mercredi 27 décembre 2023

Finot au plus haut !

Nous avons reçu la semaine dernière les nouveaux millésimes de certaines cuvées de Thomas Finot. Et comme je suis quelqu'un de consciencieux, j'en ai dégusté une majeure partie. Hormis le Pinot noir que je préférais l'année dernière,  les autres cuvées sont vraiment enthousiasmantes : je ne pense pas m'être jamais autant régalé avec les vins du domaine. 


La robe est d'un or intense. 

Le nez est fin et bien mûr, sur les fruits blancs rôtis et la pêche de vigne. 

La bouche est vive, élancée, tendue par une fine acidité laser, tout en déployant une matière ronde, moelleuse, au gras subtil, réussissant à concilier  fraîcheur aromatique et grande maturité. Le tout est souligné par un subtil perlant. 

La finale prolonge la tension de la bouche avec encore plus de peps et de fraîcheur, auxquels s'ajoutent de nobles amers, sur des notes d'abricot, de pêche de vigne et de brioche toastée. Superbe vin ! 

La Verdesse est un cépage d'avenir, arrivant à offrir une grande acidité même lorsque le cépage est bien mûr (sans monter dans les tours en alcool). 


La robe est grenat sombre. 

Le nez est fin, profond, sur la cerise mûre, la terre humide  et le noyau. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, avec une matière charnue / veloutée au fruit aussi mûr que croquant. 

La finale offre une mâche gourmande, fraîche et fruitée, sur la cerise noire, la prunelle, le petrichor et les épices. 

C'est très bon, bien équilibré. Mais vu que j'avais adoré le 2021, je suis un peu déçu . 



La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, classieux, sur la cerise noire confite, et des notes résino-balsamiques vous emmenant direct en Toscane. 

La bouche est ample, aérienne,  avec une matière très fine, délicate, qui vous caresse tout le palais, mais c'est la fraîcheur et la pureté du fruit qui impressionnent le plus. C'est absolument bluffant, tout en étant d'une évidente simplicité. 

La finale réussit non seulement à ne pas rompre la magie, mais à la sublimer encore plus, en y a ajoutant un surcroît de fraîcheur et de profondeur, sur la cerise, le cacao, la baie de genièvre et le poivre cubèbe.  

Un superbe vin, là encore, et un cépage à suivre dans les années qui viennent



La robe est pourpre translucide. 

Le nez est fin, complexe, sur la quetsche confite, la framboise, la violette, et plein, plein de belles choses. 

La bouche est un souffle frais et fruité qui vous immerge, d'une douceur de texture dont sont faits les rêves. 

La finale est plus terrienne, offrant une texture poudreuse délicate, avec un fruit encore plus pur qui prend une expansion incroyable, et vous laisse pantois mais heureux.  

Je suis totalement conscient du caractère "fumeux" de mon commentaire, mais j'ai beau avoir tourné plus de 7 fois le vin dans ma bouche, je n'ai pas trouvé d'autres mots pour exprimer ce que je ressens. Ce qui me rassure un peu, c'est qu'un ami l'a goûté ensuite après moi, et a trouvé que ce que j'avais écrit était raccord avec ce qu'il ressentait de son côté. A vous de tester à votre tour !

vendredi 22 décembre 2023

La Grapp'A : un p'tit nouveau dans le Jura !

 

Le vignoble jurassien est en pleine effervescence. À moins d'être du cru, il est difficile de pouvoir repérer toutes les jeunes pousses qui apparaissent ici et là. Pour La Grapp'A, c'est  Jean-François Ganevat himself qui nous a conseillé d'aller les voir. Il faut dire que c'est lui qui les a aidés à se lancer en leur trouvant les vignes et en leur donnant ses conseils. Cela explique certainement que pour des débutants, Aurélie Parla et Julien Maublanc se débrouillent sacrément bien ! 

Pour l'instant, ils cultivent 5 ha près d'Arbois. Ils cherchent encore quelques vignes supplémentaires, mais ne souhaitent pas aller au-delà des 10 ha. 

