vendredi 26 février 2021

Le rosé +++ by Borie de Maurel

D'aucuns d'entre vous auront remarqué que j'alterne soigneusement vins rouges et vins blancs. Pas toujours simple, car même si nous faisons un effort, nous rentrons plus des premiers que des seconds. Et puis, de temps en en temps, j'introduis un rosé ou une bulle pour casser le rythme. Même si nous vivons un mois de février anormalement chaud, certains s'étonneront de la venue d'un rosé en plein hiver. Certes, mais ce n'est pas n'importe quel rosé : celui  de Borie de Maurel est issu de vignes de 140 ans, avec plus de 60 cépages différents. Je vous accorde qu'il est difficile de percevoir les 60 cépages en bouche, mais faut admettre qu'il y a peu de rosés au monde qui envoient autant du lourd, surtout pour un prix qui reste très modeste (9.90 €). C'est même du grand n'importe quoi. Ce vin pourrait être vendu à 50 % au-dessus sans que ce soit choquant, car on fait vraiment le plein de sensations fortes. Mais bon, profitez-en. Pas dit que ça dure... 

La très belle robe  brillante est entre le saumon et la framboise. 

Le nez est très expressif, avec une dominante des notes amyliques (que l'on appelle aussi bonbon anglais), mais aussi la framboise, le poivre blanc, la grenadine, le sucre candi...

La bouche est ronde, très ample, à la fois aérienne et voluptueuse, déployant une matière douce, caressante, au fruit tonique / acidulé, mariant la fraise et la framboise aux agrumes confits et aux épices. Un maelstrom de saveurs et de sensations rares pour un rosé. 

La finale est non seulement raccord, mais monte un cran de plus dans l'exultation, avec tous les éléments déjà décrits en bouche, mais plus de peps et de relief, de gourmandise, aussi, avec un mariage entre la grenadine et l'orange sanguine, et la vivacité du pomelo, et l'impression d'avoir bu un Spritz, les bulles en moins. 

jeudi 25 février 2021

Barbara et Laurent Lebled : association de bienfaiteurs

 


L'agent commercial qui nous fournit des jolies quilles qui vous régalent depuis 6 mois (Neumeyer, Brin, Garrelière...) nous a proposé il y a peu les vins de Laurent et Barbara Lebled.  Il ne nous a pas fait goûter toute la gamme, mais les 2-3 bouteilles que nous avions goûtées nous avaient convaincus. À réception de la commande, nous avons repassé les 4 cuvées référencées, et  il faut admettre que ces vins hors du commun nous sortent totalement de nos zones de confort sans nous violenter. De véritables expériences à vivre... 



(100 % Cabernet-Franc)

La robe est grenat sombre. 

Le nez est intense, dans un style "naturel", sur  les fruits noirs et de la volatile, dans un style pas agressif. 

La bouche est élancée, tonique pour un vin rouge, avec une matière fine et juteuse, savoureuse, et une tension apportée la volatile, renforcée par un léger filet de gaz carbonique. L'ensemble est frais et équilibré, à condition de rentrer dans le "trip nature" (même si on loin des extrêmes du genre). 

La finale est finement mâchue, et plus vive que la bouche, due à un renforcement de la volatile. 

Pas pour tous les palais, donc, mais pas forcément réservé non plus aux "initiés". 



100 % Gamay

La robe est pourpre très sombre, limite opaque. 

Le nez est  expressif, sur la confiture de mûre sur le chaudron; avec une touche épicée. La bouche est ronde, enveloppante, déployant une matière dense et veloutée à la maturité impressionnante, rafraîchie avec bonheur par le gaz carbonique (rarement il a été aussi bien  venu). Le tout forme un ensemble totalement décadent, voluptueux ... mais frais, gourmand, presque digeste. 

La finale est mâchue, savoureuse, avec toujours cette mûre confite, mais aussi de la cerise noire et du cacao, contrebalancés par le menthol, le ciste et le poivre cubèbe. Hénaurme vin !  

Hou la la !! (14.90 €)

100 % Pinot noir

La robe est pourpre sombre. 

Le  nez est fin, profond, sur le coulis de fruits noirs et des notes balsamiques, rafraîchi par le le menthol et le poivre cubèbe. La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue au fruit intense, et une sensation de fraîcheur amenée par le gaz carbonique et  la touche résino-balsamique, assez italienne dans l'esprit. 

