vendredi 31 mai 2013

Yin et Yang : le suprême équilibre


Continuons notre exploration de la nouvelle gamme PUR : après le n°3 et le n°1, voici donc le n°2, Yin et Yang. Comme le n°1, les raisins proviennent d'une célèbre appellation de rosé, et ont été vinifiés de la même façon : macération en grappes entières sans levure exogène ni ajout de SO2. Élevage en cuve béton et mise sans filtration. Il y a eu ici un léger ajout de sulfites à la mise, mais on est dans l'hyper raisonnable : 11 mg/l de total ;-)

Yin et Yang, car ce vin est un assemblage entre deux cépages complémentaires, LA Syrah et LE Cinsault. ELLE est puissante, IL est fin. ELLE est épicée, il est floral. ELLE est sombre, IL est clair. Et pourtant, ces deux là étaient faits pour se rencontrer et s'unir...



Du fait de l'assemblage avec le pâlot Cinsault, la robe est d'un pourpre violacé moins intense que le n°1.

Le nez est  moins dominé par le poivre, plus fin et délicat, laissant s'exprimer les fleurs , les épices, mais aussi la fameuse fraise confite que l'on trouve chez Reynaud (Rayas, Domaine des Tours, etc.)

Ben tiens, en parlant de Reynaud, la bouche sphérique est d'une finesse surperlative, douce et enveloppante, avec un équilibre absolument irrésistible, entre fraîcheur et épices. On n'a plus vraiment l'impression de boire du vin mais de téter l'ambroisie directement au sein originel, sans impression de satiété. Ouh, que c'est bon !

En toute logique, la  finale est en  finesse, avec une fine mâche très savoureuse, mais plutôt courte, donnant par là-même encore plus envie d'y revenir...

Vraiment un grand MIAM d'honneur pour ce vin d'une rare gourmandise. Bon, il n'a qu'un seul défaut, le prix : 7.40 €. Pas assez cher pour s'imposer une discipline, genre demain, j'arrête...


mercredi 29 mai 2013

Création pur(e)


Certains d'entre vous devaient se demander pourquoi il y avait un grand 3 sur l'étiquette de la cuvée Artiste. Vous avez maintenant l'explication : il y a également une cuvée n°1 et n°2. Avec à chaque fois un petit nom : la n°1 c'est modestement Création.

L'équipe de PUR est allée en Rhône Sud pour trouver une Syrah qui leur plaise. Ils l'ont trouvée du côté de Tavel (on a pas le droit de le dire sur le site, mais ici, OUI). Les méthodes de vinif" ne changent pas : macération en grappes entières sans levure exogène ni ajout de SO2. Élevage en cuve béton et mise sans filtration ni sulfites. Résultat : moins de 6mg/l de SO2 total. Qui dit mieux ?

Il n'y a aucun mérite à faire du vin sans soufre. Par contre, en faire un qui soit "méga glou glou" , comme dit Cyril, c'est déjà plus dur. Celui-ci est conforme au cahier des charges maison. Il est PUR. 

La robe est pourpre intense, mais translucide

Le nez est gourmand, sur les fruits noirs un peu lactés, le poivre et la pivoine.

La bouche est un hymne à la rondeur et au fruit pimpant, avec une matière pulpeuse, charnelle, épicée.

La finale se conclut sur une mâche gourmande, avec une belle persistance sur le poivre.

C'est vraiment très sympa et prouve encore une fois qu'un vin sans sulfite ne sent pas forcément la m... pour reprendre une phrase de Guillaume Durand qui avait créé la polémique.


Plume d'ange : le Sauvignon transcendé



S'il fallait mettre Plume d'ange en pirate dans une dégustation  à l'aveugle, il vaudrait mieux le placer au milieu de Chenins que de Sauvignons. Il se ferait moins vite remarquer ;-) Car, alors que le Sauvignon est l'un des cépages les plus reconnaissables qui soient, il est ici totalement transcendé. 

La robe est d'un beau doré.

Le nez évoque la pâte d'amande, le miel sauvage, puis avec l'aération la résine et le coing,

La bouche de belle ampleur démarre toute en finesse, dévoilant au fur et à mesure une matière mûre, charnue  évoluant sans cesse aromatiquement : par instant le coing, puis la rose, les épices... Vraiment étonnant.

