vendredi 30 septembre 2022

Pierres blanches : l'austérité à son sommet

 

Depuis de nombreuses années, je m'étais appliqué une sorte de règle qui voulait que j'alterne vin blanc et vin rouge sur ce blog. Une sorte de parité des couleurs, pas évidente à tenir car nous avons beaucoup plus de nouveautés en rouges qu'en blanc. Ces derniers jours, j'ai brisé cette règle, car les blancs que j'ai goûtés ne m'ont pas franchement bottés. Et pour tout dire, avant que je ne goûte ce Pierres blanches 2021 du Domaine de Brin, je m'apprêtais à la briser une nouvelle fois. 

Cela faisait quelques jours que j'attendais le passage de millésime. Nous avons reçu les 2021 mardi dernier. Il restait alors 7 bouteilles de 2020. Alors, j'ai patienté. Jusqu'à ce matin. Pour mettre à jour le site, j'ai pris une bouteille et l'ai photographiée. Et zou, au frigo pour la boire cet après-midi !

Pour rappel, nous sommes sur un assemblage Mauzac (60 %) et Loin de l'oeil (40 %) sur un sol très calcaire (d'où les pierres blanches). Un assemblage pas si courant que ça, le second cépage étant plus souvent utilisé dans les liquoreux. Quand on goûte ce vin, on se dit que c'est un tort. 

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est  réduit à l'ouverture, mais ça lui va très bien, avec ces notes fumées / beurrées superbement austères, avec une fine touche de pétard et d'agrume. 

Dès l'attaque en bouche, une lame d'acier étincelante s'enfonce dans votre palais, le coupant proprement en deux, avant d'offrir un  jus de caillou consolateur et classieux : il est  caressant, aérien, finement pulpeux, relevé d'une pointe de citron et de craie humide. 

La finale ne se contente pas de prolonger la bouche : elle la rend inoubliable, sans en faire des tonnes, sur un registre très chablisien (mousseron, citron, craie, salin...). C'est là toute la magie de ce vin : il réussit à enthousiasmer l'amateur de vins "minéraux" avec un minimum d'effet. Chapeau bas. 



mardi 27 septembre 2022

Vent des jours : ça envoie !

Je ne vais pas vous faire une paraphrase de cet article sur le parcours de Laurent Marre, un  lotois devenu successivement sommelier, agent commercial, caviste et tenancier de bar à vins. Il s'est installé comme vigneron en 2018 avec son épouse et un ami d'enfance, également passionné de vins, pas très loin de Troteligotte et du Mas del Perié. Et dès les premiers millésimes, il y a un sacré niveau. Impressionné je suis. Il existe apparemment quelques autres cuvées que je suis impatient de goûter !


Le Zef 2020 (9.90 €) 

100 % Merlot - 12.5 % d'alcool (sic)

La robe est pourpre sombre, peu translucide. 

Le nez est fin, frais, sur la mûre, l'encre, les épices, avec une légère touche mentholée et animale. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, offrant une matière charnue / juteuse bourrée de fruit et de fraîcheur, avec un très léger gaz en arrière plan qui joue un rôle positif. L'équilibre est top et la gourmandise à la limite de l'indécence. 

La finale gagne en concentration et en tonicité, mais aussi en fruit et en fraîcheur, avec une mâche finement crayeuse du plus bel effet, rendant le vin méchamment addictif. Bonne nouvelle : il existe aussi en magnum !




100 % Malbec

La robe est grenat très sombre aux reflets violacés. 

Le nez est fin, racé, jouant avec une magnifique volatile "barralienne" (on dirait du mourvèdre), éclipsant presque le coulis de fruits noirs, le poivre et la craie humide. 

La bouche est longiligne, tendue par cette superbe volatile, tout en déployant une matière dense et douce, entre soie et velours, au fruit intense et au charme vénéneux, avec en bonus une touche séveuse / balsamique très italienne. 

La finale prolonge la dynamique sans que la matière ne se durcisse, gagnant juste en intensité et minéralité, avec un fruit encore plus séveux et balsamique, et une touche de menthol et de poivre cubèbe pour rafraîchir tout ça. Exultant !

vendredi 23 septembre 2022

Presbytère : de quoi retrouver la foi !

