vendredi 29 juillet 2022

Un tour de tracteurs, et puis s'en va...

 

Les tracteurs de Thomas Finot sont de retour dans un millésime 2021qui n'a pas été facile. Une bonne partie des vignes qui approvisionnaient ces cuvées ont subi le gel d'avril. Ce qui a donné des assemblages différents des années précédentes. Cela réussit magnifiquement au rouge grâce à une forte proportion du Persan, un peu moins au blanc qui perd le caractère qu'apportait la Verdesse. Cela dit, cela reste un bon rapport qualité /prix.. Les quantités disponibles seront plus restreintes que d'habitude. N'attendez donc pas le Black Friday pour commander ;-)

Tracteur blanc 2021 (10.50 €)

 45 % Jacquère,   45 % Altesse, le reste en Chardonnay et Verdesse

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est expressif, sur la gelée de coing et le miel, contrebalancés par du zeste d'agrume. 

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité traçante, et offre une matière ronde, fraîche, désaltérante, avec cette astringence rappelant la citronnade, même si l'aromatique reste dominée par le coing. 

La finale dévoile une mâche savoureuse, citronnée et crayeuse à souhait, soutenue par l'acidité de la verdesse finit par pointer son nez ;-)

Tracteur rouge 2021 (10.50 €)

Majorité de persan, complété par du gamay,

 du pinot noir et peu de mondeuse

La robe est rubis sombre translucide. 

Le nez est super fin, frais, profond, sur la cerise confite, la mûre, rafraîchies par une très belle acidité volatile et une pointe de cassis mentholé. 

La bouche est superbe, tendue par cette même volatile – d'une infime délicatesse –  déployant une matière douce, aérienne,  finement pulpeuse, au fruit intense et terriblement gourmand. 

 finale est plus terrienne, avec une fine accroche canaille et un fruit encore plus irrésistible, et une finale sur la cerise, la terre humide et les épices.

Mais pourquoi et puis s'en va ? Car je pars en vacances pour trois semaines. Il faudra donc patienter un peu avant de me relire ici... 

jeudi 28 juillet 2022

Tous les chemins mènent à l'Arkose

Alors que Vins étonnants a longtemps été pionnier en matière de vins auvergnats (nous vendions les cuvées de Pierre Beauger et de Thierry Renard il y a plus de 15 ans), j'avoue que nous nous étions relâchés depuis un certain temps, en ne vendant plus qu'épisodiquement les vins de Patrick Bouju. (et plus récemment d'Annie Sauvat, partie à la retraite). Faut dire qu'entre temps, cette région viticole est devenue tendance : à l'instar du Jura, la demande est devenue plus importante que l'offre, les prix ont pas mal flambé, jusqu'à devenir délirants pour certains. 

Tout ça pour dire que  nous sommes ravis de vendre les vins des Chemins de l'Arkose qui réussissent à conjuguer toutes les qualités : ils sont super bons, bio, très peu ou pas sulfités, et vendus à prix raisonnable au vu de leurs grande qualité. Leur seul défaut – il en faut bien un – c'est que les quantités seront loin d'être illimitées. Donc, ne réfléchissez pas trop longtemps, sous peine de devoir attendre un an avant de pouvoir en racheter !

Au pied du mur 2021 (14.90 €)

100 % Chardonnay muscaté

La robe est d'un or éclatant. 

Le nez est fin, mûr, sur des notes de fruits jaunes, de fleur d'oranger, de rose fanée et d'épices.

La bouche est ronde, mûre et fraîche, avec une matière charnue / juteuse au fruit gourmand et épicé, et une amertume qui tient lieu de colonne vertébrale. 

On retrouve cette dernière dans une finale plus séveuse et concentrée sur des  notes muscatées et épicées qui persistent longuement. 

Corent 2021 (11.90 €)

100 % Gamay d'Auvergne

La robe est saumon clair, assez provençale.

Le nez est fin, sur la pêche de vigne et les épices. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque, cédant vite la place à une matière friande, désaltérante, tendue par une fine acidité, et dotée d'une aromatique délicate, légèrement fumée et épicée. L'ensemble laisse une impression de pureté et de digestibilité. 

La finale poursuit la tension de la bouche, tout en étant plus concentrée, donnant une matière plus séveuse / vineuse, mais néanmoins toujours fraîche. Le tout persiste sur la pêche de vigne et les épices. 


Gamay, Syrah et vieux cépages locaux

La robe est rose très pâle, aux reflets argentés. 

