lundi 31 mai 2021

Combat de poules...

Les rouges de 2020 m'ayant réjoui jusqu'à présent, j'espérais bien que ceux de la Pépière ne dérogent pas à la règle. Je ne vais pas vous faire languir : OUI, ils sont au niveau attendu, voire même un peu plus que ça Par rapport à l'année dernière, il y a nettement moins d'alcool et beaucoup plus de finesse. Et surtout du fruit à foison. On se régale ! 

À noter qu'il y a 20 % de Merlot dans la cuvée Côt. En fait,  on en trouvait dans les deux  Pépie les années précédentes,  mais comme il représentait moins de 15 % de l'assemblage, il n'était pas obligatoire de le signaler sur l'étiquette (règle des 85/15). 


Pépie Cabernet Franc 2020 (7.90 €)

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est frais, sur le cassis (fruit et bourgeon), le poivron grillé et le poivre. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, avec une matière très fine, soyeuse qui vous caresse la palais, accompagnée d'un léger gaz vous titillant les papilles. 

La finale est tonique, finement tannique, sur un cassis éclatant et des notes de violette et de poivre. Délicieux !

Pépie Côt Merlot 2020 (8.90 €)

La robe est grenat très sombre, peu translucide. 

Le nez est fin, sur le coulis de fruits noirs et les épices. 

La bouche est ronde, pulpeuse, d'une insolente gourmandise, avec ce coulis de fruit qui revient, accompagné de notes mentholées – et de cassis – qui apportent de la fraîcheur. 

La finale délivre une mâche encore plus gourmande, sur les fruits noirs, le poivre et le menthol. Jouissif !

mardi 25 mai 2021

Hommage à Claude Carayol (domaine de Cabrol)

Nous avons appris hier la mort de Claude Carayol qui dirigeait depuis 1989 le domaine de Cabrol à Cabardès.  Nous ne pouvions que rendre hommage à l'un des grands promoteurs de cette appellation pas comme les autres qui ose marier les cépages "océaniques" et méditerranéens. Cela donne des vins d'une grande complexité, ne ressemblant à nul autre. 

J'ai fait le choix de présenter la cuvée Réquieu qui me semblait adaptée à l'événement. Nous l'avons reçue il y a quelques jours en échantillon, accompagnant le nouveau millésime de Vent d'Est. Elle est issue des jeunes vignes, et ne doit pas voir le bois (en tout cas, je le subodore). Cela le rend de suite accessible, et c'est diablement bon. Dès notre prochaine commande au domaine, nous en achèterons !


Requieu 2018 (pas encore en vente à Vins étonnants)

Cabernet-sauvignon, grenache et syrah

La robe est pourpre très sombre, presque opaque. 

Le nez est intense, complexe et  profond, sur le cassis, le cèdre, la violette, le lard fumé et poivré, le graphite, les épices... 

La bouche est ronde, ample, très fraîche, déployant une matière (plutôt) dense, veloutée qui vous nappe tout le palais. Le cassis est éclatant, vibrant, souligné par le poivre légèrement fumé. Il apporte une tension inattendue... 

... qui se poursuit en finale, avec une accentuation de la fraîcheur et de la densité, et un côté plus séveux et balsamique contrebalancé par le menthol et l'eucalyptus. C'est absolument excellent, et je regrette que son créateur n'ait pas pu avoir mon retour enthousiaste. 

Vent d'Est 2018 (14.90 €)

Syrah 60% et cabernet-franc 40%

La robe est pourpre très très sombre, carrément opaque. 

Le nez est discret mais captivant, sur la violette, l'encre, le coulis de mûre, le poivre et le menthol.

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, avec une matière pulpeuse d'une impressionnante densité qui vous submerge et vous ravit. Si l'on sent une belle maturité, elle est parfaitement équilibrée par une grande fraîcheur aromatique (cassis, menthol, poivre cubèbe)

Cette dernière s'amplifie encore en finale, avec une fougue irrésistible, rendant la mâche tannique totalement insignifiante. Vous vous prenez un vent d'est force 10 dans la g...  !

vendredi 21 mai 2021

Notios blanc : avec ou san ... torin ?

