jeudi 29 décembre 2022

Rubrique en vrac...


Je continue pour la dernière fois un joyeux méli-mélo de cuvées que je n'ai pas le temps de présenter individuellement, mais qui méritent d'être découvertes. Il y a d'abord les vins du domaine Chamonard qui ne m'ont jamais paru aussi bons. Les deux sont vraiment extra, et j'ai du mal à choisir lequel je préfère (allez, le Morgon, mais de pas grand chose). Puis une cuvée 100 % Cinsault de la Réaltière qui convaincra définitivement les sceptiques que c'est l'un des meilleurs cépages du Sud.  On poursuit avec la Macération Cugnète qui est cette année à base de Verdesse. Et ça change tout : une petite merveille ! Et enfin, trois vins géorgiens arrivés depuis peu, dont le dernier n'a pas (ou peu ?) connu de macération. C'est encore trop rare, car cela donne une vision différente des vins de la région. 

La robe est grenat translucide, tirant sur le tuilé. 

Le nez est subtil, évanescent, sur les fruits rouges confits / patinés , le cuir et les épices. La bouche est ronde, ample, soyeuse, très aérienne, avec une matière presque aussi évanescente que le nez, si ce n'est une légère accroche canaille qui contraste merveilleusement  L'aromatique se montre aussi tertiaire qu'au nez, donnant l'impression d'avoir dans  le verre un vin d'une vingtaine d'années, et EN MÊME TEMPS,  il y a une fraîcheur et un peps qui montrent qu'on fait fausse route. 

La finale est tonique, gourmande, mais aussi élégante et classieuse, sur une remarquable palette tertiaire d'une fraîcheur hallucinante. Quel vin !



La robe est rubis sombre translucide. 

Le nez est fin, profond, complexe, sur les petits fruits rouges, la ronce, la violette et les épices (et un peu de rose fanée). 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une matière douce et fruitée, élégante,  avec un trait acidulé qui apporte de la tension et de la fraîcheur. L'aromatique a quelque chose de délicieusement décadent sur des fruits confits / compotés et un pot-pourri floral et épicé.  

La finale prolonge la tension de bouche, mais aussi sa fraîcheur, avec une sacrée élégance, sur la violette, le poivre blanc et l'encens. Classe !


100 % Cinsault

La robe est grenat bien translucide. 

Le nez  est fin, délicat, sur la framboise, la violette et la rose, avec une subtile touche épicée, poivre en tête. La bouche est ronde, très ample, aérienne, diffusant dans un premier temps une matière éthérée, limite impalpable, avant de gagner progressivement en densité, affichant des tannins "poudreux"  tout en conservant la sensation de finesse. Aromatiquement la cerise et son noyau dominent dans un style épuré, complétés par la framboise fraîche. 

La finale tonique dévoile une mâche crayeuse plus terrienne, sur des notes de  griotte et d'écorce d'orange qui persistent assez longuement.  



100 % Verdesse

La robe est entre l'or liquide et le cuivre. 

Le nez est intense, complexe, et tout simplement superbe, sur la tarte aux mirabelles, l'orange confite,  les épices orientales,  la rose fanée,  et plein, plein d'autres choses.  

La bouche est élancée, tendue par une acidité arachnéenne,  et déploie une matière ronde, mûre, à la texture moelleuse, sensuelle,  avec en arrière-plan  une légère trame tannique et un filet de gaz carbonique qui titille les papilles. 

La finale est énergique, racée et traçante, sur l'abricot rôti au beurre noisette, l'écorce d'orange confite et une légère touche de quinquina, amenant de nobles amers qui persistent longuement.  Que c'est bon !

La robe est proche en un peu plus  intense. 

Le nez  très expressif est superbe, sur les fruits jaunes rôtis, la mangue et les agrumes confits. 

La bouche présente un profil proche de la version "rafle", mais avec encore plus de tension, une matière qui gagne en moelleux et sensualité, et des tannins plus discrets. 

Itou pour la finale qui prolonge la dynamique de bouche en se densifiant, sans trop se durcir : l'astringence est présente, mais plus intégrée / discrète. On retrouve par contre, l'abricot, la pêche et l'orange confite.   

Pour la version avec rafles, c'est ICI. 

La robe brillante  est entre l'orange et le cuivré. 