Le nez est fin, profond, sur des notes épicées, fumées et grillées, tout en dégageant beaucoup de fraîcheur. On ne se lasse pas de humer le verre...

La bouche est vive, tendue par un joli trait de gaz carbonique, avant de déployer une matière ronde, mûre, pulpeuse, parsemée de fines bulles délicates, à l'aromatique sobrement fruitée, légèrement vineuse et épicée. 

La finale est tonique, avec une effervescence et une amertume accrues, mêlant l'écorce d'agrumes au quinquina et à des notes framboisées, et persiste longuement sur les épices. 


100 % Seibel 5455

La robe est rose saumoné, brillante. 

Le nez est frais, discret, sur les bonbons aux fruits rouges acidulés et les épices; 

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en offrant une matière ronde, veloutée, à la densité impressionnante pour un vin effervescent, avec des bulles frétillantes qui vous titillent la langue et apportent un côté rafraîchissant garanti. 

La finale est vive, intense, offrant une grande vinosité et des épices à foison, aboutissant à un ensemble assez exultant, prolongé par une amertume classieuse. Effet wahoo garanti !


Gamay; Gamay d'Auvergne et  Syrah 

La robe translucide est entre le grenat et le pourpre. 

Le nez est expressif, sur le cassis et le poivre, mais aussi des notes sanguines et épicées; 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une matière douce, finement pulpeuse, au fruit intense et gourmand, rafraîchie par un très léger perlant – pas dérangeant du tout, bien au contraire.  

La finale est toute aussi gourmande, plus fraîche encore, sans la moindre dureté, avec une palanquée de fruits et d'épices. On se régale !

Petrosus 2020 (14.90 €)

100 % Pinot noir 

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est plutôt discret, sur les fruits noirs et l'orange sanguine. 

La bouche est ronde, ample, fraîche et soyeuse, avec une matière bombesque et exaltante reposant sur les amers de l'orange et une acidité provenant de nulle part. 

La finale est toute aussi exaltante et improbable; d'une fraîcheur communicative, sur l'orange amère et les épices qui perdurent longuement. 

Les dômes 2021 (12.90 €)

100 % Gamay noir d'auvergne 

La robe est rubis sombre translucide aux reflets violacés. 

Le nez est expressif, sur les fruits noirs mûrs, les agrumes et les épices, formant un tout enthousiasmant. 

La bouche est ronde, fraîche, pulpeuse, alliant une grande finesse à une gourmandise insolente, avec un équilibre superlatif. Le fruit est d'une grande intensité; souligné par l'orange sanguine, formant un ensemble classieux. 

La finale est encore plus fraîche et fruitée que la bouche, avec une niaque et une vibration incroyables. Un grand gamay !

Le Clos 2021 (13.90 €)

Gamay et Pinot noir

La robe est pourpre translucide. 

Le nez est fin, frais, gourmand, sur la mûre, la violette, le poivre fumé ... 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière pulpeuse au fruit indécent, subtilement épicé. C'est juste magique. 

La finale est juteuse et gourmande, encore plus addictive. Ce vin devrait être interdit à la vente. 

mardi 26 juillet 2022

Ferme des fontaines : toujours aussi enthousiasmant !


L'année dernière,  la Ferme des Fontaines 2019 m'avait beaucoup plu. Le coup d'essai de Xavier Amirault dans le monde du sans-soufre avait été un coup de maître. Restait à savoir s'il allait se confirmer sur le millésime 2020. Eh bien oui : il est légèrement différent, mais tout aussi bon, et tellement éloigné de 90 % de la production rouge ligérienne. Même les gens qui détestent le cabernet franc d'ordinaire (oui, ça existe) le trouveront extra-ordinaire ! 

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin, délicat, sur un cassis très subtil, de la ronce , des notes florales et une mini-pincée de poivre. 

La bouche est à l'avenant : ronde, ample, aérienne, avec une matière très douce tactilement, gagnant progressivement en densité pour arriver à un pulpeux / velouté. Le fruit est pur, omniprésent sans être too much, souligné par la violette. 

La finale est une merveille de gourmandise, avec un léger mordant canaille dû à une gestion intelligente du gaz carbonique : on a  l'impression d'avoir en bouche  un bonbon cassis / framboise acidulé qui vous titille la langue, le tout nimbé d'une aura de violette subtilement fumée qui vous emmène en Rhône nord. 



vendredi 22 juillet 2022

Et si vous vous mettiez au Patchwork ?


