vendredi 29 mars 2019

Arnaud Lambert (1) : les blancs


Les vins d'Arnaud Lambert sont arrivés durant mes vacances. Contrairement à Eric R., je n'avais pas eu encore l'occasion de les déguster. Je m'y colle donc dès le premier jour, histoire de reprendre le rythme – je n'ai bu que 130 vins lors ma semaine de repos. Mais en douceur : j'attaque d'abord les blancs. Les rouges, je me les garde pour le lendemain (à paraître lundi).  


Saumur 2018 (9.95 €)

La robe est jaune très pâle, brillante.

Le nez est expressif, sur la poire, une légère touche citronnée et la craie humide.

La bouche est élancée, tonique, avec une matière ronde, fraîche, friande, avec toujours cette alliance du fruit, du minéral et de l'agrume. Ça s'écoule dans le palais comme une eau de ruisseau désaltérante.

La finale est franche, mêlant une fine mâche à une noble amertume, et une persistance sur des notes crayeuses et salines.



La robe est jaune paille clair, brillante.

Le nez est assez  discret, tout en gardant la même thématique (poire, citron, craie humide).

La bouche est plus ample, plus enveloppante, tout en gardant de la tension et de la tonicité. La matière est plus dense, au toucher presque moelleux, avec le minéral  – et l'amer – qui l'emportent sur le fruit et l'agrume.

La finale a plutôt moins de mâche mais plus d'amertume (façon Campari, un peu de sauge, aussi), avec une persistance sur celle-ci.


Clos de Midi 2018 (11.50 €)

La robe est identique au précédent.

Le nez est également discret, avec des fruits blancs un peu plus mûrs, et un citron plus confit. Il y aussi une petite touche végétale (menthe, sauge) et un "caillouteux" plus prononcé.

La bouche affiche encore plus d'élan et d'ampleur, envahissant le moindre recoin de votre palais. Le vin exprime beaucoup de fraîcheur sans que l'acidité ne soit perceptible. La matière gagne encore en densité, tout en paraissant plus aérienne.

La finale de belle intensité prolonge la bouche sans à-coup, avec une juste une intensification des amers qui montent crescendo sans jamais être agressifs – plutôt typés pomelo.

Tous ces vins me paraissent d'un (très) bon rapport qualité/prix, d'autant que les blancs du Saumurois ont connu une bonne inflation ces dernières années. Ils sont encore très jeunes : il est à gager qu'ils gagneront en complexité durant les 5 prochaines années (voire plus pour les deux parcellaires). 

mercredi 20 mars 2019

Toupie : la friandise réservée aux adultes


Nous n'avions pas spécialement prévu de référencer cette cuvée Impro libre du domaine de la Toupie dont nous n'avions jamais entendue parler. Il se trouve que ce vin était en échantillon avec une palette de Terres salées (Christophe Barbier distribue les vins de confrères sudistes). Donc, on la goûte par curiosité, sans en attendre grand chose. Et là, coup de foudre dès la première gorgée ... qui ne dément pas aux suivantes, ni a l'aération et au réchauffement. Voilà un vin "sans soufre"  (je ne vais pais dire "nature" car il n'est pas certifié bio) d'une rare perfection ! Donc, voilà, on a tenu à vous le faire découvrir :-)

La robe est pourpre sombre translucide.

Le nez est très expressif, sur la confiture de cerise noire, le coulis de mûre, une petite touche crémée/lactée et une pincée d'épices douces.

La bouche  est élancée, tonique, avec une matière veloutée au fruit intense se déployant  dans tout le palais. La fraîcheur est omniprésente alors que nous sommes sur un vin du Roussillon à 14 % d'alcool. Et plus encore, une pureté de fruit qui touche au désarmant.

La finale est finement tannique, avec un fruit –  toujours cerise/mûre mais aussi framboise – qui gagne encore en intensité pour vous envahir totalement.  Elle est accompagnée par le poivre blanc et le grué de cacao. Mais le plus impressionnant est cette rétro sur la framboise qui vous revient comme une (douce) claque alors que vous n'avez plus rien bouche. Et qui revient même une deuxième fois, et qui persiste.  Ce vin est une tue-rie !

PS : je suis en vacances pour une semaine à partir de ce soir. Ne vous étonnez pas de mon silence les prochains jours. 


mardi 19 mars 2019

Charmille blanc, perle languedocienne


Au presque tout début de ce blog, il y a 6 ans et demi, j'avais écrit un billet sur ce Charmille blanc de Malavieille intitulé "le meilleur R Q/P du monde ?" . Heureusement que j'avais mis un point d'interrogation, car je m'étais fait reprendre par deux clients qui avaient trouvé cela exagéré. Je ne prendrai donc pas ce risque aujourd'hui.  Je me contenterai de dire que je connais peu de vins blancs qui ont autant de qualité pour 6.35 €.  Surtout en revente chez un caviste. Car souvent, il faut acheter chez le producteur les super rapport Q/P, car son prix de revient est incompressible : la remise au revendeur est donc faible. 