Le nez est très expressif, sur la prune jaune rôtie, l'orange confite, laissant penser à un liquoreux. 

La bouche est longiligne, étirée par une fine acidité traçante, tout en déployant une matière dense, mûre, à la fois moelleuse et (subtilement)  tannique, très marquée par les fruits jaunes confits, complétés par le miel de châtaignier et les épices. 

La finale prolonge la tension de la bouche en offrant une matière tannique plus imposante (sans qu'elle soit agressive), des amers plus présents, sur l'écorce de bigarade séchée et le quinquina, avec une persistance sur l'abricot sec et les épices. 



Tsitska et Tsolikouri

La robe est d'un or intense, brillant. 

Le nez est expressif, sur les fruits blancs mûrs, avec une touche d'agrume ,  une pointe de beurre frais et un léger grillé (pétard). 

La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec une matière pulpeuse à la chair plutôt dense, fruitée, sans tomber dans le tannique. 

La finale offre une mâche gourmande sur la pomme chaude et le beurre noisette, avec une persistance sur les épices et les notes grillées (mais pas boisées, hein). 

jeudi 22 décembre 2022

Ils changent de millésimes


Voici donc quelques bouteilles qui ont changé de millésimes et m'ont bien plu, voire beaucoup plus. Tout n'est pas sur la photo ci-dessus, car je suis au maximum possible en largeur. Pour simplifier la lecture, j'ai mis les blancs d'abord, les rouges ensuite, avec un "orange" en trou alsacien. 

LES BLANCS


100 % Chenin

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, sur les fruits blancs mûrs (poire, pomme reinette), le zeste de citron, le pain grillé et la craie humide. 

La bouche est ronde, ample, fraîche, déployant une matière fine, aérienne, caressante, s'écoulant dans le palais comme l'eau d'un ruisseau printanier. Le plus impressionnant dans ce vin, c'est sa fraîcheur tellement diffuse et pénétrante que VOUS devenez la fraîcheur elle-même. 

La finale gagne en concentration et en peps, avec une amertume typée chenin sur l'écorce d'agrume, et une persistance sur des notes crayeuses et citronnées, et une légère touche grillée. 


La robe est jaune paille brillante. 

Le nez est éclatant sur les fruits secs grillés (sésame, noisette, amande) et le pétard. 

La bouche est longiligne, étirée par un fil invisible, et déploie une matière ronde, ample, charnue, soulignée par un fin filet de gaz carbonique qui apporte de la fraîcheur et de la tonicité. 

La finale est aussi tendue que la bouche, mais gagne encore en intensité, avec une fraîcheur un peu plus mordante et des notes grillées plus expressives. Un très beau chardo du  Jura !



La robe est d'un bel or brillant. 

Le nez affiche une fine réduction sur la tourbe et le pétard, avec une pointe de sésame grillé. La bouche est vive, tendue, étirée par une acidité traçante qui tient lieu de colonne vertébrale, et offre une matière ronde, fraîche, finement charnue, et une aromatique dominée par le fumé / grillé – et un peu de fruits blancs rôtis. 

La finale poursuit la tension de la bouche tout en accentuant la vivacité et la fraîcheur, avec une persistance sur la noisette et le sésame grillé(e)s. 

PS : au bout d'une semaine d'ouverture, le vin est encore meilleur, et paraît plus rond et gras que Voisines, sans perdre en tension et fraîcheur. 


100 % Chenin

La robe est dorée,, légèrement trouble. Le nez  est  plutôt  discret, dominé par la réduction, laissant s'échapper des notes de fruits blancs mûrs et des notes grillées / fermentaires. 

La bouche est tonique, vivifiée par un perlant bien marqué, et offre une matière dense, pulpeuse, étonnamment mâchue pour un vin blanc, présentant une grande fraîcheur aromatique.

 La finale gagne encore en densité et en fraîcheur, renforcée par des nobles amers, sur l'agrume sous toutes ses formes (ziste, zeste, pulpe) complété par de fines notes de réduction grillées. 

La robe or clair est légèrement trouble (la garder 24 h debout pour éviter cela).  

Le nez est marqué par la réduction (notes notes grillées / fumées et fermentaires), complété par de l'agrume confit et une touche d'embruns.  