Jusqu'à ce nouveau millésime, cette cuvée Notios signée Gaia Wines était agréable, bien équilibrée, mais ne se différenciait pas vraiment de nombreux vins blancs secs français. Manquait un p'tit quelque chose... Ce dernier est arrivé directement de Santorin : l'assyrtiko, cépage-star de l'île qui gagne en popularité sur le continent. Il rentre désormais à hauteur de 20 % dans l'assemblage. Certains diront que c'est peu pour changer la donne. Ils ont tort. Il suffit de voir ce que peuvent apporter 5 % de petit verdot ou 15 % de mourvèdre dans un assemblage pour comprendre que cet apport modifie le vin en profondeur. Il a gagné en personnalité, en équilibre et en complexité, et pour le coup, ne ressemble à rien de connu – en tout cas, chez nous. 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est gourmand, sur le brugnon, l'abricot, la frangipane, une fine pointe de fumée et une sensation de fraîcheur aérienne. 

La bouche conjugue ampleur et allonge, avec une matière étonnamment dense, charnue, donnant l'impression de mordre dans une pêche blanche, et toujours cette sensation de fraîcheur, sans que l'acidité ne soit perceptible. C'est d'une gourmandise assez irrésistible !

La finale savoureuse gagne encore en charnu, avec une délicieuse astringence qui vous fait frétiller les papilles, et ces saveurs fraîches de pêche et de brugnon complétées par l'amande et le fenouil frôlant l'indécence. Bref, une tuerie !

jeudi 20 mai 2021

Vente privée - Espera et Herdade do Cebolal

Une nouvelle vente privée a démarré le 20 mai jusqu'à la fin de ce mois. Nous vous présentons 2 domaines portugais de la région de Lisbonne offrant des vins peu sulfités d'un excellent rapport qualité/prix et introuvables en France actuellement. Tous les détails en cliquant ICI après vous être identifié sur le site!

Barthassade : they're back !

Voilà le retour de trois cuvées du Clos de la Barthassade. L'année dernière, j'avais beaucoup apprécié leurs vins. J'avais donc hâte de découvrir ce que donnait ce(s) nouveau(x) millésime(s). Les deux premières cuvées de 2020; alors que la troisième est de 2019 – car l'élevage est plus long.  Je ne vais pas garder le suspense plus longtemps :  2020 est décidément une année pleine de charmes. Les vins se goûtent déjà très bien, même si je n'ai pas de doute qu'ils vont se bonifier dans les mois qui viennent, la mise étant encore récente. 


Pur C 2020 (12.50 €)

100% cinsault 

La robe translucide hésite entre le grenat et le rubis. 

Le nez pas très bavard laisse s'échapper de la griotte, de la framboise confite, quelques épices  et une petite pointe de menthol.

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, et déploie une matière très fine, aérienne, prenant progressivement de la densité pour aboutir à du velouté très légèrement accrocheur. Mais le plus marquant est le fraîcheur très expressive, incarnée par une cerise rouge d'une belle pureté. 

La finale est encore plus fraîche – et plus tonique – avec un trait acidulé sur la griotte. On a même une touche d'agrume avec l'orange sanguine, puis arrivent les épices, l'orangette (chocolat noir inclus) et la terre fraîchement retournée. 

Billes de Grenache  2020 (13.50 €)

100%  grenache noir

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, aérien, mais aussi complexe et  profond, sur la cerise fraîche et confite, la liqueur d'orange, le cacao, les épices douces, le cuir...

La bouche explose de fraîcheur dès l'attaque, avec une cerise un peu plus mûre que Pur C mais plus d'agrumes – l'impression de croquer dans un pomelo. La matière est finement veloutée, enrobante, avec un  léger picotement dû au gaz carbonique. Un secouage pas trop violent devrait y mettre fin, même si ce n'est pas désagréable. 

La finale est délicieusement mordante, avec ce mix cerise / agrume qui persiste, et puis arrive là aussi l'orangette qui persiste assez longuement. 

Les gravettes 2019 (18.00 €)

55% grenache, 30% cinsault, 15% syrah

La robe est grenat très sombre, limite opaque. 

