vendredi 28 février 2014

En Caractère blanc 2012


Il y a moins d'un an, je vous avais parlé du En Caractère 2010. J'avais alors écrit "voici un qui vous évoque toute la Provence, au prix de vacances en camping à Bercq sur mer." Avec le 2012 que nous venons de recevoir, je pourrais dire exactement la même chose, car ce vin est typiquement provençal, avec ses 90 % de Rolle, et il est toujours d'une abordabilité exemplaire (on dit bien buvabilité...) : 8.80 € pour un vin de cette qualité, c'est en effet limite pas normal. Mais bon, on ne s'appelle pas Vins étonnants pour rien ;-) 

La robe est jaune pâle, brillante.

Le nez évoque le miel d'acacia, la pêche blanche et l'amande fraîche.

La bouche est ronde, fraîche, limpide, avec un gras montant crescendo, avec toujours ce fruit miellé, persistant dans une finale nette et savoureuse.

L'ensemble est très digeste, avec une ambiance très "sud" (on entend les cigales, c...)

Le lendemain, le nez plus est plus expressif, avec des notes de poire bien mûre et de fenouil

La bouche est à la fois plus tendue et plus grasse, avec une finale plus mâchue et plus épicée.

Dans les deux cas, on se régale avec ce vin blanc, aussi bon pour l'apéro que pour des Saint-Jacques ou un rôti de lotte.


jeudi 27 février 2014

Voyage en Autriche en classe EKO !


Lorsque nous les avions reçues à l'automne dernier, ces "petites cuvées" de vins autrichiens n'avaient pas fait long feu.  Il faut dire qu'à 7,90 € la bouteille, on se laisse facilement emmener vers ces contrées inconnues (sans parler de la grande distribution, il y a encore peu de cavistes français proposant des vins autrichiens – à tort). Si le Grüner veltiner peut dérouter par ses arômes de feuille de sauge/poivrés/mentholés (mais en même temps, je suis persuadé qu'il est indispensable pour tout amateur de se confronter à l'inconnu), le Zweigelt ne peut que séduire par ses arômes de cerise bien mûre, légèrement poivré, et sa matière juteuse et gourmande.  
Essayez-les : à votre grande surprise, vous pourriez devenir fan de ces vins "exotiques" et en faire des compagnons réguliers de vos repas !

mercredi 26 février 2014

Recherche : y a du mieux !


Un de nos clients nous disait encore il y a peu "votre site, il est super, votre blog aussi, mais alors, vous avez le moteur de recherche le plus pourri de la galaxie...''. Il avait pas vraiment tort. En fait, il vaut mieux cliquer sur les propositions qui sont faites par celui-ci au cours de votre frappe, mais ne JAMAIS cliquer sur OK et surtout pas après minuit, car il se transforme alors en Gremlin. Enfin, ça c'était avant. 

Nous avons substitué l'ancien moteur de recherche par un nouveau plus performant. Il ne fonctionne par contre que sur le nom du produit (comme si dessus Sérénité). Si vous recherchez un millésime, un producteur ou une appellation précise, il vaut mieux alors utiliser le mode recherche avancée ou les menus déroulants de la colonne de gauche sous "Catalogue".

En espérant que vous nous maudirez un peu moins, désormais ;-)

vendredi 21 février 2014

Le Bourboulenc nouveau est arrivé


Il y a un peu moins d'un an, j'avais écrit ICI tout le plaisir que j'avais eu à boire le Bourboulenc 2012 du domaine de Simonet. Victime de son succès, il n'était plus disponible depuis quelques mois. Heureusement, le 2013 vient d'arriver. Je n'ai pas résisté à en ouvrir une bouteille, même s'il faudrait attendre quelques mois pour qu'il se remette de sa mise en bouteille.

La robe est jaune pâle, brillante. 

Le nez, un peu fermé au départ, développe ensuite des notes de citron, de verveine et de pierre humideLa

La bouche est fraîche, cristalline, légèrement perlante, avec une matière concentrée – très beurre citronné – qui  gagne en puissance et en ampleur dès que vous l'accompagnez du plat adéquat (huître, poisson grillé, saumon mariné...)

La finale mêle subtilement astringence et amertume, juste histoire de stimuler et réjouir les papilles  et de donner envie d'y retourner (avec modération !)

La TVA a augmenté mais le prix reste inchangé, carrément imbattable : 6.90 €. Enjoy !


jeudi 20 février 2014

Un point rapide sur les arrivages

Nous en parlerons dans la prochaine lettre mais nous vous annonçons l'entrée en stock

  

- des Cornas de Guillaume Gilles et vieux millésimes de Robert Michel

 

- la rare Roussette de Savoie de Michel Grisard (Prieuré St Christophe)  et de tous ses cuvées en rouge depuis le millésime 2002.