La bouche crépite de fraîcheur en attaque grâce à un perlant prononcé qui pourrait évoquer un champ',  faisant presque oublier une tension racée  qui étire le vin en longueur.  Derrière les bulles, il y a une sacrée matière – vineuse, intense, fougueuse – couplée à de superbes amers qui montent crescendo. 

Ils deviennent alors exultants, évoquant un volcan en éruption dont jaillirait de l'écorce d'agrumes à profusion, avec toujours cette grande tension qui permet de garder le cap. Plus qu'un vin, une expérience. 

Cour-Cheverny Romo 2019, domaine des Huards (16.50 €)

La robe est or clair, brillante. 

Le nez évoque un croisement entre un chenin et un riesling, mêlant le coing à des notes terpéniques / pétrolées, avec en sus des fruits blancs rôtis, des épices et de la fumée. 

La bouche est longiligne, tendue par une acidité affûtée comme un rasoir, tout en déployant une matière à la fois hyper dense et aérienne, hyper austère et hyper aromatique, sur le coing et les notes pierreuses / fumées / pétrolées, l'écorce de pomelo.... En se réchauffant et s'aérant, elle devient plus pure et cristalline, évoquant une lame d'acier.  

La finale est totalement raccord, avec un Triple A ++++ d'anthologie :une  Acidité  citrique hyper traçante à la limite du crissant, une Amertume cheninesque sur l'écorce d'agrume et le quinquina, et une Astringence évoquant la pulpe de citron frais. D'aucuns  adoreront ce vin, d'autres partiront en courant !



L'ORANGE


Pinot gris de macération avec un peu de Muscat

La robe est rose pâle  trouble. 

Le nez est expressif, sur des notes florales (rose), fruitées (framboise) et épicées. 

La bouche est ronde, ample, fraîche, avec une matière friande, pulpeuse, très gourmande, tonifiée et rafraîchie par un sympathique perlant. 

La finale gagne en peps et en intensité, tout en offrant encore plus de fruit et de gourmandise.  Un bonbon pour les grands !


LES ROUGES


100 % Mansois 

La robe est grenat sombre  translucide aux nuances violacées. 

Le nez est expressif, sur le cassis, le poivr(on) et ces notes sanguines ferreuses typique du Mansois. 

La bouche est ronde, très ample, enrobante, déployant une matière finement pulpeuse / veloutée, et offrant un fruit croquant, gourmand, souligné par le poivre. Et surtout, il dégage cette fraîcheur évidente propre au millésime 2021.  

La finale est finement mâchue, savoureuse, sur les fruits noirs sauvages – particulièrement la prunelle – et les notes poivrées / sanguines / ferreuses. 



100 % Cabernet-Franc 

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés. 

Le nez est discret, mais classieux, sur le cassis, le tabac, le menthol et une touche de pain grillé. 

La bouche est élancée, avec une tension qui vous happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher, et offre une matière ample, aérienne, d'une grande douceur tactile, plus dense et profonde qu'elle n'y paraît au premier abord. Elle dégage une grande fraîcheur aromatique diffuse, sur cassis mentholé très délicat. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche sans le moindre à-coup, des tannins délicieusement accrocheurs n'apparaissant qu'en toute fin, accompagnés d'un cassis explosif qui prend enfin toute son ampleur.





La robe est grenat translucide. 

Le nez est intense, sur la cerise confite, la quetsche,  et des notes grillées / balsamiques. 

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une matière douce, entre soie et velours, à la limite de la suavité et du séveux / balsamique,  et un fil invisible qui étire l'ensemble sans le brusquer. Le tout forme un ensemble harmonieux, frais et digeste (12 %  d'alcool) qu'un léger gaz ne dérange pas. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche sans la moindre interruption, se contentant de densifier la matière et de lui donner encore plus de peps et de fraîcheur. 



Gamay et Pinot noir 

La robe translucide est entre le rubis et le grenat sombres. 

Le nez n'est pas très causant sur le fruits noirs sauvages et des notes végétales (rafle ?)

La bouche est ronde, ample, enveloppante, déployant une matière soyeuse, aérienne, gagnant progressivement en densité pour aboutir à un velouté / croquant au fruit à la la fraîcheur canailles. 

Cela se confirme dans une délicieuse finale explosive de fruit et de fraîcheur, sur la framboise, la griotte et le poivre blanc. 