Il n'est bien sûr pas question de couture et de tissus ici. Patchwork est une cuvée de Stéphane Tissot issue de  plusieurs parcelles plantées entre 1962 et 1978 (soit des vignes de 44 à 60 ans). Elle est vinifiée et élevée en fûts (10 % neufs), avec une protection raisonnable de SO2 (40 mg/l au total). Sur ce millésime 2020, le niveau est élevé. Il faudrait juger sur pièce, mais je pense qu'il y a peu de vins jurassiens qui puissent l'égaler pour une vingtaine d'euros. C'est quasiment aujourd'hui le prix minimum dans le secteur, même chez des jeunes vignerons qui n'ont pas fait leurs preuves. 

Je retrouve la patte Tissot qui m'avait tant séduit il y a une quinzaine d'années sur Graviers et Bruyères. Et je ne doute pas que ce vin ne fera que s'améliorer dans les 15 ans qui viennent. Il en a le potentiel. 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, profond, sur des notes grillées / fumées (pétard, sésame, tourbe), avec de l'agrume confit en arrière-plan. 

La bouche est vive, tendue par une acidité traçante, offrant une matière concentrée, séveuse, à la fraîcheur cristalline. L'ensemble est  "caillouteux" et fumé à souhait, réjouissant pour tout amateur de Jura. 

La finale poursuit la tension de la bouche avec encore plus de fraîcheur, d'intensité et de niaque,  et une très grande persistance sur le sésame grillé et les notes tourbées. J'a-dore !



jeudi 21 juillet 2022

Farigoulette : un vin nature exemplaire

 

Les années précédentes, je n'étais pas plus fan que ça de cette cuvée Farigoulette que je trouvais un peu trop "rustique" pour mon palais délicat. On a reçu ce millésime 2021 mercredi dernier (13/07) alors que la chaleur était écrasante et le transport non réfrigéré. Pas plus rassuré que cela en touchant les bouteilles tièdes, j'ai décidé d'en ouvrir une bouteille – après l'avoir refroidie –  pour voir comment il se présentait. Et là, la baffe : c'est de loin le meilleur Farigoulette que j'ai goûté. Encore plus fort : j'ai regoûté cette bouteille hier avec un client  (20/07) : elle était encore plus gourmande que la semaine précédente !

Tout ça pour dire que non,  un vin "nature" n'est pas condamné à se détériorer dès qu'il franchit la barre des 15 °C  comme on l'entend souvent, et peut se conserver une fois la bouteille ouverte. Il y a juste des vins bien faits, et d'autres qui, dès le départ, sont voués à partir en vrille. 

Pour rappel, cette cuvée est un  assemblage de Carignan, Aramon et Cinsault (du vrai languedocien, quoi) avec des rendements de 25 hl/ha. On est loin de l'époque où on faisait "pisser" ces cépages à 150 hl/ha, donnant des vins indigents. 

La robe est grenat bien sombre mais translucide. 

Le nez est fin, profond, sur les fruits noirs, les notes florales et résino-balsamiques. 

La bouche est ronde, ample, fraîche, offrant une matière finement veloutée, juteuse, d'une grande gourmandise, et surtout, d'une évidence totale.  

La finale ne vient pas tout gâcher, bien au contraire :  démarrant par une fine accroche canaille, elle pousse encore plus loin dans la gourmandise et la fraîcheur, avec une belle persistance sur les épices.  

Et le prix est des plus raisonnables : 8.25 €. 




mercredi 20 juillet 2022

Solange, une mamie Rock'n Roll !


Solange, c'est la grand-mère de Zoé Puzelat – fille de Thierry et nièce de Jean-Marie. Avec l'aide de son époux Jean, elle a transformé la propriété  familiale – alors en polyculture –  en domaine viticole dans les années 70. Cette cuvée de sauvignon, qui mérite vraiment d'être qualifiée de vin orange, lui rend hommage. D'autant que c'est pas une p'tite macération vite fait : il a été huit mois en contact avec les peaux.  

Comme la plupart de ces vins, il demande au dégustateur d'être un minimum ouvert d'esprit (aware, dirait Jean-Claude), mais on est tout de même sur un orange accessible à la plupart des amateurs de vins. Il apporte une autre vision du sauvignon, développant des notes de roses que l'on trouve parfois dans les vins d'Alexandre Bain. Mais s'y ajoutent des épices qui vous  emmèneraient à l'aveugle en Alsace. 

Le seul reproche que l'on pourrait faire, c'est qu'il y a pas mal de lies dans la bouteille. Il y a donc intérêt à placer la bouteille debout 24 h minimum à l'avance. Et à verser en évitant de trop pencher la bouteille (et donc en penchant plutôt le verre). 