Rappelons que le domaine est en biodynamie depuis bientôt 20 ans, et que cette cuvée est un assemblage de Chardonnay, Sauvignon, Vermentino, Terret Bourret, Carignan Blanc et Viognier (oui, tout ça !). 

La robe est or clair, brillante.

Le nez est bien expressif, sur les fleurs blanches (acacia, chèvrefeuille), les fruits jaunes, la violette, et une petite touche beurrée/grillée.

La bouche est ronde, ample généreuse, avec une matière mûre et moelleuse équilibrée par une bonne fraîcheur sous-jacente et un léger perlant. L'ensemble est bien équilibré, même si on est à l'antithèse de Chablis.

La finale traçante repose avant tout sur l'amertume (bigarade, Campari) même si elle n'exclut pas totalement le couple acidité/astringence (tout en nuances). Elle se prolonge sur des fines notes épicées et légèrement caramélisées.


lundi 18 mars 2019

Grolleau 2018 : vivez une expérience unique


Le nouveau millésime du 100 % Groslot des Grandes Vignes vient tout juste d'arriver. Mon premier travail consiste à le photographier pour le site. Mais il se trouve que je dois animer une dégustation Loire dans quelques jours. Pourquoi ne pas y amener cette cuvée ? Il faut que je goûte d'abord, histoire de voir à quoi il ressemble.   

Au départ, le nez fait très "brut de cuve", avec des notes  fermentaires très marquées. : tu as l'impression de faire un remontage aéré durant les premiers jours de vinif. Je me dis que la bouche sera mieux : ben non, même pas. Elle est assez désagréable, manquant d'harmonie, avec une  accroche rustique (mais pas dans le bon sens). Bon, ce n'est pas gagné cette affaire... 

Mais je n'aime pas rester sur un échec. J'ai donc vidé le vin dans une carafe dite "capitaine". Et j'ai secoué très énergiquement cette dernière durant 30 mn (en gros secouage 30 secondes, puis repos 2 mn, et on recommence 14 fois). 

Cette aération violente lui a fait un bien fou : le vin s'est métamorphosé. 

La robe est pourpre opaque, avec une jolie mousse rose assez persistante (ça rappelle le Monaco de votre jeunesse...)

Le nez est gourmand, sur le yaourt très enrichi aux fruits rouges, le coulis de mûre, le prunelle et les épices.

La bouche a une allonge pêchue, avec une matière dense et veloutée pétant le fruit. C'est très frais, digeste (11 % d'alcool), avec une légère accroche qui est passée de rustique à canaille. On est dans la "friandise pour adultes", sans sucre (ni sulfites) ajoutés.

La finale mâchue appelle le sauciflard : elle hurle le fruit rouge comme pas permis, avec cette touche finement  poivrée du Grolleau et une persistance sur la craie angevine (enfin, française, puisqu'on est en vin de France). 


Pour ceux qui n'ont jamais eu l'occasion de boire du "brut de cuve" chez un producteur, ce vin vous transporte vraiment chez lui, avec le verre que vous placez sous le robinet de dégustation ! Et le fait que ce vin soit sans sulfite ajouté renforce encore cette spontanéité, loin des vins "travaillés" par un élevage long. 


vendredi 15 mars 2019

Tessier : la grande claque !



Difficile de vous annoncer l'arrivée des 2018  de Philippe Tessier, car c'est un peu plus compliqué que que cela. On va plutôt dire que Le Cheverny 2018 est arrivé, accompagné des Cour-Cheverny 2017 et du moelleux 2015. Il y a aussi du rouge et du rosé, mais j'en parlerai une autre fois. Quatre bouteilles, c'est déjà bien ;-)

Les quatre cuvées sont très différentes les unes des autres. Leur point commun est de remettre en cause nos idées reçues sur ce que peut être un vin blanc, et c'est ma foi très salutaire. Le Cheverny est plutôt consensuel, même s'il n'a rien de banal, mais les trois autres vous emmènent dans un sacré voyage, où les turbulences ne manquent pas, mais c'est à mon sens ce que recherche le vrai amateur de vins (que j'opposerai au buveur d'étiquettes qui préfère le confort des cuvées starisées). 


Cheverny 2018 (12.00 €)

Sauvignon majoritaire complété par du Chardonnay et du Menu Pineau

La robe est jaune pâle, aux reflets argentés. 

Le nez est plutôt discret, sur l'écorce d'agrume (citron, pomelo), le beurre frais et une pointe de craie humide.