Nous sommes clairement sur un style nature, mais du propre, au nez comme en bouche. Il y a pas mal de gaz dans toutes les cuvées, mais je ne le trouve dérangeant, car les rouges ne sont pas du tout tanniques. Il n'y a donc pas ce durcissement gênant. Je dirais qu'au contraire, le gaz carbonique apporte un supplément de fraîcheur et de tension, mais aussi du relief, comme il  le fait avec vin effervescent. C'est pour cela que dans mes commentaires, j'ai tenu compte de ce perlant présent à l'ouverture. Mais vous êtes libres de l'enlever avec un carafage énergique (secouer la bouteille ne va pas suffire). Vous découvrirez alors des vins très différents. 


Je le fais rarement, mais un préambule me paraît nécessaire. Comme vous le savez sûrement, 2021 a été une année catastrophique dans le Jura. Fin avril, une majeure partie des vignes a été touchée par le gel. Les raisins de ce vin proviennent donc d'Ardèche et ont été vinifiés / élevés dans le Jura. C'est dans ce genre de cas que l'on se rend compte que le chai et le matériel vinaire ont une importance primordiale. Car difficile de croire que ce vin n'est pas jurassien !

La robe est or clair, légèrement trouble. 

Le nez est étonnamment jurassien, sur le sésame grillé, le pétard et la tourbe. 

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité renforcée par une léger perlant, tout en offrant une matière fraîche, moelleuse, enrobante, au fruit gourmand subtilement fumé / grillé. L'équilibre est superbe. 

La très belle finale ne gâte rien, avec encore plus de fraîcheur et de tension et une grande persistance sur le sésame grillé, le pralin et la tourbe fumée. 


Vinif grappes entières - macération de 4 jours

La robe légèrement trouble évoque le pétale de rose. 

Le nez est discret, légèrement réduit, laissant s'échapper un peu de griotte et des notes grillées / fumées. 

La bouche est ronde, ample, pétante de fraîcheur grâce à des micro-bulles crépitantes, avec une matière diaphane à la pureté cristalline, et un fruit subliminal hybridé avec une rose. 

La finale est franche, nette, délicieusement mordante, sur le yaourt à la cerise et la rosé fanée, avec une touche subtilement fumée. 



Vinif en grappes entières. Macération un peu plus longue...

La robe est entre le tuilé et vermillon. 

Le nez est fin, léger, sur la cerise, la rafle, la pivoine et le poivre fumé. 

La bouche est sphérique, très ample, aérienne, déployant une matière quasi impalpable, au fruit frais d'une grande pureté / précision. C'est laser, comme ils diraient à Top Chef, avec une subtile touche de rose fanée. Le tout est souligné par un léger perlant, pas désagréable du tout. 

La finale est traçante, d'une grande fraîcheur, avec une touche d'écorce d'orange classieuse qui s'ajoute à la cerise et au poivre fumé. 



Vinif en grappes entières.

La robe est entre l'orange et la peau de pêche. 

Le nez est fin, sur des notes fermentaires, épicées et fumées. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une fine acidité qui happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher, et une matière aérienne, enveloppante, parsemée de milliers de bulles titillant la langue et le palais. Le tout est superbement équilibré, avec une aromatique sobre évoquant la bière blanche aux agrumes complétée par des des notes fumées et florales. 

La finale est intense, explosive, avec une fraicheur accrue et des bulles plus invasives – mais on en redemande – sur l'écorce d'orange, le thé earl grey et des notes fumées / épicées.

mardi 19 décembre 2023

Vins en vrac


Je n'ai pas trop le temps de faire des articles sur un vin en particulier. Mais quotidiennement, je déguste les nouveaux entrants et certains nouveaux millésimes de "classiques" du site. Voilà donc une sorte de best-of de vins goûtés récemment...





Sans sulfites ajoutés

La robe est dorée, tirant sur l'or rose. 

Le nez est expressif, sur la pomme tapée, le coing et le massepain. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière plutôt dense, charnue, dominée par la gelée de coing complétée par les épices. L'acidité est assurée par un fin trait de gaz carbonique complété par une bonne fraîcheur aromatique (citron confit, écorce d'orange). 

La finale est intense et concentrée, avec un joli Triple A : Acidité et Astringence du citron et Amertume de l'écorce de pomelo et une pointe de quinquina. 


La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, frais, sur le cassis, le poivre cubèbe et le menthol, avec une (très) légère touche animale. 

La bouche est ronde, fraîche, enrobante, déployant une matière très finement veloutée et offrant un fruit éclatant tonifié par une subtile acidité volatile. 