Le nez est fin, frais, grâce à une volatile classieuse qui vous titille les narines. Elle est complétée par du coulis de fruits noirs et des notes résino-balsamiques. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière veloutée et aérienne qui vous nappe le moindre mm² de votre palais, et une grande fraîcheur aromatique qui tient lieu de colonne vertébrale. L'ensemble est déjà harmonieux, même s'il est à gager que ce sera encore meilleur d'ici quelque mois. 

La finale gagne en densité tout en restant sur l'élégance, associant les fruits noirs au cacao, rafraîchis par une pointe d'agrume, avec une belle persistance sur l'orange amère et la griotte chocolatée. 

mercredi 19 mai 2021

Crémant de Limoux Guilhem : une bulle très agréable !

Comme nous sommes très contents des vins du Château Guilhem situés en Côtes de Malepère, nous nous sommes laissés tenter par leur Crémant de Limoux. En recevant les bouteilles, nous nous sommes aperçus en regardant la contre-étiquette qu'il n'était pas produit au domaine. J'ai donc appelé le château pour avoir quelques explications : ils travaillent avec une propriété de Limoux – qui travaille sur sa reconversion en bio – car ils n'ont pas de parcelles sur l'appellation. Ils choisissent les parcelles dont sont issues les raisins (vendanges manuelles) et leur oenologue se rend sur place pour s'occuper de la vinification et de l'élevage. Ce n'est donc pas de l'achat de bouteilles sur lesquelles ils mettraient juste leur étiquette. Cette cuvée reflète bien leur goût et leur savoir-faire. 

L'assemblage est vraiment spécifique de Limoux. vous ne risquez pas de le trouver ailleurs. Jugez plutôt : 50 % Chardonnay, 30 % Chenin,15 % Pinot noir et 5 % Mauzac. Cela explique la belle palette aromatique et ce mélange de fraîcheur et de vinosité. Une bulle que j'ai trouvé vraiment attachante. Le seul reproche que je lui ferais vient de bulles un peu trop présentes (cf infra). Pour ceux que ça dérange, un carafage de 30 mn (sans secouer !) sera radical. Pour info, je l'ai regoûté 24 h après ouverture (sans carafage).  Il était pile comme j'aime ! 

La robe est or très pale, brillante, très effervescente au départ. 

Le nez est fin, sur le beurre blanc au citron, le pétard murisaltien et le silex frappé. 

La bouche est ronde, ample, très fraîche; avec des bulles un peu envahissantes qui vous emplissent tout le palais. Dieu merci, elles sont fines, plutôt crémeuses et caressantes.  A part ça, il y a la tension, ce qu'il faut de vinosité, une aromatique séduisante qui reprend celle perçue au nez, avec en sus la pomme beurrée et l'amande grillée 

La finale est tonique, crayeuse à souhait, sur des notes beurrées / citronnées et une touche de mousseron très chablisienne, avec une persistance sur le lemon curd et la craie. 

C'est meilleur qu'un paquet de champagnes – souvent imbuvables – pour un prix plutôt doux.(11.95 €). 



lundi 17 mai 2021

Jarnicoton, c'est magnifique !

J'allais mettre en titre, "Jarnicoton, c'est bon", parce qu'il y avait une rime facile, et que lorsque vous êtes à la bourre pour publier, les rimes faciles, c'est bien pratique. Mais c'est tellement plus que bon que ce serait dévalorisant pour ce Jarnicoton 2019 . Il a donc fallu revoir mon qualificatif à la hausse, même si ça ne rime pas – on ne peut pas tout avoir. 

Jarnicoton est une expression très ancienne qui servait à dire "je renie Dieu" tout en ne prononçant pas les mots qui fâchent (Harry Potter n'a rien inventé). Paradoxalement, l'émotion que dégage ce vin aurait tendance à me faire croire que Dieu existe, à l'instar de la musique de Bach (cf Cioran, mon livre de chevet de jeunesse). 

La robe est pourpre très sombre, faisant songer à de l'encre. 

Le nez fait dans la sobriété, dans un style "brun ténébreux" : fruits noirs confits, encre (ben tiens), graphite, cèdre, avec une délicate et rafraîchissante volatile. 