La bouche est éclatante de fraîcheur, déployant avec énergie une matière pure, cristalline, non dénuée de rondeur et de gourmandise.  L'équilibre est juste parfait, sans jamais tomber dans l'ennuyeux.

La finale tonique  mêle une amertume "cheninesque" à une noble astringence,  évoquant l'écorce de pomelo et la pomme fraîche, avec une persistance sur des notes crayeuses et mellifères. 



100 % Romorantin, vignes de 5 à 20 ans sur sol silico-argileux 

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est très expressif et pour le moins atypique, et pas forcément évident à décrire. On se demande si l'on a dans le verre un riesling ou un chenin évolué, car on retrouve du coing, de la pomme séchée, du terpène d'agrume et du miel de châtaignier, avec une petite pointe résineuse. 

La bouche est élancée, avec une tension qui vous happe dès l'attaque et qui ne vous lâche plus jusqu'en finale. Une colonne vertébrale qui ne repose pas sur l'acidité mais sur une forte concentration de la matière associée à une amertume tranchante. C'est saisissant, dans tous les sens du terme. L'intensité est également aromatique, avec toujours ce coing (confit) et l'écorce d'agrume (bigarade). 
Cette main de fer est enveloppée d'un gant de velours qui la rend plus aimable. 

La finale crépitante monte encore d'un cran dans les sensations fortes, avec un triple A  comme j'aime : Acidité doublée d'Astringence – vous mordez dans un citron –  et Amertume très "Indian tonic". Vous avez l'impression que votre palais triple de volume, histoire de pouvoir contenir tout ce qu'il s'y passe. C'est l'Astringence qui finit par l'emporter, avec une persistance sur l'écorce de citron. Clairement  un vin pour palais averti, mais qu'est-ce que c'est bon !

Hénaurme vin qui demande encore à être attendu pour délivrer tout son message, encore mode compacté/crypté. Il promet d'être fabuleux.




100 % Romorantin, vignes de 40 à 90 ans sur sol silico-argileux et sous-sol calcaire

La robe est jaune paille. 

Le nez fait moins dans l'uppercut, tout en étant intense, et surtout complexe ( et là encore, pas simple à décrire) : on va dire que ça fait yuzu curd et écorce d'orange séchée. Et puis un peu de coing et de chips de pomme, aussi. 

La bouche est longiligne, avec une fine acidité qui l'étire, et l'étire encore. Elle est enrobée d'une matière ronde, mûre, aux (nobles) amers bien marqués. Le style est plus aérien/élégant que le vin précédent, mais ça envoie tout de même du lourd.

On retrouve le triple A, mais là aussi dans un style plus enlevé/classieux. Tout se mêle avec harmonie et une certaine légèreté.  On est plus sur la mandarine que le citron, avec une astringence nettement moins marquée, et des notes minérales persistantes.  

Un très beau vin appelé à devenir grand en le laissant tranquille 5-10 ans. 



100 % Romorantin, vignes de 50 ans sur sols silico-argileux 

La robe est d'un or intense. 

Le nez est mûr, intense, sur le coing confit et des notes terpéniques/résineuses. 

La bouche est élancée, alliant une belle tension reposant sur un fil invisible (acidité non perceptible) et une matière mûre, riche, moelleuse, d'une grande fraîcheur aromatique (coing, marmelade d'orange). 

La finale rebondit sur un registre doux/amer, très finement astringent, mêlant le miel, l'orange, le coing et le quinquina, avec un sucre des plus discrets alors que l'on a affaire techniquement à  un liquoreux (52 g/l). Quel équilibre !…

Nota : Eric R a bu le 2009 en février dernier et c'était une pure merveille. Il ne doute pas que ce 2015 suive le même chemin d'ici 7-8 ans. 

jeudi 14 mars 2019

Jamais je n'ai été aussi bien luné !


Bien Luné est un classique de Vins étonnants depuis une douzaine d'années. Au fil du temps, le grenache l'a emporté largement sur la syrah (80/20). Cette cuvée a pris le meilleur de ces deux cépages : la finesse de texture du grenache sans son côté alcooleux ; et l'aromatique de la syrah dans toute sa complexité et délicatesse.  Alors que cet assemblage est un grand classique des vins du sud – avec cette sensation de déjà bu –  ce Bien Luné 2018 vous le fait redécouvrir comme si c'était la première fois. Un petit miracle de vin !

La robe est grenat plutôt sombre mais bien translucide.

Le nez est délicat, sur la violette, l'encens, le poivre long, la framboise légèrement confite. On a plus l'impression d'humer un parfum que de sentir un vin.

