mardi 31 août 2021

Ouvrons la boutonnière...

 

La multiplication des cuvée sur notre site a ses avantages – des dizaines de nouveauté chaque mois – mais aussi ses inconvénients – il est difficile de mettre en valeur toutes nos cuvées "historiques". Ainsi cette Boutonnière 2019 signée Vin & Pic qui est une petite merveille a failli passer à l'oubliette, alors que c'est probablement l'un des meilleurs rapports qualité/prix du site. Composée à moitié de Gamay, complétée par des hybrides d'un autre siècle, elle offre une complexité que peu de crus de Beaujolais offrent pour un prix dérisoire (8.50 €). 

La robe translucide est grenat plutôt sombre

Le nez est fin, complexe, sur la violette, la framboise, le poivre; l'encens... 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déployant une matière fine, soyeuse, aérienne, devenant progressivement plus charnue en préservant la douceur tactile. Le fruit est pur, d'une grande fraîcheur, complété par d'élégantes notes florales et fumées. 

La finale  prolonge la bouche sans rompre le charme, se contentant d'un surplus de peps et de (délicieux !) mordant, sur la mûre, la cerise noire et le poivre, et une persistance sur le cacao, la violette et les épices. Dé-li-cieux !

lundi 30 août 2021

Guilhouret : tout nouveau ... et déjà à point !

Nous avons basculé de millésime de Guilhouret en fin de semaine dernière. J'en ai ouvert une bouteille, car un client se retrouvait avec un 2019 au lieu d'un 2018. Je voulais savoir s'il y avait une grosse différence. En fait, pas trop. J'ai dégusté le p'tit nouveau en relisant ce que j'avais écrit sur son aîné, et il y avait pas mal de points communs. Ce  n'est pas souvent que je le fais :  je me suis donc contenté de modifier ce qui avait changé, tout en gardant la trame originelle. Comme celui-ci, il a déjà une grande complexité et des notes tertiaires (truffe) qui font qu'il n'y a pas besoin d'attendre 5-10 ans pour le boire à son optimum. J'ai en fait du mal à croire qu'il sera meilleur qu'aujourd'hui, même si je n'ai pas trop de doute qu'il se conservera quelques années (mais à quoi bon ?).

La robe est d'un bel or intense. 

Le nez est riche, intense, sur l'ananas rôti au beurre, le citron confit, la brioche toastée et une touche truffée. 

La bouche est vive, tendue par une (ultra-fine) acidité laser, avec une matière mûre, concentrée, au toucher moelleux, rafraîchie par un léger filet de gaz carbonique. L'aromatique persiste dans le registre exotique et l'agrume confit, mais aussi un citron plus frais, croquant. 

 La finale prolonge la tension et l'acidité laser, en y rajoutant des nobles amers – bigarade, gingembre – et une subtile astringence – écorce de pomelo. Mais la conclusion de la conclusion se fait sur l'ananas rôti et la truffe noire,  et quelques notes citronnées / épicées / salines.




vendredi 27 août 2021

Le plus beau des Papillons !

 

Cela doit être mon sixième ou septième millésime de Papillon d'Orphée, et même si c'est un vin que j'ai toujours bien apprécié, il n'a jamais été aussi bon que cette année. On retrouve le miracle 2020 : un vin plus mûr que d'ordinaire sans que l'alcool soit plus élevé, des tanins plus denses et doux, plus de fraîcheur. Et déjà une grande accessibilité, au point où l'on peut se demander si ça vaut le coup de l'attendre tellement il est bon maintenant. Et il n'a pas augmenté : on est à un tout petit peu moins de 8 €. 

Pour rappel, nous sommes sur un 100 % Braucol, appelé aussi Mansois à Marcillac ou Fer Servadou dans le reste du monde. La culture est bio dans l'esprit, avec une vinif' nature. Mais ça ne se sent pas du tout : tout le monde peut en boire, du moment qu'il a plus de 18 ans !

La robe est robe est pourpre sombre quasi opaque. Le nez est plutôt discret, sur le cassis frais, le poivre et ces notes ferreuses / sanguines typiques du cépage. 

La bouche est ronde, douce, enveloppante, déployant une matière finement veloutée, pulpeuse, et exprimant un fruit mûr d'une grande intensité. Et puis il y a surtout une p... de fraîcheur qui semble surgir de nulle part. L'équilibre général est d'une rare justesse, surtout pour un "petit vin" 

La finale monte d'un cran dans la concentration, la fraîcheur et la gourmandise, avec un fruit encore plus intense, vibrant, et une belle persistance sur la mûre, le cassis, le poivre et des notes "ferreuses" 








jeudi 26 août 2021

Toujours aussi Pure !


Cela faisait 2-3 ans que je n'avais pas goûté la cuvée Pure du Domaine des Huards (hors salon). . Eh bien, j'avais eu  tort. C'est p... bon, et même plus que cela. Les 15 % de chardonnay évitent que le sauvignon ne sauvignonne trop, et le résultat est superbe tout en restant très sobre. Tout ce qu'on aime !

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est assez discret, sur le citron frais légèrement beurré; le cassis végétal, la pêche blanche  et la craie humide. 

La bouche est pure, longiligne, déroulant  une matière plus minérale que liquide, très "lame d'acier" qui trace droit dans le palais. Les amateurs de minéralité adoreront son style sobre et caillouteux, sans la moindre aspérité. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche tout en l'intensifiant, et en ajoutant de rafraîchissantes notes citronnées et crayeuses qui persistent longuement. 

mercredi 25 août 2021

La tenta' terroirists

L'année dernière, le succès de la cuvée Terroirists de Plageoles fut tellement grand que le vin fut épuisé en à peine 15 jours. Faut dire que j'avais beaucoup aimé et l'avais fait savoir. L'impact n'est pas toujours spectaculaire, mais cette fois-ci, le résultat fut au-delà de toute espérance – et les quantités disponibles limitées. Cette année, nous avons pris les devants en en commandant plus. Restait à goûter en espérant que l'on reste au même niveau que le millésime précédent. 