La finale est puissante, avec de la mâche, dominée par les épices. Ce vin se régalera d'un tajine ou de fromages de chèvre affinés. Sur ce millésime, la parenté avec Or'Norm paraît évidente.


lundi 27 mai 2013

C'est quoi c't hurluberlu ???

l

L'hurluberlu, c'est le surnom donné à Sébastien David par les autochtones de Saint-Nicolas de Bourgueil. Faut dire qu'il faisait un peu tache dans le village au début des années 2000 lorsqu'il ne jurait que par le bio et faisait des vinifications peu orthodoxes. Mais le gaillard assumait totalement, et plutôt que d'en prendre ombrage a préféré le prendre avec le sourire, et a choisi de baptiser ainsi l'une de ses cuvées

Malgré son nom fantaisiste, cette cuvée est dans les clous AOCiens. Elle est donc issue à 100 % de Cabernet-Franc, avec une vinification "beaujolaise" en macération carbonique. L'élevage en cuve est ensuite assez court, puisque la mise se fait au début de l'année suivant la récolte, sans filtration ni ajout de sulfites (ce qui n'empêche pas qu'il en contienne un peu).

La robe a une belle couleur pourpre aux reflets violacés, évoquant le jus de mûre ou de cassis.

Au nez, on retrouve ces fruits, avec aussi de la framboise, de la cerise noire et une touche lactée (yaourt) provenant de la malo toute récente.

La bouche ronde, fraîche, pulpeuse, au fruit intense, avec des tannins qui commencent fins et veloutés pour finir un peu plus rudes et fougueux en s'approchant d'une finale pushy qui vous fait claquer la langue et vous soutire une p'tite grimace de plaisir (oui, encore un vin délicieusement rustique !). Oufti, diraient nos amis outre-quiévrains après leur première gorgée, ça, c'est du vin ! 

PS : à noter qu'au bout de 48 h de carafe le vin ne présente non seulement pas la moindre oxydation, mais qu'il se fait encore plus charmeur. Autant dire que ce "petit vin" a un gros potentiel !





samedi 25 mai 2013

Gouïs : le roudoudou liquide !

Nous l'avions déjà évoqué : les Mondon ont pris une retraite bien méritée. Christine et Laurent Demeure se sont associés avec l'œnologue Pierre Rolle pour continuer l'aventure. La maison de haute-culture forézienne Mondon & Demeure devient donc Demeure & Rolle, avec toujours autant d'exigence et de folie.

Comme par exemple cette nouvelle cuvée improbable mais inspirée : Gouïs. Avant de me renseigner à la source, je ne savais pas ce que ça voulait dire. Ça ne m'avait pas empêché d'avoir deviné inconsciemment sa signification, puisque le titre ci-dessus a été donné avant mon coup de fil. Non, Gouïs ne veut pas dire roudoudou, mais tout simplement friandise dans le patois forézien. Difficile de trouver meilleure définition si on est un vieux schnock de mon genre. Si on est djeunz, on peut dire aussi tuerie.


C'est donc un assemblage peu courant de Chardonnay et de Viognier, dont on retrouve les qualités sans hériter des défauts. 

La robe est jaune pâle aux reflets dorés.

Le nez est très aromatique, sur la poire bien mûre, la pêche, l'abricot... et le roudoudou !!!

La bouche est ronde, gourmande, que dis-je ?... pétulante, avec un très léger perlant qui fait frétiller les papilles, et vous plonge dans un état d'esprit joyeux et profondément régressif (et c'est tout de même moins puéril que de se faire un pot de Nutella ou  d'Haagen-Dazs). Bon tout ça avec modération, of course. Je voudrais pas avoir d'ennui avec le législateur...

La finale sur la poire séchée – et le roudoudou ! – n'est justement pas un appel à la modération (mais faut pas céder, hein) car les 18 g de sucres résiduels sont quasiment imperceptibles. Du coup, aucune lassitude. On se régale, on savoure, vraiment une friandise ... à moins de 10 € ! Oui, messieurs-dames, z'avez raison, le plaisir tarifé à ce prix-là, c'est du pousse-au crime !





vendredi 24 mai 2013

La RVF et le vin bio sur internet : mon avis


Alleluia ! Un grand magazine national s'intéresse enfin à la vente de vins sur internet, alors que ce canal  représente aujourd'hui10% des ventes (Selon le dernier baromètre SoWine/SSI 2013). Quand Agathe Petit nous a appelé, je n'en croyais pas mes oreilles !