Dès l'attaque en bouche, vous êtes saisis par une grande tension qui ne vous lâche plus, puis une belle matière fine – mais dense et incroyablement séveuse –  vous enrobe tout le palais tout en vous donnant un uppercut , avec ce mélange de fruits noirs confits (oui, encore) et cette fraîcheur aromatique de dingue, alliance de notes résino-balsamiques très italiennes et d'une acidité volatile qui confine au sublime. 

Tout se confirme en finale : la tension, la volatile, les fruits noirs, mais en plus concentré et fougueux –  plus décadent, aussi –  avec une fraîcheur qui monte encore de plusieurs crans, et une grande persistance sur le menthol, l'eucalyptus, la réglisse et le poivre cubèbe. 

Si l'on pense au prix que valait cette cuvée il y a quelques années, on pourrait dire que ça pique un peu. Mais en fait, après avoir dégusté ce vin, on se dit que ce n'est vraiment pas cher payé... 




mercredi 12 mai 2021

Fernand pourrait être fier...

Nous sommes passés depuis ce matin sur le millésime 2020 des cuvées Hommage à Fernand, en blanc comme en rouge. L'occasion de les regoûter pour voir ce que donne ce millésime miracle sur 2020. Eh bien, le miracle se poursuit : les vins sont déjà très ouverts, bien équilibrés, gourmands. Fernand Vaquer, le dédicataire de ces cuvées serait fier du travail accompli par la famille Parcé. Elle a réussi à retranscrire l'esprit de simplicité qui l'animait dans ce qu'il peut avoir de plus beau. Y a pas de chichi-ponpon, mais que c'est bon !


Hommage à Fernand blanc 2020 (8.50 €) 

100 % Maccabeu

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin, sur la pomme fraîche, l'amande et le fenouil. On partirait à l'aveugle sur du Rolle... 

La bouche déploie une belle tension dès l'attaque –  plus basée sur la fraîcheur aromatique que sur l'acidité –  tout en offrant une matière, ronde, finement pulpeuse, avec un toucher granuleux évoquant la chair de certaines poires. En plus des fruits blancs, on ressent aussi ce côté "jus de cailloux", entre pierres frappées et notes salines. 

La finale démarre par une fine mâche crayeuse, avec un retour de la pomme – légèrement beurrée cette fois – et de l'amande, et une persistance sur le fenouil, et une touche épicée / saline. Une buvabilité diabolique !


Hommage à Fernand rouge 2020 (8.50 €)

100 % Carignan noir

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés. 

Le nez est encore discret (mise récente), mais laisse percevoir de la quetsche de la cerise noire et des épices. 

La bouche est ronde, très ample, veloutée, avec une matière douce, enrobante, limite aérienne, donnant une sensation de zénitude : vous êtes bien ! 

La finale est plus terrienne, avec une mâche affirmée – mais très gourmande  –  sur la compotée de cerises et  le cacao en poudre, et un méchant goût de revienzyIrrésistible !

mardi 11 mai 2021

Quand tout vient de Travers

 

Oui, je sais, l'expression est "tout va de travers", mais en l'occurrence, ça ne voudrait rien dire. Alors que "tout vient de Travers" correspond bien au contenu de ce billet du jour. En effet, toutes les bouteilles dégustées viennent du Coteaux des Travers, un domaine rhodanien en biodynamie que nombre d'entre vous connaissent déjà. Ce qui  est intéressant ici, c'est que les cuvées Zouzou ont les mêmes assemblages et terroirs que les cuvées Marine et Lauzes ... sans trop se ressembler.  Les Travès fait un peu bande à part, mais comme il vient tout juste de sortir et était proposé en échantillon par le domaine, autant le déguster aussi et le partager avec vous. 

Marsanne, Roussanne, Grenache Blanc et Gris et Clairette

Elevage dans un œuf en terre cuite, une amphore en terre cuite et une cuve en bois

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez  est gourmand, sur les fruits jaunes mûrs (abricot, melon), les fleurs d'acacia et de chèvrefeuille, ainsi qu'une touche miellée.  

La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec l'impression de mordre  dans la baie de raisin juteuse et parfumée. La maturité aromatique est contrebalancée par de nobles amers. 

On retrouve ces derniers en finale, un peu plus appuyés, accompagnés par une fine astringence salivante, sur des notes d'abricot et de pêche jaune, et une persistance sur les épices et la fleur d'oranger.  Superbe rapport qualité/prix !