Moralité : il ne faut pas se fier (forcément) au nez. 



100 % Cinsault 

La robe est rubis translucide aux reflets légèrement évolués. Le nez est très fin, sur les fruits rouges confits et de subtiles notes florales. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière finement veloutée, aérienne, avec des tannins délicatement accrocheurs qui font progressivement leur apparition. Aromatiquement, on est sur une palette proche du nez (framboise, rose fanée, cerise) avec en sus de l'écorce d'orange séchée. 

La finale offre une mâche canaille pleine de fruits et de fraîcheur, sur les fruits rouges confits, la terre humide, la rose et l'orange (qui perdure longuement).



60 % Cabernet-Sauvignon, 40 % Grenache 

La robe est grenat très sombre, mais translucide

Le nez est dominé par la crème de cassis – à un niveau dingue – soulignée par quelques épices. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière douce à la fraîcheur percutante, avec là encore le cassis en vedette, renforcé par le bourgeon du même fruit et le menthol

La finale est un copié/collé de la bouche en plus rentre-dedans et tannique et s'avère un hymne monomaniaque au cassis. 


100 % Pinot noir

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, complexe, sur les fruits noirs, le noyau de cerise et des notes torréfiées. 

La bouche est ronde, ample, fraîche, déployant une matière finement veloutée, friande, au fruit gourmand délicieusement acidulé, formant un tout irrésistible. 

La finale fraîche et tonique, encore plus fruitée et gourmande, subtilement épicée / réglissée, n'arrange pas les choses : vous êtes accro !


100 % Cabernet-Franc (Saumurois)

La robe est grenat sombre translucide aux reflets pourpres. 

Le nez est fin et élégant, sur le cassis, le tabac, le poivre et le menthol. La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, avec une matière finement veloutée gagnant progressivement en densité. Elle offre un fruit frais, pur, souligné par de belles notes de tabac et de menthol. 

La finale dévoile une mâche crayeuse , avec un cassis éclatant et un mix menthol / cubèbe qui persiste longuement. 


La robe bien translucide est entre le rubis et le vermillon. 

Le nez est fin, vif, sur la cerise à la fois confite et acidulée, avec une pointe de cacao en poudre. 

La bouche est toute aussi vive, tendue par une fine acidité, et offre une matière soyeuse, aérienne, pétante de fruits, avec la même étendue aromatique qu'au nez, allant de la confiture de cerise à la griotte. 

La finale fraîche et tonique prolonge la tension de la bouche, avec un fruit carrément explosif, et une persistance sur les notes épicées et minérales. 


Lors du dernier billet sur les nouveautés , j'avais oublié cette cuvée, bien sympa :-)


Chardonnay, Roussanne, Sauvignon

La robe est or clair, brillante. 

Le  nez est expressif, sur l'écorce d'agrume, la sauge, la pomme verte et le bourgeon de cassis. 

La bouche est ronde, croquante de fraîcheur, avec une matière  friande, savoureuse, tonifiée par une touche de gaz carbonique. 

La finale est tonique, encore plus fraîche et gourmande, sur la pomme fraîche et les agrumes. 

mardi 20 décembre 2022

Tous nouveaux !

En cette période de pré-fêtes, j'avoue être un peu trop débordé pour pouvoir faire mes compte-rendus habituels, même si je "m'astreins" à goûter la majeure partie des vins qui arrivent à l'entrepôt. Histoire de tout de même vous parler de mes récents coups de coeur, voici "en vrac" les vins que j'ai goûtés et appréciés depuis une semaine. Il ne s'agit ici que de cuvées nouvellement référencées. Je ferai un deuxième article sur les nouveaux millésimes de cuvées plus anciennes. 


Sans sulfites ajoutés

La robe est pourpre sombre et quasi-opaque. 

Le nez est comme souvent chez Le Geai très "italien", avec des notes végétales (menthe, eucalyptus), résino-balsamique ... et puis tout de même aussi de la mûre et du cassis. 

La bouche est ronde, ample, très fraîche, alliant une fine acidité tonique à une matière pulpeuse pétante de fruits, le tout souligné par un filet de gaz carbonique – pas dérangeant pour une fois. C'est d'une gourmandise absolument irrésistible, pour peu qu'on n'ait pas une vision étriquée du vin. 