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Ayant une bonne note au final, je ne vais pas cracher dans la soupe, mais quelques points me chiffonnent. 

Tout d'abord, lorsque je reçois une note, j'aime bien savoir comment elle a été calculée. Ici, il n'est fait mention d'aucun barème. Sur le banc d'essai de l'OI de février 2006, celui-ci était détaillé. Sur cette enquête, on a l'impression que les notes sont le fait du prince.
En fait, la RVF a mélangé les genres en arrivant et en commandant de manière identifiée. Quand les inspecteurs du Guide Michelin ou de Gault et Millau notent un restaurant, les inspections se déroulent de manière anonyme!
En 2006, l'OI avait d'abord passé commande anonyme puis nous avait ensuite contacté pour avoir des informations complémentaires.

Agathe Petit semble confondre chiffre d'affaires et rentabilité. C'est d'ailleurs le drame de certains chefs d'entreprise qui pensent que tout ce qui reste après avoir payé les fournisseurs est le bénéfice... Mis à part Vin-Malin – qui ne joue pas dans la même cour car appartenant au groupe Casino – nous sommes, je pense, celui en effet qui génère de loin l'activité la plus importante. Ce n'est pas pour autant que nous gagnons beaucoup d'argent, car les bénéfices sont intégralement réinvestis dans l'élargissement permanent de la gamme avec 800 références livrables et 100 000 bouteilles en stock. L'article parle d'ailleurs de la cave la plus fournie chez Ardoneo avec 25 000 bouteilles, il faut que je ré-apprenne à compter...  Les autres sites testés sont loin derrière en matière de stock ou de références. 

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J'ai investi dans l'embauche d'un salarié afin d'animer le site et d'amener du contenu. Pas un mot dans l'article sur le blog alors qu'il n'y pas d'équivalent, même chez les cavistes-paquebots du web. Comme si on n'apprenait rien chez Vins Etonnants, contrairement à Ardoneo ou Petites Caves! Quand je vois le temps qui y est consacré, c'est limite vexant... 

Investissement également dans un entrepôt de 800m² semi enterré avec une partie qui ne dépasse pas le 18°C et une autre 14°C grâce à la climatisation, un très bel outil donc pour vous garantir un stockage optimum des bouteilles.

Et enfin investissement dans un nouveau mode de livraison en points relais pour 12€. Nous sommes les seuls à le proposer (hors Vin Malin). Il demande des développements spécifiques sur le site et surtout un volume minimum à assurer pour que des prestataires s'intéressent à vous et vous proposent des prix compétitifs. L'article n'en parle pas car ce service a été mis en place récemment et après bouclage du magazine.  Nous travaillons également maintenant avec Exapaq, Colissimo, Chronopost et DPD à l'international.

En matière de prix, j'ai l'impression que certains offrent des prix à tout casser. Nous invitons simplement les internautes à comparer aussi les frais de port qui peuvent représenter une partie non négligeable du coût total. Nous sommes partisans de prix sages toutes l'année , vous permettant d'acheter au gré de vos envies et non en fonction de promotions. Lorsque les prix permanents sont élevés, il est facile de faire des remises de temps en temps. L'article ne dit pas un mot non plus sur notre programme de fidélité *, alors que celui de Vin-Malin est détaillé... 

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Dernière chose : en matière d'envois, lorsque l'on connaît tous les aléas de la logistique – un milieu que je fréquente depuis 15 ans – juger une prestation logistique sur un seul envoi me paraît ridicule. Signalons que l'Ordinateur Individuel avait passé une commande de manière anonyme, ce qui n'a pas été cas pour cette enquête ! Par ailleurs, il n'est pas dit un mot sur la qualité de l'emballage, alors qu'elle est primordiale. Elle permet justement d'affronter les aléas logistiques et les écarts de température. Si les bouteilles arrivent cassées 1 fois sur 3, même avec un chois et des tarifs exceptionnels, vous n'allez pas garder vos client longtemps...
L'OI avait, lui, publié une photo de chaque colis livré ...
 


Eric Reppert
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Nous avons remplacé les bouteilles offertes selon notre bon vouloir par l'attribution de points cadeaux. Pour les valoriser, un catalogue cadeaux est à votre disposition dans "Mon compte". Veuillez ensuite nous communiquer votre choix par e-mail ou dans les commentaires lors du passage de commande sachant que 1 point = 1 euro.

jeudi 23 mai 2013

Bientôt iconique ?