 

- les Rieslings, Pinot noir et Auxerrois de Valentin Zusslin en Alsace

 

- le Morgon 2012 et un Morgon 1998 de Chamonard

 

- les crus du Beaujolais de Paul-Henri Thillardon

 

- la bulle Festejar et le Pinot Noir de Patrick Bouju du Domaine la Bohême.

 

- Les vins de Pero Longo en Corse avec de jolis rapports qualité/prix et en bioD


- les cidres 2012 de Cyril Zangs

 

- les cuvées Sepp en blanc et rouge et les Riesling, Zweigelt et Grüner Velteliner de Sepp Moser en Autriche

 

- des rouges du Piémont d'Alessandro Barosi du domaine Cascina Corte


- et pour finir Carco rouge 2011 d'Antoine Arena

... sont attendus en début de semaine prochaine les Ordovicien, Petit Princé et vieux millésimes du domaine de Bablut en Aubance.

Enfin bref, de quoi égayer vos soirées d'hiver !



Majnoni-Guicciardini : on a fait le tour !


Je n'avais pas prévu de vous parler de suite du Chianti "ordinaire" de cette belle maison, mais les évènements nous ont fait un peu précipiter les choses : un article précédent vantant les mérites du Chianti Riserva s'est avéré trop efficace : tout notre stock s'est évaporé en moins de deux semaines ! Nous allons en recommander, mais en attendant, il faudra donc vous contenter du Chianti dont je vais vous parler maintenant ;-)

La robe est pourpre sombre, mais tout de même translucide.

Le nez à la fois bien mûr (à la limite du confit) et super frais (ciste/menthol). Cela s'explique par le système de double-vendange : il y a deux passages dans les vignes, avec un écart de trois semaines entre les deux. Le "super frais" vient du premier passage, le "confit" du second. 

La bouche est donc droite et tendue, mais sans raideur superfétatoire, avec une matière douce, souple, finement charnue, glissant toute seule dans le palais

Les tannins s'affermissent en finale, mais sans sécheresse, avec toujours cette fraîcheur et des notes épicées. A noter que si vous le laissez s'aérer 2-3 jours, il prend des allures de "vieux vin italien" avec des notes de pruneau et de sous-bois, tout en restant souple et velouté (et gardant sa fraîcheur).

Pour 9.50 €, ce Chianti est une bien belle affaire. 


mercredi 19 février 2014

Petits dragons : bombe à retardement...



C'est tout jeune, ça  vient d'être embouteillé et expédié à notre entrepôt. Il aurait fallu les laisser reposer un peu avant de s'y attaquer, mais j'était très curieux de goûter ce nouveau millésime des Petits Dragons. Ce n'est pas marqué explicitement sur la bouteille, mais c'est du 2012. Et c'est un assemblage de Chenin et de Petit Manseng cultivés à côte du lac de Salagou (Hérault). 

Le nez est encore discret, mais l'on perçoit un peu d'ananas, de truffe, avec une touche de craie humide.

La bouche est d'une droiture impressionnante (pas surprenante compte tenu des deux cépages pas réputés pour leur mollesse...)  mais celle-ci enrobée d'une matière dense et douce, devenant soit cristalline si vous le servez frais, plus grasse (mais aussi saline) en le servant un peu plus chaud.

La finale intense est raccord avec ce bel ensemble, avec une amertume très "ch'nin" que personnellement j'apprécie beaucoup. Pour l'instant, ce vin n'est pas tout à fait en place, mais il devrait une p... de bombe dans six mois-un an, une fois que les petits dragons auront appris à cracher le feu ;-)




mardi 18 février 2014

L'as de pique : un coup de cœur !


L'arrivée du nouveau millésime de l'As du Pique correspond pile à une mise en avant médiatique pour ce vin qui se retrouve en couverture de la RVF :



Il fait partie des mieux notés sur le banc d'essai de ce magazine avec cette appréciation : "Très grand vin de caractère, parfum intense, sur le floral, ca sent la vendange entière. Bouche pleine et profonde avec un très beau délié, mais aussi du relief. Un modèle de vin du Rhône, superbe!"

Difficile de ne pas vouloir y tremper ses lèvres, après ça...

La robe violacée sombre mais translucide.

Le nez est sur la fraise et la framboise confites, avec une touche de crème de mûre, de poivre et d'épices de Noël (pas trop trouvé de fleur, moi. Mais un client, si)

L'attaque en bouche est très douce, puis prend une belle ampleur, envahissant le palais d'une chair veloutée, fruitée,  avec des notes d'orange sanguine et de réglisse. Ce jus fruité, gourmand, épicé, très frais, est absolument irrésistible. 