La finale gagne en concentration, offrant une mâche affirmée, mais le fruit et la fraîcheur encore plus explosifs la font vite oublier, sur un cassis et un menthol qui font plus penser à un cabernet-franc qu'à un merlot. 



Sans sulfites ajoutés

La robe est grenat très très sombre, et carrément opaque. 

Le nez est fin, mais racé, dans un style "brun ténébreux", laissant s'échapper de la prunelle, du graphite de la réglisse et du cèdre. 

La bouche est longiligne, étirée par un fil invisible, et déploie une matière dense et veloutée, réussissant à être super concentrée tout en restant super douce. SuperMalbec, quoi ! Le fruit est moins pétaradant que dans SuperMerlot, mais tout de même sacrément expressif, dans un style plus classieux (crème de fruits noirs relevée d'épices et une touche de menthol). Contrairement à l'autre Super, le gaz gagne plutôt à être éliminé par carafage, car il masque la beauté de la matière. 

La finale est totalement raccord avec la bouche, évitant tout durcissement : on reste dans le concentré velouté et sensuel, avec là encore une persistance sur le cassis et le menthol, très cabernet-franc. En même temps, il est le "père" de ces deux cépages (avec une mère différente). 


Chardonnay, Roussanne et Piquepoul blanc 

La robe est d'un or brillant parsemé de fines bulles. 

Le nez est expressif et mûr, sur les fruits jaunes, la violette, le chèvrefeuille, avant que n'arrivent l'amande et l'anis. 

La bouche explose de fraîcheur dès l'attaque grâce à une effervescence tonique, puis l'amertume – noyau d'abricot, quinquina –  prend le relais pour amener ce qu'il faut de tension, enrobée par une matière mûre, finement pulpeuse, vivifiée par des micro-bulles crépitantes. 

La finale reprend tous les éléments précédents en les amplifiant, aboutissant à un Triple A d'anthologie, associant une Acidité tranchante, citrique, une Amertume  Schweppes ®  ++ et une Astringence marquée su rla craie et l'écorce de pomelo.  Ça réveille !


Gamay, Sauvignon et Menu Pineau

La robe diaphane est entre le vermillon et le tuilé (garder debout 24 h à l'avance pour éviter le trouble)

Le nez est d'une intensité dingue sur le bonbon au cassis et des notes florales. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, offrant une matière très fine, délicate, mais dotée d'une grande puissance aromatique, avec toujours un cassis exultant et des notes florales en arrière-plan. Un très léger gaz apporte un supplément de peps et de fraîcheur. 

La finale est tonique, gourmande, avec un fruit qui gagne en intensité, une sensation de douceur accrue contrebalancée par une grande fraîcheur acidulée. Un coup de coeur !


100 % Aligoté

La robe est or clair, légèrement trouble, avec quelques bulles ici et là. 

Le nez est expressif sur les fruits blancs rôtis au beurre, la noisette fraîche. 

La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec une matière finement pulpeuse, à l'aromatique mûre, rafraîchie et tonifiée  par un léger perlant. 

La finale est pêchue et savoureuse; avec un gaz carbonique et des amers plus marqués, et une persistance sur la pomme mûre et les épices. 


100 % Pinot noir

La robe est vermillon translucide. 

Le nez est fin, floral, sur la pivoine, la rose fanée et une touche de fruits rouges. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière très fine, quasi impalpable, rafraîchie par un léger gaz, et offrant un fruit frais, pur, aussi élégant que gourmand 

La finale est tonique, avec une fine accroche canaille  au fruité irrésistible, et un persistance sur la cerise et les épices. 



100 % Chenin en macération 

La robe est d'un or intense, brillant, légèrement voilée. 

Le nez est plutôt discret, sur le coing confit, la rhubarbe et de fines notes terpéniques / résineuses. 

La bouche frétille de fraîcheur grâce à un perlant bien présent – proche d'un vin effervescent, même si les bulles sont invisibles – tout en offrant une matière pure, cristalline, à l'aromatique typée "vin de macération", entre écorce d'orange séchée, coing frais et épices. 

La matière se densifie en finale sans être dure, mais la fraîcheur encore plus importante balaye tout sur son passage, avec une grande persistance sur l'orange amère. 