La finale gagne en concentration sans présenter la moindre dureté, avec une tension qui monte crescendo sur le cassis et le menthol. Réjouissant !



Vermentino, Roussanne et Grenache gris

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, mûr, sur les fruits blancs rôtis au beurre, le citron confit, et de légères notes grillées. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, alliant une matière étonnamment dense, pulpeuse, finement astringente, à une belle fraîcheur diffuse renforcée par un fin perlant. L'aromatique est conforme au nez, avec un grillé un peu plus marqué. 

La finale gagne en concentration, avec une mâche citronnée contrebalancée par une matière séveuse / suave bien marquée par des notes boisées.



Chardonnay très peu sulfité

La robe brillante est d'un or intense.  

Le nez est expressif, sur les fruits blancs rôtis au beurre, l'ananas et la viennoiserie chaude. 

Dès l'attaque, la bouche vous happe par sa fraîcheur et sa tension, avant de déployer une matière mûre, finement astringente,  tonifiée et équilibrée par un fin perlant et une noble amertume. 

La finale prolonge la tension de la bouche, avec une fraîcheur et une amertume accrues, sur la poire séchée, l'écorce d'agrume et le quinquina. 



100 % Grenache noir sur schistes

La robe est grenat translucide aux reflets tuilés. 

Le nez est fin, complexe, sur les fruits confits, l'écorce d'orange séchée, le moka et le vieux foudre (dans l'idée des vins italiens traditionnels), avec une subtil pointe de volatile qui rafraîchit l'ensemble. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière plutôt fine et aérienne au départ, mais gagnant rapidement en densité et en tanins sans devenir dure. C'est vraiment l'aromatique aussi complexe qu'au nez qui fait le charme de ce vin,  avec ce mix de fruits rouges et noirs confits, de notes grillées / fumées, d'agrumes et d'épices. 

La finale prolonge la bouche sans même que l'on s'en rende compte si ce n'est une mâche plus ferme qui apparaît dans un second temps, mêlant l'orange au moka et au chocolat noir, avec une persistance sur l'orangette.  



100 % Gamay

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin, profond, sur la cerise confite, le pot-pourri floral, la violette et une pointe fumée. 

La bouche est ronde, très ample, aérienne, déroulant une matière soyeuse, élégante, tout en ayant du fond et de présence. Le fruit est pur, expressif, très griotte, avec cette subtile patine – ronce, rafle mûre –  qui pourrait laisser croire que le vin a plus de bouteille. 

La finale réussit non seulement à prolonger cet état de grâce, mais à le rendre encore plus beau, mêlant un délicat mordant à un voile de gras qui se dépose tout en douceur sur la langue, avec un retour des notes florales  et fumée qui persistent longuement. Superbe !



Très peu d'extraction - 10 % Alc.Vol.

La  robe très clair est entre le vermillon et le tuilé, faisant penser à un poulsard à l'ancienne. 

Le nez frais et expressif  est dominé par le cerise et le noyau, avec une touche d'écorce d'orange séchée. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière souple, finement pulpeuse, gagnant progressivement en densité. 

La finale est plus ferme, tout  en gardant un côté frais et acidulé et une grande digestibilité, mêlant la griotte à l'orange amère. 



Vignes hors appellation Sancerre

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin sur le cassis végétal et la pulpe de citron.

La bouche  est fine, élancée, avec une matière pure, cristalline, éclatante de fraîcheur. 

La finale est encore plus fraîche et tonique, avec le retour du cassis et du citron. 



Syrah (70%) et Grenache (30%)

La robe est grenat très sombre, presque opaque. 

Le nez est fin, profond, sur les fruits noirs confits et des notes balsamiques / épicées.  

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière veloutée à la limite du voluptueux; sur une aromatique décadente reprenant celle du nez en plus exacerbée / baroque et balsamique. Cette sensation de richesse est contrebalancée par des notes de menthol et d'eucalyptus. 

On retrouve cette dualité dans une finale intense et tannique : fruits ultra-confits d'un côté, fraîcheur dinguissime et balsamique de l'autre. Vin hors-normes. 



La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, gourmand, sur la pomme, la poire et la pêche blanche. 