Marine 2019 (12.90 €)

Marsanne, Roussanne, Grenache Blanc et Gris et Clairette

Elevage dans un œuf en terre cuite, une amphore en terre cuite et une cuve en bois

La robe est jaune paille clair, brillante. 

Le nez est fin, sur la pêche rôtie, le miel et une fine  touche de fumée. La bouche allie ampleur et tension, avec une matière dense et mûre, moelleuse au toucher, qui vous enveloppe tout le palais,  et une très fine acidité –  soutenue par un léger filet de gaz et une belle amertume –  qui étirent  le vin en longueur. 

La finale prolonge la dynamique sans à-coup  et nous fait un joli Triple A sudiste :  Acidité de l'agrume (citron, mandarine), Amertume du gingembre, de la bigarade et du quinquina, et Astringence de l'écorce de pomelo, avec une persistance sur des notes salines et épicées. 

Zouzou rouge 2020 (7.90 €)

60 % Grenache, 40% Mourvèdre

Macération carbonique 

La robe est pourpre translucide. 

Le nez est d'abord dominé par la "carbo" puis laisse place aux fruits rouges confits, au pot-pourri floral, aux épices douces. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière fine et intensément fruitée – cerise, framboise, mûre – et une belle sensation de fraîcheur et d'équilibre. 

La finale est finement et délicieusement accrocheuse, avec un fruit qui gagne encore en gourmandise et fraîcheur, avec une persistance sur les épices grillés. Là aussi, le rapport qualité/prix est superbe !


60 % Grenache, 40% Mourvèdre

Cuvaison courte de 15 jours. Élevage en cuve tronconique en bois pendant 6 mois

La robe est grenat sombre, mais translucide. 

Le nez  est discret mais profond, sur les fruits noirs confits et des notes résino-balsamiques. 

La bouche est élancée, tonique, tout en déroulant une matière dense et veloutée, caressante, alliant les fruits noirs bien mûrs à une grande fraîcheur aromatique. 

La finale reste dans la même dynamique, se contentant de renforcer les contrastes, amenant plus de peps, avec un retour du résino-balsamique sur un mode plus français qu'italien (plus Bandol que Chianti, on va dire). 


50 % Grenache, 30 % Syrah et 20% Mourvèdre

Cuvaison est de 25 à 30 jours Élevage en cuve béton pendant 6 mois

La robe est grenat translucide.  

Le nez évoque les fruits noirs compotés, la baie de genièvre et les épices douces. La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière douce, sensuelle, qui vous nappe le moindre mm² de votre palais. On est clairement dans le "bien mûr", mais ça reste bien équilibré grâce à d'étourdisssants amers et  à une aromatique fraîche (menthol, eucalyptus). 

La finale est nette et tonique, mêlant le coulis de cerise noire à des notes de ciste et de poivre cubèbe. 

vendredi 7 mai 2021

La Traviesa et ses amis sont de retour !


Il y a un an et demi, je vous avais parlé d'un trio coquin concocté par l'équipe de Barranco Oscuro. Le voilà de retour sur le millésime 2019. Je trouve les trois cuvées encore meilleures que la dernière fois. Particulièrement le rouge qui a perdu 2 points et demi d'alcool et devient de fait nettement plus frais et digeste. Faut juste pas être dérangé par le gaz carbonique – mais en l'occurrence, il ne me gêne pas trop, ce qui est plutôt rare pour un vin rouge. 

Sinon, les Purulio blancs et rouges sont de retour. J'ai regoûté seulement le rouge, car depuis que nous vendons le blanc, je trouve qu'il reste égal à lui-même  J'ai supposé que c'était encore le cas cette fois-ci. 

Et puis, pour finir, trois nouveautés provenant de producteurs espagnols dont nous avions déjà référencé quelques cuvées précédemment. 


100 % Vigiriega


La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est réduit mais non dénué de charme, sur la coquille d'huître, la fumée, puis la pomme fraîche et le zeste de citron. 

La bouche explose de fraîcheur dès l'attaque, déployant une matière friande, croquante et pulpeuse, d'une gourmandise et d'une fraîcheur addictives (sans blague, ce vin devrait être interdit). 