La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, complexe, sur les fruits noirs basculant en mode tertiaire avec épices, pointe de truffe, et un cassis très évanescent. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant avec énergie une matière dense, pulpeuse, d'une grande générosité. L'aromatique cultive le paradoxe, mêlant les notes chaleureuses des épices et des fruits confits à à la fraîcheur impressionnante du cassis, de la menthe et du cèdre. 

La finale plus concentrée et tannique prend le parti de la fraîcheur en intensifiant encore celle-ci, avec une persistance sur le cassis, le chocolat bien noir  et le poivre cubèbe. 


La robe est grenat translucide. 

Le nez est plutôt discret, sur la griotte, la cerise confite et les épices. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière finement charnue, fraîche et fruitée, mariant la griotte acidulée à la cerise Burlat. 

La finale gagne en concentration et en peps, sans perdre en fruit et en gourmandise.  Un régal pour amateurs de vins frais et acidulés. 


Assemblage des millésimes 2018, 2019, 2020 et 2021

La robe est or clair. 

Le nez est subtil, sur les fruits blancs, l'écorce d'agrume confite, le miel et les épices. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant de céder sa place à une matière fine, aérienne, cristalline, toujours aussi fraîche, et en même temps, vous êtes nimbés d'une douceur quasi irréelle, délicatement fruitée / miellée. 

La finale poursuit sur ce même registre fraîcheur / douceur jusqu'à ce qu'une belle amertume fasse le juge de paix en faisant disparaître tous les sucres, comme par magie. 

Un vin qui peut désarçonner au départ, car ne ressemblant à nul autre. Mais on s'y fait très vite, et on en redemande, car il vous fait vivre un moment rare, hors du temps. 

mercredi 14 décembre 2022

Barth is back

Cela faisait un petit bout de temps que nous n'avions pas reçu de vins de Laurent Barth. Et comme toujours, il a eu la bonne idée de joindre des échantillons que je me suis empressé de déguster. Cela valait le coup de le faire, car sur certaines cuvées, le style a sacrément évolué (en particuliers les Pinots). Il est bien de pouvoir en faire part à nos clients


Pinots 2020 (15.50 €)

La robe est or rose tirant vers l'orangé. 

Le nez est fin, mûr, sur les fruits blancs rôtis, le pain d'épices, mais aussi une touche de fruits rouges. 

La bouche allie ampleur et tension, associant une matière mûre, moelleuse, enrobante, et une fine acidité traçante, tonique, qui étire le vin en longueur et le rend plus aérien. On sent quelques grammes de sucres résiduels, mais ils sont bien équilibrés par un filet de gaz carbonique. 

En finale, la douceur est également compensée par l'alliance de l'amertume – noyau, agrume – et d'une fine astringence crayeuse, sur des notes de poire et d'épices. 


Riesling 2021 (16.90 €)

La robe brillante est d'or intense. 

Le nez est fin, à la fois frais et confit sur l'écorce d'agrumes et le gingembre. 

La bouche est élancée, étirée par une acidité quasi-imperceptible car masquée par une matière imposante de  densité et de maturité, tout en affichant une grande fraîcheur aromatique grâce à des notes d'agrumes crépitantes. Le tout forme un équilibre proche de la perfection sans monter dans les tours en alcool (13 %). 

La finale mérite la note Triple A+++  grâce à une Acidité citrique enfin retrouvée, une Amertume intense et vibrante sur l'écorce de pomelo et le vermouth italien, et une noble Astringence sur la craie et la pulpe de citron. 

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est plutôt discret mais bien mûr, voire confit. 

La bouche est ronde, ample, mûre, avec une matière moelleuse / pulpeuse tonifiée par un léger perlant. 

La finale est rafraîchissante, mêlant l'écorce d'agrume confit à la pulpe de citron , complété par de fines notes florales (rose, fleur d'oranger). 



La robe est dorée, légèrement trouble. 

Le nez est très fin, subtil, sur le muscat "végétal" très rafraîchissant, laissant passer des notes de rose, géranium, fleur d'oranger, pêche de vigne. 

La bouche est ronde, ample, finement pulpeuse, d'une sobriété aromatique assez rare pour un muscat, le salin et la (subtile)  verdeur végétale étant nettement plus marqués que le fruité et le floral. 