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière fine et douce qui se déploie dans le palais, développant l'aromatique complexe perçue au nez. Le tout est superbement équilibré et digeste, avec la fraîcheur en fil conducteur.

La finale se fait plus accrocheuse. Mais c'est une accroche très canaille, acidulée, avec un retour du poivre complété par la violette – qui tire vers l'olive verte – et une lichette de poitrine fumée pour achever le tableau. Profondément sudiste, tout en tournant son regard vers Septentrion.


mercredi 13 mars 2019

Prendre un chenin différent...


Le département de l'Aude – et la région de Limoux en particulier –  a été durement touchée par la grêle en 2017 et 2018. Jean-Louis Denois a été contraint d'acheter des raisins sur pieds à des voisins (en culture raisonnée) afin de pouvoir continuer à proposer des vins à sa clientèle. Ce Blanc de Chenin 2018 provient de la Haute Vallée de l'Aude. Il a été vinifié et élevé sans sulfites (en partie en fûts, mais ça ne sent pas). Il y a juste un léger ajout de SO2 à la mise*. 

Malgré sa jeunesse, ce vin est déjà très abordable. Il est plutôt moins vif qu'un chenin ligérien tout en très frais pour un blanc languedocien. Il fait une belle première approche de ce cépage, encore peu connu du grand public. 

La robe est or pâle aux reflets argentés.

Le nez est fin, sur la poire, le tilleul, et une petite touche miellée.

La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec une fine acidité qui lui apporte tonus et allonge ; et une matière plus dense qu'elle n'y paraît au premier abord, sur une aromatique naviguant entre poire, caillou et citron.

La finale est délicieusement astringente – et donc désaltérante – avec une petite pointe d'amertume sans laquelle le chenin ne serait pas vraiment le chenin, et retour de la poire et du tilleul, prolongé par des notes calcaires et salines.

Un vin qui pourra aller de l'apéro au fromage, en passant par les poissons, les crustacés et les viandes blanches. Très bon rapport qualité/prix (9 €). 
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oui, il y a une erreur sur l'étiquette. Cela va être corrigé : la prochaine série n'aura pas la mention SO2 free.  




mardi 12 mars 2019

Montons dans l'arbre à café !



Lorsque vous fréquentez les salons de vins alternatifs, vous croisez assez souvent le stand de l'Arbre à café et son fondateur, Hippolyte Courty. Lors de la dernière Dive, Eric R. a eu une illumination : il s'est dit que si ses clients prenaient du soin à choisir leur vin, leur approche devait être la même pour le café. Pourquoi ne pas leur proposer ce qu'il se fait de mieux en la matière ?

Venu du monde de la gastronomie et de la dégustation, L’Arbre à Café sillonne les plantations du monde, depuis 2009,  pour proposer des cafés d’exception.  La société source, importe, torréfie et distribue des cafés marqués par l’excellence du goût et une démarche mono-variétale, mono-parcellaire, de plantation.

L’intelligence sociale et les agricultures durables sont au coeur de son travail quotidien. Ainsi, l’essentiel des producteurs cultivent en bio-dynamie ou en bio, tous en agroforesterie, et ils participent à la sauvegarde de variétés anciennes ou rares.

Tous les cafés sont achetés à prix juste (hors du marché boursier et au-dessus des prix des labels), de façon pérenne, et la très grande majorité directement aux producteurs (circuit-court) afin de valoriser leur travail, leur permettre d’investir et de garantir l’excellence des cafés que l'Arbre à caré torréfie  et que vous dégustez.



Pour démarrer, nous avons choisi 4 variétés très différentes de café, autant en terme d'origine que de torréfaction. Nos prix de vente sont ceux de la boutique de l'Arbre à Café. Cela vous permet de faire d'une pierre deux coups, en économisant sur les frais de port. 

Iapar rouge - Brésil (15.90 € les 250 g)

C'est le café préféré de Pierre Hermé qui l'utilise dans nombre de ses pâtisseries. C est l’une des sept variétés cultivées par Henrique Sloper, membre de Renaissance des Appellations, dans sa plantation du Sudeste brésilien dans l’Espirito Santo. Couvrant plusieurs coteaux sur près de 150 hectares de forêt, la plantation est organisée en parcelles monovariétales, et sise dans la région préservée de Pedra Azul (cultivée en biodynamie). Le Iapar Rouge s’y épanouit dans une forêt d’eucalyptus, il est cueilli à la main en plusieurs passes, trié maintes fois, et séché directement au soleil après dépulpage.

Le Iapar Rouge offre une tasse onctueuse et puissante, typique de l’idée qu’on se fait d’un espresso. Sa douceur balance sa puissance, et en fait un café idéal pour toute la journée. Pour les amateurs de rondeur et de notes chocolatées.