La finale est dense, serrée, mais sans aucune dureté, avec toujours cette grande fraîcheur, limite mentholée.

Bref, cet As du Pique est un vrai coup de cœur !


lundi 17 février 2014

Le fruit du chêne, c'est l'ananas !



Sur cette cuvée "Les chênes", nous venons de passer de 2008 à 2009, et j'avoue que j'appréhendais un peu le millésime. Le Chardonnay a souvent des donné des vins lourds en Bourgogne dans ce millésime solaire. D'autant que l'on est ici à l'extrême sud de la Bourgogne. 

Bon allez, on ouvre. On verse dans le verre. La couleur est bien dorée, avec une matière dense et riche.

Au nez, on sent que c'est très mûr, même si ça reste élégant : poire confite, ananas, avec de discrètes notes d'élevage, entre le toasté et le fumé. On s'attendrait presque à un vin demi-sec.

Et en fait, pas du tout : la bouche est fine, tendue, traçante, avec une matière ronde et mûre, généreuse, allégée par un filet de gaz carbonique crépitant délicatement.

La finale est délicieusement astringente et très savoureuse, entre écorce d'agrume et poire aux épices.

Après aération, la  finale prend une allure très "chenin", avec une amertume marquée par le coing (j'adore ça !)

Un vin qui sera aussi à l'aise en apéro que sur des crustacés cuisinés "exotiques", une pâte dure ou persillée sur un plateau de fromage. Bref, le vin de tout un repas !


vendredi 14 février 2014

Tintero : un litre de gourmandise


Nous poursuivons notre exploration des vins du domaine Majnoni Guicciardini  avec le Tintero rosso. Si vous donnez la bouteille à une personne non prévenue, elle risque d'avoir un mouvement d'étonnement rien qu'en la tenant dans ses mains. En effet, le flacon est surdimensionné puisqu'il fait un litre au lieu des 75 cl habituels. 

Si vous lui énoncez l'assemblage, elle risque de vous regarder aussi d'un drôle d'air, car il n'est pas commun : dolcetto 25 %; malvasìa nera 25 % ; sangiovese 25%; ciliegiolo 13%; pugnitello 12%. 

Par contre, si vous lui faites déguster, votre ami(e) vous fera certainement un grand sourire, car ce vin a le bonheur contagieux :-) Et plus encore lorsqu'il (elle) apprendra son prix : 8.90 € la bouteille d'un litre (soit 6.67 € l'équivalent en 75 cl).

La robe est pourpre sombre aux reflets violacés.

Le nez est très expressif sur les fruits noirs sauvages (mûre, sureau, prunelle) et les épices, avec une touche végétale rafraîchissante (entre la menthe et l'eucalytus).

La bouche est toute en rondeur, avec une tonicité et une fraîcheur enthousiasmantes et une matière finement veloutée. Mais il y a surtout ce FRUIT intense et gourmand.

Le vin s'affermit en final sur des notes épicées, avec une rusticité de bon aloi. Cela lui permettra de résister sans difficulté à des potées et autres daubes servies à une grande tablée d'affamés. Faudra peut-être prévoir une seconde bouteille ;-)


jeudi 13 février 2014

Initiation à l'assemblage


Cela faisait un petit bout de temps que je projetais de faire une soirée "assemblage" avec le club de dégustation de Saint-Yrieix. Mais pendant plusieurs mois, le Cabernet-Sauvignon n'était plus disponible. Le Merlot 2010 que nous avions reçu ne me convenait pas vraiment. Et puis, il y a deux semaines, tout est devenu possible : nous avons réceptionné une quantité plus que raisonnable de Cabernet-Sauvignon, mais aussi de Chloé 2012, un Merlot vraiment superlatif qui nous avait épaté lorsque nous en avions reçu un échantillon l'été dernier.

J'avais été aussi tenté d'ajouter aussi le Cabernet-Franc, très intéressant lui aussi, mais j'avais peur d'une "overdose" de rouges puissants pour des personnes peu habituées à déguster. 



Pour démarrer la soirée, une bulle du même producteur ( Jean-Louis Denois) : la cuvée Tradition Brut, un assemblage (c'est la soirée !) 50 % Pinot noir 50 % Chardonnay, élevé quatre ans sur lattes avant d'être dégorgé. Elle avait eu son instant de notoriété il y a quelques années en prenant la première place d'une dégustation à l'aveugle de la RVF opposant Champagnes et Crémants .


Pour l'accompagner, le chef a préparé une poêlée de courgettes avec une crème de parmesan et des endives caramélisées. C'est une petite tuerie, et ça se marie très bien avec le crémant. 