La finale est franche, nette, sur le muscat "vert" alliant des notes florales à d'autres plus herbacées (sauge, menthe...)

jeudi 8 décembre 2022

Une bulle qui sort de l'ordinaire !

 

On ne pourra pas dire que je ne propose pas des vins variés sur ce blog ;-) Cet Ardoisier signé Arnaud Lambert sort de l'ordinaire, même si d'autres producteurs ligériens proposent des vins du même style. C'est une méthode traditionnelle 100 % Cabernet franc qui a été dosée pour avoir de la douceur et de la gourmandise en fin de bouche, en réussissant à ne pas tomber dans la sucrosité. La couleur est nettement plus marquée que dans Ribambulles, et il y a plus d'alcool (12.5 %) et booocoup plus de fruits. Avec un dessert aux fruits noirs / fruits rouges /  chocolat (rayer – ou pas – les mentions inutiles), ça doit être extra !

La robe est pourpre sombre, opaque, surmontée d'un col de mousse rose. 

Le nez est fin, frais, sur la framboise confite et la griotte acidulée, créant une jolie dissonance cognitive. 

Elle se poursuit avec la bouche alliant une matière ronde, mûre, finement pulpeuse, au fruit extraverti  – coulis de mûre / cerise noire, sucres inclus –  et une grande fraîcheur due à une acidité quasi-tranchante et aux milliers de fines bulles crépitantes – assagies par un toucher crémeux. 

La finale est tonique et concentrée, avec une sucrosité joliment  contrebalancée par le trio Acidité / Amertume /Astringence, et un fruit qui gagne en gourmandise. Le tout persiste sur la mûre, la framboise et des notes crayeuses et citronnées acidulées / crépitantes. 

Et c'est pas cher ! (11.50 €)


mercredi 7 décembre 2022

Passez à l'or-ange !

 

Le Château de Jau est connu des amateurs de vins pour avoir popularisé il y a déjà plus de 20 ans les vins du Roussillon avec le Jaja de Jau. Avec ce vin Or-Ange, on sent que le domaine essaie de sortir le vin de macération de la micro-niche où il se terre pour en faire un produit plus "grand public". Alors bon, j'entends déjà certains puristes qui vont le trouver pas assez roots. Mais pour l'avoir testé auprès d'amateurs et de non-amateurs, ils ont tous beaucoup apprécié. 

Il faut dire que les vins oranges sont souvent plus sexy lorsqu'ils sont issus de cépages aromatiques. C'est le cas ici avec le Chardonnay, le Viognier, et le Gewurztraminer. Lorsqu'ils sont faits avec des cépages plus austères, ben ça donne souvent des vins austères (ce qui  est logique vu la macération des peaux). 

La robe est d'un or intense. 

Le nez est très expressif et complexe, sur les notes florales (rose, fleur d'oranger), fruitées (fruits jaunes, agrumes) et épicées (ras el hanout), donnant l'impression d'avoir affaire à un liquoreux plutôt riche. 

De ce fait, la bouche surprend par sa tension et sa fraîcheur qui vous happent dès l'attaque, avant de déployer une matière concentrée, (très) finement tannique, d'une grande intensité aromatique : ça envoie, tout en étant d'une grande accessibilité pour un vin orange. 

La finale monte encore d'un cran dans l'intensité – voire de deux –  virant carrément à l'explosif, avec un joli duo amertume / astringence qui maintient une belle tension, sur l'écorce d'orange confite, l'abricot séché, le thé earl grey, la rose fanée et les épices orientales. 

Pour ne rien gâcher, le prix est doux pour un vin orange (12.50 €)




lundi 5 décembre 2022

N'oubliez pas le tire-bouchon !

 

Cela faisait 2-3 ans que je n'avais pas regoûté le Tire-Bouchon du domaine d'Ouréa. Il faut dire qu'il se vend bien tout seul, faisant partie des très bons rapports qualité/prix du site. Mais comme j'en mets pas mal dans mes "box", c'est tout de même bien de savoir s'il tient toujours la route ;-) Eh bien, franchement oui, même s'il demande un peu d'aération au départ pour s'exprimer. Quel bonheur de boire un vin du sud aussi fin et digeste (sans qu'il fasse vin du nord). Et comme il est composé essentiellement de vieux cépages complantés (aramon, counoise, oeillade, carignan, cinsault...), il ne monte pas trop dans les tours en alcool  (13 %). 