La finale est intense, séveuse, sur les fruits noirs confits et la réglisse, avec un contrepoint sur le menthol  et l'eucalyptus, et toujours ce "résino-balsamique" très toscan.  Un vin passionnant !





La robe est pourpre très sombre, carrément opaque.  

Le nez, très profond,  marie les fruits noirs confits à une magnifique volatile, donnant une sensation abyssale. 

La bouche rappelle celle du Gamay sans toi,  avec ce mix entre matière veloutée voluptueuse  et grande fraîcheur, mais avec un contraste encore plus marqué : on a la sensation d'une richesse plus importante,  et d'une fraîcheur encore plus décapante. Ebouriffante, on va dire. C'est totalement dingo ... et en même temps, méchamment addictif. 

La finale possède une mâche très cadurcienne – qui appelle le confit de canard et l'enchaud de porc –  sur une palette décadente  de fruits noirs confits, équilibrée par les notes résino-balsamiques très italiennes  que l'on avait apprécié sur Ouh la laUn véritable OVNI  très séducteur. 

mercredi 24 février 2021

Balade en Isère


Le titre pourrait être tout aussi bien "L'Isère nous balade", car on est vraiment dans l'inattendu avec cette cuvée de Nicolas Gonin. Déjà, marier le viognier à l'altesse est peu courant – il est même probable que ce soit le seul spécimen du genre – mais en plus, le climat et l'altitude permettent d'avoir des raisins à  haute maturité tout en ayant peu d'alcool et une grande digestibilité. Dans de nombreuses régions, on serait sur des vins à 14-15 %. Ici, il ne fait que 12 %. Bref, un Objet Viticole Non Identifiable comme on les aime à Vins étonnants. Pour un prix raisonnable : 11.50 €. 

La robe est d'un or intense. 

Le nez est raccord à la robe : fruits jaunes et blancs rôtis, fruits exotiques, même, et même une touche de coing confit qui vous emmènerait presque en Loire. 

La bouche est élancée sans être hyper-tendue, avec une matière ronde et aérienne, digeste, mariant une aromatique confite /  exotique à un style plus caillouteux / minéral. Ce  contraste peut enthousiasmer, mais probablement aussi déconcerter. 

La finale de caractère confirme cette dichotomie, avec d'une part ces arômes d'ananas et de pomme rôti(e)s, de l'autre des nobles amers évoquant l'écorce d'orange et le quinquina, suivis de notes salines et épicées intenses qui persistent longuement, hantant même l'esprit du dégustateur. 



mardi 23 février 2021

Louise : un peu bourrue, mais très attachante !

Louise est désormais un classique sur Vins étonnants, en rouge comme en blanc. Dans les deux couleurs, elle n'a qu'un seul défaut : le domaine de Malavieille  n'en produit pas assez.  On est dans du "sans sulfites ajoutés", ce qui franchement ne se remarque pas à la dégustation. Sur son aromatique, il est difficile de ne pas penser à Permien, mais on est dans un style plus "structuré" qui demande des plats un peu plus riches et gras (genre ribs, cassoulet, enchauds....). Le rapport qualité/prix (9.50 €) est excellent, comme pour tous les vins de ce domaine. 

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est fin, profond, sur la crème de fruits noirs, le benjoin, le laurier et une touche florale. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière (bien) dense au toucher velouté, exprimant un fruit intense et pur (mûre, myrtille), complété par la violette. 

La finale est puissante, avec une belle mâche gourmande, savoureuse, sur la framboise, le poivre blanc et l'encens, avec une persistance sur la violette et des notes crayeuses/épicées.



lundi 22 février 2021

Agudes : unique en son genre !


Depuis 2016, c'est la quatrième fois que je parle des Agudes de Fabien Jouves . Le nom de la cuvée ne change pas, mais l'assemblage évolue : nous sommes en 2020  sur  un mix de sauvignon blanc, sauvignon gris, chardonnay, sémillon blanc, colombard et  ugni blanc. Donc, vous l'aurez remarqué, il n'y a plus de chenin. D'un premier abord, ça peut paraître foutraque, mais en fait, non : c'est super cohérent. On se demande pourquoi Fabien n'y avait pas pensé avant. 