Café Chakra do Dago - Pérou (15.80 € les 250 g)

Le Chakra est un café issu de la plantation de la famille Marin, pionnier et chef de file de la bio-dynamie au Pérou et dans les Andes. Sise dans la vallée centrale, à Villa Rica, cette plantation logée dans la montagne à plus de 1500m, exprime parfaitement son terroir. Le travail réalisé depuis une dizaine d’années, fait de leur café un grain recherché et apprécié. Ce lot exclusif est la rencontre de leurs trois principales variétés : bourbon, typica et caturra, produit en cette année 2015, si périlleuse pour la caféiculture andine.

Le Chakra est un café parfaitement équilibré aux arômes de fruits à coque, de fleurs et de chocolat. Il se révèle particulièrement doux et complexe en espresso, et facile en extraction douce.

Café Kent lavé - Inde (16.40 € les 250 g)

Le Kent d’Unna nous vient, entre Tamil Nadu et Karnataka, du parc national Mudumalai, réserve naturelle où les éléphants et les tigres habitent des coteaux culminant à plus de 1800 mètres. La plantation d’Unna (150hectares), arborée de figuiers et de cardamomiers est plantée de Kent, de Catimor et de S977. Sélectionnée par nos soins pour son intégrité et labélisée Demeter, la terre d’Unna offre des cafés rares et purs, symboles de toute une civilisation: prière au soleil, harmonie des sens et des êtres, bio-dynamie, picking, travail post-récolte soigné. Œuvrant aussi à cette harmonie, L’Arbre à Café est le distributeur exclusif du Joyau d’Unna, un café unique produit à quelques dizaines de kilos…

Le Kent Lavé séduit par sa légèreté, ses fragrances de rose, de caramel, de pomme verte, de réglisse et de cannelle. Pour les amateurs de thés, et de cafés légers.


Mokka Sidamo Bunna Bet - Ethiopie (14.90 € les 250 g)

Ce café constitue une initiation aux cafés de L’Arbre à Café: un profil aromatique précis et simple, une générosité en bouche et une grande exubérance. Comme tous les cafés éthiopiens, il se caractérise par une tasse légère. Idéal pour ceux qui apprécient explosion aromatique, dynamisme et vivacité. Sidamo et Yirgacheffe sont les jardins de café éthiopiens les plus prestigieux. Des milliers de micro-plantations, perchées sur les hauts-plateaux (1600—1900mètres), produisent en forêt des variétés indigènes proches du Bourbon et du Typica.

Les grains, de petite taille, sont lavés dans des washing stations avant d’être envoyés à Addis Abeba pour être vendus par le monopole d’État aux négociants. Ceux-ci sélectionnent les cafés selon des critères précis de qualité et de traçabilité. Ce Sidamo est une sélection spéciale L’Arbre à Café, unique en France.

PS : environ 15 € le paquet, ce n'est pas donné, je vous l'accorde. En même temps, cela ne revient pas tellement plus cher qu'une capsule Nespresso. Il faut en effet environ 7 g de café pour faire un espresso. On peut donc faire 35 tasses avec un paquet de 250g. Soit 43 ct l'espresso (contre 39 ct pour une Nespresso). Mais vous avez un café bio, torréfié artisanalement, et qui a permis de  payer le producteur nettement mieux que le géant suisse. Et c'est plus écolo : vous pouvez verser votre marc dans votre compost ou dans les pots de vos plantes d'appartement.  


lundi 11 mars 2019

La belle Bette que voilà !


La Bette n'a pas vraiment besoin de moi pour se vendre. Elle fait partie des cuvées phares de Jeff Carrel. Mais comme l'année dernière, le 2016 était franchement fermé lorsque nous l'avions reçu, je voulais savoir si le 2017 qui vient d'arriver allait nous jouer le même numéro. Réponse : eh bien non, ça se boit déjà très bien. Seule la finale est encore un peu serrée, mais d'ici un mois ou deux, ça devrait se "décontrachter"

La robe est pourpre sombre translucide.

Le nez est charmeur, sur la crème de mûre, la violette, les épices douces et une pointe de fumée et d'encens.

La bouche est ronde, ample, avec une attaque d'une incroyable fraîcheur  qui apporte de la tension. Elle propulse une matière veloutée au fruit mûr, intense, au toucher entre soie et velours.

La finale se fait plus accrocheuse, avec des tanins encore saillants, avec un retour de la mûre et des épices, s'achevant sur des notes crayeuses. 

Pour l'instant, il ne faut pas en faire un vin d'apéro, mais si vous l'accompagnez d'un plat un peu riche/gras, la Bette glissera dans le gosier sans la moindre accroche, tout en vous offrant un fruit et une fraîcheur rares dans le Roussillon (à prix tout doux : 8 € l'unité, 7.65 € par 6). 





vendredi 8 mars 2019

Faites le plein de Kopines !


