vendredi 13 septembre 2019

Domaine de l'Enclos : Chablis ou Petit Chablis ?


Pour l'instant, nous n'avons reçu que le Chablis et le Petit Chablis 2018 du Domaine de l'Enclos. Les premiers et grands crus ne seront disponibles que le mois prochain. Mais déjà, la tendance est donnée : ce n'est pas cette année que Romain et Damien Bouchard vont rentrer dans le rang et produire des vins qui ressemblent aux Chablis "traditionnels". Et je n'ose parler du Petit Chablis, carrément à l'antipode du genre, avec ses 14 % d'alcool. Le chiffre sur l'étiquette pourrait faire peur, mais en fait, c'est sacrément bien équilibré, sans la moindre note exotique. Pour les deux cuvées, nous sommes plus sur un style "Côte de Beaune" que "Mâconnais". 


J'en profite pour vous mettre une photo des vignes du Petit Chablis qui offre un joli point de vue sur Fourchaume (de mémoire). Quand on sait qu'elles ont pas loin de 40 ans, on ne peut pas dire qu'elles ont été bodybuildées aux engrais chimiques... 





Petit Chablis 2018 (14.90 €)

La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est expressif, sur les fruits blancs mûrs (pomme, poire, coing), voire même la pomme tapée, l'agrume confit et le miel.

La bouche est ronde, ample, pulpeuse, avec l'impression de croquer dans le raisin frais, et un très bel équilibre au vu de la richesse de la matière. Celle-ci est dense, mûre, veloutée, avec un côté vineux rappelant certains champagnes.

La finale est intense, concentrée, avec une mâche crayeuse et un retour sur la pomme et le coing, une légère touche beurrée en bonus, suivie de notes citronnées nous baladant entre amertume et astringence, pour finir sur une touche fraîche et nette.  Un beau numéro d'équilibrisme !



Chablis 2018 (18.00 €)

La robe est jaune paille, brillante (pour l'instant, pas de différence...)

Le nez fait encore plus mûr que son petit frère – alors qu'il fait 1% d'alcool en moins – sur la pomme et le coing longuement confits au beurre, faisant plus penser à un Vouvray demi-sec qu'à un Chablis.

La bouche a plus d'ampleur et d'allonge, avec une matière plus aérienne et digeste – tout en déposant un subtil film gras sur les parois du palais. L'ensemble est tendu par une acidité arachnéenne, soutenue par un léger filet de gaz carbonique. Même si la maturité est évidente, c'est un sentiment de fraîcheur qui prédomine (très loin du traditionnel style chablisien, toutefois).

La finale élégante  prolonge cette impression, mêlant la pomme chaude au lemon curd, avec un prolongement sur de nobles amers (écorce d'agrume, quinquina) et des notes salines/crayeuses/épicées.

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