La robe est  d'un bel or, parsemée de très fines bulles qui finissant par éclore à la surface. 

Le nez est à la fois frais et mûr, sur les fruits blancs rôtis (pomme, poire, coing), le miel d'acacia, l'écorce d'agrume et la craie humide. 

La bouche a une attaque "crépitante" due au gaz carbonique, puis gagne en ampleur, déroulant une chair pulpeuse, croquante, très aromatique (pomme, mangue, ananas)  rafraîchie par un toucher perlant qui vous titille la langue.

La finale est tonique, intense, marquée par le Triple A que nous affectionnons à Vins étonnants : Acidité du citron, de la pomme  verte et du gaz carbonique, Astringence de la craie et du ziste de pomelo, et Amertume de l'écorce d'orange et du quinquina, avec une touche de gingembre confit. 

Précisons que le vin est bio et sans sulfites ajoutés. Cela peut éventuellement se ressentir sur la présence de gaz, mais sur l'aromatique, on est vraiment nickel. Faut savoir que c'est un "vin nature"...



vendredi 19 février 2021

Gamay sur volcan : j'aime encore plus 2020 !


Je flânais tout à l'heure dans l'entrepôt à la recherche du "vin du jour", et soudain, j'ai vu la jolie pile de Gamay sur volcan 2020 de la Madone. Allez, on goûte ça ! J'avoue que j'étais presque craintif, car l'année dernière, les vins de Gilles Bonnefoy se goûtaient mal en février. Eh bien, ce n'est pas du tout le cas sur les 2020 : c'est de la bombe, du bonheur à l'état pur. Rarement un "petit vin" m'a autant enthousiasmé. Je crois qu'il va falloir que j'en encave. Alors, please, ne me piquez pas tout... 

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est une merveille de gourmandise et de "classiosité" : panier de fruits rouges et noirs bien mûrs, violette, encens, fumée... 

La bouche est tonique et élancée, tout en déployant une matière juteuse, séveuse, au fruit d'une rare intensité, mais aussi d'une grande fraîcheur aromatique – renforcée par un léger perlant, qui pour le coup, n'est pas plus gênant que ça. L'équilibre est superbe, mais c'est surtout nirvanesque : rarement un "petit vin" vous fait toucher d'aussi près la félicité !

La finale délivre une mâche croquante, hyper-gourmande, avec un fruit et une fraîcheur qui montent encore d'un cran, et une persistance sur la framboise, la violette et le poivre blanc. Et le cacao en ultime sensation. Rhaaaa lovely, aurait dit Gotlib...

jeudi 18 février 2021

Blanc public : rond et frais à la fois

Il y a des personnes qui craignent l'acidité excessive des vins blancs, tout en ne voulant pas tomber sur des cuvées trop généreuses, riches en alcool. Blanc Public est fait pour elles. Ce vin est produit par le Domaine de la Réaltière au nord d'Aix en Provence, à 450 m d'altitude. Elle est issu de l'Ugni blanc (70 %) et de la Clairette (30 %). Les cépages et l'altitude peuvent expliquer sa rondeur et sa fraîcheur. Rajoutons qu'il ne fait que 12 % d'alcool, ce qui devient rare ces dernières années. 

La robe est jaune clair, brillante. 

Le nez est fin, sur la pomme chaude, le bouton d'or, complété par une petite touche fumée. 

La bouche est ronde, éclatante de fraîcheur, avec une matière finement charnue, croquante, aussi gourmande que digeste; donnant l'impression de mordre dans un fruit blanc. Un léger perlant apporte un supplément de peps et de fraîcheur. 

La finale est tonique, mêlant les amers de l'écorce d'agrume à l'appétente astringence de la pomme verte, avec une persistance sur le coing et des notes salines/épicées. Ça vous dessoiffe direct, tout en vous incitant à vous resservir encore et encore, car c'est tellement bon, et faudrait pas gâcher (mais bon, avec le couvre-feu à 18 h, vous restez tranquillement chez vous...). Oui, enfin, soyez raisonnable, tout de même... 



mercredi 17 février 2021

Petite Selve : à vous faire aimer 2020

Autant j'étais plutôt réservé lorsque nous avions reçu la version 2019, autant la Petite Selve 2020 est vraiment réjouissante. C'est l'une des premières preuves que l'année 2020  n'est pas totalement désastreuse : on y a produit de jolis vins ! Pour rappel, cette cuvée est un assemblage Cinsault (40 %), Grenache (40 %) et Syrah (20 %); ce qui explique ce style tout en finesse, avec une touche florale limite pinotante. Tout ce que j'aime ! Et on est juste en dessous de la barre des 10 €... 