Les deux rouges en monocépage sont ensuite dégustés sur une pièce de boeuf, cuite parfaitement rosée. Chaque participant a un tableau où il peut noter les caractéristiques de chaque vin. Cela lui permet ensuite de voir s'il retrouve celle-ci dans le vin assemblé.


Le Cabernet Sauvignon séduit tout le monde par sa fraîcheur, sa tonicité et ses tannins d'une grande douceur. Rien n'accroche. Par contre, il n'a pas une longue persistance en finale, mais ce n'est un problème pour personne. On se régale ;-)


Le Merlot est plus en largeur qu'en longueur, avec une matière plus riche et imposante, avec cette fois ci une finale très persistante et mâchue. Il séduit moins de personnes, mais c'est peut-être dû a sa grande jeunesse. Dans 2-3 ans, ça devrait être un excellent vin.



Contrairement à ce qui se fait dans des vraies séances d'assemblage, il n'y a pas ici plusieurs combinaisons. Une bouteille de chaque vin  a juste été versée dans une grande carafe quelques heures avant la dégustation, puis le mélange a été reversé dans les bouteilles d'origine. L'assemblage est servi avec du Saint-Nectaire, l'un des seuls fromages qui non seulement ne massacre pas le  Bordeaux, mais le rend encore meilleur.

Le mélange obtenu a la largeur et la matière du Merlot du tout ayant la tonicité et la fraîcheur du Cabernet. Pour moi, il est très au-dessus des deux vins précédent, car plus riche et plus complexe. Une majorité de personne vont dans le même sens, tandis que d'autres sont plus perplexes, mais tout de même surpris du résultat.


C'est alors que je complique encore les choses : j'ajoute aux verres non finis une petite quantité de Cep d'Antan composé de 1/3 Carmenère, 1/3 Petit Verdot et 1/3 Malbec. Du coup, vous avez 5 cépages dans le verre. Le vin gagne encore plus en puissance, mais surtout en épices. Ca devient une vraie bombe ! Les dégustateurs sont carrément bluffés !


Nous terminons la soirée avec une nouveauté du site : le Pacherenc "Cuvée du Couvent". J'avais dit ICI le plus grand bien du "petit Pacherenc". Cette cuvée est plus ambitieuse : maturité plus poussée (tries de novembre), 100 % Petit Manseng, vinification et élevage en fût de chêne neuf. Cela sent au nez, où les notes grillées se mèlent à la mangue et à l'ananas rôti. En bouche, nous sommes loin du gras sauternais ou même ligérien : la matière est fine et digeste, avec beaucoup de fraîcheur et un sucre discret.


L'accord avec le dessert (un macaron avec pamplemousse et ananas rôtis) est une merveille. La fraîcheur du Pacherenc réussit même à absorber le sucre du macaron, rendant le plat superbement digeste. Bref, après le grand moment des rouges, on reste au même niveau avec le dessert. Très chouette soirée, donc :-)

mercredi 12 février 2014

Ces vins qu'on dit orange... ou le 4ème type


On en parle de plus en plus, même la RVF. C'était donc temps non seulement d'en parler, mais d'en faire une nouvelle catégorie sur notre site, car c'est vrai qu'il est difficile de les assimiler vraiment à des vins blancs, tant  ils sont dissemblables par les arômes que par la structure. 

L'origine des vins oranges est celle du berceau des vins, la Géorgie. Là-bas, ils vont souvent au plus simple : après avoir coupé les grappes, ils les mettent en amphore, rafles comprises, ils ferment le tout, pour ne rouvrir parfois qu'au bout de plusieurs mois. Le résultat est forcément très loin de nos blancs actuels, mais c'est indéniablement "Roots".

Les premiers essais de vins oranges réactualisés se sont fait dans le Nord de l'Italie (Frioul, Vénétie), avec des producteurs comme Radikon. Avec les échanges de plus en plus nombreux entre vignerons "nature" sur les différents salons européens, certains producteurs français se sont lancés à leur tour dans cette aventure.

La qualité du produit final dépend beaucoup du temps de macération des peaux dans le moût/vin. Plus elles restent longtemps, plus le vin sera tannique. Si en plus les rafles ont été ajoutés, ça peut devenir carrément raide. Certains vignerons la jouent plus subtile : il presse d'abord les raisins, et rajoute juste en cuve une partie des peaux. Je me demande si ce n'est pas la meilleure voie pour nous habituer en douceur à ce type de vin.

En tout cas, si vous voulez avoir une première belle rencontre avec ces vins hors du commun, essayez le Klevener d'Heiligenstein de Rietsch. Cela ne ressemble à rien de connu, tout en restant parfaitement civilisé.