Si des vins de Jurançon ont déjà été servis à plusieurs reprises, notre club "étonnant de Limoges" n'avait encore jamais choisi comme thème les vins pyrénéens. Notre gamme étant maintenant plutôt étoffée en la matière, il y avait de quoi faire une soirée intéressante. Et elle le fut !
En apéro, avec des copeaux de jambon cru, je n'ai pour une fois pas servi de bulle, car elles sont plutôt rares dans le secteur (mais existent : j'en ai bu une excellente de Guirardel à Montpellier). À la place, donc, un Jurancon sec "Délice de Thou" 2017. Ce qui est plaisant dans ce vin, c'est qu'il a une aromatique de vin moelleux (ananas, mangue) tout en étant bien sec, et avec une fine acidité bien présente, mais pas du tout agressive. Cela va très bien avec le jambon et ouvre l'appétit.
Avec la salade de crevettes, saumon fumé et agrumes, je me suis permis de confronter deux grands blancs des Pyrénées : à l'est, le Jurançon La Virada 2017 de Camin Larredya ; à l'ouest l'Irouléguy blanc Errotik 2016 du domaine Bordaxuria. Les assemblages sont proches (hormis un peu de camaralet dans le premier) mais les vins sont très différents : La Virada joue plutôt dans le registre de l'aérien et de la finesse, avec une grande tension soulignée par une acidité laser. On a presque l'impression de boire un riesling de Moselle (interpréter cela comme un grand compliment) Alors que l'Errotik démarre plus discrètement pour gagner ensuite en densité et en énergie, avec une finale hénaurme de puissance et d'intensité. Ça envoie du lourd !
Au final, mon coeur penche plutôt pour le Virada, car avec l'âge, j'aspire à la finesse.
Avec un bourguignon de joues de boeuf, nous sommes passés aux vins rouges, avec deux cuvées sans soufre du domaine Capmartin (déjà évoquées ICI) : CaberNat et TanNat. Ces deux vins ont le mérite de sortir du registre habituellement puissant/tannique des rouges du coin, avec des fruits éclatants, un style juteux, gourmand, sans les défauts de certains "nature" (excepté un carafage doublé d'un agitation vigoureuse – mais ça en vaut la peine ).
Là aussi, j'ai une légère préférence pour le TanNat, paradoxalement plus fin que le CaberNat. Mais je trouve les deux vraiment attachants.
Avec la tomme de brebis, j'ai choisi de comparer les deux appellations de vins rouges de la région : le Madiran Vieilles Vignes 2015 de Capmartin et l'Irouléguy rouge 2016 du domaine Bordaxuria. Si le blanc de ce dernier jouait sur la puissance, leur rouge est plutôt sur la finesse et l'élégance.
Il dégage une classe incroyable qui devrait s'accentuer encore dans les cinq ans qui viennent. Alors que le Madiran est dans un style plus traditionnel, avec des tanins bien présents. Cela dit, dès que l'on mange le fromage, les tanins disparaissent comme par magie ! Je gage aussi que dans cinq ans, ce Madiran devrait avoir belle allure (même si pas comparable à l'Irouléguy).
Il dégage une classe incroyable qui devrait s'accentuer encore dans les cinq ans qui viennent. Alors que le Madiran est dans un style plus traditionnel, avec des tanins bien présents. Cela dit, dès que l'on mange le fromage, les tanins disparaissent comme par magie ! Je gage aussi que dans cinq ans, ce Madiran devrait avoir belle allure (même si pas comparable à l'Irouléguy).
Pour terminer avec de l'ananas rôti et un sorbet à la mangue, j'ai ouvert un vin que je n'avais encore jamais bu : le Jurançon "Terroir de la Cerisaie" 2015 du Clos Thou. Eh bien, ça ne ressemble à aucun autre Jurançon moelleux que j'ai pu boire (souvent très cristallins) : c'est nettement plus concentré, limite suave, même si on retrouve l'aromatique exotique et l'acidité du petit manseng. Un superbe liquoreux et un accord magnifique. Parfois, faut pas chercher midi à 14 heures ;-)
Next time : la Loire !
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