Ganevat, pour paraphraser une célèbre pub des années 80, "quand y en a plus, y en a encore".  Bon alors, oui, pas les mêmes vins, mais on reste bien dans l'esprit du maître des lieux. Cette cuvée Kopines réunit un chardonnay du Jura à des raisins provenant d'un collègue bourguignon : du chardonnay et de  l'aligoté. Le tout est vinifié sans intrant, élevé un an en barrique, et n'est ni collé, ni filtré, ni sulfité – même à la mise.  

Il en résulte un vin bourguigno-jurassien qui présente des caractéristiques des deux régions. La tension apporté par l'aligoté pourrait faire penser à du savagnin. Et comme tous les blancs ouillés de Ganevat, il est difficile de deviner que l'on a affaire un vin "nature" tant la pureté est au rendez-vous. 

La robe est dorée, très légèrement trouble (pas filtré...)

Le nez est intense, sur la pomme tapée, le beurre noisette et le pollen frais. Avec l'aération arrivent l'écorce d'agrume confite (mandarine, citron) et le nougat. 

La bouche est longiligne et intense, avec une fine acidité traçant grave et une matière dense à la texture moelleuse qui l'enrobe et arrondit les angles. L'ensemble est  tonique tout en ayant suffisamment de rondeur pour que ce ne soit jamais agressif.

La finale est – évidemment – pêchue,  légèrement amère/astringente, avec un  retour en fanfare de la pomme tapée et du beurre noisette, et une belle persistance sur des notes crayeuses/citronnées très rafraîchissantes/revigorantes. 


jeudi 7 mars 2019

Une soirée au pied des Pyrénées


Si des vins de Jurançon ont déjà été servis à plusieurs reprises, notre club "étonnant de Limoges" n'avait encore jamais choisi comme thème les vins pyrénéens. Notre gamme étant maintenant plutôt étoffée en la matière, il y avait de quoi faire une soirée intéressante. Et elle le fut !


En apéro, avec des copeaux de jambon cru, je n'ai pour une fois pas servi de bulle, car elles sont plutôt rares dans le secteur (mais existent : j'en ai bu une excellente de Guirardel à Montpellier).  À la place, donc, un Jurancon sec "Délice de Thou" 2017.  Ce qui est plaisant dans ce vin, c'est qu'il a une aromatique de vin moelleux (ananas, mangue) tout en étant bien sec, et avec une fine acidité bien présente, mais pas du tout agressive. Cela va très bien avec le jambon et ouvre l'appétit. 


Avec la salade de crevettes, saumon fumé et agrumes, je me suis permis de confronter deux grands blancs des Pyrénées : à l'est, le Jurançon La Virada 2017 de Camin Larredya ; à l'ouest l'Irouléguy blanc Errotik 2016 du domaine Bordaxuria.  Les assemblages sont proches (hormis un peu de camaralet dans le premier) mais les vins sont très différents : La Virada joue plutôt dans le registre de l'aérien et de la finesse, avec une grande tension soulignée par une acidité laser. On a presque l'impression de boire un riesling de Moselle (interpréter cela comme un grand compliment) Alors que l'Errotik démarre plus discrètement pour gagner ensuite en densité et en énergie, avec une finale hénaurme de puissance et d'intensité. Ça envoie du lourd ! 

Au final, mon coeur penche plutôt pour le Virada, car avec l'âge, j'aspire à la finesse. 


Avec un bourguignon de joues de boeuf, nous sommes passés aux vins rouges, avec deux cuvées sans soufre du domaine Capmartin (déjà évoquées ICI) :  CaberNat et TanNat. Ces deux vins ont le mérite de sortir du registre habituellement puissant/tannique des rouges du coin, avec des fruits éclatants, un style juteux, gourmand, sans les défauts de certains "nature" (excepté un carafage doublé d'un agitation vigoureuse – mais ça en vaut la peine ). 

Là aussi, j'ai une légère préférence pour le TanNat, paradoxalement plus fin que le CaberNat. Mais je trouve les deux vraiment attachants. 


Avec la tomme de brebis, j'ai choisi de comparer les deux appellations de vins rouges de la région : le Madiran Vieilles Vignes 2015 de Capmartin  et l'Irouléguy rouge 2016  du domaine Bordaxuria. Si le blanc de ce dernier jouait sur la puissance, leur rouge est plutôt sur la finesse et l'élégance.
Il dégage une classe incroyable qui devrait s'accentuer encore dans les cinq ans qui viennent. Alors que le Madiran est dans un style plus traditionnel, avec des tanins bien présents. Cela dit, dès que l'on mange le fromage, les tanins disparaissent comme par magie ! Je gage aussi que dans cinq ans, ce Madiran devrait avoir belle allure (même si pas comparable à l'Irouléguy). 