La bouche est ronde, ample, déployant une matière pulpeuse / friande à la fraîcheur éclatante, vous dévalant dans le gosier avec une facilité déconcertante. Aromatiquement, la pomme fraîche domine, soulignée par un fin trait citronné. 

La finale offre une mâche savoureuse et encore plus fraîche, avec toujours ce mix pomme / citron, ce dernier finissant par remporter la partie. 



Grenache, Syrah et Carignan 

La robe est grenat sombre

Le nez est fin, plutôt discret, avec une pointe (positive) de volatile qui chatouille les narines et apporte de la fraîcheur, du bonbon acidulé et des petits fruits rouges. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, déployant une matière aérienne, enveloppante, gagnant progressivement en densité et en profondeur, avec un très beau fruit, pur et frais. Le tout est souligné par un très léger perlant, pas du tout dérangeant. 

La finale est tonique, délicieusement accrocheuse, avec encore plus éclatant, griotte en tête, complété par des épices douces. Vraiment très bon !



La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, frais, profond, sur le zeste de citron, la pomme mûre légèrement beurrée et la craie humide. 

La bouche est vive, tendue par une acidité arachnéenne traçante, tout en déployant une matière à la fois dense et aérienne, fraîche et mûre, fruitée et (profondément) minérale, avec un équilibre superlatif où tout est parfaitement en place, y compris le filet de gaz qui titille la langue. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche en accentuant la fraîcheur, l'amertume.et l'astringence, avec l'impression de mordre dans un citron, persistant longuement sur des notes crayeuses, salines ... et citronnées. Futur grand vin !


La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est très fin, profond, sur le coing confit et la mirabelle, avec une touche d'agrume. . 

La bouche est élancée, étirée par une acidité arachnéenne, tout en déployant une matière douce, aérienne, qui tapisse tout le palais. Aromatiquement, il y a un contraste entre des notes mûres confites et une grande sensation de fraîcheur. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche sans le moindre à-coup, avec une persistance sur la gelée de coing et les épices. 




Braucol, Duras, Syrah et Cabernet Sauvignon

La robe est pourpre sombre peu translucide. 

Le nez est vif, sur les fruits noirs sauvages, le poivre et les épices,  rafraîchi par une pointe de volatile.

La bouche est longiligne, avec une fraîcheur pétulante à l'attaque, avant d'offrir une matière dense, veloutée, au fruit sombre mais éclatant, le tout souligné et tonifié  par un filet de gaz carbonique. 

La finale est concentrée, énergique, avec des tanins très Sud-Ouest qui réclament le confit de canard. En même temps, c'est d'une fraîcheur de dingue, diaboliquement fruité. C'est BON, quoi



70 % Duras,  30 % Syrah 

Le nez est discret, un peu réduit, laissant s'échapper quelques notes fruitées et épicées. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière douce, caressante, qui vous nappe tout le palais, et un fil invisible qui vous étire tout cela avec une grâce incroyable. La combinaison des deux est magique, mettant en avant un fruit d'une grande pureté. 

La finale réussit à prolonger le miracle, se contentant d'ajouter des tanins un peu plus denses, mais offrant la séduction d'un latin lover avec sa barbe de deux jours, avec un fruit des plus ténébreux. Irrésistible.



Assemblage cabernet franc et malbec issus de sélection massale ​

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est discret sur les fruits noirs bien mûrs, les épices et une pointe de menthol. 

La bouche est très ample dès l'attaque, tapissant le palais d'une matière dense et veloutée d'une grande fraîcheur aromatique, avec un fruit d'une pureté impressionnante. 

La finale prolonge les sensations de la bouche avec encore plus de fruit et de fraîcheur, soulignée par une belle mâche crayeuse sur le cassis, la mûre et le menthol. Très beau vin !  

mercredi 6 décembre 2023

Pierre Ménard : quelques 2022



Nous avions mis un peu en avance en ligne les vins de Pierre Ménard. Mais en fait, nous ne les avons reçus qu'aujourd'hui. Je n'ai ouvert que les cuvées dont il nous reste pas mal de stock  Pour les autres, ça n'en vaut pas la peine (même si ça ne m'aurait pas déplu).  Même si le millésime est réputé "chaud", il y a de belles acidités dues à un blocage de maturité durant plusieurs semaines ... et qui s'est débloqué avec l'arrivée d'un peu de pluie. 