Robe grenat translucide,

Nez raffiné, cassis végétal, ronce, fraise confite,

Bouche ample, souple, soyeuse légère rape + acidité pointue

Grande persistance notes rafles+ vert

mercredi 22 mai 2013

Saut dans l'espace temps


Dans le dernier numéro de la RVF, il y a un banc d'essai sur les sites de ventes en ligne de "vin bio". Cela a rappelé à Eric R. celui qu'avait organisé  l'Ordinateur indiduel en février 2006 sur un thème plus général : la vente de vins en ligne. Il se trouve qu'il avait le magazine dans ses archives et qu'il me l'a montré. J'ai trouvé cela tellement édifiant que j'ai décidé de vous le faire partager (vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir.




Cela fait tout drôle de lire cela aujourd'hui : 1855 a des centaines de plaintes déposées contre lui pour non-livraison de marchandises (lire le dossier énorme les concernant ICI). Chateauonline  qui a été racheté par 1855 suit le même chemin (lire ICI). Vin-online.net est fermé (avec une annonce mystérieuse de réouverture prochaine) et 75 cl.com fait figure de mort-vivant (il est encore en ligne, mais aucun vin ne semble disponible...). 

Seul Vinatis (et nous !) sommes sortis indemnes de l'aventure Internet.

A noter que nous n'avions alors que 250 références ... et que les emballages étaient... sommaires, on va dire ;-)

Nous vous parlerons prochainement de l'article de la RVF...

mardi 21 mai 2013

Syrah blanche, enfin presque...


Jean-Louis Denois n'ayant pas refait de Blanc de Syrah en 2012, nous étions ravis lorsque les Mondon-Demeure nous ont annoncé qu'ils en avaient fait un : Syrah blanche. À l'ouverture de la bouteille ... surprise : déjà le "blanc" de Denois était borderline avec sa roble "or rose", mais celui franchit allègrement la ligne avec une couleur entre "oeil de perdrix" et saumon. Nous avons en fait affaire à un rosé de pressée qui ne dit pas son nom. 

Voilà pour l'aspect visuel. Mais qu'y-a-t-il dans le verre ?

Le  nez est particulièrement expressif :  fruits jaunes, fleurs, avec une petite touche framboisée et une pointe de poivre, virant avec l'aération à la feuille de menthe froissée.

L'attaque en bouche est douce et ample, avec une matière délicate, aérienne, et une sensation de gras "vaporeux" (je veux dire par là que l'on sent du gras, mais il ne semble rien peser). L'acidité est d'une grande discrétion tout en apportant l'équilibre nécessaire. 

La finale est nette, fruitée et épicée, laissant un bon goût de framboise en bouche. Si vous le servez un peu chaud, une amertume fait son apparition, évoquant le quinquina.

Ce rosé me semble très polyvalent. Il ira tout aussi bien en apéritif qu'avec des salades d'été, des plats épicés, exotiques, et même avec une salade de fruits ! Bon rapport qualité/prix (8 €)


Au revoir GLS, bonjour Exapaq



Lorsque GLS avait annoncé la possibilité de livrer en Point-Relais, nous nous étions réjouis de cette bonne nouvelle et l'avions partagée avec vous en septembre dernier. En effet, beaucoup d'entre vous ne sont pas chez eux en journée, et ne peuvent qu'apprécier la possibilité de venir chercher leur colis dans un commerce de proximité ouvert jusqu'à 19h00, voire un peu plus tard.

Le problème, et certains d'entre vous l'ont vécu, c'est qu'une partie des sous-traitants de GLS ne déposent pas les colis en point-relais car ils n'ont pas d'intérêt à le faire : non seulement cette course ne leur rapporte rien, mais d'après l'un d'entre eux,  ils doivent contribuer au dédommagement du commerçant qui héberge le colis...  On peut comprendre pourquoi ils ne sont pas motivés...



Nous passons donc à Exapaq qui offre le service Ici Relais avec un réseau de 5000 points de retraits en France. Vous pouvez choisir cette formule au moment où vous passez la commande (et choisir à ce moment-là le point de retrait qui vous convient). Le forfait est alors de 12 €, avec un maximum de 12 bouteilles "normales" ou 10 bouteilles de champagnes/bulles, plus lourdes pour la France continentale (sauf Corse donc, mais avec Monaco).