Comme le Pinot 2021 de Clovallon m'a beaucoup plu (lire ICI), je me suis laissé tenter par le Presbytère 2021 du Mas d'Alezon appartenant également à la famille Roque. J'avais une bonne excuse : comme hélas trop souvent – et encore plus en période de Foire aux Vins – nous avons basculé sur le nouveau millésime alors que des clients avaient commandé l'ancien. Histoire de pouvoir informer le client en toute honnêteté, je me dois de savoir à quoi ressemble le remplaçant. Sur ce presbytère, la surprise fut excellente : on a toute la tension et la fraîcheur de Faugères alliées à une belle maturité, tout en réussissant à garder un degré faiblie. Miracle de la biodynamie ? 

La robe est pourpre sombre peu translucide.  

Le nez est fin, sur les fruits noirs mûrs, le poivre et une touche résino-balsamique. 

La bouche est  longiligne, étirée par un fil invisible, et déploie une matière douce, veloutée, d'une grande intensité gustative avec un côté vineux / séveux du plus bel effet. 

La finale prolonge la tension de la bouche tout en concentrant la matière – sans la durcir –  sur les fruits noirs (vraiment) confits, la baie de genièvre, l'aceto balsamico tradizionale et la garrigue... 

Point important à souligner : la famille Roque ne fait pas dans l'envolée tarifaire si courante en ce moment. Le prix reste très raisonnable : 13.50 € 

mardi 20 septembre 2022

Giribaldi : joli come-back !


Nous venons de recevoir une palette de l'Azienda Giribaldi que les habitués commencent à connaître (et que les autres DOIVENT découvrir). Comme le domaine n'avait pas de Langhe Rosso à nous vendre, il nous a proposé de nous faire pour le même prix une Barbera du Piémont. C'est un joli cadeau,  car elle est vraiment délicieuse – à condition d'être ouvert d'esprit, tout de même, car le style est vraiment piémontais et n'a aucun équivalent en France. Les autres vins sont de 2021, avec la fraîcheur qui caractérise le millésime. Même le Dolcetto sans soufre que je trouve souvent trop mûr est touché par le phénomène, et gagne sérieusement en gourmandise. 



La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est gourmand, fruité, sur les fleurs blanches, la pêche et la poire. 

La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec une matière friande, savoureuse, au fruit expressif, donnant l'impression de mordre dans la baie de raisin. 

La finale conserve le peps de la bouche tout en gagnant en concentration, avec une fine mâche appétente et un goût de revienzy... Irrésistible !


Langhe bianco 2021 (10.90 €)

100 % Chardonnay

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est expressif, sur les fruits blancs rôtis, la noisette fraîche et le pain grillé.

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en offrant une matière ronde, mûre, au toucher moelleux, à la fraîcheur communicative, d'une totale évidence, aboutissant à un très bel équilibre. 

La finale fraîche, intense, gourmande, est encore plus évidente et équilibrée. On adore !



La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés. 

Le nez évoque le coulis de fruits noir complété par un peu de framboise et de poivre. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue, juteuse, fraîche et fruitée, avec un léger perlant en arrière-plan, pas franchement dérangeant. 

La finale reprend toutes les qualités de la bouche en y ajoutant une mâche savoureuse (sans dureté), avec une persistance sur la cerise, la framboise et le poivre. 



La robe est grenat très sombre à peine translucide. 

Le nez est fin, sur la cerise confite, la baie de genièvre et la réglisse. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière veloutée d'une densité impressionnante, au fruit bien mûr, mais pas lourd, réussissant à rester équilibrée malgré sa richesse grâce à une fraîcheur aromatique que l'on perçoit en filigrane. 

Cette dernière est encore plus évidente dans une finale intense, pêchue, très concentrée, alliant des notes confites / résineuses à une fraîcheur irréelle et jouissive. 


La robe est grenat sombre translucide aux reflets tuilés.

Le nez est plutôt discret, laissant s'échapper de jolies notes confites et épicées. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, dévoilant une matière fine, fraîche, tonique, étirée par une acidité arachnéenne, et offrant un fruit pur, intense, réussissant à être à la fois confit et rafraîchissant – le miracle italien. 

La finale poursuit la dynamique de la bouche avec encore plus de fruit et de fraîcheur, contrebalançant avec bonheur des notes confites merveilleusement décadentes, avec une longue persistance sur des notes résino-balsamiques. 




vendredi 16 septembre 2022

Quarterons blancs : entre Touraine et Anjou

 

Je me voyais déjà créer un accident diplomatique en écrivant dans le titre "entre Touraine et Anjou", car il n'y a pas de doute que Saint-Nicolas de Bourgueil où sied le domaine Amirault est  en Touraine. Histoire de ne pas écrire de bêtises, je fais un tour sur leur site. Je vois que le chenin de cette cuvée Quarterons blanc  est planté à la ferme des Fontaines qui est située ... entre Anjou et Touraine ! 