Laïka 2022 (17.90 €)

100 % Sauvignon sur schistes

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez fin et expressif "sauvignonne" un peu plus que d'habitude : pomelo, cassis subtilement végétal, mais aussi un léger ananas et même une fine pointe de rose. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière charnue – au toucher moelleux – .  rafraîchie et tonifiée par un trait de gaz carbonique. L'aromatique mêle les fruits blancs aux écorces d'agrumes.

La finale est droite, tendue, avec une matière plus concentrée et une amertume "cheninesque"  sur la bigarade et le quinquina. 




100 % Chenin sur schistes et spilite (roche volcanique)

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est discret mais bien mûr, sur les fruits blancs rôtis et des notes grillées /fumées. 

La bouche est élancée,  étirée par un fil invisible, offrant une matière fuselée à la fois dense et aérienne, marquée par les amers des agrumes et du bois torréfié. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche tout en gagnant en concentration, avec des amers encore plus intenses sur le pamplemousse brûlé.   


100 % Chenin sur schistes et phtanites

La robe est d'un or intense, brillante. 

Le nez est fin, profond, complexe, sur la crème catalane et l'ananas rôti. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant de dérouler une matière aussi ample que cristalline, très eau de roche, avec des amers sur le pomelo bien intégrés. 

Ces derniers s'intensifient dans une finale encore plus pure et fraîche, classieuse, à l'équilibre impressionnant. 


Orion Alpha 2022 (27.90 €)

100 % Cabernet-Franc sur argiles à quartz et schistes


La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est très Cab' sur le poivron rouge grillé, le cassis frais et des notes sanguines / ferreuses. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière d'une grande finesse à la fraîcheur communicative, et s'écoulant dans le palais avec une rare évidence : l'équilibre est PAR-FAIT. 

La finale gagne encore en fraîcheur et en pureté de fruit, sur un cassis élégant et un retour des notes ferreuses /sanguines, complétées par le poivre noir. 



lundi 27 novembre 2023

J'ai changé de Point de vue

 

Je me suis aperçu que le Point de vue de Jeff Carrel avait changé de millésime, passant sans transition de 2017 à 2019 (il y a peut-être un 2018, mais je devais être en hibernation à ce moment-là). Entre les deux,  un changement radical : l'assemblage passe de  50% Carignan, 30% Syrah et 20% Grenache à  40% Cinsault / 30% Syrah / 20% Carignan / 10% Grenache. Il y a forcément un impact. Et comme je suis un Cinsophile, je me dois de goûter cette nouvelle version. 

Eh bien, c'est une révolution de palais : alors que l'ancienne ne m'emballait pas plus que ça, celle-ci a un charme et une originalité assez incroyables, ne ressemblant à aucun vin que je connaisse  Et un peu comme Gazouillis rouge à l'assemblage encore plus improbable (40% Cabernet Sauvignon / 25% Syrah / 25% Mourvèdre / 10% Cabernet Franc), c'est un vin qui peut tout autant plaire à l'amateur pointu qu'à MMme Toulemonde à condition d'être un minimum aware*

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, aérien, complexe, sur la liqueur de cerise, la tarte aux prunes,  le cassis et la violette. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière veloutée aux accents séveux et sensuels, avec un fruité / floral langoureux et baroque. 

La finale gagne en concentration et en "sévosité" mêlant la liqueur de cerise à des notes résino-balsamiques et se prolongeant sur des notes crayeuses, épicées et florales.  

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* aware: ouvert d'esprit

vendredi 17 novembre 2023

A la découverte des vins géorgiens


Tel est le titre de l'ouvrage de Christophe Lavelle, scientifique touche à tout que certains auront probablement déjà entendu sur France Inter et d'autres médias. Il travaille beaucoup sur l'alimentation, y incluant parfois le vin.  Les hasards de la vie lui ont fait découvrir la Géorgie qui est devenue depuis sa deuxième patrie où il retourne régulièrement. 

Il n'est donc pas surprenant qu'il ait écrit ce livre sur les vins géorgiens, d'autant que pour l'instant, l'offre est encore assez pauvre, hormis cette somme qu'est "Au pays de la vigne et du vin, la Géorgie".  de Pascal Reigniez dont j'avais parlé ICI

L'ambition de Christophe Lavelle est beaucoup plus modeste. Son livre de 172 pages va droit aux faits et aux chiffres, et se veut avant tout pratique, listant les principaux cépages et leurs caractéristiques, les différentes appellations, les lieux à visiter en Géorgie (touristiques, restaurants, cavistes, producteurs),  mais aussi les vignerons français qui travaillent avec des  kvevris géorgiennes. 