La robe est d'un or intense, brillante, tirant vers l'orange. 

Le nez est expressif, sur le foin, la rose fanée, l'écorce d'orange séchée, les épices, et une pointe de cassis (c'est du sauvignon, tout de même). 

La bouche est ronde, très ample, enrobante, déployant avec grâce une matière douce, veloutée, profonde, gagnant progressivement en densité jusqu'à ressentir une fine accroche tannique. L'aromatique est proche de celle du nez, avec en sus des fruits blancs rôtis. 

La finale est intense et tonique, mêlant amertume et astringence, sur des notes de rose fanée, de pomme chaude et d'épices, avec une belle persistance sur la rose.

mardi 19 juillet 2022

Hommage tardif (mais enthousiaste) à Jean-Louis Trintignant

 

Cela n'a certainement rien à voir : nous avons reçu la palette du domaine le lendemain de la mort de Jean-Louis Trintignant. Je m'en souviens bien, car j'avais expliqué alors à notre plus jeune employé (20 ans) que le co-propriétaire était mort la veille et avait un reçu un hommage unanime de tous les médias, avec émissions spéciales, et tout, et tout...  Maintenant que le calme est revenu, je me lance dans la découverte du millésime 2020. C'est franchement très réussi, et ce grâce à l'utilisation intelligente du gaz carbonique. Ceux qui me lisent régulièrement ici savent que sa présence de plus en plus fréquente dans les vins rouges m'exaspère. Mais ça, c'est quand il y en en trop (et il y en a souvent trop). Ici, il y a juste ce qu'il faut, si bien qu'on le sent à peine. Un peu comme le poivre : si on le détecte, c'est qu'il est en excès. Et en même temps, s'il n'était pas là, il manquerait quelque chose. Le plus simple est de goûter : vous comprendrez !



Grenache 60%, Syrah 30%, Cinsault 10%

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est fin, sur la crème de mûre, la violette, l'encens et les épices (poivre, laurier...). 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière d'une grande douceur tactile, finement pulpeuse, rafraîchie et étirée par une grande fraîcheur aromatique – renforcée par un très subtil gaz carbonique. L'ensemble est gourmand et digeste, faisant se demander au dégustateur où sont passés les 14.5 % d'alcool. 

La finale, même si plus concentrée, poursuit dans la douceur tactile et la gourmandise, avec un surcroît de fraîcheur apporté par le gaz carbonique sous la forme d'un délicat mordant. Attention, vin addictif !

Rouge Garance 2020 (13.50 €)

 Syrah 70%, Grenache 30%

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés. 

Le nez est expressif, sur la quetsche chaude, le coulis de mûre, le cacao et les épices douces. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière douce, caressante, aérienne, finement veloutée, avec un trait acidulé qui apporte le peps indispensable (merci le gaz carbonique !).

 On retrouve ce trait acidulé en finale, avec une énergie et une concentration accrues, et c'est absolument irrésistible, sur fond de cacao, de cerise noir et d'épices. 

Allez, je vous mets en bonus ce vin que j'avais adoré il y a quelques mois !


Lee Miller 2020 (15.95 €)

90 % Syrah, 10 % Grenache, sans sulfites ajoutés

La robe est pourpre très sombre, rappelant l'encre. 

Le nez est charmeur, sur la quetsche, le coulis de framboise, la cerise noire, le poivre et les épices.  

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une chair pulpeuse, gourmande,  d'une grande douceur tactile, et exprimant un fruit pur, frais. L'ensemble est harmonieux, d'une totale évidence. 

La finale, plus concentrée, réussit à ne pas rompre cette harmonie, se contentant d'accentuer l'amertume, sur des notes de noyau de prune, de poivre et de laurier.

PS : je me rends compte que j'avais déjà bu ces 2020. Mais la présence du gaz carbonique, non perceptible à l'époque,  les rend totalement différent. 



lundi 18 juillet 2022

Un rêve éveillé et délicieux


Lorsque vous voyez Mathieu Deiss, vous n'avez aucun doute qu'il est le fils de son père, Jean-Michel. Mais cela ne s'arrête pas au physique : on retrouve ce même besoin de faire bouger les lignes. Le paternel fut le premier vigneron alsacien à remettre à jour la pratique ancienne de la complantation. Mais il est aussi du combat pour la reconnaissance des Premiers Crus.   