Les impressions que j'avais ressenties en buvant ce vin s'avéraient donc justifiées : ça ne ressemble pas vraiment à un Vouvray, si ce n'est pas une finalement subtilement crayeuse, mais on n'a pas non plus la tension schisteuse de l'Anjou noir. Celle-ci est plus subtile, avec plus de rondeur. On a donc un vin de chenin assez atypique, mais qui ne manque pas d'atout et de charme, même si elle est encore très jeune. Je le vois bien avec un carpaccio de Saint-Jacques ou un risotto. 

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin, sur le beurre citronné, la pomme fraîche, la poire et la fleur d'acacia, et une touche légèrement fumée . 

Dès l'attaque en bouche, vous êtes happé par la tension et la fraîcheur,  avant que n'arrive une matière ronde, à la chair finement moelleuse, offrant une aromatique sobre, entre fruits blancs légèrement beurrés et notes caillouteuses / fumées. À noter un filet de gaz en filigrane qui apporte un supplément de tension et de fraîcheur. 

La finale prolonge la bouche en concentrant la matière, lui apportant un côté crayeux, renforcé par une belle amertume citronnée, avant de finir sur des notes salines et fumées qui persistent longuement. 

Pas de doute que le vieillissement lui apportera plus de complexité, même si c'est déjà très bon maintenant. 




jeudi 15 septembre 2022

Trois nouveautés du Sud-Ouest


Disons une vraie nouveauté et deux retours sur le millésime atypique qu'est 2021. La nouveauté, c'est l'Improbable du Cèdre, un vin pas vraiment rosé, pas vraiment rouge, mais dotée d'une vraie personnalité. Il fait partie des vins qu'on peut adorer ou détester, mais il ne peut pas laisser indifférent. 

L'Improbable 2019 (17.90 €)

100 % Malbec

La robe est rouge cerise translucide. 

Le nez est intense, sur les fruits rouges confits et les épices grillés, avant que n'arrivent des notes  étonnantes d'herbes médicinales (hysope, eucalyptus, menthe)

La bouche est ronde, ample, aérienne, déroulant une matière très fine, douce, délicatement veloutée, au fruit à la fois frais et confit, et toujours ces notes grillées  et médicinales. 

La finale est plus concentrée tout en restant souple et gourmande, avec un fruit plus explosif  (cerise confite) et des notes grillées et résino-balsamiques. Un vin hors-norme. 


Merlot, Malbec, Cabernets, Périgord, Abouriou, Fer Servadou

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le  nez est gourmand, sur le cassis, la mûre, la framboise, le poivre et une touche mentholée. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière juteuse / pulpeuse au fruit et à la fraîcheur intenses, porté(e)s par un trait végétal évoquant la ronce et le poivron grillé. 

On retrouve cette tension végétale dans une finale tonique, avec un retour du cassis et du poivre. 


90% Malbec, 5% Merlot, 5 % Tannat

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est plutôt discret, sur les fruits noirs mûrs rafraîchis par une fine touche de baie de cassis. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, offrant une matière à la fois  dense et voluptueuse, bien mûre et très fraîche, complexe et d'une évidence totale. Bref, un superbe équilibre qui sait jouer des contrastes pour ravir l'esprit et le palais. 

La finale est intense, juteuse, avec un fruit opulent et gourmand; se prolongeant sur des tanins mûrs et savoureux, entre coulis de mûre et cacao.

mardi 13 septembre 2022

Borie de Maurel : quel pied !

 

Je n'avais pas encore pris le temps de goûter ces deux cuvées classiques de Borie de Maurel. Après coup, je me dis que j'ai eu tort, car j'en aurais déjà vendu une palette de chaque. Les deux sont des pépites à prix très doux au vu de la folie actuelle. Je n'en doutais pas vraiment, mais il y a vraiment de quoi s'éclater sans dépenser des sommes délirantes !


La robe est pourpre sombre, presque opaque. 