Il évoque aussi les vinifications, aussi bien les traditionnelles que les modernes, soulignant bien que les premières sont beaucoup plus rares que les secondes. C'est un peu comme en France : on parle beaucoup des vins nature, mais leur production est en réalité plutôt marginale dans le volume global de vins.  

Il est bien sûr aussi question de gastronomie, centrale en Géorgie, de l'organisation et de l'ambiance des repas, et du peu d'importance des accords mets/vins (je confirme !). Mais aussi des autres alcools produits là-bas, dont la fameuse chacha que l'on peut boire à toute heure. 

Et pour finir, il liste les livres à lire, les films à voir et les revendeurs de vins géorgiens en France. 

Bref, c'est sûr qu'une fois que vous aurez lu tout ça, vous en saurez nettement plus qu'avant sur les vins géorgiens, même s'il reste le plus important à faire : les goûter ! 

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A la découverte des vins géorgiens, éditions Apogée 

172 pages - 12 €

jeudi 16 novembre 2023

Classique ou glougou ?

Depuis l'autre jour, l'offre en 2023 s'est élargie. Le Beaujolais nouveau de Fred Aublanc  rentre officiellement aujourd'hui dans la danse. Et ce matin,  nous avons reçu le primeur des Chemins d'Arkoze .En terme stylistique, on est vraiment à l'opposé. D'où cette idée de parler des deux aujourd'hui. 

Comme j'ai un palais très éclectique, les deux me plaisent bien, mais il est probable que d'aucuns préfèreront nettement le Beaujolais, alors que d'autres ne jureront que par le vin d'Auvergne. 



La robe est grenat translucide aux reflets violacés. 

Le nez est très expressif, sur le noyau de cerise, le bonbon acidulé, le coulis de mûre et une touche de rafle. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière dense et douce, caressante, offrant un fruit frais et gourmand légèrement épicé. 

La finale est fraîche, tonique, encore plus gourmande que la bouche, sur la cerise, le noyau et les épices. 




La robe légèrement trouble est entre le grenat et le pourpre. 

Le nez  fait très "brut de cuve" dans le  bon sens, avec ce mix de fruits bruts et de notes fermentaires. 

La bouche confirme cette impression, avec une matière juteuse / pulpeuse pétante de fruit et de fraîcheur, et un gaz carbonique qui fait frétiller les papilles. 

La finale offre une mâche gourmande encore plus fruitée et expressive donnant méchamment envie de se resservir.  Glougloutissime ! 

mardi 14 novembre 2023

Saumur Champigny 2022, premier round


Après un millésime 2021 atypique qui ne fait pas l'unanimité, j'étais curieux de voir ce que pouvait donner 2022 chez deux très bons producteurs de Saumur-Champigny. Je ne vous ai pas pris le haut du panier car l'expérience reviendrait cher, mais au contraire les deux cuvées "de base" qui n'ont vu que de la cuve. Ce qu'elles ont en commun, c'est un fruit bien mûr sans la moindre trace variétale, mais aussi une bonne fraîcheur. Et le même degré alcoolique (13.5 %). Pour le reste, ça diverge pas mal. Chacune trouvera ses amateurs, je pense. 


La robe est grenat sombre peu translucide aux reflets violacés. 

Le nez est discret sur le coulis de fruits noirs, le poivre et une touche cendrée. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, déployant une matière dense et veloutée au fruit bien mûr, tout en offrant une belle fraîcheur aromatique. 

Celle-ci s'accentue encore plus dans une finale tonique, vivifiante au fruit explosif, prolongée par une belle mâche savoureuse, donnant un sacré goût de revienzy...  


La robe est rubis sombre translucide. 

Le nez est fin, sur la framboise confite, le poivre blanc et la réglisse. 

La bouche est ronde, très ample, aérienne, avec une matière soyeuse gagnant progressivement en densité jusqu'à devenir charnue / veloutée. 