La robe est pourpre translucide. 

Le nez est fin, sur la cerise mûre, la pivoine, les épices douces et le cacao.

La bouche est ronde, ample, fraîche, croquante, avec une matière fine, enveloppante,  et un fruit très expressif – s  sans être vulgaire – complété par le poivre et la terre fraîchement retournée, façon pinot. 

La finale possède une mâche gourmande, mêlant la quetsche au cacao et sous bois, avec une belle persistance sur les épices. 

mardi 16 février 2021

Ce Sauvignon n'a jamais été autant dans l'Air du temps

L'Air du temps Sauvignon avait disparu des radars depuis 2-3 mois, au regret de pas mal de clients. C'est pour mieux réapparaître aujourd'hui. Il était auparavant nettement moins boisé que son frangin Chardo – mais un peu tout de même. La version 2020 n'en affiche plus du tout, en tout cas au niveau des perceptions. On est sur un très beau sauvignon alliant maturité et fraîcheur, et qui devrait encore plus cartonner que ses prédécesseurs, car un vin de ce niveau à (nettement) moins de 10 €, c'est juste indécent – mais sympa pour le consommateur !

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est expressif, sur les fruits blancs rôtis au beurre, le citron confit, la craie humide, et une pointe d'épices. 

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une matière mûre et charnue, au toucher moelleux,  et une tension qui vous saisit dès l'attaque et ne vous lâche plus.  Celle-ci est renforcée par un léger perlant et une noble amertume. 

Cette dernière se renforce en finale, pouvant rappeler un chenin ligérien, sur l'écorce de pomelo, le quinquina, prolongée par des notes salines et épicées, et une touche de citron confit. 






lundi 15 février 2021

La repasse fait peau neuve

La Repasse de Benjamin Darnault ne se contente pas de changer de millésime. Son habillage prend un sacré coup de neuf. À l'intérieur de la bouteille, c'est également la révolution. On perd les notes patinées au profit d'un cassis omniprésent. Ceux qui apprécient ce fruit seront aux anges. Il en est un hommage (quasi) exceptionnel. Les autres risquent de (re)passer leur chemin. Après, comme disait un ancien président, il faut "laisser le temps au temps". Je serais curieux de regoûter ce vin dans 4-5 ans pour voir ce qu'il est devenu.  

La robe est grenat sombre, limite opaque. 

Le nez est fin, profond, sur le cassis sous toutes ses formes : fruit frais, liqueur, bonbon, et même feuille. Juste quelques épices viennent compléter le tableau. 

La bouche est ronde, de belle ampleur, déployant une matière dense, pleine, charnue, qui  immerge totalement le dégustateur dans une baignoire de cassis agrémenté d'aromates évoquant la garrigue et le feu de camp (notes grillées /fumées). 

La finale est puissante, savoureuse, dévoilant des tannins solides mais bien mûrs – et incroyablement gourmands. Le cassis est toujours la star, mais progressivement, les épices grillées commencent à prendre le dessus, suivies par le cacao et le menthol, façon After eight, le sucre en moins. 



vendredi 12 février 2021

Ça sulfit : on en a jamais assez !


Après des mois d'absence, j'étais heureux du retour du Ça sulfit blanc de l'Ancienne Cure. Mais je n'imaginais pas à quel point j'allais me régaler. Surtout lorsqu'on sait qu'il est produit sans le moindre ajout de sulfites. On a du sauvignon bien mûr, sur son côté exotique, mais pas dénué de fraîcheur, et du chenin – autorisé à Bergerac depuis quelques années – qui apporte de l'agrume confit, du coing et une belle tension. 
Assez bizarrement, on pourrait croire à l'aveugle que l'on boit un vin issu de manseng; tant le vin est frais et exotique. En tout cas, je suis ravi de proposer un vin blanc sans soufre d'un tel niveau à un prix raisonnable. Ça ne court pas les rues. Foncez avant qu'il ne soit trop tard... 