Le nez est sobre, mais classieux, sur les fruits rouges et noirs, le graphite, l'encens, le musc et les épices. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une matière dense et douce, pulpeuse, au fruit expressif à la limite de la décence, souligné par une foultitude d'épices, vous poussant à crier "rhâââ lovely" tel un personnage de Gotlib. 

La finale poursuit dans la même veine sans se durcir (sic), avec une matière encore plus sensuelle dans un style  mûr et séveux; mêlant les fruits noirs à des notes résino-balsamiques. Quel vin !



La robe est grenat sombre aux reflets violacés. 

Le nez est toute en finesse, sur la framboise, le poivre blanc, avec un subtil pot-pourri floral et une subtile touche animale. 

La bouche est élancée, traçante, étirée par un fil invisible, avec une matière concentrée d'une finesse superlative, sur les fruits noirs confits et une palette aromatique évoquant un lièvre à la royale (qui se marierait parfaitement avec). 

La finale est un copié/collé en plus dense mais pas en moins savoureux, avec un fruit encore plus confit et toute une palette aromatique autour de la garrigue. Magique !

lundi 12 septembre 2022

Carignan blanc : une nouvelle version au top !


Bon, vous avez de la chance : je vous parle ce millésime 2021 du Carignan blanc de Carrel avant que la promo ne s'arrête – faut juste pas traîner : ça s'arrête le 1e 14 au soir. Cette cuvée n'a cette fois pas la mention "Sous la montagne" car il n'y a plus de raisins qui proviennent du Domaine d'Ansignan. Tout vient du Château de Péna avec qui Jeff travaille depuis de nombreuses années (Bette, vieilles mules, Lilac wine....). 

Comme les autres vins blancs de ce millésime, il y a une p... de fraîcheur qu'ils ont réussi à conserver et à ne surtout pas gâcher avec du bois ou autre manip'.  L'autre secret, c'est que toutes les vignes qui lui ont donné naissance ont plus de 50 ans, dont 15 % de Carignan gris. Le résultat parle de lui-même. C'est le meilleur argument !

La robe est jaune très pâle, brillante. 

Le nez est fin, frais, sur le lemon curd  et la craie humide. 

La bouche est vive, élancée, tendue par une acidité tranchante qui s'étire au delà-même de la finale. Elle est enrobée d'une matière pure, cristalline, très "eau de roche, avec une aromatique très sobre sur le citron frais et des notes caillouteuses. 

La finale poursuit la dynamique de la bouche avec l'acidité en fil conducteur en y ajoutant une touche crayeuse et sallne des plus classieuses, avec une note citronnée en dernière sensation. Y a bon !!!





jeudi 8 septembre 2022

Du (bon) nouveau chez Meyer

 

Nous avons reçu hier une grosse palette de vins de Patrick Meyer. Pour une partie, c'est du réassort. Pour une autre, de nouveaux millésimes. Avec une obligation de goûter, car il y a une variabilité élevée d'année en année. Nos clients doivent savoir ce qu'ils vont trouver dans les bouteilles. Et là, bingo, j'ai beaucoup apprécié  les 4 cuvées ouvertes, avec peut-être une préférence pour le pinot noir, mais le muscat est vraiment top aussi, les deux autres ne déméritant pas. 


A la vie 2021 (12.50 € )

80 % Sylvaner, 20 % Pinot blanc

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, sur les fruits blancs mûrs légèrement beurrés et épicés. 

La bouche est ronde, fraîche, croquante, offrant une matière savoureuse et friande sur la pomme chaude et des notes salines / épicées. 

La finale prolonge la bouche sans à-coup tout en étant plus tonique et concentrée,  avec une persistance sur les fruits blancs séchés et le pain d'épices. 



80 % Sylvaner, 20 % Riesling 

La robe est  jaune paille, brillante. 

Le nez a un côté finement oxydatif sur la pâte d'amande et les fruits blancs séchés. 

La bouche est élancée, éclatante de fraîcheur, avec une matière vive à la pureté cristalline qui s'écoule en bouche tel l'eau d'un torrent, tout en gardant cette patine oxydative  – un peu plus appuyée qu'au nez. 

La finale prolonge la tension de la bouche avec encore plus de vigueur, sans la moindre agressivité, bien au contraire : c'est un grand flux d'amour que vous vous prenez dans la figure, sur des accents de pomme séchée et de fruits à coque grillés. 



Vin de macération

La robe est jaune pâle,  trouble. 