L'assemblage restant le même (80 % Muscadelle, et les 20 % restant sont composés de Mauzac blanc, Loin de l'oeil, Sauvignon; Ondenc et Verdanel), le style du vin est proche. Il est peut-être un peu moins marqué par les notes muscatées, mais l'abricot est là, de l'attaque jusqu'en finale, rendant ce vin orange plus sexy que nombre de ses "congénères". 

La  robe est d'un or intense tirant vers l'orange, très légèrement trouble. 

Le nez est riche et profond, sur l'abricot sec, l'écorce d'agrume confite, la liqueur de gentiane, les épices orientales. 

Dès l'attaque, la bouche est tendue, élancée, tout en déployant une matière dense, charnue,sveloutée, bien mûre, avec une aromatique évoquant la résine, les fruits secs et les épices. Une noble amertume (bigarade, quinquina) tient lieu de colonne vertébrale. 

Elle se prolonge et s'amplifie dans une finale explosive et baroque, déconseillée aux âmes sensibles,  où s'entremêlent une foultitude d'arômes et de textures, avec une persistance sur l'abricot sec, la fleur d'oranger, le curry... 






mardi 24 août 2021

Pinot noir de Jeff Carrel 2020 : un R Q/P toujours aussi impressionnant !

C'est toujours une petite angoisse de déguster le nouveau millésime d'un best seller. Il y a la crainte de tomber sur un vin moins réussi que le précédent. Ce n'est pas pour rien que j'en parle sur ce billet concernant le Pinot noir de Jeff Carrel. Le 2018 n'avait pas été au niveau du 2017. Dieu merci, le 2019 était très bon. Et le 2020, donc ? Peut-être encore meilleur que son aîné d'un an ! Il faut vraiment être pinophobe pour ne pas aimer ce vin. Et le prix est tellement doux par rapport à ses homologues bourguignons !

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin, sur la griotte confite,  le noyau, la fumée, le pain grillé,  et  une subtile pointe de terre fraîche – et même de la rose fanée avec l'aération.

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière douce et sensuelle qui vous nappe délicatement  tout le palais. L'aromatique est dominée par la cerise rouge, complétée par l'écorce d'orange et le poivre blanc. 

On retrouve ce trio dans une finale élancée à la mâche fine et  savoureuse,  avec une persistance sur l'orange amère, la framboise, les épices et ce goût de terre si typique du pinot noir. 

lundi 23 août 2021

Barthassade, la (magnifique) suite !


Eh bien voilà, c'est la reprise ! Je recommence avec quatre cuvées du Clos de la Barthassade. Je ne pouvais tomber mieux tant le niveau est élevé. Je n'ai vraiment pas l'impression de déchoir par rapport aux superbes vins bus ces trois dernières semaines. On est vraiment dans le top du Languedoc, à des prix finalement plutôt raisonnables...



100 % Cinsault  -  Elevage de 36 mois en fûts, partiellement sous voile.

La robe est or rose, brillante. 

Le nez est intense, aérien et complexe, sur l'écorce d'orange, les fleurs séchées, la liqueur de noix, les épices orientales, le pain grillé... 

La bouche est ronde, très ample, déroulant majestueusement une matière dense et douce, caressante, au toucher délicat, presque gazeux, donnant une sensation de plénitude. Aromatiquement, les notes finement oxydatives dominent, complétées par les épices et l'abricot sec. 

La finale prolonge la bouche sans la moindre interruption, gagnant juste en fraîcheur et en intensité, puis finit par exploser magnifiquement sur les épices et les fruits secs. Superbe vin !

Cuvée H 2020 (13.50 €)

70% syrah, 15% mourvèdre et 15% grenache

La robe est pourpre sombre, limite opaque. 

Le nez est intriguant, sur la quetsche, le clou de girofle et le poivre cubèbe. 

La bouche est ronde, ample, explosant de fruit et de fraîcheur, avec une tonicité et une tension incroyables pour un Languedoc. Vous vous en prenez plein les papilles. En même temps, la matière est finement veloutée, racée, plus profonde qu'elle n'y paraît au premier abord. 

La finale poursuit  sur la tension, avec encore plus d'énergie et de fraîcheur, donnant dans le jubilatoire, sur des notes d'écorce d'orange, de cacao et d'épices. Irrésistible !


K Libre 2019 (23.90 €)

100 % Carignan 

La robe est grenat sombre; légèrement translucide. 

Le nez est tonique, dominé par une fine volatile "façon Barral", sur les fruits mûrs et les épices.

La bouche est élancée, traçante, étirée par un fil invisible, délivrant une matière juteuse, savoureuse, pleine de peps. Le tout avec une énergie communicative de dingue. 

La finale tonique ne rompt non seulement  pas le charme, mais le grandit : c'est peut-être encore plus jubilatoire que la cuvée H. Du bonheur liquide !

Les Ouvrées 2019 (20.90 €)

50% syrah, 35% mourvèdre, 15% grenache

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque. 

Le nez est superbe, foisonnant, sur les fruits rouges et noirs confits, l'orangette, les épices douces...

La bouche est longiligne, tendue, avec une matière plus dense que K Libre tout en restant veloutée et d'une grande fraîcheur aromatique. Et c'est surtout racé, d'une intensité inattendue. 

La finale reste sur la même dynamique, mais en plus pêchu et tannique, avec une sublime volatile qui sert de fil conducteur, accompagnée par les fruits noirs, le cacao et l'écorce d'orange. Magnifique !