La robe est or paille, brillante. 
Le nez est très expressif, sur l'ananas, la mangue, l'orange confite, avec une pointe de menthol. 

La bouche explose de fraîcheur dès l'attaque puis vous enveloppe d'une matière mûre et savoureuse, tendue par un  fin filet de gaz carbonique – autant les p'tits bulles qui crépitent me dérangent dans les rouges, autant je les apprécie dans les blancs. On est à fond dans les fruits exotiques, avec l'acidulé du fruit de la passion qui apporte du peps. 

On retrouve ce dernier dans la finale finement mâchue, accompagné par l'ananas et le coing confit, et une petite touche de citron et de menthol pour rafraîchir le palais. Réjouissant !




mercredi 10 février 2021

Sur Evelle 2019 : on se régale toujours autant !

Le Hautes-Côtes "Sur Evelle" du domaine Bonnardot est devenu en 2-3 ans le pinot noir le plus populaire de Vins étonnants, hormis le En Coteaux de Carrel, hors concours. Il faut dire qu'il présente tous les charmes de ce cépage sans avoir un prix trop douloureux (16.50 €). Il mérite donc un suivi régulier, histoire de voir s'il reste dans le même style que les années précédentes. 2019 est un peu moins riche en alcool que 2018; et un peu plus d'acidité. Il a un fruit peut-être moins extraverti,  au profit d'une plus grande élégance, ce qui me va bien. Bref, il me plaît beaucoup. Je pense qu'il devrait cartonner autant que ses aînés, si ce n'est plus ;-)

Signalons – ça devient un peu trop fréquent à mon goût – qu'il y a un peu de gaz carbonique. Pas énormément, certes, mais suffisamment pour que ça "picote" les papilles. Ceux qui veulent le côté "glissant" du pinot noir sont bons à dégazer. 

La robe est entre le rubis et le grenat translucide. 

Le nez est délicat, sur la framboise, la cerise, la pivoine et le benjoin, avec une fine touche de terre fraîche et de poivre. 

La bouche est ronde, ample, caressante, déployant une matière finement veloutée, aérienne, exprimant un fruit pur, frais et intense – plus framboise que cerise – complété par le poivre blanc, la rose et le sous-bois. 

La finale est délicatement accrocheuse – le gaz ajoute un côté "canaille" – avec des notes terriennes / fumées /épicées qui prennent le dessus, tout en accentuant le floral (rose, violette), et la griotte framboisée en bruit de fond. C'est un pur régal dont il est difficile de se lasser. Le plus dur, c'est de ne pas boire toute la bouteille avant que les autres aient eu le temps de goûter (c'est de leur faute, aussi : fallait être plus réactif....). 

mardi 9 février 2021

Dans l'Absolu ... c'est bon !

Dans l'Absolu, c'est l'autre nom de la cuvée A de Terres de ROA. Je ne sais pas d'ailleurs lequel il faut privilégier... Enfin bon, pour faire simple, c'est la "petite" cuvée de blanc, composée de chardonnay et de tressalier, le cépage local de l'appellation Saint-Pourçain (Allier). On est dans l'original sans tomber dans le bizarre. Ce qui me paraît bien correspondre à ce que recherchent nombre de nos clients. 

Une fois de plus, cette cuvée montre que 2019 est un joli millésime en blanc, avec de l'équilibre de la fraîcheur. Pourvu que les années futures s'en rapprochent !

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est gourmand, sur la pomme beurrée chaude, la craie humide et le zeste de bergamote. 

La bouche est ronde, fraîche, de belle ampleur,  avec une matière croquante,  finement charnue, évoquant une belle et juste maturité, dominée par les fruits blancs et le beurre noisette. En arrière-plan, on ressent un côté plus caillouteux / salin.  Difficile de ne pas penser au chardonnay – le tressalier, on connaît moins... 

La finale dévoile une fine astringence évoquant la craie et l'écorce de pomelo, puis la pomme beurrée fait son retour, avec une persistance sur des notes salines et épicées.  



lundi 8 février 2021

Vraiment K-Nom !