Mathieu devait trouver autre chose pour se démarquer du paternel. Il garde tout de même le principe d'assembler des cépages dans une même cuvée, mais en y ajoutant une touche plus "naturelle", aidé en cela par Emmanuelle Milan – sa compagne et fille d'Henri, grande figure du Milieu. Le sans-soufre n'est pas encore systématique, mais le couple s'y essaie, avec par exemple cette grande réussite qu'est Vibrations 2020.Quand il se lance dans la macération avec Artisan,  cette cuvée se retrouve direct parmi les meilleurs vins de la catégorie. 

Précisons que nous avons également référencé une cuvée du domaine familial, Spring, un muscat si délicieux que même ses détracteurs devraient adorer !

Vibrations 2020 (17.00 €)

100 % Riesling (sans sulfites ajoutés)

La robe est d'un or intense. 

Le nez est complexe, profond, sur le pomelo, la pêche blanche, la rose, les épices orientales, et une fine touche pétrolée... 

La bouche est  longiligne, tendue par un fil invisible, et déploie une matière ronde, mûre, charnue, limite pulpeuse, mêlant les agrumes et les notes terpéniques / fumées. 

La finale prolonge la tension de la bouche en y ajoutant l'amertume du pomelo et la délicatesse de la rose avec une grâce sans pareille. 


Pinots d'Alsace (blanc, gris et noir) 

La robe est jaune d'or, brillante. 

Le nez est fin, mûr, sur la pêche jaune, la fumée et les épices. 

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité, tout en déployant une matière mûre, pleine, aux accents caillouteux et fruités, d'une rare intensité minérale et aromatique.

 La finale est pure, nette, totalement raccord, mêlant les fruits mûrs aux notes fumées et minérales. 

Artisan 2020 (20.90 €)

Pinot Gris 60% / Gewurztraminer 40% 

Macération de 10 jours en grappes entières

La robe est orangée tirant vers le cuivré. 

Le nez est intense, sur les agrumes confits, la rose, la fleur d'oranger, les épices orientales. 

La bouche allie ampleur et tension , avec une matière superbe, veloutée, sensuelle, d'une rare intensité aromatique, et une fine acidité qui étire le tout avec une grande élégance.  

La finale est corsée, vineuse à souhait, tout en étant d'une grande classe et d'une exubérance totalement maîtrisée. Grand vin !


Rien ne bouge (19.90 €)

Pinot Gris, Pinot Blanc, Pinot Noir 

Macération des jus de blanc avec des raisins rouges pendant 10 jours

La robe est rubis sombre translucide. 

Le nez est fin, complexe, profond, délicat, mêlant les notes fruitées et florales. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, déployant une matière fine, sensuelle, "chambollienne", au fruit intense mâtiné de notes florales envoûtantes. 

La finale est encore plus belle, ensorcelante, alliant les fruits rouges à un grand parfum d'exception. Une merveille !

Spring 2018 (17.90 €)

100 % Muscat

La robe est jaune paille. 

Le nez est fin, délicat, sur la rose, la verveine, la fleur d'oranger et les agrumes. 

La bouche est tendue, racée, déployant une matière veloutée d'une grande intensité aromatique, tout en restant classieux / élégant. 

La finale prolonge la bouche avec encore plus d'intensité et de gourmandise, avec un sucre des plus discrets, sur la rose, la fleur d'oranger et les épices orientales. Superbe !

mardi 12 juillet 2022

Sans histoire, mais pas sans intérêt

 

Pour un vin qui s'appelle Sans histoire, c'est quasiment la love story entre lui et moi depuis que je l'ai découvert l'autre jour. Pourtant, lorsque j'ai mis mon nez au-dessus du verre, c'était pas vraiment ça. Bougon, le garçon. Mais dès la première gorgée, ce fut chabadabada. Rarement un rosé m'a autant séduit. Faut dire que ça ne ressemble pas du tout un rosé. C'est le genre de vin qui mériterait d'être servi dans un verre noir, histoire de ne pas se faire influencer par sa couleur, même si elle est jolie. Il serait fort à parier que la plupart des dégustateurs croiraient boire un verre blanc. 

La robe translucide est  entre la framboise et le pétale de rose. 

Le nez est plutôt discret, légèrement réduit, laissant s'échapper de la groseille et des notes fumées et grillées. 

La bouche est ronde, très ample, aérienne, d'une fraîcheur aussi intense que délicate, étirée par une acidité arachnéenne,  et dotée d'une  matière vaporeuse, caressante. 

La finale gagne encore en fraîcheur et en peps, sur la griotte et la groseille à maquereau, avec une persistance sur les notes fumées / grillées et la terre humide. 

