Le titre pourrait être tout aussi bien "L'Isère nous balade", car on est vraiment dans l'inattendu avec cette cuvée de Nicolas Gonin. Déjà, marier le viognier à l'altesse est peu courant – il est même probable que ce soit le seul spécimen du genre – mais en plus, le climat et l'altitude permettent d'avoir des raisins à haute maturité tout en ayant peu d'alcool et une grande digestibilité. Dans de nombreuses régions, on serait sur des vins à 14-15 %. Ici, il ne fait que 12 %. Bref, un Objet Viticole Non Identifiable comme on les aime à Vins étonnants. Pour un prix raisonnable : 11.50 €.
La robe est d'un or intense.
Le nez est raccord à la robe : fruits jaunes et blancs rôtis, fruits exotiques, même, et même une touche de coing confit qui vous emmènerait presque en Loire.
La bouche est élancée sans être hyper-tendue, avec une matière ronde et aérienne, digeste, mariant une aromatique confite / exotique à un style plus caillouteux / minéral. Ce contraste peut enthousiasmer, mais probablement aussi déconcerter.
La finale de caractère confirme cette dichotomie, avec d'une part ces arômes d'ananas et de pomme rôti(e)s, de l'autre des nobles amers évoquant l'écorce d'orange et le quinquina, suivis de notes salines et épicées intenses qui persistent longuement, hantant même l'esprit du dégustateur.
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