C'est une bonne solution pour les frontaliers (belges, luxembourgeois, allemands, suisses, italiens et espagnols) qui pourront éviter les frais de port internationaux, hélas plus chers, et venir récupérer leur colis dans un points de retrait à la frontière. Pour ce faire, il faudra préparer une adresse factice française non loin de chez vous pour que le site vous propose un point de retrait.

A noter que Vins Etonnants fait maintenant partie des très rares sites de vin à vous proposer ce service bien pratique mais difficile à mettre en place!

Pour les colis supérieurs à 12 bouteilles, nous vous proposons une livraison en journée Exapaq à 13€ ou Colissimo Access à 19€ avec retrait dans un bureau de Poste si absent. Livraison par transporteur pour toute commande dépassant 18 bouteilles.


Pour les envois internationaux, nous passons avec le réseau DPD et GLS pour quelques destinations.




lundi 20 mai 2013

Wine from Mars *


S'il est un lien à visiter dans le Languedoc, c'est le Lac de Salagou. Car vous perdez vos repères spacio-temporels, au point de vous demander si vous êtes encore sur Terre... Et si vous aviez atterri débarqué sur Mars ?


Mars


Salagou

Bon, la différence, c'est qu'il y a encore de l'eau au Salagou


Ce sol rouge s'appelle de la ruffe.C'est un dépôt sédimentaire d'argile et/ou de gré riche en oxyde de fer, datant du Permien. Cette période fut celle qui sonna la fin des dinosaures. Lorsqu'elle se termina, 95% des espèces vivant avaient disparu. On a longtemps cru à un choc de météorite. Les scientifiques actuels en doutent de plus en plus : ce serait en fait un réchauffement climatique progressif dû dans un premier temps à la formation des Trapps de Sibérie, déclenchant la libération de méthane dans les fonds marin. On vous raconte tout ICI. Le réchauffement total et fatal aurait été de 10 °. 


Les continents ne formaient alors qu'un seul bloc : la Pangée 


Le domaine de Malavieille a donc des vignes poussant dans les ruffes. Ce sont les plus âgées qui rentrent dans la cuvée Permien : Carignan, Grenache, Oeillade, Mourvèdre. Cela donne une spécificité et un caractère à ce vin comme nous allons le voir maintenant (ah tout de même !  s'écrient les impatients). 

La couleur est rouge sombre, sans être opaque.

Le nez est fin, frais et complexe : cerise noire, terre fraîchement retournée, fumée, résine (encens, camphre...). Ça donne envie de plonger dans le verre !

Ça reste au stade de l'envie, hein, parce que techniquement, ce n'est guère évident...

La bouche est ronde, assez ample, avec une matière douce, charnelle, étirée et tonifiée par une acidité séveuse, très marquée par le balsamique (résine évoquée plus haut, mais aussi réglisse).

Finale finement mâchue, sans dureté, prolongeant le côté séveux/balsamique sur le camphre et la réglisse

Un vin avec du caractère qui sait rester fin et digeste. Il ira aussi bien sur de l'agneau de 7 heures que sur des grillades, ou pourquoi pas du magret de canard ? Très bon rapport qualité/prix (7.10 €).



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* oui, c'est un clin d'oeil à Life on Mars ?, un très vieux titre de David Bowie qui n'a pas pris une ride ; mais aussi d'une excellente série de la BBC qui lui rend hommage (et qui fut suivie de Ashes to ashes, autre clin d'oeil bowien).

jeudi 16 mai 2013

Or' Norm : tout est dit !



Or'Norm porte bien son nom.

OR comme la couleur dORée du breuvage

OR comme vin ORange,  ces vins qui commencent à faire parler d'eux en Italie ou en Géorgie. Le principe : faire macérer les pellicules du raisin durant la fermentation alcoolique comme on le fait pour les vins rouges (alors qu'on ne se sert du jus dans un vin blanc classique). Cela apporte logiquement plus de corps, de couleur et de tannins aux vins.

On a a donc à faire à un vin Or'Norm. Difficile de reconnaître ici le cépage Sauvignon tant il prend un aspect surprenant. Ce vin est une invitation à changer de paradigme, à découvrir de nouvelle sensations. Peut-être adorerez-vous. Peut-être pas... Êtes-vous prêts à franchir le pas  ? 