L'ensemble offre un fruit d'une fraîcheur éclatante présent dès l'attaque et toujours présent en finale, même si un contrepoint plus mûr – et plus minéral / épicé – monte crescendo et finit par l'emporter. 

jeudi 9 novembre 2023

Les premiers 2023 arrivent !

Certains 2023 ne sont pas soumis à la règle du 3ème jeudi de novembre. Ils sont donc d'ores et déjà disponibles. Au vu de l'été que nous avons eu, on aurait pu craindre des maturités et des degrés élevés. Eh bien, pas du tout. Ces 4 cuvées sont entre 10.5 et 13 % d'alcool, avec un fruit franchement gourmand. Ce qui ne veut pas dire que tous les 2023 seront comme cela, hein ! 


100 % Grolleau gris en pressurage direct - 12 % Alc. 

La robe est or gris, avec des reflets argentés. 

Le nez est expressif, sur la pomme chaude beurrée, les fleurs blanches et une touche de framboise. 

La bouche est ronde, friande, sphérique, avec une matière aussi aérienne que pulpeuse, éclatante  de fraîcheur grâce un très fin perlant, vous faisant frétiller les papilles de bonheur. 

La finale gagne en peps et en concentration sans perdre en gourmandise; sur les fruits blancs et la noisette fraîche, et une petite touche citronnée pour rafraîchir tout ça.  On n''est pas sur un vin compliqué, mais que c'est boooon !




Grolleau noir en macération carbonique - 10.5 % Alc.Vol.

La robe est rubis translucide. 

Le nez est fin, délicat, mêlant les notes florales à la cerise fraîche et à une pincée d'épices.

 La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec un fruit pur d'une intensité réjouissante. 

La finale a juste ce qu'il faut de mordant pour rendre le vin encore plus addictif, avec un fruit et une fraîcheur qui montent encore d'un cran, sur la cerise, la pivoine et le poivre. Du régal à l'état pur ! 




Cinsault et Syrah, - 13.% Alc.Vol.

La robe est grenat / pourpre très translucide. 

Le nez est gourmand sur le bonbon Kréma® au cassis, avec une pointe d'épices. 

La bouche est ronde, souple, fruitée, avec un perlant bien prononcé qui apporte de la fraicheur et de la tonicité. 

La finale est plus concentrée, avec toujours autant de perlant et un côté acidulé très sympa.  

Les allergiques au gaz devront carafer et agiter énergiquement. Ou boire autre chose



Syrah et Braucol - 12 % Alc.Vol.

La robe claire est entre le vermillon et le grenat. 

Le nez expressif évoque de suite la macération carbonique, avec le côté bonbon anglais, banane et notes fermentaires. 

La bouche est ronde, souple, pétante de fruits, avec des tanins soyeux, glissants, et une belle fraîcheur. 

La finale présente une fine mâche savoureuse, encore plus fruitée et fraîche que la bouche, sur les petits fruits noirs et le bonbon. 

A noter un peu de "souris" en rétro-olfaction, ce qui peut être intéressant pour savoir à quoi ça ressemble ... si vous y êtes sensibles (ça dépend de votre salive). 






 

lundi 23 octobre 2023

Coup double du Cèdre

 

Nous venons de recevoir l'Improbable 2022 du Cèdre, un vin que j'avais beaucoup aimé l'année dernière. Mais il n'arrive pas tout seul. Le domaine cadurcien sort une nouvelle cuvée de blanc,  les Grèzes, à l'assemblage très bordelais (Sauvignon, Sémillon, Muscadelle) ...mais ne ressemblant pas du tout à un Bordeaux. L'Improbable est plutôt moins improbable que l'année dernière, avec une aromatique moins clivante et une bouche plus séductrice. Je pense qu'il peut faire un malheur, car c'est le vin parfait pour les dégustateurs au palais délicat (et nous sommes de plus en plus nombreux !). Quant au Grèzes, il possède une vraie personnalité, et montre que Cahors est AUSSI une terre à vins blancs.


IGP Du Lot Les Grèzes 2022 (13.90 €)

50% sauvignon blanc, 40% sémillon, 10%

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, sur la pomme chaude, la noisette fraîche, le cédrat, avec une pointe beurrée / fumée. 

a bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant de prendre de suite une grande ampleur, déployant une matière pulpeuse, charnue, au fruit croquant souligné par un léger perlant. 

