vendredi 6 septembre 2019

Pécharmant : time, it needs time.. *


Oui, encore un vin de Barouillet... Allez, je vous parle de celui-ci, et après, je vous laisse tranquille durant quelques mois. Je ne vais pas y aller par 4 chemins : ce Pécharmant 2017 est le meilleur que Vincent Alexis ait produit depuis que je le connais (le Pécharmant. Mais Vincent Alexis, ça marche aussi, en fait). Mais ne vous précipitez dessus que pour l'acheter, pas pour le boire. Vous risqueriez d'être déçus. Car ce que j'aime dans ce vin, c'est son potentiel. Pour l'heure, les deux Cab's (Sauv' et Franc) affichent leur mine austère, mais quand ils vont se réveiller (on va dire à partir de 2025), je pense que ça va faire mal.  À 10.50 € la bouteille, l'immobilisation financière n'est pas réservée au CSP+.  Et je prends le pari que ce vin n'aura rien à envier à une jolie quille de la rive gauche (je vais aussi en mettre 6 de côté. Comme ça, je ferai aussi l'expérience). 

La robe est  grenat sombre translucide aux reflets légèrement violacés.

Le nez est plutôt austère, sur les fruits noirs (cassis, prunelle), le poivron passé sous le grill et la feuille de menthe froissée.

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible que l'on ne devine que par la matière soyeuse qui l'enrobe. Là aussi, c'est austère, mais à la façon d'une toile de Soulages : pureté, élégance, profondeur.


Et comme les toiles peintes par Soulages il y a plusieurs décennies, cela devrait vieillir admirablement. L'aromatique va  certainement partir sur la truffe, la boîte à cigare, le bois précieux... tout en gardant cette structure fine et élégante.

La finale dévoile une mâche crayeuse sur le cassis, le poivre et le graphite, et persiste sur le cèdre et le menthol. On n'est toujours pas dans le fun, mais se projeter il faut.  "Time, it needs time" chantait le poète...*

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* la personne qui trouve d'où ça vient sans googliser a gagné ...  ma considération et une bébête qui pique ;-)


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