Perso, j'ai pas pu résister, le jour-même où la palette est arrivée :-)

Le robe est d'un or intense aux reflets cuivrés

À l'ouverture, le nez peut paraître assez déstabilisant avec ses notes très "pharmacie de grand-mère" : génépi, eucalyptus, clou de girofle... Avec l'aération elles seront remplacées par des notes rappelant la bière blanche et l'écorce d'agrume.

On s'attend donc à boire un vin puissant, à l'aromatique marquée. Eh bien, pas du tout : la bouche est ample, fine, avec une belle tension, et même un peu de gras. Elle rappelle assez un vin du jura, genre Château Chalon.

La macération de la peau se sent surtout en finale, avec une matière finement tannique, très aromatique (pomme au four, épices, croûte de comté) et sacrément persistante.

J'ai testé avec un poulet au curry : l'alliance donne vraiment un sens au vin qui gagne en énergie et en puissance.

48  heures plus tard : le nez est sur la rose très pure avec des notes muscatées. La bouche est aérienne et élégante. Surréaliste !...

Bilan : un vin à ne pas sortir lors d'un repas avec Tata Georgette sous peine d'être déshérité, mais à tenter avec un vieux comté ou un tajine lorsque viennent à la maison des z'amis amateurs de vins. 




Petite initiation aux vins blancs



On ne se refait pas : lorsque l'on m'a demandé d'animer un club de dégustation à Saint-Yrieix la Perche, j'ai tout de suite accepté. À une seule condition : on n'y servira que des vins étonnants. Ce n'est pas vraiment une punition, puisqu'il y a une gamme disponible de 900 vins. A 5 vins par soirée, ça fait 180 soirées si on veut en faire le tour. Avec 10 soirées par an, on a fini dans 18 ans ! À ce moment-là, on peut recommencer depuis le début : ils ne s'en souviendront plus  ;-)

Pour la première séance, nous avions fait 5 vins rouges. Hier soir, nous avons fait 5 vins blancs. L'idée étant de reprendre depuis le départ les bases oenologiques, mes choix reposent sur une double combinaison : cinq mono-cépages + 5 types de vinification/élevage


Bon, là, je me suis un peu planté : je pensais au départ que c'était une base Chardonnay : en fait, c'est tout le Jura qui a rendez-vous dans cette bouteille,  puisque viennent lui tenir compagnie le Pinot noir, le Trousseau et le Poulsard (ne manque que le Savagnin : il devait être occupé le jour de l'assemblage). 

Ce qui m'intéressait dans ce vin, c'était le process assez unique : à la place de l'habituelle liqueur de tirage pour la prise de mousse, Stéphane a mis du moût de vin de paille en début de fermentation contenant naturellement des millions de levures fougueuses au cm³. 

Etant donné qu'il reste à la fin de la seconde fermentation 4 g de sucre par litre, il ne rajoute pas de liqueur de dosage lors du dégorgement. Et puis aucun sulfite. D'où le nom "indigène" car ce crémant est 100 % jus de raisin.


Il a été servi avec des gougères  : bel accord :-)




Là, l'idée était d'illustrer la notion de blanc de noir. En effet, ce vin est un 100 % Cabernet Sauvignon (probablement l'un des seuls au monde...). Ce qui est intéressant, c'est que l'on sent sa parenté direct avec l'un de ses deux papas, le Sauvignon (eh oui, la vigne a adopté le mariage pour tous depuis longtemps).  C'est bourgeon de cassis à donf', avec une acidité typique du (Cabernet) Sauvignon. Un vin très frais que pas mal de convives auraient bien vu avec des huîtres. Et c'est vrai que ce serait sympa, je pense.


Servi avec un saumon mariné :
bien, mais la sauce écrasait un peu le vin




Là, c'est histoire d'avoir cépage "étonnant" dans la soirée. Il n'y a en effet en tout et pour tout que 60 ha de Romorantin dans toute la France. Il y a ici une composante historique (un roi de France fait venir ce cépage de Bourgogne et le fait planter près d'une demeure royale) et une composante génétique (il est le frère de nombreux autres cépages : Chardonnay, Aligoté, Melon de Bourgogne, Auxerrois, Gamay...). Et puis surtout, il a une palette gustative très particulière, surtout en prenant de l'âge : un des participants a noté fort justement le côté "encaustique" que l'on trouve dans les maisons anciennes. Cest tout à fait ça !