La robe translucide est entre le rubis et le vermillon. 

Le nez est plutôt discret, sur les fruits rouges confits et les épices. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, déployant une matière très fine, aérienne, caressante, dotée d'une grande fraîcheur,  avec un fruit pur et expressif (cerise) souligné par quelques épices douces. 

La finale est légèrement plus dense, affichant une fine accroche canaille, avec une fraîcheur et un fruit qui gagnent encore en intensité – sur la griotte acidulée – le tout persistant sur le poivre et le laurier. 




vendredi 2 décembre 2022

Icarus : du grand riesling orange !


L'année dernière, je n'avais pas vraiment été conquis par la première version d'Icarus du domaine Stoeffler. Pour ce millésime 2021, Adrien a modifié plusieurs paramètres, dont l'origine des raisins qui proviennent du Mulhforst, et non plus de la plaine. Et l'élevage s'est fait durant un an en jarre de grès. A cela s'ajoutent  plein d'autres facteurs, dont évidemment le millésime. En tout cas, cet Icarus est très différent de son prédécesseur. Et là, je suis fan ! Je pense que je ne serai pas le seul : même les personnes rétives aux vins de macération devraient l'apprécier. Cela explique pourquoi je l'ai classé en 2 (vin complexe accessible à tous) et non en 4 (vin découverte / original). Il est même à la limite du 3 (classieux / excellent). 

La robe brillante est d'un or intense. 

Le nez est discret mais classieux sur le yuzu, la pêche de vigne et la rose fanée. 

La bouche longiligne éclate de fraîcheur dès l'attaque et déroule une matière dense, mûre, au toucher moelleux, dominée par l'écorce d'agrume  avec la noble amertume qui va de pair. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche sans le moindre à-coup tout en intensifiant les textures et les saveurs, avec une fraîcheur encore plus éclatante et une persistance sur le yuzu, la fleur d'oranger et la rose.  Superbe. 

Le rapport qualité / prix est topissime (12.90 €). 

jeudi 1 décembre 2022

Lambert 2021 : du grand cabernet !

 

Durant le mois de novembre j'ai eu l'occasion de déguster ces trois cuvées rouges d'Arnaud Lambert, et à chaque fois, j'ai été bluffé par la qualité de ces 2021. Comme quoi, il n'y a pas que des blancs magnifiques dans ce millésime réputé difficile : il y  a de sacrés rouges !

De mon point de vue de dégustateur, je ne fais pas forcément attention au prix précis de chaque cuvée. Mais quand on y regarde de près, ça vaut le coup de dépenser un ou deux euros de plus, car le différentiel est flagrant. 

La robe est grenat sombre translucide aux reflets pourpres. 

Le nez est très cab', sur le cassis (feuille et baie fraîche), le poivron rouge grillé, la menthe froissée. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, dotée d'une belle tension et d'une matière charnue, veloutée, au fruit frais et expressif, complété par le poivre et le menthol. 

La finale prolonge la tension sans rupture, avec toutefois plus de mâche. Cette dernière est gourmande, dominée par le cassis, suivi par le poivre, le cacao et la menthe qui persistent assez longuement.


La robe est pourpre sombre aux reflets rubis. 

Le nez est fin, frais, sur la baie de cassis, le poivre et une fine touche mentholée. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, déroulant avec grâce une matière finement veloutée sans le moindre tannin accrocheur. Le fruit est d'une pureté évidente, soutenue par une grande fraîcheur. Sobre et classe.

La finale est finement mâchue, mariant le cassis et le menthol avec toujours ce côté très naturel, évident. Du beau cabernet !




La robe est grenat sombre translucide. Le nez  est fin, sur le cassis (bourgeon et baie fraîche) et une fine pointe de menthol. 

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible,  offrant dès l'attaque une fraîcheur fruitée absolument bluffante, avant de dérouler  une matière à la fois dense et aérienne, caressante, soyeuse, au fruit d'une profondeur si  abyssale que l'on se demande si l'on réussira à remonter à la surface [en même temps, s'y noyer serait un plaisir de gentleman ]. 

Mais ouf, la finale fraîche et tonique, toute en finesse,  avec un fruit à la pureté démoniaque, vous emmène au 7ème ciel. Du Cabernet de haut niveau