La finale encore plus explosive et fraîche empire le phénomène, avec un retour de la pomme et du citron – et  la jouissive astringence qui l'accompagne  –  et de superbes notes salines qui perdurent longuement. Dia-bo-lique !


100 % Vigiriega

La robe est or pâle, avec un fin col de mousse qui disparaît assez rapidement. 

Le nez est fin, frais, sur la pomme fraîche, la poire, les embruns marins  et le lemon curd. 

La bouche est ronde, éclatante de fraîcheur, avec des milliers de bulles raffinées/crémeuses qui vous tapissent le palais. On retrouve l'aromatique et  la gourmandise du Traviesa Blanco, avec en prime le gaz carbonique qui les sublime. 

La finale pleine de peps est délicieusement mordante, sur la pomme finement citronnée, une touche marine, et une persistance jouissive sur le minéral  / salin / citronné.




100 % Grenache noir

La robe est grenat bien translucide. 

Le nez est fin, sur la griotte, le poivre, la terre fraîchement remuée (ça pinote, quoi). 

La bouche est ronde, ample,  très fraîche, avec une matière fine, hyper-fruitée  et  digeste tonifiée par un gaz carbonique bien présent (qu'on peut éliminer ... ou pas. C'est vous qui voyez...). 

La finale est tonique, finement mâchue, avec une griotte fanfaronnante à la fraîcheur éclatante, et ce "goût de terre" très bourguignon. Un régal !

Al tall blanc 2020 (13.90 €)

Tardana, Macabeo et Tortosi - Macération d'un semaine des peaux 

La robe est l'or et l'orangé, légèrement trouble. 

Le nez évoque la pomme caramélisée, la mandarine et les épices douces. 

La bouche est ronde, charnue, avec une matière pleine, pulpeuse, à la fraîcheur croquante renforcée par un léger gaz. L'aromatique, proche de celle du nez,  est intense et vous en met plein les papilles. 

La finale possède une mâche crayeuse affirmée, renforcée par des amers rappelant l'écorce d'orange, avec une persistance sur la pomme séchée et les épices. 

Al tall negre 2020 (13.90 €)

100 % Grenache noir 

La robe est pourpre très sombre, opaque. 

Le nez est frais, sur la mûre , la cerise noire, avec une touche de poivron grillé et de (belles !)  notes résino-balsamiques. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière d'une impressionnante densité, fruitée et gourmande, très fraîche, et un trait de gaz carbonique qui apporte un peu de légèreté à cet ensemble puissant. 

La finale gagne encore en concentration sans perdre le fruit et la fraîcheur. Au contraire, c'est encore plus gourmand et franchement réjouissant !


100 % Maccabeu

La robe est d'un or intense, légèrement trouble. 

Le nez est dominée par la pomme rôtie ...rafraîchie par la pomme verte. 

La bouche est ronde, tonique, finement astringente / amère, avec un perlant assez prononcé qui pourrait faire penser à un cidre, d'autant que la pomme bien mûre est très présente. L'amertume et l'astringence se renforcent en finale sans tomber dans la violence, avec toujours un goût de pomme dans une version encore plus gourmande. 

Nota: j'avais donné les différentes bouteilles inachevées à des amis amateurs. Ce fut leur vin préféré (alors que pas fans de vins nature). 

Purulio tinto 2018 (14.00 €)

Syrah, Cabernet Sauvignon, Merlot, Tempranillo, Cabernet Franc, 
Pinot Noir, Petit Verdot et Grenache

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est discret, mais profond, complexe, sur le cassis, le menthol, la garrigue, le poivre cubèbe... 

La bouche est élancée, très fraîche, déroulant une matière dense et veloutée,  au fruit pur, intense, complété par une aromatique "résino-balsamique" qui vous emmène plus en Toscane qu'au sud de l'Espagne. 

La finale délivre une mâche crayeuse, minérale, mais très rapidement, un fruit éclatant reprend le dessus, prolongé par le menthol, la réglisse, l'eucalyptus et le poivre cubèbe.  Un vin bluffant surtout lorsqu'on connaît l'encépagement et l'origine. 

mercredi 5 mai 2021

Pas vu pas pris : le millésime de la maturité ?