Servi avec un roulé de volaille aux champignons

Très bon et bel accord





L'idée est ici d'illlustrer : le cépage Chenin, la vinif et l'élevage en fûts de chêne et dans une moindre mesure montrer un vin blanc à maturité. Et puis zossi, toute la beauté des vins issus de terroirs schisteux (mes préférés !). Le vin a impressionné autant par son nez complexe (coing confit, épices, grillé) que par sa bouche opulente équilibré par une acidité presque tranchante. Une merveille de vin !

Il était servi avec du beaufort et des éclats de noisette grillée (oublié la photo...)

Pour finir, forcément un vin sucré, avec un assemblage Petit Manseng/Gros Manseng, vinifié et élevé pour 1/4 en barrique, le reste en cuve. Très marqué par les fruits exotiques (ananas, mangue), avec un sucre hyper discret et une acidité d'une précision magnifique. Un équilibre vraiment joli. Là, j'ai expliqué la différence entre un vin issu de raisins passerillés (comme ici) et un vin issu de raisins botrytisés (comme un Sauternes).


Servi avec des fraises : ça fonctionne toujours bien !


Merci au chef Gilles Tigoulet !








mardi 14 mai 2013

Brise d'Aunis : sexy, mais pas que



Pour comprendre le clin d'oeil de Marc Houtin et Julien Bresteau, il est préférable de prononcer le nom de ce vin à voix haute. Là, on comprend direct ;-) Et on dit "Aunisse", s'il vous plait, parce que sinon, ça tombe un peu à plat...


Brise d'Aunis ne vient pas de Nice comme Brice, mais d'Anjou. C'est en fait une référence à l'un des deux cépages qu'il contient : le Pineau d'Aunis (que l'on trouve en Coteaux du Vendômois). Des vieilles vignes, s'il vous plaît. Et il est complété par du Gamay qui lui donne la rondeur et la gourmandise.

La robe est violacée et translucide.

Le nez expressif évoque les baies sauvages (prunelle, sureau), le spéculoos et le poivre.

La bouche commence par une vague de douceur soyeuse et fruitée avant d'envahir votre palais d'une matière plus charnue et terrienne, fraîche et poivrée. Un peu comme Brice, quoi :  il peut paraître superficiel au départ, et on s'aperçoit qu'il y a du fond. 

La finale est plus Pineau d'Aunis que Gamay, avec une mâche affirmée bien épicée, pas du tout rébarbative, bien au contraire : elle a quelque chose de profondément exultant sans que l'on puisse vraiment l'expliquer. 

Peut-être parce que nos deux lascars ont réussi à produire une sorte d'hybride diabolique entre le vin de soif moderne et le jaja d'autrefois dont on croyait avoir perdu la recette : terriblement sexy et délicieusement rétrograde.



TP3 Blanc 2012 : Tout Pour Plaire P... !



Jusqu'à maintenant, le domaine Arcadie ne proposait qu'une seule cuvée de blanc, la bien nommée Alba, à base de Grenache blanc et gris. On change ici totalement de registre avec TP3*, une cuvée 100 % Macabeu, au potentiel alcoolique plus faible et à l'acidité plus marquée. Agnès Graugnard a même pu se permettre de faire une fermentation malolactique complète sans faire tomber le vin dans la mollesse.  Les sols de schiste n'y sont peut-être pas non plus étrangers. Afin de préserver la pureté initiale du vin, ce vin n'a été élevé qu'en cuve (et mis en bouteille assez rapidement puisque l'on parle ici du 2012).

La robe est jaune pâle, brillante.

Le nez, d'abord sur l'agrume, s'ouvre rapidement sur des notes plus mûres et raffinées : abricot, pêche, fleur d'acacia, avec une petite touche beurrée/lactée due à la "malo"

La bouche est d'une bonne ampleur, fraîche et limpide, avec une droiture très "schiste". Le caractère minéral n'est toutefois pas encore très marqué. Il le sera certainement plus en laissant vieillir un peu la bouteille

La finale est saline, avec une (très) fine mâche gourmande qui invite à y retremper rapidement ses lèvres...

Pour 7.70 €, on est vraiment dans l'irréprochable.


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* le TP3 est un vieux camion Saviem de l'armée qui sert au domaine pour transporter les cagettes lors des vendanges.