La finale offre une mâche crayeuse à souhait, sur la pomme verte et le pomelo, avec une persistance sur des notes salines et épicées. 



100 % Malbec (saignée + pressée directe)

 La robe claire est entre le vermillon et le grenat. 

Le nez  est fin, frais, sur les petits fruits rouges avec une pointe (subtile) de volatile. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, avec une matière d'une finesse irréelle, caressante, sensuelle, au fruit frais (griotte) finement acidulé et épicé. 

La finale est tonique, délicieusement mordante, avec un fruit plus frais et expressif et une touche d'orange sanguine et d'épices.  

vendredi 13 octobre 2023

Martin franchit un Cap !


Désolé pour ce silence assez long, mais je fus bien occupé par la récente "foire aux vins", et j'avoue que même si j'ai dégusté pas mal de vins ces derniers temps, rien ne m'avait vraiment emballé. Jusqu'à ce que je goûte le nouvel arrivage du domaine Capmartin. Tout m'a beaucoup plu, au point d'avouer qu'il est difficile de nommer ses coups de coeur. C'est comme les enfants : on les aime tous, sans discrimination. 



80 % Petit Manseng, 10% Arrufiac, 10 % Gros Manseng

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est fin, complexe, sur les fruits exotiques, les embruns marins, l'écorce d'agrume et une touche de fumée. 

La bouche éclate de fraîcheur, offrant une matière pure, ciselée, tranchante comme un sabre japonais, avec ce qu'il faut de fruit de passion et d'ananas pour ne pas rendre le vin trop ennuyeux. 

La finale fraîche et nette poursuit la tension de la bouche, se contentant d'y ajouter de nobles amers (bigarade, quinquina), avec une persistance sur l'ananas rôti et une touche fumée / épicée. 


Lou Piaf 2022 (9.90 €)

Ugni blanc, Colombard et Petit Manseng

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est expressif, sur l'ananas mûr, la mangue rôtie et les épices. 

La bouche est vive, élancée, portée par une fraîcheur éclatante, tout en offrant une matière mûre, au toucher presque moelleux, et à l'aromatique très exotique. 

La finale prolonge la tension de la bouche, soulignée par des amers plus marqués (écorce de d'agrume), alliant l'ananas frais au fruit de la passion qui persistent assez longuement.


Cosmique 2022 (10.50 €)

50% Viognier, 25% Chardonnay, 25% Sauvignon Gris

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin et expressif, sur les fruits jaunes, la violette et le chèvrefeuille, avec une pointe d'épices. 

La bouche vous assaille de fraîcheur dès l'attaque par la présence d'un perlant tonique avant d'offrir une matière ample et aérienne, enrobante, à l'aromatique plutôt austère – mais c'est très bien ainsi – dominée par l'agrume et le "caillouteux". 

Le tout est étiré par ce fil traçant de gaz carbonique qui se prolonge dans une finale  explosive encore plus  fraîche que la bouche, avec des amers jouissifs qui donnent envie d'y revenir sans cesse (avec modération). 


Pimpant 2022 (10.50 €)

Syrah, Merlot, Malbec

La robe est grenat sombre mais bien translucide. 

Le nez est fin et séducteur sur les fruits rouges confits et le pot-pourri floral. 

La bouche est ronde et fraîche, avec un perlant bien marqué qui apporte de la vivacité,  et une matière souple, fruitée, gourmande, soulignée par des notes florales et épicées. 

La finale dévoile une accroche canaille (due au gaz), avec un fruit encore plus expressif d'une grande fraîcheur, malgré les notes confites. 




La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est plutôt discret, sur les fruits noirs confits et les épices douces. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière finement veloutée / juteuse  au fruit impactant qui vous en met plein les papilles – sans ostentation.  C'est à la fois hyper gourmand et sobre / classieux – faut goûter pour comprendre. 

La finale savoureuse, alliant un fruit communicatif à des notes minérales saisissantes, conclut tout cela en beauté. The wine to drink




La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez évoque le yaourt à la myrtille avec une touche d'épices. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière pulpeuse dense – mais gourmande et facile – et une fraîcheur très 2021 qui ne peut laisser indifférent. 

La finale offre une mâche typique du Tannat, mais totalement transcendée par la pureté vibrante du fruit débarrassé du soufre. C'est magique, et surtout méchamment gourmand et irrésistible.