Même s'ils étaient irréprochables, je n'ai jamais été fan des deux premier millésimes de Pas vu pas pris, le chardonnay bio (et non boisé) de Jeff Carrel. La donne change sacrément avec le 2020. Sans exagérer, on peut dire que c'est d'la bombe. Contrairement à certaines cuvées confidentielles que l'on ne peut qu'avoir que quelques semaines par an,  on ne devrait pas en manquer jusqu'à l'apparition du 2021 (si tant est qu'il y en ait, croisons les doigts).  Et non seulement nous ne limitons le nombre de bouteilles par commande, mais nous vous faisons une remise si vous l'achetez par 6, 12  ou 24. Elle est pas belle, la vie ? 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est très expressif – sans tomber dans la vulgarité – sur la poire mûre, la bergamote, la mélisse, et une touche de craie humide. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque,  envahissant tout le palais d'une matière vive et revigorante;  à la fois mûre / moelleuse et vibrante / cristalline.  Avec en parallèle une aromatique toute aussi paradoxale, mêlant les fruits mûrs et exotiques – ananas,  fruit de passion, pomme chaude – et les agrumes confits – mais néanmoins très frais. Rajoutez là-dessus un léger filet de gaz larguant juste ce qu'il faut de micro-bulles crépitantes, et c'est le bonheur. 

La finale non seulement confirme les bonnes impressions, mais les renforce : c'est encore plus pêchu et concentré, tout en restant très frais. En plus de l'ananas, on  a de la pêche jaune, de la citronnelle, du lemon curd, et toujours ces micro-bulles crépitantes. Rhââ lovely,  comme disait mon auteur de BD préféré. 








lundi 3 mai 2021

Domaine de l'Enclos : des 2019 très prometteurs !


Pour l'instant, les seuls 2019 disponibles au Domaine de l'Enclos sont ces deux cuvées. J'étais curieux de voir les différences avec le millésime précédent. Déjà, sur l'étiquette, il y a 1.5 % d'alcool en moins, ce qui n'est pas rien. Et puis, une fois les bouteilles ouvertes,  on ne peut que remarquer une plus grande fraîcheur, autant aromatique que "structurelle".  

A l'ouest est une nouveauté qui j'espère perdurera : c'est la première cuvée sans sulfite ajouté du domaine. Malgré son  nom  pas forcément rassurant, elle est loin d'être "barrée". On peut même dire que c'est une grande réussite. Des vins blancs sans sulfites de ce niveau ne sont pas monnaie courante ! J'espère donc que l'accueil sera bon, histoire de motiver les frères Bouchard à continuer :-)



Petit Chablis 2019 (15.90 €)

La robe est jaune pâle, brillante. 

Le nez est fin, sur le citron, la pomme verte, le mousseron et la craie humide. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière dense et fraîche, éclatante, très "jus de caillou" qui vous enrobe tout le palais d'une rondeur rassurante, et une fine acidité qui étire élégamment le vin. On reste sur une aromatique sobre, sur les fruits blancs et une pointe d'agrume. 

La finale possède une fine mâche crayeuse / citronnée, avec le "caillouteux" qui fait son come-back, avant une explosion de fraîcheur citronnée / marine, suivie de  notes salines et épicées. Et puis de nouveau le citron. La craie. Bon, ça finit par s'arrêter. 


A l'ouest 2019 (19.90 €)

La robe est dorée, brillante et dense. 

Le nez est intense et profond, sur le cédrat, la pomme mûre, les embruns marins et une légère touche fumée. 

La bouche est ronde, très ample,  déployant une :matière mûre, généreuse; presque moelleuse au toucher, dynamisée et rafraîchie par des milliers de micro-bulles de gaz carbonique.  En même temps, le vin ne manque pas de tension grâce à un axe central – dense et séveux –  doublé d'une fine acidité qui trace au-delà même de la finale. 

Celle-ci remplit tous les critères de la mention triple A++ : l'Acidité tonique du jus citron, l'Amertume et l'Astringence de son écorce, le tout arrondi par des notes de pomme chaude légèrement beurrée. Mais le citron finit par gagner la bagarre, renforcé par un perlant citrique des plus enthousiasmants...