Le nez est intense, sur des notes muscatées, florales (rose, jasmin), mais aussi d'agrume (pomelo rose). 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière pulpeuse, gourmande, très fraîche, soulignée par un frizzante très sympa. 

La finale offre une mâche savoureuse, alliant les notes muscatées et citronnées, avec l'impression de mordre dans un quartier de pomelo parfumé à la rose. C'est absolument délicieux et très frais !




La robe translucide – mais un peu trouble –  est entre le vermillon et le tuilé. 

Le nez est fin,  sur des notes florales, la pierre chauffée au soleil, la griotte confite, et une touche de volatile qui apporte de la fraîcheur. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déroulant une matière très fine, quasi impalpable, tonifiée et tendue par un fin perlant – et toujours  cette (élégante) volatile qu'on perçoit en arrière-plan. L'aromatique est proche du nez, mêlant la griotte aux notes florales et fumées. 

La finale poursuit la tension de la bouche avec un peu plus de mordant dû au gaz carbonique, et un fruit plus intense et épicé. Et cette touche inimitable de terre humide après la pluie. 

PS : en supprimant le gaz carbonique,  on gagne en finesse et élégance, avec une bouche plus fluide, gracieuse, une finale plus classieuse. Mais il manque un "ptit quelque chose"... 

mercredi 7 septembre 2022

La baffe Castigno!

J'avais entendu parler il y a une semaine  de Castigno par Vincent Pousson, grand connaisseur des vins languedociens. Puis j'ai vu passer un  reportage de Chantal sur le chai viticole. Mais il y en a un aussi sur le village et la table de Castigno, un restaurant étoilé faisant parti de la même propriété. Et voilà que l'on me propose il y a quelques jours de les commercialiser. Bien sûr que ça m'intéresse ! D'autant que c'est notre ami Clément Mengus qui est aujourd'hui en charge de la vinification. 

Tout cela est parti d'un village quasiment à l'abandon, Assignan, qu'un couple belge – Tine Claeys et Marc Verstraete –  a racheté en bonne partie, rénovant les maisons pour en faire un "hôtel éclaté", des restaurants, une brasserie. Aujourd'hui, il revit et reçoit la visite de nombreux touristes français et étrangers

Les 35 ha de vignes du domaine sont en bio en appellation Saint-Chinian  (partie argilo-calcaire et grès). Jusqu'à sa mort, Philippe Cambie faisait le suivi oenologique. Depuis, donc, c'est l'ancien vigneron de Cazaban qui a pris la suite. Je suis curieux de voir ce que donnent les autres cuvées. Mais rien qu'avec les trois que j'ai goûté, je suis ravi !



Piknik 2020 (10.95 €)

Clairette, Carignan blanc, Grenache blanc et Roussanne

La robe est d'un or intense, brillant. 

Le nez expressif mêle les notes fruitées (pomme chaude, pêche blanche), beurrées,  épicées et fumées. 

La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec une matière charnue / friande dense et savoureuse. C'est à la fois gourmand et rafraîchissant, simple et complexe. 

La finale gagne encore en fraîcheur et gourmandise, avec un peps accru, sur un fruit bien mûr souligné par d'élégantes notes fumées. Superbe rapport qualité/prix !


100 % Grenache noir

La robe est rubis sombre translucide aux reflets pourpres.   

Le nez est fin, sur les fruits rouges compotés, le cuir, l'encens et les épices. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, déployant une matière très fine, aérienne, au fruit intense subtilement décadent et à la fraîcheur diffuse, sur fond d'écorce d'agrume et d'humus. 

La finale prolonge la bouche avec délicatesse tout en apportant un délicieux mordant générateur de peps, avec un fruit plus frais – griotte – rapidement contredit par des notes plus tertiaires : tabac, sous-bois, orange séchée...  Le grenache comme j'aime !


Terra Casta 2021 (10.95 €)

 Carignan et Syrah 

La robe est grenant sombre translucide. 

Le nez est plutôt fermé / réduit, laissant s'échapper des notes fumées et de fruit confit. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue / pulpeuse et un fruit  indécemment gourmand. En un mot, c'est d'la bombe !

La finale est encore plus bombesque, avec une fraîcheur de dingue, un fruit jouissif, des épices en veux-tu en voilà...  Méchamment addictif ! 

mardi 6 septembre 2022

Roche-Audran, le retour

 

Après une courte absence, revoilà les vins de Roche-Audran, tous les trois dans le millésime 2021. Celui-ci à modifié le profil de chaque cuvée. La "sans sulfites" est par exemple moins confite que l'année dernière, et sans nul doute plus "grand public". Et le Visan a un fruit et une finesse enthousiasmant(e)s !