Griotte sur le gâteau : son prix n'est pas excessif : 12 €. 



vendredi 8 juillet 2022

My crémant is Rietsch !

 

Le crémant d'Alsace du  domaine Rietsch  sort de l'ordinaire à plusieurs titres :

-  c'est un assemblage d'auxerrois, de chardonnay et de pinot gris

- il est composé deux millésimes : 2018 et 2019

- sa prise de mousse n'est lancée qu'à l'automne 2020 en utilisant du moût qui commence à fermenter, et qui est un concentré de levures et de sucres 

- il est dégorgé au bout d'environ 18 mois, sans ajout de liqueur de dosage, ni de sulfites 

On est donc sur un vin 100 % raisins, sans le moindre intrant  à quelque stade que ce soit de son élaboration. 

Alors qu'il est relativement jeune, sa complexité aromatique provient de son élevage long avant la prise de mousse (1 an pour la partie 2019, deux ans pour le 2018) qui lui apporte de la patine. Si ce n'est son acidité  vivifiante qui peut mettre la puce à l'oreille, on lui donnerait bien quelques années de plus. 

Il pourra donc être apprécié dès à présent : je ne vois pas trop ce que le temps pourra lui apporter de plus. 

La robe est or clair, brillante, avec de nombreuses bulles éparses. 

Le nez est fin, mûr, sur la poire confite, la pomme rôtie, les fruits à coque grillés, le miel et les épices. 

La bouche est vive, tendue par une acidité fine et percutante renforcée par des milliers de micro-bulles crépitantes. La matière est la fois concentrée et légère, mûre / confite et rafraîchissante, vineuse et aérienne. 

La finale est  tonique, intense, et certifiée Triple A+++ grâce à une fine Acidité décoiffante, une Astringence crayeuse à souhait et une Amertume évoquant la pulpe de citron et l'écorce de pomelo, avec une persistance sur les fruits blancs rôtis, la noisette grillée et  les épices. 

mercredi 6 juillet 2022

Plus nouveau, c'est pas possible !

Vous ne pouvez pas connaître le Domaine les Mûriers  puisque 2021 est son premier millésime. Le père du tout jeune producteur –  qui habite pas loin de chez nous –  nous a amené une bouteille que nous avons dégustée ensemble. Et nous avons trouvé ce rosé des Coteaux varois très bon, et différent de ce qui est proposé souvent en Provence : loin du vin fadasse qui gagne à être bu frappé, mais moins corsé qu'un Tavel. Si on était dans le Cantal, on pourrait appeler ça un Entre-deux*. 

Pour démarrer son activité le domaine est en HVE, mais la conversion bio est prévue. D'ores et déjà, les engrais sont 100 % d'origine naturelle, les pesticides de synthèse bannis, des haies ont été plantées... Les 15 ha de vignoble sont entre 200 et 300 d'altitude, avec un climat semi-continental (la mer est à 50 km). 

L'assemblage est typique du secteur : Grenache noir, Syrah et Cinsault. La vinif et l'élevage se font en cuve. Il y a également sur le domaine des cépages blancs (Rolle, Ugni), mais aussi du Cabernet-Sauvignon et du Mourvèdre qui devraient donner naissance à une cuvée de rouge à l'automne 2022. 

Ce vin est meilleur que nombre de ses congénères, et nettement moins dispendieux (11.90 €). Deux bonnes raison de se laisser tenter...

La robe est entre le saumon et l'oeil de perdrix. Le nez est fin, expressif, sur le melon, la pêche de vigne, la groseille et l'écorce d'orange. 

La bouche est longiligne, tendue par un fil invisible, tout en déployant une matière douce, aérienne, finement veloutée / pulpeuse, ne manquant pas de vinosité et de caractère. L'aromatique allie les fruits jaunes, la fraise confite, les agrumes (orange, pomelo) et une palanquée d'épices. 

On retrouve tout cela dans une finale concentrée et vineuse, finement mâchue, avec les épices et l'orange qui prennent le dessus, suivi par la pêche de vigne qui perdure longuement.  

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On vient d'apprendre que cette mention Entre-deux vient de disparaître.  Il sera désormais soit jeune, soit vieux

mardi 5 juillet 2022

Ampelhus : l'avenir du Languedoc démarre ici


Cette fois-ci, nous avons reçu  90 % de gamme d'Ampelhus. Rien que leurs "petits vins" valent le détour. Mais s'il y avait trois vins à découvrir pour ne pas mourir idiot, ce serait le Carignan – sans nul doute l'un des plus beaux de la région, le Diluvium – tout simplement l'un des plus grands vins du Languedoc  – et le Rivairenc – un blanc qui ne ressemble à nul autre. Ce ne sont pas les moins chers, mais vous me remercierez de vous les avoir fait découvrir. 