Cela faisait 2-3 ans que je n'avais pas regoûté K-Nom du Clos Troteligotte – le caviste qui vous raconte qu'il goûte TOUS ses vins chaque année  est soit un menteur, soit n'a que 200-300 références... mais quand on dépasse les 2000, c'est compliqué. Eh bien, c'est d'une gourmandise irrésistible ... une fois que l'on s'est débarrassé du gaz carbonique perceptible à l'ouverture. Le mieux est de vider dans une carafe et de secouer quelques fois cette dernière. En une petite heure, c'était résolu, ce qui est plutôt rapide – parfois, au bout de 24 h, ça "picote" encore... 

Dans cette cuvée, le malbec est complété par un peu de merlot. C'est peut-être le secret de sa grande buvabilité ! 

La robe est pourpre très sombre, presque opaque. 

Le nez pète le fruit, sur le coulis de mûre, la tarte à la myrtille, avec une belle pincée d'épices et une petite touche lactée. 

La bouche est ronde, veloutée, enveloppante, avec une matière charnue, pulpeuse, pleine de fruit et de fraîcheur, et toujours les épices perçus au nez. L'équilibre est le maître-mot : malgré la générosité du breuvage, non seulement on ne sature pas, mais on redemande !

La finale possède une belle mâche "Sud-Ouest" renforcée par le crayeux du calcaire local, mais l'expressivité du fruit (mûre à donf !) reprend rapidement le dessus, prolongé par les épices douces, la cerise noire et le cacao en poudre. 



vendredi 5 février 2021

Vol de dragons annoncé...

Les Petits dragons sont de retour, avec cette année les deux cépages qui composent cette cuvée : le petit manseng et le chenin.  On retrouve la belle aromatique qui fait son charme, mais aussi un alcool toujours prononcé (mais ça ne gêne a priori pas les "dragonophiles" car c'est tous les ans pareil) . Je trouve le boisé plus discret, ce qui me va très bien. Je n'ai donc pas trop de doutes que d'ici un mois ou deux, notre "allocation" sera épuisée. Donc, n'attendez pas trop : il  n'y aura pas de repasse !

La robe est d'un bel or brillant. 

Le nez est fin, sur l'ananas frais, le coing confit, le lemon curd, avec une légère touche grillée/vanillée. 

La bouche est fine, élancée, avec une matière aérienne, élégante, gagnant progressivement en richesse et générosité, devenant plus imposante – l'ange se  transforme en bêêête... L'aromatique est fidèle au nez : on reste sur l'ananas, complété par  la mangue. 

La finale est quadruple A, une première à Vins étonnants. On a l'Acidité (du fruit de la passion), l'Amertume et l'Astringence (de l'écorce de citron confite), mais aussi l'Alcool, difficilement oubliable (15 %), avec une belle persistance sur l'ananas et des notes crayeuses et épicées. 

A 9.90 €, difficile de faire mieux... 






  

jeudi 4 février 2021

Pas si folle que ça

Je n'avais pas parlé de la Folle noire d'Ambat depuis trois ans sur ce blog. Cétait alors le 2016. Aujourd'hui, il est question du 2019 qui est un millésime qui me plaît de plus en plus, car quasiment à chaque fois, il présente des meilleurs équilibres que les 2018, souvent un peu too much. Cette cuvée ne déroge pas à la règle. C'est vraiment un régal, tout en ayant un supplément de classe par rapport à d'autres millésimes. Une réussite, qui a très peu augmenté depuis 10 ans, ce qui est trèèèèès rare... 

La robe est pourpre sombre, mais translucide. 

Le nez est fin, profond, sur les fruits noirs, le poivre, la violette, avec une touche de lard fumé. Un peu de menthol, aussi. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déroulant une matière pulpeuse, charnue, au fruit frais et expressif, relevé d'épices et de notes florales. L'ensemble est bien équilibré, harmonieux, réussissant à conjuguer gourmandise et élégance. 