Côtes du Rhône blanc 2021 (11.70 €)

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin, sur le zeste de citron, la pomme fraîche, la craie humide et une pointe  fumée/ grillée. 

La bouche est ronde, fraîche, croquante / friande, avec une matière pulpeuse, très finement accrocheuse, sur les fruits blancs mûrs légèrement épicés et une touche minérale (craie / fumée). 

La finale présente une mâche crayeuse (il y a une constante) et citronnée, avec des notes beurrées / fumées du plus bel effet.




La robe est pourpre sombre translucide.
 
Le nez est  fin, sur le coulis de fruits noirs, la framboise, l'encens et les épices. 

Après un rapide dégazage, la bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière élégante, aérienne, au fruit intense mais classieux, et un beau couple tension / fraîcheur.  

La finale prolonge la bouche sans à-coup  tout en préservant le fruit et la tension, sur la framboise confite, le benjoin et le poivre blanc. 



La robe est pourpre très sombre... à peine translucide. 

Le nez est plutôt fermé / réduit à l'ouverture, laissant s'échapper quelques fruits noirs et des épices (poivre, surtout). 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une matière pulpeuse / juteuse, au fruit expressif, légèrement épicé. 

La finale dévoile une mâche gourmande, savoureuse, finement crayeuse, sur la framboise, la cerise noire, le cacao et les épices. 

lundi 5 septembre 2022

Et quatre Thulon d'un coup !


Les habitués du site connaissent le Domaine de Thulon depuis longtemps. En 10 ans de présence à Vins étonnants (le 1er septembre) je n'avais jamais dégusté en même temps les différents vins du domaine qui viennent tous de changer de millésime. Dans tous les cas, on ne peut s'empêcher de penser qu'il faudrait être fou pour dépenser plus – je suis de la génération Eram / Etienne Chatilliez. Car même si le Beaujolais n'a pas encore atteint les niveaux de la folie jurassienne, les rapports qualité/prix peuvent souvent être décourageants. Avec Thulon, foncez : vos sous seront bien employés !



La robe est jaune pâle aux reflets argentés. 

Le nez est expressif, sur la poire rôtie au beurre, la noisette fraîche, la Bergamote de Nancy... 

La bouche est ronde, croquante de fraîcheur, avec une matière pulpeuse à l'astringence finement dessoiffante, sur les fruits blancs, le zeste de citron et le nougat de Montélimar (ce vin est vraiment une friandise !). 

La finale est plus vive et concentrée, avec une pulposité et une gourmandise accrues, sur la poire et l'amande grillée, rafraîchies par un trait de citron.  


Régnié 2019 (11.95 €)

La robe est rubis sombre translucide. 

Le nez est fin, sur la framboise, la cerise (et son noyau), la terre fraîchement retournée et les épices. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière finement veloutée, caressante, avec toujours ce mélange fruité et gourmand sur la framboise, la cerise et les épices.  

La terre, on la retrouve dans une finale savoureuse, finement mâchue, avec le trait acidulé de la griotte, nous emmenant plus en Bourgogne qu'en terre beaujolaise. 



Chiroubles 2020 (11.95 €)

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin, sur la cerise confite, le noyau et les épices. La bouche est ronde, ample, enrobante, avec une matière veloutée, plus dense qu'elle n'y paraît au premier abord, au fruit bien mûr contrebalancé par l'amertume du noyau. 

La finale est tonique, concentrée, avec un triple A assez rare dans les vins rouges : Acidité de la griotte, Amertume du noyau et de la bigarade, et la fine Astringence crayeuse qui accroche délicieusement le palais, avec une persistance sur le noyau de cerise et les épices. 


Morgon 2019 (11.95 €)

La robe est grenat assez sombre mais bien translucide. 

Le nez fin et charmeur évoque les petits fruits rouges confits, la cerise, la fumée  et les épices. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, déployant une matière fine, aérienne, au toucher caressant,  mêlant un fruit bien mûr à des notes plus minérales / fumées . 

La finale possède une fine mâche savoureuse, subtilement crayeuse, sur la cerise et la framboise, avec une persistance sur des notes épicées et cacaotées.