Lorsque Thibaud Vermillard reprend en 2012 le domaine de son grand-père du côté de Lunel, il se rend rapidement compte que les vignes de grenache plantées sur le coteau plein sud ne sont plus adaptées au climat actuel. Les vendanges doivent se faire de plus en plus tôt, et donnent des vins à 16 % d'alcool. À l'opposé de ce qu'il aime. Comme d'autres vignerons dans d'autres régions, il se dit que la solution peut venir de vieux cépages locaux abandonnés. 

Le Picpoul planté en 2014

Il les trouve dans une appellation qui les reconnaît encore, et possède un terroir proche de celui de Lunel : Châteauneuf du Pape. Il en ramène des bois de Terret noir, Picpoul noirRivairenc, Counoise et Picardan qu'il plante sur le domaine après avoir arraché les pieds de grenache. Non seulement, ils s'adaptent bien à leur nouvel emplacement, mais permettent d'étaler les vendanges sur 8 semaines car certains s'avèrent très tardifs (jusqu'à début octobre). Et surtout donnent des vins pas trop alcoolisés  et possédant beaucoup de fraîcheur. 


Toutes les vieilles vignes n'ont pas été arrachées, à l'instar de cette parcelle de Carignan plantée en 1958. Ou celle de Syrah, l'une des plus anciennes du secteur :


Afin de mettre en avant la particularité de ces cépages anciens, Thibaud et Jenia – sa compagne lituanienne, pharmacienne de formation – ont fait le choix de faire principalement des cuvées monocépages  en s'interdisant d'utiliser des barriques. Pour l'heure, ils se servent uniquement de cuves inox, même pour leur cuvée haut-de-gamme.


Par contre, ils envisagent l'utilisation de foudres à l'avenir, histoire de produire des soleras (de vins orange, entre autres), et d'obtenir des cuvées beaucoup plus complexes. 

Le domaine est cultivé en bio (certifié). Pour les vinifications, évidemment pas d'intrants, avec juste un léger ajout de soufre avant la mise (voire pas sur certaines cuvées de 2021). 

Il faut souligner que le domaine Ampelhus a été créé seulement en  2019, lorsque le couple a estimé que les vins méritaient d'être vendus à un public de connaisseurs. Avant, toute la production était vendu à la coopérative locale. Cela peut expliquer que dès le départ, le niveau est élevé, et a permis à ses propriétaires d'être lauréats du 1er Prix du Concours Vignerons et Terroirs d’Avenir 2021.

Jena et Thibaud ne se contentent pas d'être de très bons vignerons : ils ont également l'âme artiste. Jenna dessine les étiquettes qui sont ensuite finalisées par une graphiste, et le couple écrit les poèmes très drôles et bien écrits sur les contre-étiquettes des cuvées Cigale et Fourmi (ça s'imposait !).







Fourmi blanc 2021 (11.90 €)

Muscat & Viognier

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est expressif – mais pas too much, sur le muscat, la pêche jaune, la fleur d'oranger, l'ananas. 

La bouche est ronde, ample, fraîche, tendue par une fine acidité traçante, offrant une matière finement pulpeuse. 

La finale est savoureuse et gourmande, et toujours très fraîche. 



Quartzite 2021 (14.50 €)

Muscat d'Alexandrie en macération 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est très complexe, mariant le muscat, le tabac blond, le foin et la fumée. 

La bouche est ample, enrobante, veloutée, d'une grande fraîcheur, déployant une matière dense et douce à l'intensité aromatique intense. 

La finale est harmonieuse, complexe, soulignée par de subtils amers (noyau de cerise) et prolongée par de fines notes crayeuses. Excellent !


La robe est or clair. 

Le nez est étonnant et complexe, mariant les notes pâtissières, pétrolées, fumées, mais aussi la poire. 

La bouche est ample, enveloppante, avec une matière moelleuse d'une grande douceur tactile. Ce qui n'exclue pas la tension et la profondeur. 

La finale épicée et élégante vous nappe longuement le palais. Classieux

Rivairenc 2020 (15.50 €)

La robe est or rose, brillant. 

Le nez a un côté finement oxydatif, sur la pâte d'amande, l'orange amère, la groseille à maquereau, les épices douces. 