Pour terminer avec de l'ananas rôti et un sorbet à la mangue, j'ai ouvert un vin que je n'avais encore jamais bu : le Jurançon "Terroir de la Cerisaie" 2015 du Clos Thou. Eh bien, ça ne ressemble à aucun autre Jurançon moelleux que j'ai pu boire (souvent très cristallins) : c'est nettement plus concentré, limite suave,  même si on retrouve l'aromatique exotique et l'acidité du petit manseng. Un superbe liquoreux et un accord magnifique. Parfois, faut pas chercher midi à 14 heures ;-)

Next time : la Loire !

mercredi 6 mars 2019

Après Duseigneur, la Madone !


J'avais eu l'occasion de boire quelques vins de Gilles Bonnefoy il y a  4-5 ans, et je ne peux pas dire que ce fut le coup de foudre : le boisé bien présent avait tendance à masquer le fruit. Je ne sais pas quel fut le déclencheur, mais ses vins ont changé depuis  du tout au tout : les rouges ne voient que la cuve inox, et son blanc est vinifié et élevé en fûts anciens rénovés. Conséquence immédiatement vérifiable par le dégustateur  : les différentes cuvées expriment superbement le terroir d'où elles proviennent –  d'autant que le domaine est en biodynamie depuis plusieurs années. Migmatite et Dacite proviennent toutes les deux de sols granitiques, mais – sans que l'on sache trop comment ça fonctionne –  elles présentent des profils totalement différents (alors que cépage, vinif et vigneron identiques). Je ne peux donc que vous inciter à acheter les 3 cuvées de rouge, car l'expérience en vaut la chandelle ! 



Sols basaltiques , coteau à 45 %
(face sud du volcan de Purchon)

La robe est d'un or intense, brillant.

Le nez est riche, sur la mirabelle, l'abricot,  la violette et le beurre noisette.

La bouche est éclatante à l'attaque, réussissant à conjuguer une matière mûre, presque confite, et  une tension qui étire longuement le vin. L'équilibre est vraiment sur le fil du rasoir :  c'est ce qui fait le charme de ce vin, totalement baroque et presque raisonnable.

La finale concentrée/abricotée  bénéficie toujours de cette tension, soutenue par de nobles amers (amandon, quinquina, gingembre), avec une persistance sur des notes grillées/épicées.






 50 % volcanique et 50 % argilo-granitique.


La robe est  grenat sombre translucide tirant vers le pourpre.

Le nez est très expressif, sur la cerise (bigarreau), la prune et la framboise, avec des accents fumés/poivrés, mais aussi floraux (pivoine, violette). Un peu de noyau, aussi.

La bouche est à la fois ample et longiligne, avec une matière juteuse/fruitée qui vous tapisse le palais avec générosité tout en restant dans un registre frais et digeste. On pourrait vraiment dire que c'est d'la bombe, mais vu le contexte, on va dire que ça bouillonne et que ça jaillit du cratère !

La finale veloutée, gourmande, prolonge la bouche sans le moindre à-coup : on poursuit dans le juteux/jouissif, avec  le noyau amer et le ferreux/sanguin en contrepoint du fruit éclatant et omniprésent. Ben finalement, on va le dire : c'est d'là bombe !



100 % argilo-granitique de type migmatite
Un  granit  très riche en mica, qui en se dégradant libère de grandes proportions d’argile.

La robe est proche du précédent, peut-être un peu plus pourpre ?

Le nez, par contre, fait plus profond/obscur, tout en restant hédoniste : la cerise est plus noire, il y a aussi de la mûre (rubrum oscurum comme on dirait à Roquefort) et puis on sent aussi la roche humide qui apporte de fraîcheur.

La bouche joue plus sur la rondeur  veloutée  que sur l'allonge, avec une matière plus concentrée/compacte et un fruit intense qui vous submerge.

La finale gagne encore en concentration, complétée par une mâche crayeuse, et toujours ce mix cerise noire/mûre, et une persistance sur les notes salines/poivrées (et toujours ce toucher crayeux).


Gamay Dacite 2018 (13.50 €)

100 % argilo-granitique de type grano-diorite à dacite. 
Ce granit contient du calcium. 

La robe est grenat moins sombre et plus translucide.

Le nez est une merveille de délicatesse sur la framboise fraîche et des notes florales. Un peu de poivre blanc aussi. On est entre un  beau cabernet-franc ligérien et une  syrah rhodanienne (alors que c'est un Gamay, je vous le rappelle ! ).

La bouche est élancée, avec une fine tension évoquant le cabernet-franc sur calcaire, et une matière élégante, aérienne, exprimant un fruit d'une grande pureté, complété par des notes florales et minérales.