La finale présente une mâche savoureuse, dominée par les fruits noirs, avant que ne reviennent le poivre et la violette, suivis par la réglisse et les épices douces. 




mercredi 3 février 2021

Emile de Rose : sudiste juste comme il faut


Je vous en avais parlé lorsque j'avais évoqué la reprise d'Emile et Rose par Marc Royo, le couple fondateur étant parti à la retraite. Il y a quelques nouvelles cuvées, dont cet Emile de Rose. On va dire que c'est un clin d'oeil à la Rose d'Emile qui est le "petit vin" en Carignan blanc. Là, c'est le "petit vin" en Grenache blanc, sachant qu'il existe une "grande cuvée" pour chacun de ces deux cépages. Eh bien, pour un "petit vin", c'est déjà sacrément bien. Il y a des "grands de certains qui sont moins bons. 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est plutôt discret, sur les fruits jaunes, l'amande fraîche, la fleur d'acacia (enfin, le faux), et une légère touche fumée/minérale. 

La bouche est ronde, charnue, croquante, étirée par une belle tension, renforcée par un fin filet de gaz carbonique. On est dans la générosité sudiste, avec du soleil plein les papilles, mais ça reste remarquablement équilibré (tout en étant loin d'un Muscadet, je vous l'accorde). 

La finale allie une fine mâche à de nobles amers – écorce d'agrume, quinquina, gingembre – pour s'achever sur des notes épicées et salines. Et les fruits jaunes qui font leur come-back !




mardi 2 février 2021

Originelles : le gamay dans toute sa pureté !

J'ai appris aujourd'hui qu'on n'aurait plus d'Eclat de granite jusqu'à ce que le 2020 soit embouteillé. Je me suis donc intéressé à l'autre "petit vin" de Sérol,  la cuvée Les originelles, histoire d'avoir une alternative à proposer. Et ma foi, je me demande si elle n'est pas encore meilleure. C'est le gamay dans toute sa simple splendeur. Il faut avoir un cœur de pierre pour ne pas tomber en pamoison dès le première gorgée ingurgitée. Faut croire que ce n'est pas mon cas. J'a-dore ! 

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin, aérien, sur la pivoine, la framboise, le poivre, et la terre fraîchement retournée qui fait songer à un pinot noir. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, très aérienne, avec une matière quasi impalpable qui vous enveloppe le palais d'un fruit  pur, intense, souligné par les notes florales et épicées. Le tout est frais et digeste (12.5 % alc.). 

La finale allie niaque et gourmandise, avec un retour de la framboise, une pointe de rose, puis une palanquée d'épices qui persistent longuement, accompagnés par une touche plus terreuse/minérale. 

Et tout ça pour 10.25 €. Y a pas beaucoup de Beaujolais qui peuvent faire face à une si gourmande concurrence... 



lundi 1 février 2021

Permien is back. Et moi z'aussi !

Après une coupure de deux semaines dues à un déménagement de taille (7 aller-retour de camion 19 tonnes), me revoilà fin prêt à vous re-causer sur ce blog. Je redémarre avec un classique du site, Rouge Permien de Malavieille. Je vous avais parlé il n'y a pas longtemps du 2018 que j'avais confronté avec Roc et Lune. Il ne s'en était pas si bien tiré que ça, car l'effet millésime ne l'avait pas avantagé. Je n'avais pas reconnu le Permien que j'appréciais tant. Nous sommes passés depuis 10 jours au 2019. J'étais curieux de voir s'il était proche du 2018 ou si l'on revenait à l'ancien style. Et bien, ouf : c'est la deuxième option la bonne. Je retrouve tout le charme de Permien qui redevient donc l'un de mes chouchous. Welcome back !

La robe est grenat sombre, presque opaque, avec des reflets violacés. 

Le nez est "permien" : violette, encens, liqueur de fruits noirs, poivre blanc... 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière démarrant sur la finesse, l'élégance, puis gagnant progressivement en densité, sur un grain tannique délicieusement accrocheur. On retrouve les fruits noirs, mais aussi la violette, le poivre, finement fumé. Et une fraîcheur aromatique plus due à des notes mentholées qu'à l'acidité. 

La finale gagne encore plus en intensité, avec une mâche (croquante)  plus affirmée, un mentholé plus intense, la violette et l'encens qui se lâchent grave, et des épices (poivre, cannelle, laurier...) qui prolongent le plaisir. Il faut faire attention à la température de service (14-15 °C conseillés), car l'alcool a tendance à échauffer les papilles...