La bouche allie tension et ampleur, avec une acidité laser méga-traçante qui étire le vin au-delà même de la finale, et une matière aérienne, enrobante, d'une grande douceur tactile, à la limite de l'irréel. On retrouve la même palette aromatique, avec cette pâte d'amande relevée d'agrume et de petits fruits rouges. 

La finale prolonge la bouche tout en gagnant en intensité, mais on n'est jamais dans l'agressif, bien au contraire  : il y a  un côté doudoune confortable dans laquelle on crève d'envie de se vautrer. Et on s'y vautre d'ailleurs avec volupté, rafraîchis par un courant d'air frais provenant de cette magnifique acidité. Quel vin !


Counoise 2021  (15.50 €)

La robe est rubis clair. 

Le nez est gourmand, sur la cerise, le noyau et les épices. 

La bouche est ronde, fruitée, gourmande, avec une matière très douce, caressante et une superbe fraîcheur. 

La finale est épicée, dominée par le noyau de cerise qui persistent longuement. Une tuerie !


Piquepoul noir 2021 (15.50 €)

La robe est grenat translucide. 

Le nez est plutôt discret, sur le fruits rouges mûrs, la rafle et le macvin (rouge). 

La bouche est très ample, racée, avec une matière délicate, soyeuse et une grande fraîcheur, formant un ensemble des plus élégants. 

La finale est encore plus fraîche, sur la cerise et son noyau, la fumée et les épices. 

Terret noir 2020 (17.50 €)

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fascinant, complexe, sur les fruits rouges confits, le noyau et le tabac. 

La bouche est fine, élégante, avec une matière soyeuse étirée par une superbe tension. 

La finale est racée, longiligne, sur le noyau et les épices. 


Carignan noir 2020 (19.50 €)

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est intense, complexe, sur les fruits  noirs et rouges confits, des notes florales et balsamiques, de la garrigue. 

La bouche est  élancée, étirée par un fil invisible, et offre une matière intense, séveuse, sensuelle, d'une impressionnante concentration aromatique tout en restant d'une grande douceur tactile et d'une irréelle fraîcheur. L'équilibre est tout simplement magistral. 

La finale prolonge la bouche sans le moindre à-coup, en intensifiant encore plus la matière sans qu'elle  ne se durcisse. C'est séveux et balsamique à souhait, envoûtant, sur la crème de frutis noirs, la baie de genièvre et le ciste, avec une grande  persistance sur la réglisse et les épices douces. Quel vin ! 

Morrastel 2020 (19.50 €)

Originaire de la haute vallée de la Rioja en Espagne où il est appelé Graciano, ce cépage trouva en Languedoc une terre d’adoption à partir du Moyen Âge. Nous avons décidé de le réintroduire au domaine Ampelhus au sommet d’un coteau des galets roulés exposé sud-est.

Dans ce terroir, notre Morrastel développe une palette aromatique de petits fruits noirs (mûrs, myrtilles) soutenue par des notes de zan et de cacao. Résolument méditerranéen, son équilibre se structure autour de la finesse de ses tannins, d’une bouche ample et harmonieuse et d’une finale épicée, longue et persistante.


Fourmi rouge 2021 (11.90 €)

Grenache noir, Piquepoul noir et Mourvèdre

La robe est entre le pourpre et le rubis. 

Le nez est gourmand, sur la quetsche, le noyau et les fruits noirs. 

La bouche est ronde, veloutée, pulpeuse, avec un fruit intense et une sacrée fraîcheur. 

La finale reste souple, veloutée et fraîche, sans la moindre dureté. 




Diluvium 2020 
(32.90 €)

Grenache, Piquepoul noir et Terret noir 

La  robe est rubis translucide aux reflets pourpres. 

Le nez est fin, profond, sur la liqueur de framboise, la cerise et le noyau. 

La bouche est tendue, aérienne, classieuse, avec une matière au toucher merveilleux de délicatesse, tout en ne manquant pas de profondeur et de fraîcheur. 

La finale savoureuse réussit à ne pas rompre le charme, avec une longue persistance sur les fruits rouges et les épices. Certainement un des plus grands Languedocs qui soient



La robe est or clair brillante. 

Le nez est explosif, sur le muscat frais, la fleur d'oranger, la rose et les notes exotiques. 

La bouche est élancée, mue par une acidité traçante, tout en offrant une matière ronde, croquante, éclatant de fraîcheur et d'arômes. 

La finale gagne encore en fraîcheur et en intensité aromatique, avec un sucre résiduel des plus discrets, sur la fleur d'oranger, la pêche blanche et l'ananas.