La finale est éclatante, avec la framboise qui revient en pleine gloire complétée par le poivre blanc et la violette,  et un toucher crayeux frais et floral qui vous maraboute grave. Z'êtes foutus... 

mardi 5 mars 2019

Hymne aux cailloux !


Deux cuvées de "petits blancs" du Roussillon arrivent en même temps : même si le style, le terroir et le cépage sont différents, elles montrent toutes des deux que le Roussillon est une belle région à vin blanc sec, loin de l'image lourdaude qui leur colle à la peau. J'oserais même dire qu'elles paraissent nettement plus "nordistes" que des vins  nés dans des régions plus septentrionales. 

Et comme les vins de pays des côtes catalanes sont moins demandés que des sancerres ou des chablis, on est sur des prix encore tous doux. "Pourvu que ça dure… " disait la mère d'un célèbre empereur. On sait que ça a mal fini…



Hommage à Fernand 2018, Parcé Frères (7.90 €)

100 % Macabeu sur schistes noirs

La robe est jaune très pâle, aux reflets argentés.

Le nez est très expressif, sur la poire et la confiserie (Bergamote de Nancy), avec une impression de maturité compensée par de fines notes végétales (sauge, rafle).

La bouche est sphérique, emplissant le palais d'une matière fraîche et croquante, désaltérante, avec une aromatique plus "caillouteuse" que fruitée (très "eau de roche").

La finale mêle une fine mâche crayeuse à une subtile amertume (écorce de citron), complétant le "dessoiffage", avec une persistance saline bien marquée.





100 % Grenache gris sur marnes schisteuses

La robe est jaune très pâle, aux reflets argentés (le seul point commun avec le vin précédent).

Le nez est plus austère*, sur le zeste de citron fraîchement prélevé, la craie humide et la coquille d'huître (chablisien, quoi..)

La bouche est élancée, avec une tension qui repose plus sur la "minéralité" que sur l'acidité (non perceptible). La matière est plus dense que celle du "Fernand", encore plus "caillouteuse" tout en ayant toujours cette écorce de citron en contrepoint (en gros, on est sur de la "sève de cailloux" au citron).

La finale ne fait que prolonger sans le moindre à-coup tout en densifiant encore la matière en devient "solide" : on croque dans le caillou (toujours parfumé au citron) et puis, du salin, du salin, du salin...

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* C'est une question de contexte : le chef qui a goûté d'abord la Coume puis Fernand, aime bien lae nez de la Coume, alors qu'il trouve celui de  Fernand too much...

lundi 4 mars 2019

Dégustation mystique avec les vins Duseigneur


Cela fait déjà quelques années que nous avons des vins du domaine Duseigneur par intermittence. Une dégustation à Millésime bio m'a convaincu de référencer les deux cuvées que je vous présente aujourd'hui : Odyssée et Antarès. Le  premier est un Côtes du Rhône, le second, un Lirac. Sa spécificité est de contenir 40 % de mourvèdre. Après coup, je me demande si ce n'est pas pour cela qu'il m'a plu – en plus du fait qu'il joue plus sur la finesse que sur la puissance. 

Ajoutons que le domaine a un associé connu des amateurs de vins : Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde en 1992, qui apporte sa contribution lors des assemblages. Et que l'œnologue est Philippe Cambie, qui conseille certains des grands  domaines du secteur : Clos des Cailloux, Saint-Préfert, Mont-Olivet, Puech-Haut ... et Fontvert !



Odyssée 2017 (11.50 €)

(grenache/syrah)

La robe est pourpre bien translucide.

Le nez est fin, sur la liqueur de framboise, le poivre blanc, les épices douces, et une touche d'encens.

La bouche est ronde, assez ample, avec une matière souple, dominée par les fruits rouges épicés, et une tension sous-jacente qui lui donne de l'allant.

La finale est plus terrienne, avec une mâche crayeuse, un retour de la framboise poivrée, et se prolonge sur les épices.



Antarès 2014 (13.50 €)

(60 % grenache et 40 % mourvèdre)

La robe est grenat sombre translucide.

Le nez est élégant, complexe, sur les fruits rouges confits, le tabac blond, le bois précieux et une pointe florale (violette).

La bouche est élancée, déployant une matière soyeuse qui se déroule dans le palais avec énergie ( y a un côté lame d'acier qui évoque les vins sur schistes). La sensation de fraîcheur se fait plus sur l'aromatique du mourvèdre que sur l'acidité, pas franchement perceptible.

La finale gagne en concentration, avec un boisé encore perceptible. Mais un come-back inattendu de la framboise fraîche relance le bouzin avec délice, avec une persistance sur le poivre blanc.