves n'étaient pas suffisant. En tout cas, pas seulement ceux de la cave d'Hervé. Quelque part, on s'en fiche : le principal, c'est que ce soit bon. Et là dessus, le contrat est plus que rempli À part Grenadines de Carrel qui s'en est peut-être bien inspiré, il est rare d'avoir un vin du Roussillon aussi fin, gourmand et digeste. Et abordable pour ne rien gâcher (9.90 €). 

La robe est rubis bien translucide. 

Le nez est fin, sur la merise, la fraise confite, le laurier, le pot-pourri floral sans arôme de synthèse, et une élégante touche  fumée.  

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière très fine, ciselée, aérienne, évoquant la cerise mûre saupoudrée de cacao et d'une pincée de cannelle. Le tout délivrant une belle fraîcheur et un sentiment de pureté, de zénitude. 

La finale est délicatement mordante, sur la griotte finement acidulée, suivi d'un retour sur la cerise cacaotée et d'une grosse pincée d'épices.